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Tout est truqué, 1 million de milliards de dollars ?

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1 million de milliards de dollars de produits dérivés de crédit et l’argent du néant même pas imprimé mais simplement "créé" dans les ordinateurs ont rendu les banquiers riches et incroyablement puissants. 

La démographie devient récessive

Démographie : la chute a commencé


Courbe sans tenir compte d'une pandémie.
par simple application mathématique des taux de fertilité ( TR, Taux de Renouvelllement en dessous de 2 ) qui sont à la baisse.





Gravissime crise en Allemagne: 


Depuis 1970, le taux de natalité allemand est passé sous la barre des deux enfants par femme, ce qui ne suffit plus à un renouvellement complet d'une population. En 2007, ce taux était de 1,37 et est attendu autour des 1,4 enfant/femme en 2020. On s'attend ainsi à une diminution de la population allemande de 20% d'ici 2060, ce qui pourrait faire passer son nombre de 82 à 65 millions.
Chute démographique couplée à un vieillissement de la population

Cette chute démographique sera accompagnée d'un phénomène de vieillissement de la population, aggravé par l'allongement de la durée de vie moyenne. Sur les mêmes bases de calcul, 34% de la population aura plus de 65 ans (20% de plus qu'en 2009) et 14% aura plus de 80% (5% de plus qu'en 2009).

« Tandis que la part des personnes âgées augmentera, de moins en moins seront en âge de travailler », explique Roderich Egeler dans le rapport publié par l'institut de statistiques. « Cela aura des conséquences pour le système de sécurité sociale » et notamment pour les pensions, ajoute-t-il. 


L'amour de l'argent est la racine de tous les maux !

Réveillons-nous !

"L'amour de l'argent est la racine de tous les maux" a déclaré le Pape à l'endroit même où près de 800 Suisses ont été massacrés le 10 août 1792


"L'amour de l'argent est la racine de tous les maux" a déclaré le Pape à l'endroit même où près de 800 Suisses ont été massacrés le 10 août 1792 en obéissance au Roi, alors qu'ils avaient gagné la première manche et reçu l'ordre de cesser le combat du Roi lui-même.

"L'amour de l'argent est la racine de tous les maux", a dénoncé Benoît XVI devant plus de 260 000 personnes réunies sur l'Esplanade des Invalides, à Paris, dans la matinée du 13 septembre 2008. Lors d'une grande messe au cour de Paris, le pape a les fidèles à fuir "le culte des idoles" et a lancé un appel "confiant" aux "jeunes qui se posent la question de la vocation religieuse ou sacerdotale".

"L'amour de l'argent est la racine de tous les maux", a ainsi affirmé Benoît XVI en reprenant les paroles de l'apôtre saint Paul. "L'argent, la soif de l'avoir, du pouvoir et même du savoir n'ont-ils pas détourné l'homme de sa Fin véritable ?", s'est demandé le pape devant un parterre d'hommes et de femmes politiques dont le chef du gouvernement français, François Fillon, la garde des Sceaux Rachida Dati, ou encore Bernadette Chirac.

Fuir le culte des idoles
Devant une esplanade comble, Benoît XVI a alors appelé les fidèles à "fuir les idoles" créées par "le monde contemporain". "L'idole est un leurre, car elle détourne son serviteur de la réalité pour le cantonner dans le royaume des apparences", a-t-il ajouté.

Le pape, près de l'autel réalisé par les jeunes de la Fondation d'Auteuil, a alors mis en garde contre la "tentation d'idolâtrer un passé qui n'existe plus, en oubliant ses carences, tentation d'idolâtrer un avenir qui n'existe pas encore, en croyant que, par ses seules forces, l'homme réalisera le bonheur éternel sur la terre !""Fuyez le culte des idoles, ne vous lassez pas de faire le bien !", a-t-il lancé.

"Cette condamnation radicale de l'idolâtrie n'est en aucun cas une condamnation de la personne de l'idolâtre", a ensuite affirmé Benoît XVI au cours d'une messe très recueillie. "Jamais, dans nos jugements, nous ne devons confondre le péché qui est inacceptable, et le pécheur dont nous ne pouvons pas juger l'état de la conscience et qui, de toute façon, est toujours susceptible de conversion et de pardon".

Dans son homélie, le pape a également invité les fidèles à "faire usage" de leur "raison" et de leur "foi" pour "parvenir à Dieu". "C'est le culte des idoles qui détourne l'homme de cette perspective, et la raison elle-même peut se forger des idoles", a-t-il affirmé. "Demandons donc à Dieu qui nous voit et nous entend, de nous aider à nous purifier de toutes nos idoles, pour accéder à la vérité de notre être, pour accéder à la vérité de son être infini !"

Répondre au Christ
Devant une foule composée de beaucoup de familles et de jeunes, Benoît XVI a enfin lancé "un appel confiant en la foi et en la générosité des jeunes qui se posent la question de la vocation religieuse ou sacerdotale : n'ayez pas peur !" N"'ayez pas peur de donner votre vie au Christ !", a lancé le pape. "Rien ne remplacera jamais le ministère des prêtres au cœur de l'Église ! Rien ne remplacera jamais une messe pour le Salut du monde ! Chers jeunes ou moins jeunes qui m'écoutez, ne laissez pas l'appel du Christ sans réponse", a-t-il insisté.

Un chœur majestueux de près de 2000 personnes rassemblant toutes les chorales d'Ile de France avait pris place près du grand podium de bois blanc où 12 oliviers, symboles de paix, avaient été installés.

Comme il est désormais de coutume depuis mai dernier, Benoît XVI a distribué la communion à quelques dizaines de fidèles à genoux et à la bouche.

Plus de 260 000 fidèles
Au début de la messe, le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris, avait évoqué devant le pape la présence d'un "groupe important de jeunes" qui, tout au long de la nuit, ont rejoint l'Esplanade des Invalides, traçant "dans la ville endormie un chemin de lumière, signe de l'espérance que représentent leur foi chrétienne et leur engagement dans la cité".

A 3h du matin, près de 60 000 jeunes avaient déjà rejoint le cadre majestueux des Invalides. Au petit matin, près de 45 000 brioches préparées dans la nuit par les boulangers d'Ile de France leur avaient été distribuées.

Plus de 260 00 fidèles ont participé à cette messe sur l'Esplanade des Invalides ainsi que sur une place proche où avaient été installés des écrans géants. La messe à été concélébrée par 1500 prêtres et quelque 90 cardinaux et évêques.

MS

« Honneur et Fidélité ». la devise des Suisses désarmés et massacrés, morts pour le Roi.
« On a comparé la journée du 10 août à celle des Thermopyles. Les Spartiates combattaient pour leurs femmes, pour leurs enfants, pour leur gloire, pour leur patrie, pour les autels de leurs dieux, les Suisses pour le sentiment du devoir, de la foi aux serments, de l'honneur de leur pays. Les Spartiates et les Suisses savaient d' avance qu'ils marchaient à une mort inévitable; ils l'ont acceptée de sang-froid, sans délibérer ni se plaindre. »
Colonel Pfyffer.
Plus de 930 signataires à ce jour demandent simplement et tranquillement le transfert de la plaque commémorative à la mémoire des Gardes Suisses assassinés les 10 août, 2 et 3 septembre 1792 (dévoilée devant le Président de la Confédération Suisse le 18 novembre 2005) du Musée de l'Armée aux Invalides à la Chapelle Expiatoire.
Les signataires ont tout à fait conscience que l' ensemble des Gardes Suisses n' a pas été « inhumé » en ce seul lieu. Il n' en reste pas moins le plus représentatif et le plus symbolique aux yeux de l' Histoire.
Plus d' un million de Gardes Suisses ont servi la France…. La moitié d' entre eux sont morts pour la France…
N' est-il pas temps de leur rendre un hommage particulier?
« Ὦ ξεῖν', ἀγγέλλειν Λακεδαιμονίοις ὅτι τῇδε κείμεθα, τοῖς κείνων ῥήμασι πειθόμενοι »
— Hérodote, 7, 228
« Passant, va dire à Sparte que nous sommes morts ici pour obéir à ses lois. »
" Passant, va dire au monde que les Suisses sont morts pour obéir aux lois de Dieu "
http://www.swissinfo.ch/fre/dossiers/paris/L_horreur_aux_Tuileries.html?siteSect=21201&sid=7320399&cKey=1167893931000&ty=st

Famille et argent

Jean de Siebenthal

Généralités

Celui qui vous parle est mathématicien ; il n'est pas financier.
Cependant, il ne peut s'empêcher d'être stupéfait en considérant certains
certains résultats : la télévision nous apprend par exemple que dans
l'affaire relative au crash de Swissair, un montant supérieur à 700
millions de francs figurait au titre d'une dette portant uniquement sur
des intérêts.
Cela étant, on a là l'indice d'un problème très profond, que
l'on peut considérer dans le cas de la famille qui songe à s'établir ou à
se développer, à bâtir, à acheter une voiture par exemple. Si elle n'arrive
pas à économiser en temps utile, elle se voit dans l'obligation de
contracter un emprunt, auprès d'une banque, ou autrement. Il y a là
matière à réflexion, car aujourd'hui, il est impossible d'emprunter, sans
recourir à un taux fixé par le prêteur, par une banque, avec un plan de
remboursement.
Prenons un exemple aussi simple que possible : M. A
emprunte 100 francs à M. B. La somme due se monte donc à 100 francs
; elle est normalement indépendante du temps ; M.A peut signer un
papier: je dois 100 francs à M. B. Mais B va exiger que le temps soit de
la partie, et qu'au bout d'une année, A lui fournisse 120 francs (intérêt
20 %). En composant, au bout de deux ans, la somme prétendûment due
se monte à 144 francs, etc. Sans rien faire, sans aucun travail de B, ce
dernier s'attend à empocher 44 francs de plus. Seul le calendrier a
fonctionné. B pratique ainsi l'usure, il recueille les fruits d'une terre
qu'il n'a pas cultivée. C'est un usurier. Si vous mettez 100 francs dans
un coffret, et attendez une année, vous retrouverez vos 100 francs :
l'argent, de soi, est stérile.
Réclamer plus a toujours été très mal qualifié par tous les
grands auteurs, par les philosophes, les Conciles (Nicée en 325, Reims
en 1583), les Pères de l'Eglise (Saint Grégoire de Nazianze), accusant
les usuriers de vol, de fraude, de rapine, d'idolâtrie, de simonie, de crime
même, de viol du septième commandement, etc.
Le catéchisme du Concile de Trente est catégorique :
- L'usure est tout ce qui se perçoit au delà de ce qui a été
prêté, soit argent, soit autre chose qui puisse s'acheter et s'estimer à prix
d'argent. - Il est écrit dans le Prophète Ezéchiel (15) : « Ne recevez ni
usure ni rien au delà de votre prêt. » Et Notre-Seigneur nous dit dans S.
Luc (16) : « Prêtez sans rien espérer de là. » Ce crime fut toujours très
grave et très odieux, même chez les païens. De là cette maxime : Qu'estce
que prêter à usure ? Qu'est-ce que tuer un homme ? pour marquer
qu'à leurs yeux, il n'y avait pas de différence. En effet prêter à usure,
n'est-ce pas, en quelque sorte, vendre deux fois la même chose, ou bien
vendre ce qui n'est pas ?
Notre civilisation, hélas caractérisée par le viol systématique
des dix commandements, n'en oublie aucun !
Réfléchissons, si A emprunte à B, c'est qu'il est en position de
faiblesse ; B va en profiter pour hypothéquer les efforts de A. " Mon
cher, tu vas couvrir les risques que je cours, avec un intérêt, et plus le
temps s'écoule et plus tu me dois. C'est toi qui vas assurer le rendement
de mes 100 francs ; tes risques, je m'en moque. Ainsi A va s'épuiser à
couvrir les risques hypothétiques de B, qui prend ainsi les allures d'un
profiteur.
Notons que l'emprunteur A devient propriétaire des choses qui
lui sont prêtées, et que dans le prêt, celui qui emprunte demeure obligé,
tenu, de rendre la somme même empruntée. De plus, l'emprunteur,
maître de la chose prêtée, est seul chargé de tous les risques, et que le
profit toujours incertain doit lui appartenir.
Prenons divers exemples, avec intérêt 0 d'abord, puis divers
cas avec intérêt composé à 20%, puis un cas avec intérêt composé à 10 %

Situation «normale»

Famille et argent

Considérations diverses

En face du monde nouveau créé par les découvertes
scientifiques, les transformations industrielles et les révolutions sociales,
l'Eglise ne doit rien abandonner de la -doctrine que lui ont léguée les
siècles passés, les Pères de l'Eglise et les grands scolastiques du Moyen
Age sur la grave -question de l'usure. Elle a donné des solutions
pratiques pour les confesseurs, mais elle a refusé de se prononcer
doctrinalement, attendant de juger à ses fruits l'arbre économique
qu'avaient planté, hors de son champ, la Réforme et la Révolution.
Mais voici que ces fruits apparaissent et sont jugés de plus en
plus mauvais. Les économistes eux-mêmes commencent à se demander
avec angoisse quels épouvantables abus et quelles douloureuses misères
va créer le capitalisme moderne, dont l'une des affirmations
fondamentales est le droit absolu de l'argent à produire intérêt.
L'effondrement des deux tours du World Trade Center à New
York ne serait-il pas le signe d'une décadence ?
On commence à se retourner vers la doctrine de l'Eglise
comme vers une doctrine de salut. Il est temps de revenir vers des écrits
solides.

Encyclique Vix pervenit ( Benoît XIV )

...l. - L'espèce de péché qu'on appelle usure réside
essentiellement dans le contrat de prêt (mutuum). La nature de ce contrat
demande qu'on ne réclame pas plus qu'on a reçu. Le péché d'usure
consiste pour le prêteur à exiger, au nom de ce contrat, plus qu'il n'a reçu
et à affirmer que le prêt lui-même lui donne droit à un profit, en plus du
capital rendu. Ainsi tout profit de ce genre, qui excède le capital, est
illicite et usuraire.
La raison qui rend juste ou injuste la perception d'un intérêt
dans le contrat de prêt, ce n'est pas tant que l'emprunteur en tire profit ou
non, mais plutôt que le prêteur se prive d'un profit estimable en argent.
Le titre, qui donne droit à un profit ou à une compensation, doit être
formellement cherché, non pas dans l'utilité que l'autre va tirer de mon
acte, mais dans l'utilité dont je me prive en faveur de cet autre, bien que
ces deux choses soient souvent unies et dépendantes l'une de l'autre.
Aussi formellement et directement le péché d'usure ne résulte pas, ... de
ce que le contrat de prêt est un prêt de consommation ou de production
pour l'emprunteur, comme quelques-uns le pensent, mais de ce que, en
général, ou pour le prêteur dans des cironstances particulières où il se
trouve, l'argent est productif ou non. Telles sont les raisons pour
lesquelles celui qui donne de l'argent à un autre peut demander à cet
autre une compensation sans injustice. Il n'importe pas au point de -vue
de la justice que l'emprunteur perçoive un profit ou non ».
En résumé celui qui confie de l'argent à autrui sous la forme
d'un contrat de prêt ne doit vouloir un intérêt que pour se compenser des
pertes qu'il subit du fait de ce contrat. S'il a en confiant cet argent une
autre intention, celle de participer au bénéfice éventuel, réalisé par autrui
avec cet argent, il n'y a pas en réalité un contrat de prêt mais un contrat
dont on peut déterminer la nature. C'est l'intention du propriétaire de
percevoir, ou une indemnité pour pertes subies, ou un profit pour
bénéfice réalisé, qui détermine la vraie nature du contrat passé et les
devoirs qui en résultent.

Une absurdité

J'ai cautionné une somme de Fr 300'000.-que je dois
rembourser, en payant un intérêt fixé à 5% pour simplifier, avec un
amortissement insignifiant. Chaque année, je verse à la banque un intérêt
de 15 000 Fr. En 20 ans, je verse à la banque Fr 300'000, et je n'ai rien
remboursé. La banque empoche sans rien faire, et elle peut continuer
cette opération fructueuse. N'est-ce pas aussi un vol ? Le principe selon
lequel le temps, c'est de l'argent, n'est-il pas immoral ?
Une mutation de civilisation devient urgente. Arrêtons ces
pratiques insensées.
Jean de Siebenthal

Doctrine sociale chrétienne

Nos Pèlerins de saint Michel de Pologne ont traduit dans leur
langue, les trois brochures de notre fondateur Louis Even, qu'ils ont
éditées en un seul livre, et ils lui ont donné le titre : « GLOBALNE
OSZUSTWO 1 D, (L'escroquerie mondiale et le moyen de s'en sortir).
La couverture représente Jésus qui chasse les voleurs du Temple.
Vous lirez ci-dessous la lettre de Mgr Edward Frankowski qui
constitue l'avant-propos de ce livre. Sans aucun doute, ces lignes de Mgr
Frankowski encourageront les « assoiffés de justice » à lire les écrits de
Louis Even; elles auront pour effet de donner une nouvelle ferveur aux
apôtres du Crédit Social, qui mènent le bon combat depuis 65 ans.
Avant-propos de Mgr Edward Frankowski évêque auxiliaire
de Sandomierz en Pologne pour le livre de Louis Even qui contient
« L'Ile des Naufragés », « Qu'est-ce que le vrai Crédit Social » et « Une
finance saine et efficace »
La collection « Autour du Crédit Social » rencontre un plus
grand intérêt alors que la scène politique et économique de notre pays
s'assombrit davantage. Sur les ruines du communisme, occupées par les
gens en place lors de l'écroulement du système, se superpose une vague
toute aussi destructive de postmodernisme provenant de l'Ouest, le
capitalisme sauvage qui vole le peuple, et veut s'accaparer sans scrupule
du pouvoir et de l'argent, non pas pour la nation, mais pour quelques-uns.
L'État s'abaisse davantage, et les puissances d'argent internationales
deviennent plus fortes. Par conséquent, le pouvoir de l'État diminue
continuellement au profit des forces du marché. Il semble que Jean-Paul
II avait ces tendances à l'esprit lorsqu'il déclarait à Sosnowiec, en
Pologne, le 14 juin, 1999 :
« Un peu partout, au nom des lois du marché, on oublie les
droits de l'homme. Ceci survient par exemple lorsque l'on estime que le
profit économique justifie la perte du travail pour quelqu'un qui, en plus
du travail perd la possibilité de vivre et de pouvoir faire vivre sa famille.
Ceci survient aussi lorsque, pour augmenter la production, on refuse à
celui qui travaille le droit de se reposer, de s'occuper de sa famille, de
programmer sa vie de tous les jours. C'est toujours ainsi lorsque la
valeur du travail est définie non pas en fonction de l'effort de l'homme
mais du prix du produit, et ceci a également pour conséquence que la
rémunération ne correspond pas à la fatigue ».
On pourrait dire que notre nation est devenue semblable au
« gigantesque développement de la parabole biblique du riche qui festoie
et du pauvre Lazare. L'ampleur du phénomène met en cause les
structures et les mécanismes financiers, monétaires, productifs et
commerciaux qui, appuyés sur des pressions politiques diverses,
régissent l'économie mondiale : ils s'avèrent incapables de résorber les
injustices héritées du passé et de faire face aux défis urgents et aux
exigences éthiques du présent. » (Jean-Paul II, Redemptor Hominis, n.
16.)
On devrait promouvoir le développement d'un monde meilleur
pour la vie publique de notre pays par l'introduction de principes
chrétiens, surtout dans le domaine économique. L'argent n'est pas le seul
problème, mais c'est le plus urgent à régler, parce que tous les autres
problèmes sont causés par l'argent. Les banquiers, qui ont le pouvoir de
créer l'argent, sont les dépositaires et gérants du capital financier, et
gouvernent le crédit et l'administrent à leur gré. Ils veulent nous mener
au point où, pendant la moitié de l'année, nous vivons de ce crédit, et
l'autre moitié, travaillons pour les taxes.
« Par là, ils distribuent en quelque sorte le sang à l'organisme
économique dont ils tiennent la vie entre leurs mains si bien que sans
leur consentement nul ne peut plus respirer. » (Pie XI, Encyclique
Quadragesimo Anno, n. 106.) « L'État… est tombé au rang d'esclave et
devenu le docile instrument de toutes les passions et de toutes les
ambitions de l'intérêt. » (Quadragesimo Anno, n. 109.)
Le pouvoir de l'argent ou, en d'autres mots, le pouvoir des
financiers internationaux, repose dans l'ignorance du peuple. Les
financiers perdront leur pouvoir seulement lorsque le peuple découvrira
leur escroquerie. L'Etat retrouvera alors sa force, et toute la société
deviendra aussi plus forte. La force politique provient de la force
publique. L'application de l'esprit chrétien dans la politique est donc la
mission la plus importante et la plus urgente de l'histoire polonaise.
Une réforme économique pourrait être appliquée,
spécialement par l'application du système de Crédit Social, qui est en
accord avec la doctrine sociale de l'Église catholique. Il semble donc que
les propositions financières du Crédit Social ne sont pas seulement
dignes d'être considérées par les plus hautes autorités économiques et
politiques, mais aussi par la vaste multitude du public, afin d'appliquer
ces principes dans notre vie économique et politique. Ces principes nous
permettront de comprendre et d'élucider au plus haut point la situation
dans laquelle nous nous trouvons présentement, et nous apporteront des
solutions en accord avec la doctrine sociale de l'Église catholique.
J'exprime ma reconnaissance et mes remerciements aux
membres de la rédaction du journal Vers Demain, ainsi qu'aux auteurs et
à la maison d'édition de la collection « Autour de la doctrine du Crédit
Social », pour tout cela. Ce journal et cette collection n'ont pas seulement
une valeur scientifique, mais aussi une valeur de vulgarisation, pour
rendre ces idées accessibles à la population. C'est ce qu'est la présente
œuvre de Louis Even, « L'escroquerie mondiale et le moyen de s'en
sortir ». A tous les éditeurs, rédacteurs et lecteurs de Vers Demain, je
vous bénis de tout mon cœur !
Mgr Edward M. Frankowski
Evêque auxiliaire de Sandomierz, Pologne



Le Pape à l'ONU

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Le Pape devant l'Assemblée générale de l'ONU


Notre résumé...

... Cela aidera à limiter tout genre d’abus et d’usure surtout par rapport aux pays en voie de développement. Les organismes financiers Internationaux doivent veiller au développement durable des pays, et à ce qu’ils ne soient pas soumis, de façon asphyxiante, à des systèmes de crédits qui, loin de promouvoir le progrès, assujettissent les populations à des mécanismes de plus grande pauvreté, d’exclusion et de dépendance"....

L'usure, exemples http://desiebenthal.blogspot.ch/2012/05/lusure-tue-autres-exemples.html

Cité du Vatican, 26 septembre (VIS). Hier à New York, le Saint-Père a prononcé un discours devant l'Assemblée générale de l’Organisation des Nations-Unies. Le Saint-Siège y est Observateur permanent depuis 1964 et le Pape François est le quatrième à s'y rendre Avant d'être introduit dans l'hémicycle. Après un entretien en privé avec le Secrétaire Général Ban-Ki-Moon, il a salué le personnel du siège central de l'ONU, "hommes et femmes qui sont, de maintes manières, la colonne vertébrale" de l'institution internationale. Le travail que vous accomplissez est largement inconnu du grand public. Or "vos efforts quotidiens rendent possibles beaucoup d’initiatives diplomatiques, culturelles, économiques et politiques... Vous êtes des experts et des personnes de terrain expérimentées, des cadres et des secrétaires, des traducteurs et des interprètes, des agents d’entretien et des cuisiniers, personnel de maintenance et de sécurité. Merci pour tout ce que vous faites". Venus de pays très divers, "vous constituez un microcosme des peuples que l'ONU représente et cherche à servir... Soyez proches les uns des autres, respectez-vous les uns les autres, et donnez ainsi corps entre vous à l’idéal de cette organisation d’une famille humaine unie, vivant en harmonie, travaillant non seulement pour la paix, mais dans la paix, travaillant non seulement pour la justice, mais dans un esprit de justice". Le Pape a ensuite rencontré en forme privée les Présidents des 69 et 70 sessions de l'Assemblée et le Président du Conseil de sécurité. Puis il est monté à la tribune de l'Assemblée générale pour prononcer le discours suivant:

C’est donc la cinquième fois qu’un Pape fait une visite au siège des Nations-Unies: Paul VI en 1965, Jean-Paul II en 1979 et en 1995, et Benoît XVI en 2008. "Aucun d’eux n’a été avare d’expressions de reconnaissance pour l’organisation, la considérant comme la réponse juridique et politique appropriée au moment historique caractérisé par le dépassement technologique des distances et des frontières et, apparemment, par le dépassement de toute limite naturelle de l’affirmation du pouvoir. Une réponse indispensable puisque le pouvoir technologique, aux mains d’idéologies nationalistes et faussement universalistes, est capable de provoquer de terribles atrocités. Je ne peux que m’associer à l’appréciation de mes prédécesseurs, en réaffirmant l’importance que l’Eglise catholique accorde à cette institution et l’espérance qu’elle met dans son action. L’histoire de la communauté organisée des Etats...qui célèbre ces jours-ci son 70 anniversaire, est faite d’importants succès communs, dans une période d’accélération inhabituelle des événements. Sans prétendre à l’exhaustivité, on peut mentionner la codification et le développement du droit international, la construction de la législation internationale des droits humains, le perfectionnement du droit humanitaire, la résolution de nombreux conflits ainsi que des opérations de paix et de réconciliation, et tant d’autres acquis dans tous les domaines de portée internationale de l’activité humaine. Toutes ces réalisations sont des lumières en contraste avec l’obscurité du désordre causé par les ambitions incontrôlées et par les égoïsmes collectifs. Certes, les graves problèmes non résolus sont encore nombreux, mais il est évident que si toute cette activité internationale avait manqué, l’humanité pourrait n’avoir pas survécu à l’utilisation incontrôlée de ses propres potentialités. Chacun de ces progrès politiques, juridiques et techniques est un chemin d’accomplissement de l’idéal de fraternité humaine et un moyen pour sa plus grande réalisation...Au-delà de tous les acquis, l’expérience de ces 70 années montre que la réforme et l’adaptation aux temps est toujours nécessaire, progressant vers l’objectif ultime d’accorder à tous les peuples, sans exception, une participation et une incidence réelle et équitable dans les décisions. Cette nécessité de plus d’équité vaut en particulier pour les corps dotés d’une capacité d’exécution effective, comme c’est le cas du Conseil de sécurité, des organismes financiers et des groupes ou mécanismes spécialement créés pour affronter les crises économiques. Cela aidera à limiter tout genre d’abus et d’usure surtout par rapport aux pays en voie de développement. Les organismes financiers Internationaux doivent veiller au développement durable des pays, et à ce qu’ils ne soient pas soumis, de façon asphyxiante, à des systèmes de crédits qui, loin de promouvoir le progrès, assujettissent les populations à des mécanismes de plus grande pauvreté, d’exclusion et de dépendance".

"Le travail des Nations-Unies, à partir des postulats du préambule et des premiers articles de sa Charte constitutionnelle, peut être considéré comme le développement et la promotion de la primauté du droit, étant entendu que la justice est une condition indispensable pour atteindre l’idéal de la fraternité universelle. Dans ce contexte, il faut rappeler que la limitation du pouvoir est une idée implicite du concept de droit. Donner à chacun ce qui lui revient, en suivant la définition classique de la justice, signifie qu’aucun individu ou groupe humain ne peut se considérer tout-puissant, autorisé à passer par-dessus la dignité et les droits des autres personnes physiques ou de leurs regroupements sociaux. La distribution de fait du pouvoir, qu'il soit politique, économique, sécuritaire, technologique, ou autre, entre une pluralité de sujets ainsi que la création d’un système juridique de régulation des prétentions et des intérêts, concrétise sa limitation. Le panorama mondial présente cependant aujourd'hui beaucoup de faux droits, et à la fois de grands secteurs démunis, victimes d’un mauvais exercice du pouvoir. Je pense à l’environnement ainsi qu'au le vaste monde des exclus. Ce sont deux secteurs intimement liés entre eux, que les relations politiques et économiques prépondérantes ont fragilisés. Voilà pourquoi il faut affirmer avec force leurs droits, en renforçant la protection de l’environnement et en mettant un terme à l’exclusion. Avant tout, il faut affirmer qu’il existe un vrai droit de l’environnement pour un double motif. En premier lieu, parce que nous, les êtres humains, nous faisons partie de l’environnement. Nous vivons en communion avec lui, car l’environnement comporte des limites éthiques que l’action humaine doit reconnaître et respecter. L’homme, même s’il est doté de capacités inédites qui montrent une singularité qui transcende le domaine physique et biologique, est en même temps une portion de cet environnement. Il a un corps composé d’éléments physiques, chimiques et biologiques, et il peut survivre et se développer seulement si l’environnement écologique lui est favorable. Toute atteinte à l’environnement, par conséquent, est une atteinte à l’humanité. En second lieu, parce que chacune des créatures, surtout les créatures vivantes, a une valeur en soi, d’existence, de vie, de beauté et d’interdépendance avec les autres créatures. Nous les chrétiens, avec les autres religions monothéistes, nous croyons que l’Univers provient d’une décision d’amour du Créateur, qui permet à l’homme de se servir, avec respect, de la création pour le bien de ses semblables et pour la gloire du Créateur. Mais l’homme ne peut abuser de la création et encore moins n’est autorisé à la détruire. Pour toutes les croyances religieuses l’environnement est un bien fondamental. La surexploitation et la destruction de l’environnement sont en même temps accompagnés par un processus implacable d’exclusion. En effet, la soif égoïste et illimitée de pouvoir et de bien-être matériel conduit autant à abuser des ressources matérielles disponibles qu’à exclure les faibles et les personnes ayant moins de capacités, soit parce que dotées de capacités différentes (les handicapés), soit parce que privées des connaissances et des instruments techniques adéquats, ou encore parce qu’ayant une capacité insuffisante de décision politique. L’exclusion économique et sociale est une négation totale de la fraternité humaine et une très grave atteinte aux droits humains et à l’environnement. Les plus pauvres sont ceux qui souffrent le plus de ces atteintes pour un triple motif grave. Ils sont marginalisés par la société, ils sont en même temps obligés de vivre des restes, et ils doivent subir injustement les conséquences des abus sur l’environnement. Ces phénomènes constituent la culture de déchet aujourd’hui si répandue et inconsciemment renforcée. Le drame de l’exclusion et de l’injustice, avec toute ses conséquences, me conduit, avec tout le peuple chrétien et avec tant d’autres, à prendre conscience aussi de ma grave responsabilité. Pour cette raison, je me joins à tous ceux qui souhaitent des solutions urgentes et efficaces. L’adoption de l'Agenda 2030 pour le développement durable au Sommet mondial, qui commence aujourd’hui, est un signe important d’espérance. J’espère que la Conférence de Paris sur le changement climatique aboutira à des accords fondamentaux et efficaces".

"Ceci dit, les engagements assumés solennellement ne suffisent pas, même s’ils constituent un pas nécessaire aux solutions. La définition classique de la justice, à laquelle je me suis référé plus haut, contient comme élément essentiel une volonté constante et permanente. Le monde réclame de tous les gouvernants une volonté effective, pratique, constante, des pas concrets et des mesures immédiates, pour préserver et améliorer l’environnement naturel et vaincre le plus tôt possible le phénomène de l’exclusion sociale et économique, avec ses tristes conséquences de traites d’êtres humains, de commerce d’organes et de tissus humains, d’exploitation sexuelle d’enfants, de travail esclave, y compris la prostitution, de trafic de drogues et d’armes, de terrorisme et de crime international organisé. L’ampleur de ces situations et le nombre de vies innocentes qu’elles sacrifient sont tels que nous devons éviter toute tentation de tomber dans un nominalisme de déclarations à effet tranquillisant sur les consciences. Nous devons veiller à ce que nos institutions soient réellement efficaces dans la lutte contre tous ces fléaux. La multiplicité et la complexité des problèmes exigent de compter sur des instruments techniques de mesure. Cela, cependant, comporte un double danger: Se limiter au travail bureaucratique consistant à rédiger de longues listes de bonnes intentions, objectifs et statistiques, ou bien croire qu’une unique solution théorique et aprioriste donnera une réponse à tous les défis. A aucun moment, il ne faut oublier que l’action politique et économique est efficace seulement lorsqu’on l’entend comme une activité prudentielle, guidée par un concept immuable de justice, et qui ne perd jamais de vue, qu’avant et au-delà des plans comme des programmes il y a des femmes et des hommes concrets, égaux aux gouvernants, qui vivent, luttent et souffrent, et qui bien des fois se voient obligés de vivre dans la misère, privés de tout droit. Pour que tant de personnes concrètes puissent échapper à l’extrême pauvreté, il faut leur permettre d’être de dignes acteurs de leur propre destin. Le développement humain intégral et le plein exercice de la dignité humaine ne peuvent être imposés. Ils doivent être édifiés et déployés par chacun, par chaque famille, en communion avec les autres hommes, et dans une juste relation avec tous les cercles où se développe la société humaine, amis et communautés, villages et communes, écoles, entreprises et syndicats, etc... Cela suppose et exige le droit à l’éducation, également pour les filles qui en sont exclues dans certains pays), droit qui est assuré en premier lieu par le respect et le renforcement du droit primordial de la famille à éduquer, et le droit des Eglises comme des regroupements sociaux à soutenir et à collaborer avec les familles dans la formation de leurs filles et de leurs fils. L’éducation, ainsi conçue, est la base pour la réalisation de l’Agenda 2030 et pour sauver l’environnement".

"En même temps, les gouvernants doivent faire tout leur possible afin que tous puissent avoir les conditions matérielles et spirituelles minimum pour exercer leur dignité, comme pour fonder et entretenir une famille qui est la cellule de base de tout développement social. Ce minimum absolu a, sur le plan matériel, trois noms: Toit, travail et terre, et un autre sur le plan spirituel: Liberté de pensée, qui comprend la liberté religieuse, le droit à l’éducation et les autres droits civiques. Pour toutes ces raisons, la mesure et l’indicateur les plus simples et les plus adéquats de l’exécution du nouvel Agenda pour le développement seront l’accès effectif, pratique et immédiat, de tous, aux biens matériels et spirituels indispensables que sont le logement, un travail digne et convenablement rémunéré, une alimentation adéquate et l'accès à l'eau potable, mais aussi la liberté religieuse, la liberté de pensée et éducation. Ces piliers du développement humain intégral ont un fondement commun, qui est le droit à la vie, et, plus généralement, ce que nous pourrions appeler le droit à l’existence de la nature humaine elle-même".

"La crise écologique, avec la destruction d’une bonne partie de la biodiversité, peut mettre en péril l’existence même de l’espèce humaine. Les conséquences néfastes d’une mauvaise gestion irresponsable de l’économie mondiale, guidée seulement par l’ambition du profit et du pouvoir, doivent être un appel à une sérieuse réflexion sur l’homme: Lhomme n’est pas seulement une liberté qui se crée de soi. L’homme ne se crée pas lui-même. Il est esprit et volonté, mais il est aussi nature. La création subit des préjudices là où nous-mêmes sommes les dernières instances. Le gaspillage des ressources de la création commence là où nous ne reconnaissons plus aucune instance au-dessus de nous, mais ne voyons plus que nous-mêmes. C’est pourquoi, la défense de l’environnement et la lutte contre l’exclusion exigent la reconnaissance d’une loi morale inscrite dans la nature humaine elle-même, qui comprend la distinction naturelle entre homme et femme, et le respect absolu de la vie à toutes ses étapes et dans toutes ses dimensions. Sans la reconnaissance de certaines limites éthiques naturelles à ne pas franchir, et sans la concrétisation immédiate de ces piliers du développement humain intégral, l’idéal de préserver les générations futures du fléau de la guerre et de favoriser le progrès social et instaurer de meilleures conditions de vie dans une liberté plus grande court le risque de se transformer en un mirage inaccessible ou, pire encore, en paroles vides qui servent d’excuse à tous les abus et à toutes les corruptions, ou pour promouvoir une colonisation idéologique à travers l’imposition de modèles et de styles de vie anormaux, étrangers à l’identité des peuples et, en dernier ressort, irresponsables. La guerre est la négation de tous les droits et une agression dramatique contre l’environnement. Si l’on veut un vrai développement humain intégral pour tous, on doit poursuivre inlassablement l’effort pour éviter la guerre entre les nations et entre les peuples. A cette fin, il faut assurer l’incontestable état de droit et le recours inlassable à la négociation, aux bons offices et à l’arbitrage, comme proposé par la Charte des Nations-Unies, vraie norme juridique fondamentale. L’expérience des 70 ans d’existence des Nations Unies, en général, et en particulier l’expérience des 15 premières années du troisième millénaire montrent aussi bien l’efficacité de la pleine application des normes internationales que l’inefficacité de leur inobservance. Si l’on respecte et applique la Charte dans la transparence et en toute sincérité, sans arrière-pensées, comme point de référence obligatoire de justice et non comme instrument pour masquer des intentions inavouées, on obtient des résultats de paix. En revanche, lorsqu’on confond la norme avec un simple instrument, à utiliser quand cela convient et à éviter dans le cas contraire, on ouvre une véritable boîte de Pandore de forces incontrôlables, qui nuisent gravement aux populations démunies, à l’environnement culturel, voire à l’environnement biologique. Le préambule et le premier article de la Charte montrent quels sont les ciments de la construction juridique internationale: La paix, la résolution pacifique des conflits et le développement de relations d’amitié entre les nations. La tendance toujours actuelle à la prolifération des armes, spécialement les armes de destruction massive comme les armes nucléaires, contraste fortement avec ces affirmations et les nie dans la pratique. Une éthique et un droit fondés sur la menace de destruction mutuelle et probablement de toute l’humanité sont contradictoires et constituent une manipulation de toute la construction des Nations-Unies, qui finiraient par être des nations unies par la peur et la méfiance. Il faut œuvrer pour un monde sans armes nucléaires, en appliquant pleinement l’esprit et la lettre du Traité de non-prolifération, en vue d’une prohibition totale de ces instruments. Le récent accord sur la question nucléaire dans une région sensible de l’Asie et du Moyen Orient est une preuve des possibilités d’une bonne volonté politique et du droit, exercés de façon sincère, patiente et constante. Je forme le voeu que cet accord soit durable et efficace, et qu’il porte les fruits désirés avec la collaboration de toutes les parties impliquées".

"En ce sens, ne manquent pas de rudes épreuves liées aux conséquences négatives des interventions politiques et militaires qui n’ont pas été coordonnées entre les membres de la communauté internationale. C’est pourquoi, tout en souhaitant ne pas avoir besoin de le faire, je ne peux m’empêcher de réitérer mes appels incessants concernant la douloureuse situation de tout le Moyen Orient, du nord de l’Afrique et d’autres pays africains, où les chrétiens, avec d’autres groupes culturels ou ethniques, y compris avec les membres de la religion majoritaire qui ne veulent pas se laisser gagner par la haine et la folie, ont été forcés à être témoins de la destruction de leurs lieux de culte, de leur patrimoine culturel et religieux, de leurs maisons comme de leurs propriétés, et ont été mis devant l’alternative de fuir ou bien de payer de leur propre vie, ou encore par l’esclavage, leur adhésion au bien et à la paix. Ces réalités doivent constituer un sérieux appel à un examen de conscience de la part de ceux qui sont en charge de la conduite des affaires internationales. Non seulement dans les cas de persécution religieuse ou culturelle, mais aussi dans chaque situation de conflit, comme en Ukraine, en Syrie, en Irak, en Libye, au Sud Soudan et dans la région des grands lacs, avant les intérêts partisans, aussi légitimes soient-ils, il y a des visages concrets. Dans les guerres et les conflits, il y a des êtres humains concrets, des frères et des sœurs qui sont nôtres, des hommes et des femmes, des jeunes et des personnes âgées, des enfants qui pleurent, souffrent et meurent, des êtres humains transformés en objet mis au rebut alors qu’on ne fait que s’évertuer à énumérer des problèmes, des stratégies et des discussions... La compréhension la plus élémentaire de la dignité humaine contraint la communauté internationale, en particulier en vertu des normes et des mécanismes du droit international, à faire tout ce qui est en son pouvoir pour arrêter et prévenir d’ultérieures violences systématiques contre les minorités ethniques et religieuses et pour protéger les populations innocentes. Dans cette même ligne, je voudrais faire mention d’un autre genre de conflit pas toujours clairement déclaré mais qui, en silence, provoque la mort de millions de personnes. Un autre genre de guerre que vivent beaucoup de nos sociétés à travers le phénomène du narcotrafic. Une guerre ‘‘assumée’’ et faiblement combattue. Le narcotrafic, de par sa propre dynamique, est accompagné par la traite des personnes, le blanchiment des actifs, le trafic des armes, l’exploitation des enfants et par d’autres formes de corruption. Corruption qui a infiltré les divers niveaux de la vie sociale, politique, militaire, artistique et religieuse, en générant, dans beaucoup de cas, une structure parallèle qui met en péril la crédibilité de nos institutions". Je voudrais conclure dans le prolongement "du discours de Paul VI, prononcées il y a exactement 50 ans, mais qui sont d’une valeur perpétuelle: Voici arrivée l'heure, disait-il, où s'impose une halte, un moment de recueillement, de réflexion, quasi de prière. Nous devons repenser à notre commune origine, à notre histoire, à notre destin commun. Jamais comme aujourd'hui n'a été aussi nécessaire l'appel à la conscience morale de l'homme. Car le péril ne vient, ni du progrès, ni de la science, qui, bien utilisés, pourront résoudre un grand nombre des graves problèmes qui assaillent l'humanité. Entre autres, sans doute, le génie humain, bien utilisé, aidera à affronter les graves défis de la dégradation écologique et de l’exclusion. Paul VI avait également affirmé que le vrai péril se trouvait dans l'homme, qui dispose d'instruments toujours plus puissants, aptes aussi bien à la ruine qu'aux plus hautes conquêtes. La maison commune de tous les hommes doit continuer de s’élever sur une juste compréhension de la fraternité universelle et sur le respect de la sacralité de chaque vie humaine, des pauvres, des malades et des personnes âgées, des enfants et des enfants à naître, des chômeurs et des abandonnés, de ceux qui sont jugés bons à exclure, parce qu’on ne les perçoit plus que comme des chiffres de l’une ou l’autre statistique. La maison commune de tous les hommes doit aussi s’édifier sur la compréhension d’une certaine sacralité de la nature créée. Cette compréhension et ce respect exigent un niveau supérieur de sagesse, qui accepte la transcendance, renonce à la construction d’une élite toute puissante, et comprenne que le sens plénier de la vie individuelle et collective se révèle dans le service dévoué des autres et dans la prudente et respectueuse utilisation de la création, pour le bien commun. Pour reprendre les paroles de Paul VI, l'édifice de la civilisation moderne doit se construire sur des principes spirituels, les seuls capables non seulement de le soutenir, mais aussi de l'éclairer... Le monde contemporain, apparemment relié, expérimente une fragmentation sociale, croissante et soutenue, qui met en danger tout fondement de la vie sociale et par conséquent finit par nous opposer les uns autres, chacun cherchant à préserver ses propres intérêts. Le temps présent nous invite à privilégier des actions qui créent de nouveaux dynamismes dans la société jusqu’à ce qu’ils fructifient en événements historiques importants et positifs. Nous ne pouvons pas nous permettre de reporter pour plus tard certains agendas. L’avenir exige de nous des décisions critiques et globales face aux conflits mondiaux qui augmentent le nombre des exclus et de ceux qui sont dans le besoin.
La louable construction juridique internationale de l’Organisation des Nations-Unies et de toutes ses réalisations, perfectible comme toute œuvre humaine et, en même temps, nécessaire, peut être le gage d’un avenir sûr et heureux pour les futures générations. Elle le sera si les représentants des Etats sauront laisser de côté des intérêts sectoriels et idéologiques, et chercher sincèrement le service du bien commun. Je demande à Dieu Tout-Puissant qu’il en soit ainsi, et je vous assure de mon soutien, de ma prière ainsi que du soutien et des prières de tous les fidèles de l’Eglise catholique, pour que cette institution, tous ses Etats membres et chacun de ses fonctionnaires rendent toujours un service efficace à l’humanité, un service respectueux de la diversité et qu’ils sachent renforcer, pour le bien commun, le meilleur de chaque peuple et de tout citoyen".

Discours devant le Congrès américain


Notre résumé:

...Cette année marque le 150 anniversaire de l’assassinat du Président Abraham Lincoln, le gardien de la liberté, qui a travaillé sans relâche en sorte que cette nation, sous le regard de Dieu, puisse renaître dans la liberté. Bâtir un avenir de liberté implique avoir l’amour du bien commun et la coopération dans un esprit de subsidiarité et de solidarité...
...La lutte contre la pauvreté et la faim doit être menée constamment et sur plusieurs fronts, spécialement en prenant en considération leurs causes. Je sais qu’aujourd’hui beaucoup d’Américains, comme par le passé, travaillent pour résoudre ce problème. Il va de soi qu’une part de ce grand effort est la création et la distribution de la richesse. La juste utilisation des ressources naturelles, la convenable application de la technologie et l’exploitation de l’esprit d’entreprise sont des éléments essentiels d’une économie qui vise à être moderne, inclusive et durable. L’activité d’entreprise, qui est une vocation noble orientée à produire de la richesse et à améliorer le monde pour tous, peut être une manière très féconde de promouvoir la région où elle installe ses projets, surtout si on comprend que la création d'emplois est incontournable....

Cité du Vatican, 25 septembre (VIS). Hier à Washington, le Saint-Père a prononcé un discours devant la Session conjointe du Congrès des Etats-Unis (Sénat et Chambre des représentants). Il est le premier Pape à s'exprimer sous la coupole du Capitole, où il a été accueilli par les plus hautes autorités du pays, dont le Vice Président des Etats-Unis et le Président exécutif du Sénat, mais aussi le Secrétaire d'Etat, les membres du Cabinet présidentiel et de la Cour suprême. Après avoir remercié l'assemblée de son invitation et dit que les Etats-Unis sont "le pays des hommes libres et la maison des hommes courageux", le Pape François a dit être lui aussi, "un fils de ce grand continent, dont nous avons tous tant reçu et vis-à-vis duquel nous avons une responsabilité commune".

"Dans un pays, chacun a une mission, une responsabilité personnelle et sociale. Votre responsabilité en tant que membres du Congrès est de permettre à ce pays de prospérer par le biais de l'activité législative. Visage de ce peuple...vous êtes appelés à défendre et à préserver la dignité de vos concitoyens dans la recherche inlassable et exigeante du bien commun... Une société politique perdure, si elle cherche, comme vocation, à satisfaire les besoins communs en stimulant la croissance de tous ses membres, spécialement ceux qui sont en situation de plus grande vulnérabilité ou de risque. L’activité législative est toujours fondée sur la protection du peuple. C’est à cela que vous avez été invités, appelés et convoqués par ceux qui vous ont élus. Votre travail m’inspire une double réflexion sur la figure de Moïse. D’une part, le patriarche et législateur du peuple d’Israël symbolise le besoin des peuples de maintenir vivant leur sens d’unité au moyen d’une juste législation. D’autre part, la figure de Moïse nous conduit directement à Dieu et ainsi à la dignité transcendante de l’être humain". A la suite de Moïse "vous êtes chargés de protéger, à travers la loi, l’image et la ressemblance de Dieu façonnées en chaque être humain. A travers vous je voudrais m’adresser au peuple des Etats-Unis tout entier. Ici, avec ses représentants, je voudrais saisir cette occasion pour dialoguer avec les milliers d’hommes et de femmes qui s’efforcent chaque jour d’accomplir un honnête travail, pour apporter à la maison le pain quotidien, pour épargner de l’argent et – étape par étape – bâtir une vie meilleure pour leurs familles. Ce sont des hommes et des femmes qui ne sont pas concernés simplement par le paiement de leurs impôts, mais qui, individuellement et de façon discrète, soutiennent la vie de la société. Ils génèrent la solidarité par leurs actions, et ils créent des organisations qui tendent une main secourable à ceux qui sont le plus dans le besoin. Je voudrais aussi engager un dialogue avec les nombreuses personnes âgées qui représentent un patrimoine de sagesse forgée par l’expérience, et qui cherchent de diverses façons, spécialement à travers le travail bénévole, à partager leurs histoires et leurs savoirs. Je sais que beaucoup d’entre elles, bien qu’étant à la retraite, sont encore actives et continuent d'oeuvrer pour le bien du pays. Je voudrais aussi dialoguer avec tous les jeunes qui travaillent pour réaliser leurs grandes et nobles aspirations, et qui ne se laissent pas séduire par la facilité. Ces jeunes affrontent des situations difficiles, résultant souvent de l’immaturité de beaucoup d’adultes. Je voudrais dialoguer avec vous tous, et je voudrais le faire à travers la mémoire historique de votre peuple".

Ma visite coïncide avec les anniversaires de plusieurs illustres Américains: "Malgré les complexités de l’histoire et la réalité de la faiblesse humaine, ces hommes et ces femmes, au-delà de leurs nombreuses différences et limites, parfois au prix de leur vie, ont oeuvré à bâtir un avenir meilleur. Ils ont forgé des valeurs fondamentales qui vont perdurer dans l’esprit du peuple américain. Un peuple doté de cet esprit peut traverser beaucoup de crises, de tensions et de conflits, tout en trouvant toujours des ressources pour avancer, et pour le faire dans la dignité. Ces hommes et ces femmes nous offrent une façon de voir et d’interpréter la réalité. En honorant leur mémoire, nous entendons puiser...aux réserves culturelles les plus profondes. Je veux mentionner Abraham Lincoln, Martin Luther King, Dorothy Day et Thomas Merton. Cette année marque le 150 anniversaire de l’assassinat du Président Abraham Lincoln, le gardien de la liberté, qui a travaillé sans relâche en sorte que cette nation, sous le regard de Dieu, puisse renaître dans la liberté. Bâtir un avenir de liberté implique avoir l’amour du bien commun et la coopération dans un esprit de subsidiarité et de solidarité. Nous sommes tous conscients de l’inquiétante situation sociale et politique du monde aujourd’hui, et nous en sommes préoccupés. Notre monde...est de plus en plus violent et conflictuel, rempli de haine et d’atrocités, perpétrées même au nom de Dieu et de la religion. Nous savons qu’aucune religion n’est exempte de formes d’illusion individuelle ou d’extrémisme idéologique. Cela signifie que nous devons faire tout spécialement attention à tout type de fondamentalisme, qu’il soit religieux ou de n’importe quel autre genre. Un équilibre délicat est nécessaire pour combattre la violence perpétrée au nom d’une religion, d’une idéologie ou d’un système économique, tout en sauvegardant aussi la liberté religieuse, la liberté intellectuelle et les libertés individuelles".

"Mais il y a une autre tentation dont nous devons nous prémunir, le réductionnisme simpliste qui voit seulement le bien ou le mal ou, si vous voulez, les justes et les pécheurs. Le monde contemporain, avec ses blessures ouvertes...exige que nous affrontions toute forme de polarisation qui le diviserait en deux camps. Nous savons qu’en nous efforçant de nous libérer de l’ennemi extérieur, nous pouvons être tentés de nourrir l’ennemi intérieur. Imiter la haine et la violence des tyrans et des meurtriers est la meilleure façon de prendre leur place. C’est quelque chose qu’en tant que peuple vous rejetez. Notre réponse doit au contraire être faite d’espérance et de guérison, de paix et de justice. Nous sommes appelés à unir le courage et l’intelligence pour résoudre les nombreuses crises géopolitiques et économiques actuelles. Même dans le monde développé, les effets de structures et d’actions injustes sont trop visibles. Nos efforts doivent viser à restaurer l’espérance, à corriger ce qui va mal, à maintenir les engagements, et ainsi promouvoir le bien-être des individus et des peuples. Nous devons aller de l’avant ensemble, unis, dans un esprit renouvelé de fraternité et de solidarité, en coopérant généreusement pour le bien commun. Les défis qui nous attendent appellent un renouvellement de cet esprit de coopération, qui a accompli tant de bien tout au long de l’histoire des Etats-Unis. La complexité, la gravité et l’urgence de ces défis exigent que nous mettions en commun nos ressources ainsi que nos talents et que nous essayions de nous soutenir les uns les autres, dans le respect de nos différences et de nos convictions dictées par la conscience".
"Dans ce pays, les diverses dénominations religieuses ont énormément contribué à construire et à renforcer la société. Il est important qu’aujourd’hui, comme par le passé, la voix de la foi continue d’être entendue, car c’est une voix de fraternité et d’amour, qui essaie d’exprimer le meilleur dans chaque personne et dans chaque société. Une telle coopération est une ressource puissante dans le combat pour éliminer les nouvelles formes d’esclavage, nées de graves injustices qui peuvent être vaincues seulement grâce à de nouvelles politiques et de nouvelles formes de consensus social. Je pense à l’histoire politique des Etats-Unis, où la démocratie est profondément enraciné... Toute activité politique doit servir et promouvoir le bien de la personne et être fondée sur le respect de sa dignité... Si la politique doit vraiment être au service de la personne, il en découle qu’elle ne peut être asservie à l’économie et aux finances. La politique est, en effet, une expression de notre impérieux besoin de vivre unis, en vue de bâtir...une communauté qui écarte les intérêts particuliers au bénéfice général... Je ne sous-estime pas la difficulté que cela implique, mais je vous encourage dans cet effort. Je pense à la marche que Martin Luther King conduite...il y a cinquante ans, dans le cadre de la campagne pour la réalisation des pleins droits civils et politiques des afro-américains. Son rêve continue de nous inspirer tous et je suis heureux que l’Amérique continue d’être, pour beaucoup, un pays de rêves. Des rêves qui conduisent à l’action, à la participation, à l’engagement. Des rêves qui réveillent ce qu’il y a de plus profond et de plus vrai dans la vie d’un peuple".

"Au cours des derniers siècles, des millions de gens sont venus dans ce pays pour poursuivre leur rêve de bâtir un avenir de liberté. Nous, le peuple de ce continent, nous n’avons pas peur des étrangers, parce que la plupart d’entre nous était autrefois des étrangers. Je vous le dis en tant que fils d’immigrés, sachant que beaucoup d’entre vous sont aussi des descendants d’immigrés. Tragiquement, les droits de ceux qui étaient ici longtemps avant nous n’ont pas été toujours respectés. À ces peuples et à leurs nations, du cœur de la démocratie américaine, je souhaite réaffirmer ma plus haute estime et mon appréciation. Ces premiers contacts ont été souvent mouvementés et violents, mais il est difficile de juger le passé avec les critères du présent. Cependant, quand l’étranger parmi nous nous sollicite, nous ne devons pas répéter les péchés et les erreurs du passé. Nous devons nous résoudre à présent à vivre de manière aussi noble et aussi juste que possible, alors que nous éduquons les nouvelles générations à ne pas tourner le dos à nos ‘‘voisins’’, ni à rien autour de nous. Bâtir une nation nous demande de reconnaître que nous devons constamment nous mettre en relation avec les autres, en rejetant l’esprit d’hostilité en vue d’adopter un esprit de subsidiarité réciproque, dans un constant effort pour faire de notre mieux. Je suis confiant que nous pouvons le faire. Le monde est confronté à une crise de réfugiés d’une ampleur inconnue depuis la seconde guerre mondiale, qui nous place devant de grands défis et des décisions difficiles". Ici comme en Europe, "des milliers de personnes sont portées à voyager vers le Nord à la recherche d’une vie meilleure pour elles-mêmes et pour leurs proches, à la recherche de plus grandes opportunités. N’est-ce pas ce que nous voulons pour nos propres enfants? Nous ne devons pas reculer devant leur nombre, mais plutôt les voir comme des personnes, en les regardant en face et en écoutant leurs histoires, en essayant de répondre le mieux possible à leur situation, de répondre d’une manière toujours humaine, juste et fraternelle. Il nous faut éviter la tentation fréquente de nos jours, qui est d'écarter tout ce qui s’avère difficile". La règle d’or, Tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, faites-le pour les autres aussi, "indique une direction claire. Traitons les autres avec la même passion et compassion avec lesquelles nous voulons être traités. Cherchons pour les autres les mêmes possibilités que nous cherchons pour nous-mêmes. Aidons les autres à prospérer, comme nous... En un mot, si nous voulons la sécurité, donnons la sécurité. Si nous voulons la vie, donnons la vie. Si nous voulons des opportunités, offrons des opportunités. La mesure que nous utilisons pour les autres sera la mesure que le temps utilisera pour nous. Cette règle d’or nous rappelle également notre responsabilité de protéger et de défendre la vie humaine à chaque étape de son développement. C'est cette conviction qui m’a conduit, dès le début de mon ministère, à défendre la cause de l’abolition totale de la peine de mort. Je suis convaincu que ce chemin est le meilleur, puisque chaque vie est sacrée, chaque personne humaine est dotée d’une dignité inaliénable, et la société ne peut que bénéficier de la réhabilitation de ceux qui sont reconnus coupables de crimes. Récemment, mes frères évêques des Etats-Unis ont renouvelé leur appel pour l’abolition de la peine de mort. Non seulement je les soutiens, mais aussi j’apporte mes encouragements à tous ceux qui sont convaincus qu’une juste et nécessaire punition ne doit jamais exclure la dimension de l’espérance et l’objectif de la réhabilitation".

"En ces temps où des préoccupations sociales sont si importantes, je ne peux pas ne pas mentionner la servante de Dieu Dorothy Day, qui a fondé le Mouvement des travailleurs catholiques. Son activisme social, sa passion pour la justice et pour la cause des opprimés étaient inspirés par l’Evangile, par sa foi et par l’exemple des saints. Que de progrès ont été réalisés dans ce domaine dans de nombreuses parties du monde! Que de choses accomplies durant ces premières années du troisième millénaire pour sortir les peuples de l’extrême pauvreté ! Je sais que vous partagez ma conviction que beaucoup reste encore à faire, et qu’en temps de crise et de difficultés économiques, l’esprit de solidarité globale ne doit pas se perdre. En même temps, je voudrais vous encourager à vous souvenir de tous ces peuples autour de nous, enlisés dans le cycle de la pauvreté. Ils ont besoin eux aussi qu’on leur donne l’espérance. La lutte contre la pauvreté et la faim doit être menée constamment et sur plusieurs fronts, spécialement en prenant en considération leurs causes. Je sais qu’aujourd’hui beaucoup d’Américains, comme par le passé, travaillent pour résoudre ce problème. Il va de soi qu’une part de ce grand effort est la création et la distribution de la richesse. La juste utilisation des ressources naturelles, la convenable application de la technologie et l’exploitation de l’esprit d’entreprise sont des éléments essentiels d’une économie qui vise à être moderne, inclusive et durable. L’activité d’entreprise, qui est une vocation noble orientée à produire de la richesse et à améliorer le monde pour tous, peut être une manière très féconde de promouvoir la région où elle installe ses projets, surtout si on comprend que la création d'emplois est incontournable. Le bien commun inclut aussi la terre, un thème central de ma récente encyclique, qui tend à faire dialoguer" sur tout ce qui touche à l'avenir de la terre et de l'humanité. "Nous avons besoin d’une conversion qui nous unisse tous, parce que le défi environnemental que nous vivons, et ses racines humaines, nous concernent et nous touchent tous. Dans Laudato Si’, j’ai invité au courage et à la responsabilité" en vue de redresser la barre "et d'inverser les effets les plus graves de la détérioration environnementale causée par l’activité humaine. Je suis certain que nous pouvons faire la différence et je n’ai aucun doute que les Etats-Unis ont un rôle important à jouer. C’est le moment d’actions et de stratégies courageuses, visant à mettre en œuvre une culture de protection et une approche intégrale pour combattre la pauvreté, pour rendre la dignité aux exclus et simultanément pour préserver la nature. La liberté humaine est capable de limiter la technique, de l’orienter". Elle interpelle notre intelligence et nous dit comment cultiver et limiter notre pouvoir, comment mettre la technologie "au service d’un autre type de progrès, plus sain, plus humain, plus social, plus intégral A ce sujet, je suis confiant que les remarquables institutions académiques et de recherches américaines peuvent apporter une contribution vitale dans les années à venir".

"Il y a un siècle, au début de la Grande Guerre, que Benoît XV a qualifiée de massacre inutile, naissait un autre illustre américain le cistercien Thomas Merton. Il demeure la source d’une inspiration spirituelle et un guide pour beaucoup de personnes. Il a dit être né libre par nature, à l’image de Dieu, mais avoir été prisonnier de sa propre violence et de son propre égoïsme, à l’image du monde dans lequel il était né. C'était avant tout un homme de prière, un penseur qui a défié les certitudes de son temps et ouvert de nouveaux horizons pour les âmes et pour l’Eglise. Il était aussi un homme de dialogue, un promoteur de paix entre les peuples et les religions. Dans cette perspective de dialogue, je voudrais reconnaître les efforts réalisés au cours des derniers mois pour aider à surmonter les différences historiques liées à de déplorables épisodes du passé. C’est mon devoir de bâtir des ponts et d’aider tous les hommes et toutes les femmes, de toutes les manières possibles, à faire de même. Lorsque des pays qui avaient été en désaccord reprennent le chemin du dialogue...de nouvelles opportunités s’offrent pour tous. Cela a demandé, et demande, courage et hardiesse, qui ne sont pas synonymes d’irresponsabilité. Un bon dirigeant politique a à l’esprit les intérêts de tous. Il saisit le moment dans un esprit d’ouverture et de pragmatisme. Il choisit toujours d’initier des processus plutôt que d’occuper des espaces. Etre au service du dialogue et de la paix signifie aussi être vraiment déterminé à réduire et, sur le long terme, à mettre fin aux nombreux conflits armés dans le monde. Demandons nous pourquoi des armes meurtrières sont-elles vendues à ceux qui planifient d’infliger des souffrances inqualifiables à des individus et à des sociétés? Malheureusement, la réponse, comme nous le savons, est simple: Pour de l’argent taché dans de sang, souvent du sang innocent. Face à ce honteux et coupable silence, il est de notre devoir d’affronter le problème et de mettre fin au commerce des armes. Trois fils et une fille de ce pays" ont eu "la capacité au dialogue et l’ouverture à Dieu. Ils sont de bons représentants du peuple américain".

"Je terminerai ma visite dans votre pays à Philadelphie, où je prendrai part à la Rencontre mondiale des familles. Je souhaite qu’à travers ma visite la famille puisse être un thème récurrent. Que la famille a été importante pour la construction de ce pays. Et combien elle demeure digne de notre soutien et de notre encouragement. Mais je ne peux cacher ma préoccupation pour la famille, qui est menacée, peut-être comme jamais auparavant, de l’intérieur comme de l’extérieur. Les relations fondamentales sont en train d’être remises en cause, comme l’est la base même du mariage et de la famille. Je peux seulement rappeler l’importance et, par-dessus tout, la richesse et la beauté de la vie familiale. En particulier, je voudrais attirer l’attention sur ces membres les plus vulnérables des familles, les jeunes. Devant beaucoup d’entre eux s’ouvre un avenir plein d’innombrables possibilités, cependant beaucoup d’autres semblent désorientés et sans but, piégés dans les dédales désespérants de la violence, des abus et du désespoir. Leurs problèmes sont nos problèmes. Nous ne pouvons pas les éviter. Il nous faut les affronter ensemble, échanger à ce sujet et chercher des solutions efficaces au lieu de nous enliser dans des discussions. Au risque de simplifier à l’extrême, nous pourrions dire que nous vivons dans une culture qui pousse les jeunes à ne pas fonder une famille, parce qu’il n’y a pas de perspectives d’avenir. Par ailleurs, la même culture offre à d’autres tant d’options qu’ils sont aussi dissuadés de créer une famille. Une nation peut être considérée comme grande quand elle défend la liberté comme Lincoln l’a fait, quand elle promeut une culture qui permet aux personnes de rêver de droits pléniers pour tous leurs frères et sœurs, comme Martin Luther King a cherché à le faire, quand elle consent des efforts pour la justice et la cause des opprimés, comme Dorothée Day l’a fait par son travail inlassable, fruit d’une foi devenue dialogue et semence de paix dans le style contemplatif de Thomas Merton. A travers ces réflexions, j’ai cherché à présenter quelques-unes des richesses de votre héritage culturel, de l’esprit du peuple américain. Je souhaite que cet esprit continue de se développer et de croître, en sorte que le plus de jeunes possible puissent en hériter et le perpétuer dans un pays qui a inspiré le rêve de tant de personnes. Que Dieu bénisse l’Amérique!".


Après cette intervention, souvent entrecoupées d'applaudissements, le Pape a été accompagné jusqu'au balcon, où il a salué la foule rassemblée le long de National Mail. Il a tenu à bénir les personnes présentes et en particulier les familles, demandant de prier pour elles et pour lui, et à qui ne croit pas de souhaiter leur bien. En passant, alors qu'il faisait remettre une Bible précieuse à la Bibliothèque du Congrès, il avait pu voir la statue de saint Junípero Serra. Après la visite au Capitole de Washington, le Saint-Père s'est rendu en l'église St.Patrick.

Visite à des sans abris


Cité du Vatican, 25 septembre (VIS). Le Saint-Père s'est ensuite rendu à 11 h (hier 17 h heure de Rome) à l'église St.Patrick, la première paroisse de la ville, fondée en 1794 par les ouvriers irlandais ayant construit la Maison Blanche. Le centre d'accueil et d'assistance de la paroisse est dédié au Cardinal James Hickey, Archevêque de Washington de 1980 à 2000 qui passa la fin de sa vie dans une maison de retraite pour personnes sans revenus. Le Pape s'est adressé à 200 sans abris:

"Chers amis, la première parole que je vous voudrais vous adresser, c’est merci. Merci de me recevoir et de l’effort que vous avez réalisé afin que cette rencontre puisse avoir lieu. Ici, je me rappelle une personne que j’aime, qui est et qui a été très importante tout au long de ma vie. Elle a été un soutien et une source d’inspiration. C’est à elle que je recours lorsque je suis un peu à l’étroit. Vous me rappelez saint Joseph. Vos visages me parlent de son visage. Dans la vie de Joseph, il y a eu des situations difficiles à affronter. L’une d’elles, ce fut quand Marie était sur le point d’accoucher, d’avoir Jésus. La Bible dit: Pendant qu’ils étaient à Bethléem, le temps où elle devait enfanter fut accompli. Et elle mit au monde son fils premier-né, elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune. La Bible est très claire, il n’y avait pas de logement pour eux. J’imagine Joseph, avec son épouse sur le point d’avoir un enfant, sans toit, sans maison, sans logement. Le Fils de Dieu est entré dans ce monde comme quelqu’un qui n’a pas de maison. Le Fils de Dieu a su ce que c’est que de commencer la vie sans un toit. Imaginons les questions de Joseph à ce moment-là. Comment se fait-il que le Fils de Dieu n’ait pas un toit pour vivre? Pourquoi sommes-nous sans foyer, pourquoi sommes-nous sans toit? Ce sont des questions que beaucoup parmi vous peuvent se poser chaque jour. Comme Joseph, vous vous demandez: pourquoi sommes-nous sans toit, sans foyer? Ce sont des questions qu’il nous ferait du bien de nous poser tous: Pourquoi ces frères sont-ils sans foyer, pourquoi ces frères n’ont-ils pas un toit? Actuelles, lLes questions de Joseph habitent tous ceux qui, au long de l’histoire, ont vécu et sont sans un foyer. Joseph était un homme qui se posait des questions, mais surtout, il était un homme de foi. C’est la foi qui a permis à Joseph de trouver la lumière à ce moment qui paraissait tout obscur, c’est la foi qui l’a soutenu dans les difficultés de sa vie. Par la foi, Joseph a su aller de l’avant quand tout paraissait s’arrêter. Face à des situations injustes, douloureuses, la foi nous apporte cette lumière qui dissipe l’obscurité. Tout comme à Joseph, la foi nous ouvre à la présence silencieuse de Dieu dans toute vie, dans toute personne, dans toute situation. Il est présent en chacun de vous, en chacun de nous. Nous ne trouvons aucun genre de justification sociale, morale, ni de n’importe quelle espèce, pour accepter le manque de logement. Ce sont des situations injustes, mais nous savons que Dieu les souffre avec nous, il les vit à nos côtés. Il ne nous laisse pas seuls. Nous savons que Jésus non seulement a voulu se solidariser avec chaque personne, non seulement il n’a voulu que personne se sente ou soit privé de sa compagnie, de son aide, de son amour, mais encore il s’est identifié à ceux qui souffrent, qui pleurent, qui subissent une quelconque forme d’injustice. Il nous le dit clairement: J’avais faim, et vous m’avez donné à manger. J’avais soif, et vous m’avez donné à boire. J’étais un étranger, et vous m’avez accueilli. C’est la foi qui nous fait savoir que Dieu est avec vous, Dieu est parmi nous et sa présence nous incite à la charité. Cette charité qui naît de l’appel d’un Dieu qui continue de frapper à notre porte, à la porte de tous, pour nous inviter à l’amour, à la compassion, au don des uns pour les autres. Jésus continue de frapper à nos portes, aux portes de notre vie. Il ne le fait pas de façon magique, il ne le fait pas avec des attirails, avec des affiches lumineuses ou des feux d’artifice. Jésus continue de frapper à notre porte à travers le visage du frère, à travers le visage du voisin, à travers le visage de celui qui se trouve à nos côtés".

"Chers amis, l’une des manières les plus efficaces d’aider à notre portée, nous la trouvons dans la prière. La prière nous unit, nous rend frères et sœurs, elle nous ouvre le cœur et nous rappelle une belle vérité que parfois nous oublions. Dans la prière, nous apprenons tous à dire Père, papa, et à travers elle, nous nous rencontrons comme frères. Dans la prière, il n’y a ni riches ni pauvres, il y a des fils et des frères. Dans la prière, il n’y a pas de personnes de première ou de seconde catégorie, il y a la fraternité. C’est dans la prière que notre cœur trouve la force de ne pas devenir insensible, froid devant les situations d’injustice. Dans la prière, Dieu continue d’appeler à la charité et de la susciter. Que cela nous fait du bien de prier ensemble! Que cela nous fait du bien de nous retrouver dans cet espace où nous nous regardons comme frères et où nous reconnaissons avoir besoin les uns de l’appui des autres! Aujourd’hui, je voudrais m’unir à vous, j’ai besoin de votre soutien, de votre proximité. Je voudrais vous inviter à prier ensemble, les uns pour les autres, les uns avec les autres. Ainsi, nous pourrons garder ce soutien qui nous aide à vivre la joie de savoir que Jésus est toujours au milieu de nous".


Après cette rencontre, le Saint-Père et son entourage ont regagné la nonciature, puis de là l'aéroport d'où ils ont pris l'avion pour New York.

Vêpres en la cathédrale de New York


Cité du Vatican, 25 septembre (VIS). Le Saint-Père et sa suite sont arrivés à New York à 17 h locales d'hier (23 h heure de Rome), accueillis à leur descente d'avion par les autorités civiles et religieuses locales. Un hélicoptère a transporté le Pape jusqu'à Brooklyn. La papamobile a été utilisée enfin de l'héliport à la cathédrale St.Patrick, où le Pape François a présidé les vêpres célébrées avec les prêtres, les religieux et consacrés. Il a introduit son homélie par un salut fraternel aux musulmans qui fêtent l'Aïd al-Kebir, évoquant les nombreux fidèles victimes hier d'une bousculade durant le pèlerinage à La Mecque. Puis, à propos de la "magnifique cathédrale construite grâce aux sacrifices de nombreux hommes et femmes", il a dit qu'elle peut servir de symbole du travail de générations de prêtres, religieux et laïcs ayant bâti l’Eglise aux Etats-Unis: "Rien que dans le domaine de l’éducation, les prêtres et les religieux ont joué un rôle central, en aidant les parents à donner à leurs enfants l’aliment qui les nourrit pour la vie! Beaucoup l’ont fait au prix d’un sacrifice extraordinaire et avec une charité héroïque. Je pense par exemple à sainte Elisabeth Anne Seton, qui a fondé la première école catholique gratuite pour filles, ou à saint John Neumann, le fondateur du premier système de l’éducation catholique aux Etats-Unis".

"Ce soir, chers frères et sœurs, je suis venu me joindre à vous pour prier afin que toutes nos vocations continuent de construire le grand édifice du Royaume dans ce pays. Je sais que...vous avez beaucoup souffert dans un passé récent, en prenant sur vous la honte de certains de vos frères qui ont porté préjudice à l’Eglise et l’ont scandalisée dans les plus vulnérables de ses membres…. Je sais que vous venez d'une grande épreuve...et je vous accompagne en ce moment de peine et de difficulté, remerciant Dieu du service fidèle que vous offrez à son peuple. En espérant vous aider à persévérer sur le chemin de la fidélité à Jésus-Christ, je voudrais vous offrir deux brèves réflexions. La première concerne l’esprit de gratitude. La joie des hommes et des femmes qui aiment Dieu attire d’autres. Les prêtres et les religieux sont appelés à trouver et à rayonner d’une satisfaction durable dans leur vocation. La joie jaillit d’un cœur reconnaissant. En vérité, nous avons beaucoup reçu, tant de grâces, tant de bénédictions, et nous nous en réjouissons. Cela nous fera du bien de penser à nos vies avec la grâce de la mémoire. Mémoire du moment où nous avons reçu le premier appel, mémoire du chemin parcouru, mémoire des grâces reçues... Il faut faire mémoire de l’émerveillement que notre rencontre avec Jésus. Chercher la grâce de la mémoire de manière à grandir dans l’esprit de gratitude. Peut-être avons-nous besoin de nous demander si nous sommes bons pour compter les bénédictions reçues? Un second aspect est l’esprit du travail dévoué. Un cœur reconnaissant est spontanément poussé à servir le Seigneur et à s’exprimer dans une vie dévouée au travail. Une fois que nous avons réalisé tout ce que Dieu nous a donné, une vie de sacrifice de soi, de travail pour lui et pour les autres, devient une façon privilégiée de répondre à son grand amour. Cependant, pour êtres honnêtes, nous savons combien l’esprit du sacrifice de soi généreux peut facilement s’atténuer. Cela peut arriver selon deux manifestations de cette mondanité spirituelle qui affaiblit notre engagement à servir, et qui diminue l’émerveillement de notre première rencontre avec le Christ. Nous pouvons être pris à ce piège en mesurant la valeur de nos labeurs apostoliques à l’aune de l’efficacité, du bon management et du succès visible qui régit le monde des affaires. Non pas que ces choses soient sans importance. Nous avons été chargés d’une grande responsabilité, et le peuple de Dieu attend de nous avec raison que nous en répondions. Mais la vraie valeur de notre apostolat est mesurée par celle qu’il a aux yeux de Dieu. Voir et évaluer les choses dans la perspective de Dieu demandent une constante conversion durant les premiers jours et les premières années de notre vocation et, exigent, je dirais, une grande humilité. La croix nous montre une manière différente de mesurer le succès. Il nous revient de semer: Dieu voit les fruits de nos labeurs. Et si parfois nos efforts et notre travail semblent échouer et ne pas porter fruit, nous devons nous souvenir que nous sommes les disciples de Jésus dont la vie, humainement parlant, s’est achevée dans l’échec, l’échec de la croix. Un autre danger survient lorsque nous sommes jaloux de notre temps libre, quand nous pensons que nous entourer du confort mondain nous aidera à mieux servir. Le problème avec ce raisonnement, c’est qu’il peut émousser l’appel de Dieu à la conversion, à le rencontrer. Lentement mais sûrement, il diminue notre esprit de sacrifice, de renoncement et de travail dévoué. Il éloigne aussi les personnes qui souffrent de pauvreté matérielle et qui sont forcées de faire de plus grands sacrifices que nous. Le repos est nécessaire, comme le sont les moments de divertissement et de ressourcement personnel, mais nous avons besoin d’apprendre à nous reposer d’une manière qui approfondisse notre désir de servir avec générosité. La proximité avec les pauvres, les réfugiés, les migrants, les malades, les personnes exploitées, celles qui sont âgées et seules, les prisonniers et tous les autres pauvres de Dieu, nous enseignera une manière différente de nous reposer, une manière qui est plus chrétienne et plus généreuse".


"La gratitude et le travail dévoué sont les deux piliers de la vie spirituelle que j’ai voulu partager avec vous ce soir. Je vous remercie des prières et du travail, ainsi que des sacrifices quotidiens que vous faites dans les divers domaines de votre apostolat. Nombre de ces sacrifices sont connus de Dieu seul, mais ils portent d’abondants fruits pour la vie de l’Eglise. Je voudrais exprimer mon admiration et ma gratitude aux religieuses des Etats-Unis. Que serait l’Eglise sans vous? Femmes fortes, combatives, armées de cet esprit de courage qui vous place en première ligne dans l’annonce de l’Evangile. A vous, religieuses, sœurs et mères de ce peuple, j'exprime un grand merci... Je vous apprécie beaucoup. Je sais que beaucoup d’entre vous sont sur le front face à la nécessité de s’adapter à un paysage pastoral en évolution. Quelles que soient les difficultés et les épreuves que vous affrontez, je vous demande, à l’instar de saint Pierre, de vous réjouir en elles, de ne pas perdre patience et de répondre comme le Christ l’a fait, en remerciant le Père, prenant sa croix et allant de l'avant". 

Saint-Maurice, 1500 ans d'histoire

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L'Abbaye de Saint-Maurice d' Agaune, 1500 ans d'histoire

Ce documentaire raconte l'histoire de l'Abbaye à travers 15 siècles d'existence, de sa fondation en 515 jusqu'à notre époque. L'histoire de l'abbaye est mise en perspective avec les grands courants de l'histoire européenne dont elle épouse les contours. La narration s'appuie sur des intervenants, spécialistes de l'archéologie, de l'histoire et de l'art médiéval. Ils nous font découvrir les richesses du site archéologique de Martolet, les pièces exceptionnelles du trésor et les archives de l'abbaye, miraculeusement conservées. On y apprend aussi l'exceptionnelle importance du culte de saint Maurice dans l'Europe médiévale. Une production FILMIC et RTS, 2014 - Christian Berrut

Plusieurs fois sur www.KTOTV.com cette semaine, ce vendredi à 20h40, samedi à 19h45 et dimanche à 18h23 , canal 135 sur Citycable à Lausanne ou sur internet.

http://www.ktotv.com/video/00090375/l-abbaye-de-saint-maurice-1500-ans-d-histoire

Autres informations:

Famille de Siebenthal
www.de-siebenthal.com/SITE04.HTM

Jubilé du 1er au 15 août,. à Gstaad, Saanen, G sana, Lô sana, G enf, Lausanne et St Maurice. alias St Moïscha ou encore St Moïse. des familles. de Siebenthal.

François de Siebenthal: 6'666 martyrs, St Maurice...Invitation ...
desiebenthal.blogspot.com/.../6666-martyrs-st-mauriceinvitation-au.html


9 sept. 2014 - concélébrée en la Basilique de St-Maurice, retransmise à l'église Saint Sigismond et sur la place du Parvis La Messe est suivie de la


Invitation: Jubilé de St Maurice 21 et 22 septembre 2015 ...

https://plus.google.com/.../posts/RTCufEDoLQ3



François de Siebenthal19 sept. 2015 - 21 et 22 septembre 2015 Programme des célébrations religieuses pour la Fête de Saint Maurice et du Jubilé des 1500 ans de la Fondation de l'Abbaye Le 22 ...

François de Siebenthal: Invitation: Jubilé de St Maurice
desiebenthal.blogspot.com/2015/09/invitation-jubile-de-st-maurice.html

19 sept. 2015 - Collège de l'Abbaye de St-Maurice - Salle des Humanités Invitation au public ... François de Siebenthal: 6'666 martyrs, St Maurice...Invitation .

François de Siebenthal: Invitation: Jubilé de St Maurice

https://plus.google.com/.../posts/DWAzMbr9EUU

François de Siebenthal19 sept. 2015 - François de Siebenthal: Invitation: Jubilé de St Maurice

Snowden joining Twitter

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https://twitter.com/twitter/status/648938950812274688/photo/1


Twitter mapped the world’s reaction to Snowden joining Twitter in an animated GIF image, showing that the leaker’s entry into the Twittersphere is being followed by people in all continents.
At the time of this writing, Edward Snowden follows only one Twitter account: the NSA’s. This is typical of Snowden’s gallows humor: in an interview with comedian John Oliver, Snowden talked about the different programs the NSA could use to spy on your “dick pics” (his words).
After famous astrophysicist Neil deGrasse Tyson welcomed Snowden to Twitter, Snowdentweeted back in response. We’ve included their conversation.
Given that the US government has charged Snowden with three felonies including espionage, it is indeed surprising that the US’s top fugitive has managed to maintain such a light sense of humor. The Obama administration, which issued these charges, has prosecuted more than twice as many whistleblowers under the Espionage Act as all previous administrations combined. Just 10 peoplein US history have ever been charged with espionage for leaking classified material, and 7 of these people were prosecuted under Obama.
The Espionage Act was a WWI-era law passed in 1917. Despite Snowden’s charges, no evidence has been made public showing that his leaks were undertaken with the intent to aid foreign governments.
In a tweet to Snowden, deGrasse Tyson did not mince words about his belief that the whistleblower is a patriot.
On the contrary, President Obama once said of Snowden, “No, I don’t think Mr. Snowden was a patriot… I called for a thorough review of our surveillance operations before Mr. Snowden made these leaks.”
The US isn’t the only government that isn’t a fan of Snowden: European countries also worked together to force Bolivia’s presidential plane to land and subject itself to a search, on the (false) suspicion that the wanted NSA whistleblower was on board. This caused a diplomatic crisis,infuriating Latin America.
None of this immense governmental pressure has deterred Snowden from continuing to conduct interviews detailing the NSA’s warrantless wiretapping program—or continuing to joke about it. His most recent tweet at the time of this writing cracks, “Meanwhile, a thousand people at Fort Meade just opened Twitter.”
Twitter mapped the world’s reaction to Snowden joining Twitter in an animated GIF image, showing that the leaker’s entry into the Twittersphere is being followed by people in all continents.

Ken Klippenstein is an American journalist who can be reached on Twitter @kenklippenstein or via email: kenneth.klippenstein@gmail.com

Revenu de Base inconditionnel, UN POUR TOUS, TOUS POUR UN.

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La phrase latine Unus pro omnibus, omnes pro uno est inscrite dans la coupole du palais fédéral

UN POUR TOUS, TOUS POUR UN, Rejoignez-NOUS, merci

Principes de base:

La réalité, une abondance magnifique à se distribuer.
La Suisse, comme souvent, montre l'exemple au monde.
La Suisse cherche la paix, et la paix a besoin de la justice, et ce n'est que justice que de se distribuer l'abondance, cette nouvelle donne économique du XXIème siècle.

Rendre la création monétaire aux citoyens, car on est tous volés actuellement.
Justice pour tous
Pour une vraie démocratie économique, on vote tous les jours avec son argent
Pour de vraies libertés, sans argent, on n'est pas libres...
Pour la distribution de la productivité énorme des robots, machines et ordinateurs.

"Responsabilité individuelle ? Contrairement aux inquiets, nous la voyons dans la confiance plus que dans la surveillance"

"C'est une utopie! - c'est quoi une utopie ? " L' AVS aussi était une utopie qui est bien utile maintenant.

La robotisation est une nouvelle donnée dont il faut tenir compte.

Ils financent les guerres sans limites, pourquoi pas les paix ?

http://desiebenthal.blogspot.ch/2013/04/revenu-de-base-inconditionnel-reponses.html


"On supprime les assurances sociales - non, au mieux on les simplifie"


Et le financement ?

http://desiebenthal.blogspot.ch/2015/02/initiative-monnaie-pleine-questions.html

Le nouvel argent ne vient donc pas de taxes ou de salaires, mais de la création de l'argent réellement donnée aux banquiers par milliards, voire plus depuis des siècles ...
Ces assouplissements quantitatifs doivent être donnés au peuple, pas pour les guerres et les primes pour de plus en plus rares nantis ... La nouvelle société suisse pour une véritable démocratie économique, distribuons enfin les revenus du progrès technique, des ressources naturelles, de l'automatisation de plus en plus efficace, grâce à des robots, des ordinateurs et des machines.
Une nouvelle société, les animaux sont libres, c'est à notre tour, les êtres humains libres, libérons-nous des chaînes de la servitude.
L' automatisation profitera à tous. Partageons la productivité massive, un dividende pour tous les peuples suisses, habitants de tous les États de la Confédération suisse, voici enfin une véritable démocratie économique, grâce aux robots, aux ordinateurs et aux machines.
Nous, Suisses, sommes tous des rois, et le premier devoir d'un roi est de contrôler la création monétaire.

Ils trouvent des milliards et des quadrillions pour des guerres stupides ou des banquiers cupides ( 1500 milliards "donnés" aux banquiers de l'UE par Merkozy..., nous préférons investir ces sommes dans la vraie paix. Donnons un revenu à tous dès la conception et jusqu'à la mort naturelle, les robots travaillent déjà pour nous, sachons monnayer leurs produits et les distribuer à tous, ce qui peut plus que doubler notre PNB. Il y a assez de travaux plus nobles et humains à faire, éduquez nos enfants, écrire, faire de la recherche, de l'art, s'occupez de nos parents, des handicapés, des faibles etc... Laissons aux robots le reste, il est stupide d'avoir des milliards sans limites pour faire des guerres atroces et pas ces mêmes milliards pour faire la paix sociale.

Sachons mieux comprendre nos limites !

http://martouf.ch/document/croissance/250-comprenons-la-croissance-avant-la-decroissance.html

Pour convaincre mon entourage, j'ai besoin de plus d'arguments pour dissiper leurs doutes:
1- Alors, on va payer (et forcément attirer) des immigrés ?
2- L'homme tend vers le fainéantise: comment ne pas engendrer ainsi des profiteurs ?
3- Est-ce que l'essai dans d'autres pays fut concluant ?
4- Pourquoi certains "socialistes" sont contre ?
5- Inconditionnel ?


1. Alors, on va payer (et forcément attirer) des immigrés ?


Seuls les habitants de la Suisse depuis plusieurs années sont concernés. Par contre, le concept est exportable, ce qui permet de stabiliser les populations, voir en Namibie, Brésil, Madagascar, Togo, etc...


2. L'homme tend vers le fainéantise: comment ne pas engendrer ainsi des profiteurs ?
Matthieu, VI, 26
de Bible
1 citation
« Voyez les oiseaux du ciel, ils ne sèment ni ne moissonnent ni ne recueillent en des greniers et votre Père céleste les nourrit! Ne valez-vous pas plus qu'eux?»


Les hommes veulent des contacts, ils sortiront librement pour des tâches nobles.
Voir ligne directe de ce jour à la RTS, le rentier AI qui affirme qu'il veut travailler...
http://www.rts.ch/la-1ere/programmes/en-ligne-directe/4823230-un-revenu-universel-de-2-500-francs-inquietant-ou-seduisant-23-04-2013.html?f=player/popup



3. Est-ce que l'essai dans d'autres pays fut concluant ?


Alaska, Brésil, Namibie, Libye que des succès... En Lybie, ils ont fait la guerre pour stopper le succès...


François de Siebenthal: Khadhafi fait mieux qu'Obama, il distribue ...
desiebenthal.blogspot.com/.../khadhafi-fait-mieux-quobama...Partager19 août 2009 – Selon le colonel Kadhafi, il n'y a qu'« une seule caisse en Libye », celle qui .... Il criera, au contraire, à l'injustice si on lui refuse son dividende.


4, 5, 6... Plus sur

http://desiebenthal.blogspot.ch/2013/04/revenu-de-base-inconditionnel-reponses.html
et

Actuellement, voici les sites web francophones suisses qui parlent de Revenu de Base Inconditionnel:


http://rbi-oui.ch => est le site du mouvement plus ou moins informel "Génération RBI" => plutôt mouvement citoyen
http://bien.ch => est le site web de l'association BIEN => plutôt théorie


http://inconditionnel.ch => le site web mis en place par le comité d'initiative et géré par notamment les zürichois.


http://rbi-bge.ch/ => le site web (encore en chantier) de l'association "Campagne nationale pour le Revenu de Base Inconditionnel" qui regroupe différents mouvements suisses qui veulent coopérer pour faire une campagne nationale commune.


Voici une page qui décrit les différents outils informatiques qui sont utilisés pour diffuser l'idée du Revenu de Base Inconditionnel en Suisse... Tu y retrouveras les sites web cités ci-dessus, mais aussi les mailing-listes globales et régionales, les pages et groupes facebook, twitter.. etc... nos agendas.... et quelques ressources...
http://rbi-oui.ch/outils-informatiques/

Fanatiques musulmans dangereux

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Allemagne : des réfugiés chrétiens persécutés par des musulmans
«Là où nous sommes règne la charia»



Les premières répliques du séisme migratoire qui secoue actuellement l’Europe se font sentir. Et on peine à y croire. Des réfugiés fuient aujourd’hui l’Allemagne, pour échapper aux mêmes persécutions que celles qui les avaient poussés à quitter leur pays d’origine.

En Bavière, en Saxe ou dans le Brandebourg, les témoignages s’accumulent. De nombreux réfugiés chrétiens en provenance de Syrie, d’Irak ou du Kurdistan subissent intimidations et agressions de la part de réfugiés musulmans. Dans plusieurs centres d’accueil mis en place par les autorités locales, la charia s’applique et les chrétiens – minoritaires – sont victimes de brimades.

Le pasteur luthérien de l’église de la Trinité de Berlin-Steglitz (sud de Berlin) Gottfried Martens témoigne de la situation très précaire des chrétiens dans l’édition dominicale du quotidien berlinois Die Welt du 27 septembre : « Les musulmans très croyants répandent dans les foyers l’idée suivante : là où nous sommes règne la charia. » Et ceux qui souffrent le plus sont les musulmans convertis au christianisme : « Ceux-là ont 100% de chance d’être agressés », précise le pasteur.

La situation n’est pas récente : l’hebdomadaire Die Zeit s’est lui aussi fait l’écho d’agressions et d’une ambiance délétère dans les foyers de réfugiés dès juillet 2014. Voilà plus d’un an, donc, que les autorités allemandes sont conscientes des dangers qui menacent les réfugiés chrétiens. « Il y a une ambiance d’intimidation et d’hostilité envers les chrétiens », explique le prêtre maronite de Francfort Gaby Magea. L’accès aux cuisines communes est restreint pour les chrétiens, traités de « porcs » par certains musulmans, et leurs enfants sont agressés.

La solution proposée par les autorités locales ? Une ségrégation des réfugiés selon leur religion, y compris entre musulmans chiites et sunnites, qui ont importé pour certains leurs conflits sur le sol allemand. Outre-Rhin, des voix s’y opposent, au nom justement de l’asile, et prônent la distribution d’une charte fondamentale des valeurs allemandes, telles que l’égalité entre les hommes et les femmes, la liberté d’opinion ou de religion. Mais sans beaucoup d’espoir que les migrants y adhèrent, comme l’explique dans le quotidien berlinois Max Klingberg, qui travaille depuis 15 ans pour la Société internationale des droits de l’homme : « La situation va empirer, prévient-il. Les agressions sont le plus souvent le fait des Pakistanais et des Afghans, ils sont encore plus islamistes que les Syriens. » Pour lui, l’aveuglement n’est plus de mise : « Il faut arrêter de croire que tous les réfugiés sont des défenseurs des droits de l’homme. Parmi ceux qui arrivent, une portion non négligeable a des croyances d’une intensité équivalente à celle des frères musulmans. » Rien d’étonnant à ce que les témoignages recueillis en Allemagne, au sein même de foyers de réfugiés, se rapprochent de propos tenus par l’Etat islamique.

Les foyers sont désormais devenus des lieux de violence religieuse, et l’Allemagne ne peut plus l’ignorer. A Suhl, en Thuringe (centre du pays), une cinquantaine de demandeurs d’asile sunnites ont organisé ce que le mensuel bavarois Bayern Kurier (édité par le parti conservateur CSU) décrit comme « une chasse à l’homme » contre un Afghan qui avait déchiré des pages du Coran. Dix-sept personnes, donc six policiers, ont été blessées dans l’émeute qu’ils ont provoquée. L’hebdomadaire de gauche Der Spiegel, qui a consacré à cette émeute un article sur son site web, n’a pour sa part pas indiqué la raison de cette flambée de violence.

S’agit-il pour le journal d’entretenir encore un peu l’illusion, alors que l’Allemagne attend désormais près d’1 million de réfugiés d’ici la fin de l’année ? Sur les six premiers mois de 2015, 20% seulement étaient Syriens, 5,2% Irakiens, les autres provenant surtout du Kosovo et d’Albanie (17 et 13%). En 2014, le pays à accueilli deux fois et demi plus de musulmans que de chrétiens. Ces derniers ont donc été rattrapés par la peur. En Allemagne, ils sont de plus en plus nombreux à réclamer d’être hébergés au sein des églises locales. Mais pour certains, l’aide arrive trop tard. Une famille de chrétiens d’Irak a préféré rentrer à Mossoul : des islamistes présents dans leur foyer, à Geissen, les avaient menacés de les tuer et de « boire leur sang » s’ils ne partaient pas, rapporte Die Welt. Et ce départ est sans retour : tout réfugié qui quitte le pays doit s’engager à ne pas demander l’asile une deuxième fois.

*Photo : SIPA. AP21788852_000006

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Publié le 30 septembre 2015 à 9:00 dans Politique Religion

Mots-clés : AllemagnechariaChrétiensmigrantsréfugiés

Invitation: "Le sort et l'avenir des Chrétiens en Syrie et au Moyen-Orient"

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I N V I T A T I O N
Au nom du Comité du Cercle International de la Fondation pour Genève,

Madame Florence Notter, Présidente,

vous convie à une conférence-débat exceptionnelle de

Monseigneur Jean-Clément Jeanbart, Archevêque d’Alep,

qui viendra spécialement à Genève depuis Alep pour s'adresser à nous sur

"Le sort et l'avenir des Chrétiens en Syrie et au Moyen-Orient"

le jeudi 8 octobre 2015

à 18h45 précises

dans la salle B106 à l'Université Bastions
Rue De-Candolle, 5 | 1204 Genève

Parking: Uni-Dufour - Transports publics: trams 12, 14, 15 et 18, arrêt Plainpalais


Madame Florence Notter se réjouit de vous voir en cette occasion unique et vous
remercie de vous inscrire à l'adresse suivante:

en indiquant précisément votre nom et
prénom ainsi que ceux des personnes qui vous accompagneront.
 

 

 
Le Cercle International de la Fondation pour Genève se réserve le droit de ne pas accéder
à toutes les demandes en raison du nombre limité de places disponibles.

Pour le groupe Conférences du Cercle International de la Fondation pour Genève:
Florence Notter, responsable
Zeina Marchettini-Jeanbart, organisatrice
Jenny Megevand, organisatrice
I N F O R M A T I O N
 
Son Excellence Monseigneur Jean-Clément Jeanbart est né le 3 mars 1943 à Alep, en
Syrie. Il est ordonné prêtre selon le rite grec melchite. Depuis 1995 il est Archevêque grec
melchite d'Alep.

Ces quatre dernières années ont été un cauchemar sans fin pour la Syrie et tout son
peuple : guerre, faim, destruction, haine. Plus particulièrement, à court terme, la minorité
chrétienne risque littéralement de disparaître de cette terre. L'archevêque melkite d'Alep
explique la position des évêques avant et durant la guerre, position très critiquée par
certains. Il demande un sursaut à l'Occident afin d'arrêter DAECH et reconstruire la paix,
condition nécessaire pour la reprise.

Banques: exponentielles mortelles.

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Si on fait le jeu du banquier, on paie 117 ( sic, cent dix sept ) fois le principal à 10 % sur 50 ans. Les cartes de crédits en Suisse sont à 15 % !



Nicholas Georgescu-Roegen était un économiste mathématicien. Il a remarqué que les économistes se basent sur un modèle économique fondé sur le paradigme de la mécanique newtonienne et ne prennent pas en compte le principe de la dégradation de l'énergie et de la matière. Il a créé un modèle économique qui tient compte de la thermodynamique en introduisant le second principe de la thermodynamique: l'entropie.
L'entropie est ce qui fait qu'un glaçon qui fond dans un verre ne pourra jamais redevenir un glaçon. L'entropie dégrade l'énergie et la matière.
Nicholas Georgescu-Roegen a montré que le moteur de l'économie est en fait très concrètement un moteur thermique.  (si l'on prend en considération que l'industrie fonctionne grâce à la combustion du charbon, puis du gaz, du pétrole, de la fission nucléaire, etc..)
Donc l'économie est une énorme machine thermique qui évidemment dépend des lois de la  physique thermique. Il dresse un constat alarmant: il faut intégrer l'environnement dans le calcul du fonctionnement de l'économie. Sinon on court à la catastrophe ! Il ne faut pas gaspiller nos ressources, l'entropie va s'en charger assez rapidement.
Le concept de décroissance est donc, à la base, un concept économique.
C'est un concept qui veut éviter le gaspillage des ressources naturelles. Un concept qui critique l'idée d'une croissance économique infinie.
Un slogan que l'on retrouve souvent du côté des partisans de la décroissance:
La croissance n'est pas la solution, c'est le problème !
Une explication du mot décroissance nous dit que dans le mot débourser le préfixe  signifie "sortir de" sa bourse. Ainsi, selon cette approche, le mot décroissance, signifie: sortir de la croissance.
D'accord, la décroissance veut en finir dur système économique qui érige la croissance en dogme. Mais pour bien comprendre ce que l'on entend par décroissance, il faut déjà comprendre ce que l'on entend par croissance.

Qu'est ce que la croissance ?

La croissance en biologie

La croissance, c'est tout d'abord un terme issue du la croissance en taille des être vivant. Si l'on fouille un peu l'étymologie du mot croissance, on trouve que ce mot vient du latin crescere(« naître, venir à la vie ») qui lui-même est dérivé de Ceres (Cérès, déesse de l'agriculture). (Le nom de Cérès est aussi à l'origine du mot céréales)
Tous les êtres vivants croissent, grandissent en taille, augmentent leur consommation de ressource. Cette croissance peut avoir de nombreuses phases.
Pour un humain, on dit communément que nous grandissons les 20 premières années, puis nous vieillissons pour les pessimistes ou nous murissons pour les optimistes.
Ln(n) en fonction du temps
Avec ces exemples, on observe que le terme de croissance peut représenter plusieurs phases, plusieurs sorte de croissance.
Observons du coté mathématique quelles sont ces différentes sortes de croissance.

La croissance en mathématiques

En mathématiques, et surtout en analyse, on étudie des fonctions. On entre une valeur x dans une fonction et on en ressort une valeur y. Une fonction peut être représentée de manière graphique. Ce qui est en général plus parlant.
Nous allons nous intéresser ici aux fonctions avec une croissance positive. C'est à dire des fonctions dont la pente (que l'on peut observer sur un graphe) a une évolution toujours positive.
Il existe plusieurs sortes de fonctions croissantes dont la pente varie plus ou moins vite, qui croissent plus ou moins vite. Si l'on fait un tour des principaux types de fonctions croissantes. On trouve:
Comme une image est beaucoup plus parlante, voici la représentation des ces types de fonctions en images.
croissance.pngcroissance-exponentielle.pngSur la première image on va se placer proche de l'origine, et observer ses fonctions.
La fonction en vert est une fonction linéaire. y=x. C'est la base de la fonction proportionnelle.
C'est la fonction à laquelle notre cerveau humain est le plus habitué.
De cette fonction on peut faire de nombreuse variantes proportionnelle.s Ici nous avons tout ce qui sort est égale à ce qui entre. On peut créer tout ce qui sort vaut 2 fois ce qui entre. Ou même tout ce qui sort vaut 1000 fois ce qui entre. C'est toujours le même type de fonction. Seule la pente va varier.
En bleu, nous avons la fonction y=x2, une fonction polynomiale. Une fonction qui est composée de puissance. Ici nous avons la puissance 2, la fonction "au carré". Tout ce qui sort est ce qui entre multiplié par lui même.
Ce type de fonction est déjà moins intuitif pour notre cerveau humain. C'est ce genre de fonction qui régit les mouvements accéléré et les énergies potentielles mécanique. En d'autre termes quand une voiture a un accident, quand elle frappe un mur ça fait mal. Contrairement à une intuition courante de notre cerveau, ça ne fait pas mal proportionnellement à la vitesse, mais proportionnellement à la vitesse multipliée par elle même !!
Donc ça fait encore plus mal !
En rouge nous avons la fonction exponentielle. En mathématique on dit qu'une fonction exponentielle est une fonction qui est capable de transformer une somme en un produit. Pas très intuitif! C'est une fonction qui est difficile à comprendre pour le cerveau humain.  C'est une fonction qu'il est plus facile de comprendre par des exemples de phénomènes à croissance exponentielle.
Quand on parle de croissance exponentielle, on prend souvent l'exemple de la croissance d'une population.
De plus, exprime souvent la croissance exponentielle sous forme d'un pourcentage : une croissance de 10 % par an signifie que la population est multipliée par 1,1 chaque année. (1/100 = 0.1) Cette valeur en pourcent est un taux de croissance.
De manière générale, on occulte souvent la fonction exponentielle en ne parlant que de taux de croissance. C'est beaucoup plus facile. Car, en ne parlant que du taux de croissance on retombe sur une fonction linéaire. Ce que notre cerveau aime bien !
Mais attention, une fonction exponentielle qui a un taux de croissance constant est toujours en pleine croissance !
En observant les deux graphes ci-dessus, on remarque, que proche de l'origine, les trois types de fonctions n'ont pas beaucoup de différences. Puis sur le second graphe, on voit mieux que la croissance d'une fonction exponentielle est très différente de celle d'une fonction linéaire.
L'exponentielle a une pente tellement raide qu'il est difficile de la représenter sur un graphe. Mais on peut tenter de concrétiser un peu plus la taille qu'aurait le graphe pour représenter une exponentielle.
On va se dire que l'unité utilisée sur ces graphes est le centimètre. Ainsi, pour un déplacement de 10cm sur l'axe des x, avec ma fonction linéaire y=x j'obtiens un déplacement vertical de 10cm.
Avec la fonction exponentielle, un déplacement de 10cm sur l'axe des x correspond à un déplacement de 22026 cm, soit 220m !!
Si je pousse ne serait ce que de 1cm sur l'axe des x pour arriver à 11cm, j'arriverai à une hauteur de 598,74 m ! et si je vais à 12cm, j'arriverai à 1,627 km
Vu que j'ai encore de la place sur mon axe des x, je pousse un plus loin pour aller me poser précisément à 24,36cm. Quelle est la distance que j'obtiens sur mon axe des y ? .... et bien j'ai choisi cet endroit précis, car on arrive sur la distance qu'il y a entre la terre et la lune ! Soit environ 380 000 km !
Donc il faut se méfier des phénomènes à croissance exponentielle, ils sortent souvent du cadre de l'entendement de notre cerveau humain. Surtout si en plus on masque la croissance exponentielle en parlant de taux de croissance en pour-cent.
Si l'on reprend l'exemple cité ci-dessus, de la population qui augmente de 10% par an. Pour une population de 1000 personnes:
  • au bout d'un an, la population vaut 1100 personnes. (1.1 x 1000)
  • au bout de 2 ans, la population vaut 1210 personnes. (1.1 x 1100 ou 1000 x 1.1 x 1.1 ou 1000 x 1.12)
  • au bout de 7 ans, la population vaut 1948,717 personnes, soit presque le double. (1000 x 1.17 )
  • au bout de 20 ans, la population vaut 6727 soit (1000 x 1.120 )
  • au bout d'un siècle, la population de ce petit village de 1000 habitants verra sa population arriver à 13,78 millions d'habitants !
Un des exemples courant de fonction exponentielle que l'on utilise, ce sont les crédits bancaires. Il faut se rendre compte qu'une somme investie peut doubler rapidement !
Avec un intérêt à 3%, il faut 24 ans à une somme pour se dédoubler ! Ce sont des valeurs courante pour des hypothèques !
Donc il faut se rendre compte que la plupart des gens payent plusieurs fois leur maison !

La croissance en économie

Pour le commun des mortels la croissance économique c'est surtout la petit infos du jour dans les médias.
Voici un exemple de ce que l'on a pu entendre sur la rsr le 2 septembre 2010.
La croissance de l'économie suisse se poursuit, au deuxième trimestre, le produit intérieur brut a progressé de 0.9% par rapport aux trois premiers mois de l'année... (...) ...et puis les services financiers ont le sourire avec une hausse de 1,6%... voilà pour les gagnants, mais tous les secteurs ne connaissent pas une croissance, les services publics n'ont pratiquement pas créés de valeurs....
On nous dit dans ce journal radio que la croissance du PIB, le Produit Intérieur Brut a augmenté de 0.9% en suisse pendant la durée du dernier trimestre.
Le produit intérieur brut est un indicateur qui renseigne sur la valeur de l'accroissement des richesses. Quand on nous parle de la croissance du PIB, on nous parle de la croissance d'une croissance.
Il faut se souvenir de la fonction mathématique exponentielle que nous avons vue. Il est possible d'exprimer la pente de la fonction, sa croissance, par une taux en pour-cent. Même si le taux est constant d'une mesure à l'autre, la fonction est toujours une fonction croissante !
Ici on nous indique que le taux de croissance lui même a augmenté de manière croissante. Ainsi on a encore accentué la pente de notre fonction exponentielle. Nous avons un gain qui est énorme, inimaginable pour un cerveau humain.
Cependant la manière dont la croissance du PIB est présentée fausse tout. Si on reproche à une entreprise que sa progression de croissance s'est ralentie, on à l'impression de comprendre que son chiffre d'affaire a baissé. Mais ce n'est pas vrai, il a grandit. Il a même grandit de plus en plus vite. Mais pas aussi vite que ce que certains analystes avaient prévus !
Une valeur en pour-cent n'est qu'une proportion. Le 3% d'une année est forcément plus grand que le 3% de l'année d'avant si l'on refait le calcul en ayant ajouté à la valeur totale la valeur absolue de ce petit bout de 3%.
Ainsi si l'on reprend l'exemple de la population de notre petit village de 1000 habitants.
Si l'on se dit qu'il y a une croissance de 10% de la population les 20 premières années, puis le taux de croissance diminue, on a plus que 8% de croissance les 20 années suivantes, on arrive à une population de:
  • au bout de 20 ans, à 10% la population vaut 6727 soit (1000 x 1.120 )
  • au bout de 20 ans de plus, à 8% la population vaut 31354 soit (6727 x 1.0820 )
Malgré la diminution de 2% de taux de croissance, la population à plus que quadruplé les 20 années suivantes !
Une diminution de taux peut donc quand même être de la croissance !
Mais effectivement dans l'absolu la croissance a été un peu moindre que si le taux était resté à 10%
  • au bout de 40 ans de plus, à 10% la population vaut 45259 soit (1000 x 1.140 )
C'est ainsi que l'on peut voir que même avec une croissance négative du PIB, il est possible de voir une valeur absolue plus grande !
Quelques exemples de PIB selon la page de wikipedia.. mais la fiabilité n'est pas à toute épreuve !
PIB suisse en millions de $:
2006: 377 240
2007: 415 516
2008: 492 595
2009: 494 622 => -1,45%
On nous dit que la croissance du PIB es négative entre 2008 et 2009 alors qu'en absolu le PIB a augmenté !
USA:
2008: 14 264 600
2009: 14 256 275  => -2,44%
Mauritanie:
2007: 2 644
2009: 3 029 => -1,07%
Monde:
2008: 60 689 812
2009: 57 937 460 => -0,60%
Brésil:
2008: 1 572 839
2009: 1 574 039 => -0,19%
Voici un outil pour comparer l'évolution du PIB en suisse et le comparer à l'évolution du taux de croissance annuel de ce PIB
Evolution du taux de croissance annuel du PIB
On peut observer d'une manière globale que le PIB en absolu augmente toujours.
Souvent dans les médias on nous parle uniquement du taux de croissance. Le taux de croissance peut augmenter ou diminuer et ainsi on explique que l'économie va bien ou mal. Que l'on est en boom économique ou en récession.
Mais en fait, globalement, la valeur absolue du PIB est toujours en augmentation, en pleine croissance, et même en croissance de type exponentielle.
Voici un graphe qui illustre la valeur absolue du PIB suisse en milliard de $ entre 1960 et 2010:
évolution de la valeur absolue du PIB en suisse depuis 1960.png
On observe que la valeur absolue de ce PIB a déjà doublée dans les 10 dernières années. En 2001, le PIB suisse était de 250 Milliards de $ et en 2010 le PIB suisse est de 500 Milliards de $.
Il subsiste tout de même un biais dans cette présentation, c'est le fait que l'économie suisse utilise beaucoup sa propre monnaie qu'est le franc suisse, alors que ce graphe est présenté en $ dollars US. Le taux de change entre ces monnaies à pas mal changé en 50 ans. Actuellement, en 2011, 1$ = 0.83 CHF alors qu'en 2001, 1$ = 1.7$.
projection de croissance du PIB suisse à 2 pour cent.pngPar rapport à l'inflation, il semble que le dollars de 2011 vaut 7.5 fois moins qu'en 1960.
Comparé à l'or, le dollar perd 98 % de sa valeur entre 1971 et 2010. L'once d'or est passé en 40 ans de 35 à 1 250 dollars. Ainsi, c'est peut être une partie de cette dévaluation du dollars par rapport au franc et permet de soutenir la croissance !
Mais le problème ne change pas. Le PIB ne fait que d'augmenter, même si le taux de croissance est variable.
Ainsi, à l'avenir, il nous faudra échanger encore plus d'objet et de services pour faire croitre le PIB, donc il faudra encore plus transformer des ressources naturelles en déchêts !
De combien va encore augmenter le PIB ?
Il est impossible de prévoir le futur, mais on peut faire comme les économistes qui aime prévoir le futur par des projections du présent.
Si l'on table sur une croissance du PIB de 2% par an on peut utiliser la formule suivante:
y = 500 (1.02)^x
500, c'est les 500 milliards du PIB suisse en 2010, 1.02, c'est pour dire que l'année suivant, on veut le même résultat augmenté de 0,02 fois, c'est à dire 2% et l'année est la variable x en exposant.
C'est donc bien une équation d'une fonction exponentielle.
On peut voir sur le graphe ci-contre de cette fonction que le PIB continue d'augmenter très vite. Tellement vite que mon échelle ne me permet d'afficher que les 2 prochaines années où l' on arrive déjà à 520 milliards. Donc, d'ici 2 ans, en plus de ce que l'on consomme maintenant, on consommera aussi l'équivalent de ce qui permettait à l'économie du début des années 1970 de tourner !
Mais ceci n'est qu'une projection du passé sur le futur. Seuls les économistes sont assez fous pour penser que l'on peut ainsi prédire l'avenir. Comme je l'ai déjà expliqué dans un article, l'avenir est imprévisible. Les grands événements qui ont marqué l'histoire étaient totalement imprévus.
Avec une telle croissance de 2%, en 2050, (date pour laquelle on fait beaucoup de projections), on devrait, en suisse consommer 2 fois plus de ressources que maintenant.
Une image vaut mille mots dit-on. Alors, j'ai tenté de montrer graphiquement ma projection de la croissance du PIB suisse pour 2050.
 projection de la croissance du PIB suisse à 2 pour cent en 2050.png
J'ai repris le graphe déjà montré ci-dessus, qui montre la valeur absolue du PIB suisse en milliards de $ depuis 1960 jusqu'en 2010.
La surface sous cette courbe représente tous les services et biens qui ont été consomméspour atteindre cette évolution du PIB. En vert, nous avons tout ce qui a déjà été consommé ces 50 dernières années.
Puis j'ai projeté la courbe jusqu'en 2050. Là, si l'on suppose un PIB de 500 milliards de $ en 2010, avec un croissance annuelle de 2%, en 2050, nous arrivons à un PIB de 1100 milliards.
Pour tenter de me représenter le volume de services et biens qu'il faudra consommer pour atteindre ce PIB de 1100 milliards en 2050, j'ai cloné la surface verte en surface jaune. J'ai rempli tout l'espace à disposition avec des surfaces jaune. (En terme mathématique, calculer la surface sous une courbe revient à calculer l'intégrale de cette fonction.)
J'arrive presque à placer 3 fois cette surface dans l'espace à disposition.
Cela signifie que pour atteindre le PIB qui correspond à une croissance annuelle de 2% jusqu'en 2050, nous aurons besoin de consommer 3 fois plus de services et de biens que ce qui a été produit entre 1960 et 2010.

Avec tous les problèmes de ressources et de dérèglement climatique que l'on observe à l'heure actuelle, ça me semble juste totalement impossible !!!
Il sembée que c'est  Kenneth E. Boulding qui disait:

Celui qui croit qu'une croissance exponentielle peut continuer indéfiniment dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste.
Réfléchissez à ce qu'il faut pour mettre en place une telle économie. Comment va ont pouvoir consommer encore plus ?
Une solution est de rendre tout jettableDiminuer la durée de vie des appareils et augmenter leur nombre. Vous devrez changer votre téléphone tous les 3 mois, votre ordinateur chaque année, vos habits chaque semaine. Vous mangerez uniquement de la nourriture qui vient de l'autre côté de la planète pour qu'un maximum d'intermédiaires aient pu la toucher, vous n'aurez plus de vaisselle autre que de la vaisselle jettable.
Il faudra privatiser totalement l'espace public. Chaque rue sera payante, le GPS que vous avez toujours sur vous enregistrera votre parcours et permettra à la fin du mois de vous facturer uniquement les trajets que vous avez effectué.
Restez chez vous et vous ne payerez rien dira la pub des livreurs à domicile.
L'école publique est une charge, on va la privatiser, ainsi elle peut rentrer dans le calcul du PIB, passer de charge à profit !
Dans la même logique, les crèches seront obligatoires. Un parent qui reste à la maison s'occuper de son enfant est un parent qui ne crée pas de valeur ! Un parent qui reste à la maison s'occuper de son enfant est une place de travail de moins dans une crèche !
En bref, on doit étendre la sphère marchande et faire tourner plus vite le circuit économique.

Comment est calculé le PIB ?

Le PIB est un indice qui est construit avec de nombreuses règles. Il y a des choses que l'on comptabilise dans les richesses et d'autres que l'on ne comptabilise pas.
Quand on entend dans le journal de la RSR que les services financiers sourient mais que les services publics n'ont pratiquement pas créés de valeurs, il faut réfléchir un peu.
Le PIB tient compte des gains en bourse, mais il ne tiens pas compte de ce que l'Etat dépense pour financer les écoles.
Autrement dit, pour augmenter le PIB, on devrait ne plus fiancer les écoles et immobiliser tout l'argent ainsi économisé en le plaçant en bourse ! Logique !
De même, les catastrophes sont toujours bonne pour augmenter le PIB. Un accident de voiture fera travailler de nombreuses personnes, des ambulanciers aux vendeurs de ferraille pour l'épave et de voiture pour le remplacement.
La pollution d'une rivière par une usine sera bénéfique pour le PIB, l'entreprise produira à moindre coût si elle n'as pas besoin de filtre anti-pollution pou rejeter son poison. Il faudra de nombreux spécialiste pour étudier la catastrophe et finalement d'énormes travaux pour assainir la pollution !
Si le moteur d'une voiture à l'arrêt dans un embouteillage tourne, ça fait augmenter le PIB. Il faudra m'expliquer où se trouve la création de richesse dans tout ces exemples !
Donc souvent une perte de patrimoine, de vie humaine, de ressources naturelles est comptabilisé comme une richesse !
Par contre l'école, à moins qu'elle soit privée et donc non financée par l'Etat, ne crée jamais aucune richesse. Pire, elle dilapide de l'argent !
Finalement, je me demande vraiment pourquoi les médias nous bassinent autant avec la croissance du PIB ?

D'autres indicateurs économiques

Parfois, il faut savoir changer de lunettes. Garder l'esprit ouvert. Voir qu'il existe de nombreux autres indicateurs économiques que le PIB.
Parmi cette foultitude d'indicateurs économique. On peut s'arrêter sur l'indice de santé sociale, qui comme son nom l'indique prend en compte des questions de sociales et de santé.
Cette indice, contrairement au PIB, comptabilise les accidents de la route comme un drame et nom comme un bienfait. Ce qui semble assez logique.
Voici une comparaison entre l'indice de santé sociale et le PIB américain entre 1959 et 1996:
6 indice de santé sociale américain à neuf variables, de 1959 à 1996.jpegOn remarque un découplage de ces indices aux environs de 1975.
Depuis le milieu des années 1970, la croissance du PIB n'est pas un signe de croissance du bien être comme c'était le cas auparavant.
Voici encore un autre indicateur économique, l'indicateur de progrès véritable.
Cet indicateur est semblable au PIB, mais il prend en compte également la création de richesse qui ne passe pas par une monétisation comme le bénévolat ou le travail domestique.
De plus, il a une composante écologique qui déduit de la création de richesse, les pertes écologiques et les dégâts sociaux.
Voici une comparaison entre le PIB et de l'indicateur de progrès véritable des années 1950 à la fin des années 1990:7 indice de progrès véritable GPI (Genuine Progress Indicator).jpgOn observe que les courbes se découplent vers le début des années 1970. Le progrès véritables stagne, voir diminue quand le PIB croit.
Ainsi on observe que les outils mis en place à la fin de la deuxième guerre mondiale pour évaluer notre économie ne sont pas forcément tout à fait adaptés.
Cela fait 50 ans que nous avons des outils alternatifs pour voir une réalité tout autre que la croissance du PIB comme source de bien être. Pourquoi est ce que l'on garde le PIB comme référence majeure ?
Pourquoi est-ce que les médias nous parlent toujours du PIB dans le flash info et très rarement de la cinquantaines d'autres indicateurs économiques ?
Les choses bougent quand même. Il existe des initiatives du genre de la commission Stiglitz, qui ont pour but de définir de nouveaux indicateurs de richesse plus juste.
Mais finalement, on les a pas déjà ces indicateurs ?
Il suffit juste de décider de ce qui a le plus d'importance dans nos valeurs.... pour le moment, d'après les médias et politiques du moment, on dirait que seul le PIB compte.....

D'autres articles intéressants à lire...

Appel de Fribourg

Suite au Symposium international de la famille du 17 au 18
novembre 2001, des impasses de Davos aux solutions de Fribourg
Une cinquantaine d'orateurs, provenant de dix-huit pays de
quatre continents et de six grandes religions, de diverses sensibilités
métaphysiques et politiques se sont réunis à Fribourg cette fin de
semaine. Grâce à cette grande diversité, les intervenants s'accordent à
reconnaître que les familles dans le monde entier sont menacées,
notamment par des pressions économiques et culturelles devenues
insupportables. Les preuves en sont nombreuses, il suffit de constater
l'éclatement des familles. L'actualité suisse nous propose le régime des
délais. De plus en plus de femmes se trouvent contraintes à un acte
irrémédiable, sous des pressions culturelles et économiques. Les familles
doivent s'unir pour favoriser une culture de la vie, notamment par une
révision fondamentale du système économique.
Premièrement, reconnaître financièrement le travail éducatif
des parents par un juste salaire familial.
Deuxièmement, toutes les familles ont le droit de choisir
l'école la mieux adaptée à leurs enfants, par des initiatives cantonales
pour le bon scolaire.
Troisièmement, la remise de la dette au tiers-monde et les
bulles spéculatives posent la question fondamentale de l'endettement et
de l'intérêt. La conviction de nombreux orateurs est que le système du
prêt à intérêt est une source d'exploitation et d'appauvrissement des états
et des familles, base de la société.
Quatrièmement, la réflexion a porté également sur la notion
actuelle de la propriété illimitée. Les orateurs ont posé la question du
jubilé traditionnel pour les fils d'Abraham qui remettent les compteurs
économiques à zéro tous les cinquante ans.
Cinquièmement, les propositions concrètes ont aussi été faites
pour un nouveau statut de la femme qui rééquilibre toute la famille, pour
que le travail des parents soit considéré dans le PIB et dans le calcul des
retraites, que la création monétaire et la fondation suisse solidaire soient
d'abord affectées aux familles, base indispensable d'un avenir
démographique.
Les participants étaient des dignitaires religieux, des
philosophes, pédagogues, médecins, économistes, mathématiciens, de
sciences exactes, mass media, historien, politiciens, poète, écrivains,
juristes, altesses princières, anthropologues, fonctionnaires
internationaux , hindous, juifs, chrétiens de toute dénomination,
musulmans.
Pour tout renseignement complémentaire, contacter la
Fondation par courrier ou par internet ou par téléphone.
Fondation Suisse pour la Famille (FSF)
Av. Dapples 23 CH - 1006 Lausanne
Tel. 021/616888 Fax 021/6168881

Actualité récente:
Voici la traduction de l’italien publiée par L’Osservatore Romano en langue française du 10 février:

Le pape recommande la fidélité à la parole donnée, au serment prêté, le refus de l'usure – "une plaie qui à notre époque également", une " réalité abjecte, capable de détruire la vie de nombreuses personnes", et "éviter toute corruption dans la vie publique, un autre engagement qu'il faut savoir pratiquer avec rigueur de nos jours également".

Lecture: Ps 14, 1-4a.5b

1. Le Psaume 14, qui est offert à notre réflexion, est souvent classé par les chercheurs dans le domaine biblique en tant que partie d'une "liturgie d'entrée". Comme c'est le cas dans d'autres compositions du Psautier (cf. par exemple les Psaumes 23; 25; 94), on peut penser à une sorte de procession des fidèles qui se pressent aux portes du temple de Sion, pour accéder au culte. Dans un dialogue idéal entre les fidèles et les lévites se dessinent les conditions indispensables pour être admis à la célébration liturgique et donc dans l'intimité divine.
D'un côté, en effet, est posée la question: "Yahvé, qui logera sous ta tente, habitera sur ta sainte montagne?" (Ps 14, 1). De l'autre côté, est présentée la liste des qualités requises pour franchir le seuil qui conduit à la "tente", c'est-à-dire au temple sur la "sainte montagne" de Sion. Les qualités énumérées sont au nombre de onze et constituent une synthèse idéale des engagements moraux fondamentaux présents dans la loi biblique (cf. vv. 2-5).

2. Sur les façades des temples égyptiens et babyloniens étaient parfois gravées les conditions requises pour pénétrer dans la salle sacrée.

Mais il faut noter une différence significative avec celles suggérées par notre Psaume. Dans de nombreuses cultures religieuses, on demande notamment, pour être admis devant la Divinité, la pureté rituelle extérieure qui comporte des ablutions, des gestes et des vêtements particuliers.

Le Psaume 14, en revanche, exige la purification de la conscience, pour que ses choix soient inspirés par l'amour pour la justice et pour son prochain. Dans ces versets, l'on ressent donc vibrer l'esprit des prophètes qui, à plusieurs reprises, invitent à conjuguer foi et vie, prière et engagement existentiel, adoration et justice sociale (cf. Is 1, 10-20; 33, 14-16; Os 6, 6; Mi 6, 6-8; Jr 6, 20).

Ecoutons, par exemple, le réquisitoire véhément du prophète Amos, qui dénonce au nom de Dieu un culte détaché de l'histoire quotidienne: "Je hais, je méprise vos fêtes et je ne puis sentir vos réunions solennelles. Quand vous m'offrez des holocaustes.... vos oblations, je ne les agrée pas, le sacrifice de vos bêtes grasses, je ne le regarde pas... Mais que le droit coule comme de l'eau, et la justice, comme un torrent qui ne tarit pas" (Am 5, 21-22.24).

3. Venons-en à présent aux onze engagements cités par le Psalmiste, qui pourront constituer la base d'un examen de conscience personnel chaque fois que nous nous préparons à confesser nos fautes pour être admis à la communion avec le Seigneur dans la célébration liturgique.
Les trois premiers engagements sont d'ordre général et expriment une éthique de vie: suivre la voie de l'intégrité morale, de la pratique de la justice et, enfin, de la sincérité parfaite dans les paroles (cf. Ps 14, 2).

Trois devoirs suivent, que nous pourrions définir de relation avec le prochain: éliminer la calomnie du langage, éviter toute action qui puisse nuire à notre frère, mettre un frein aux insultes contre ceux qui vivent à nos côtés chaque jour (cf. v. 3). Vient ensuite la demande de prendre une position bien définie dans le domaine social: mépriser le méchant, honorer celui qui craint Dieu. On établit enfin la liste des trois derniers préceptes à partir desquels on doit examiner sa conscience: être fidèles à la parole donnée, au serment prêté, même dans les cas où cela comportera des conséquences néfastes pour nous; ne pas pratiquer l'usure, une plaie qui à notre époque également, constitue une réalité abjecte, capable de détruire la vie de nombreuses personnes, et, pour finir, éviter toute corruption dans la vie publique, un autre engagement qu'il faut savoir pratiquer avec rigueur de nos jours également (cf. v. 5).

4. Suivre cette voie de décisions morales authentiques signifie être prêts à la rencontre avec le Seigneur. Jésus, dans le Discours sur la Montagne, proposera lui aussi une "liturgie d'entrée" essentielle: "Quand donc tu présentes ton offrande à l'autel, si là tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande, devant l'autel, et va d'abord te réconcilier avec ton frère; puis reviens, et alors présente ton offrande" (Mt 5, 23-24).

Celui qui agit de la façon indiquée par le Psalmiste - conclut-on dans notre prière - "demeure inébranlable" (Ps 14, 5). Saint Hilaire de Poitiers, Père et Docteur de l'Eglise du IV siècle, dans son Traité Tractatu super Psalmos, commente ainsi ce final, en le reliant à l'image initiale de la tente du temple de Sion: "En agissant selon ces préceptes, il est possible d'habiter dans la tente, de se reposer sur la montagne. La conservation des préceptes et l'oeuvre des commandements demeure donc un point fixe. Ce Psaume doit trouver son fondement dans notre propre intimité, doit être inscrit dans notre coeur, gravé dans notre mémoire; nous devons nous confronter jour et nuit avec le riche trésor de sa brièveté. Ainsi, ayant acquis cette richesse sur le chemin vers l'éternité et demeurant dans l'Eglise, nous pourrons enfin reposer dans la gloire du corps du Christ" (PL 9, 308).
ZF04021207
 
En quoi consiste l'usure, extrait de l'encyclique vix pervenit...

1o- L'espèce de péché qu'on appelle usure réside

essentiellement dans le contrat de prêt «MUTUUM». La nature de ce

contrat demande qu'on ne réclame pas plus qu'on a reçu. Le péché

d'usure consiste pour le prêteur à exiger, au nom de ce contrat, plus qu'il

n'a reçu et à affirmer que le prêt lui-même lui donne droit à un profit en

plus du capital rendu. Ainsi tout profit, de ce genre, qui excède le capital,

est illicite et usuraire.

2o Fausses allégations pour légitimer l'usure ainsi définie

Il- Et certes, pour ne pas encourir cette note infamante, il ne

servirait à rien de dire que ce profit n'est pas excessif mais modéré; qu'il

n'est pas grand, mais petit; -que celui à qui l'on réclame à cause du seul

prêt, n'est pas pauvre mais riche, ou bien même qu'il ne doit pas laisser

inutilisée la somme prêtée, mais l'employer très avantageusement pour

augmenter ses biens, pour acquérir de nouveaux domaines, pour faire des

affaires lucratives.

3o Vraie raison qui condamne l'usure

En effet, la loi du prêt a nécessairement pour objet l'égalité

entre ce qui a été donné et ce qui a été rendu. Donc, tout homme est

convaincu d'agir contre cette loi quand, après avoir reçu un équivalent, il

n'a pas honte d'exiger, de qui que ce soit, quelque chose de plus en vertu

du prêt lui-même. Le prêt exige, en justice, seulement l'équivalence dans

l'échange. Par conséquent, si une personne quelconque reçoit plus qu'elle

n'a donné, elle sera tenue à restituer pour satisfaire au devoir que lui

impose la justice dite commutative, vertu qui ordonne de maintenir

scrupuleusement dans les contrats de commerce l'égalité propre à chacun

d'eux, et de la rétablir parfaitement quand on l'a rompue.

 
 ---....
 
 

Famille et argent

Jean de Siebenthal

Généralités

Celui qui vous parle est mathématicien ; il n'est pas financier.
Cependant, il ne peut s'empêcher d'être stupéfait en considérant certains
certains résultats : la télévision nous apprend par exemple que dans
l'affaire relative au crash de Swissair, un montant supérieur à 700
millions de francs figurait au titre d'une dette portant uniquement sur
des intérêts.
Cela étant, on a là l'indice d'un problème très profond, que
l'on peut considérer dans le cas de la famille qui songe à s'établir ou à
se développer, à bâtir, à acheter une voiture par exemple. Si elle n'arrive
pas à économiser en temps utile, elle se voit dans l'obligation de
contracter un emprunt, auprès d'une banque, ou autrement. Il y a là
matière à réflexion, car aujourd'hui, il est impossible d'emprunter, sans
recourir à un taux fixé par le prêteur, par une banque, avec un plan de
remboursement.
Prenons un exemple aussi simple que possible : M. A
emprunte 100 francs à M. B. La somme due se monte donc à 100 francs
; elle est normalement indépendante du temps ; M.A peut signer un
papier: je dois 100 francs à M. B. Mais B va exiger que le temps soit de
la partie, et qu'au bout d'une année, A lui fournisse 120 francs (intérêt
20 %). En composant, au bout de deux ans, la somme prétendûment due
se monte à 144 francs, etc. Sans rien faire, sans aucun travail de B, ce
dernier s'attend à empocher 44 francs de plus. Seul le calendrier a
fonctionné. B pratique ainsi l'usure, il recueille les fruits d'une terre
qu'il n'a pas cultivée. C'est un usurier. Si vous mettez 100 francs dans
un coffret, et attendez une année, vous retrouverez vos 100 francs :
l'argent, de soi, est stérile.
Réclamer plus a toujours été très mal qualifié par tous les
grands auteurs, par les philosophes, les Conciles (Nicée en 325, Reims
en 1583), les Pères de l'Eglise (Saint Grégoire de Nazianze), accusant
les usuriers de vol, de fraude, de rapine, d'idolâtrie, de simonie, de crime
même, de viol du septième commandement, etc.
Le catéchisme du Concile de Trente est catégorique :
- L'usure est tout ce qui se perçoit au delà de ce qui a été
prêté, soit argent, soit autre chose qui puisse s'acheter et s'estimer à prix
d'argent. - Il est écrit dans le Prophète Ezéchiel (15) : « Ne recevez ni
usure ni rien au delà de votre prêt. » Et Notre-Seigneur nous dit dans S.
Luc (16) : « Prêtez sans rien espérer de là. » Ce crime fut toujours très
grave et très odieux, même chez les païens. De là cette maxime : Qu'estce
que prêter à usure ? Qu'est-ce que tuer un homme ? pour marquer
qu'à leurs yeux, il n'y avait pas de différence. En effet prêter à usure,
n'est-ce pas, en quelque sorte, vendre deux fois la même chose, ou bien
vendre ce qui n'est pas ?
Notre civilisation, hélas caractérisée par le viol systématique
des dix commandements, n'en oublie aucun !
Réfléchissons, si A emprunte à B, c'est qu'il est en position de
faiblesse ; B va en profiter pour hypothéquer les efforts de A. " Mon
cher, tu vas couvrir les risques que je cours, avec un intérêt, et plus le
temps s'écoule et plus tu me dois. C'est toi qui vas assurer le rendement
de mes 100 francs ; tes risques, je m'en moque. Ainsi A va s'épuiser à
couvrir les risques hypothétiques de B, qui prend ainsi les allures d'un
profiteur.
Notons que l'emprunteur A devient propriétaire des choses qui
lui sont prêtées, et que dans le prêt, celui qui emprunte demeure obligé,
tenu, de rendre la somme même empruntée. De plus, l'emprunteur,
maître de la chose prêtée, est seul chargé de tous les risques, et que le
profit toujours incertain doit lui appartenir.
Prenons divers exemples, avec intérêt 0 d'abord, puis divers
cas avec intérêt composé à 20%, puis un cas avec intérêt composé à 10 %

Situation «normale»




Famille et argent

Considérations diverses

En face du monde nouveau créé par les découvertes
scientifiques, les transformations industrielles et les révolutions sociales,
l'Eglise ne doit rien abandonner de la -doctrine que lui ont léguée les
siècles passés, les Pères de l'Eglise et les grands scolastiques du Moyen
Age sur la grave -question de l'usure. Elle a donné des solutions
pratiques pour les confesseurs, mais elle a refusé de se prononcer
doctrinalement, attendant de juger à ses fruits l'arbre économique
qu'avaient planté, hors de son champ, la Réforme et la Révolution.
Mais voici que ces fruits apparaissent et sont jugés de plus en
plus mauvais. Les économistes eux-mêmes commencent à se demander
avec angoisse quels épouvantables abus et quelles douloureuses misères
va créer le capitalisme moderne, dont l'une des affirmations
fondamentales est le droit absolu de l'argent à produire intérêt.
L'effondrement des deux tours du World Trade Center à New
York ne serait-il pas le signe d'une décadence ?
On commence à se retourner vers la doctrine de l'Eglise
comme vers une doctrine de salut. Il est temps de revenir vers des écrits
solides.

Encyclique Vix pervenit (Benoît XIV, 1747)

...l. - L'espèce de péché qu'on appelle usure réside
essentiellement dans le contrat de prêt (mutuum). La nature de ce contrat
demande qu'on ne réclame pas plus qu'on a reçu. Le péché d'usure
consiste pour le prêteur à exiger, au nom de ce contrat, plus qu'il n'a reçu
et à affirmer que le prêt lui-même lui donne droit à un profit, en plus du
capital rendu. Ainsi tout profit de ce genre, qui excède le capital, est
illicite et usuraire.
La raison qui rend juste ou injuste la perception d'un intérêt
dans le contrat de prêt, ce n'est pas tant que l'emprunteur en tire profit ou
non, mais plutôt que le prêteur se prive d'un profit estimable en argent.
Le titre, qui donne droit à un profit ou à une compensation, doit être
formellement cherché, non pas dans l'utilité que l'autre va tirer de mon
acte, mais dans l'utilité dont je me prive en faveur de cet autre, bien que
ces deux choses soient souvent unies et dépendantes l'une de l'autre.
Aussi formellement et directement le péché d'usure ne résulte pas, ... de
ce que le contrat de prêt est un prêt de consommation ou de production
pour l'emprunteur, comme quelques-uns le pensent, mais de ce que, en
général, ou pour le prêteur dans des cironstances particulières où il se
trouve, l'argent est productif ou non. Telles sont les raisons pour
lesquelles celui qui donne de l'argent à un autre peut demander à cet
autre une compensation sans injustice. Il n'importe pas au point de -vue
de la justice que l'emprunteur perçoive un profit ou non ».
En résumé celui qui confie de l'argent à autrui sous la forme
d'un contrat de prêt ne doit vouloir un intérêt que pour se compenser des
pertes qu'il subit du fait de ce contrat. S'il a en confiant cet argent une
autre intention, celle de participer au bénéfice éventuel, réalisé par autrui
avec cet argent, il n'y a pas en réalité un contrat de prêt mais un contrat
dont on peut déterminer la nature. C'est l'intention du propriétaire de
percevoir, ou une indemnité pour pertes subies, ou un profit pour
bénéfice réalisé, qui détermine la vraie nature du contrat passé et les
devoirs qui en résultent.

Une absurdité

J'ai cautionné une somme de Fr 300'000.-que je dois
rembourser, en payant un intérêt fixé à 5% pour simplifier, avec un
amortissement insignifiant. Chaque année, je verse à la banque un intérêt
de 15 000 Fr. En 20 ans, je verse à la banque Fr 300'000, et je n'ai rien
remboursé. La banque empoche sans rien faire, et elle peut continuer
cette opération fructueuse. N'est-ce pas aussi un vol ? Le principe selon
lequel le temps, c'est de l'argent, n'est-il pas immoral ?
Une mutation de civilisation devient urgente. Arrêtons ces
pratiques insensées.
Jean de Siebenthal

 

Doctrine sociale chrétienne

Nos Pèlerins de saint Michel de Pologne ont traduit dans leur
langue, les trois brochures de notre fondateur Louis Even, qu'ils ont
éditées en un seul livre, et ils lui ont donné le titre : « GLOBALNE
OSZUSTWO 1 D, (L'escroquerie mondiale et le moyen de s'en sortir).
La couverture représente Jésus qui chasse les voleurs du Temple.
Vous lirez ci-dessous la lettre de Mgr Edward Frankowski qui
constitue l'avant-propos de ce livre. Sans aucun doute, ces lignes de Mgr
Frankowski encourageront les « assoiffés de justice » à lire les écrits de
Louis Even; elles auront pour effet de donner une nouvelle ferveur aux
apôtres du Crédit Social, qui mènent le bon combat depuis 65 ans.
Avant-propos de Mgr Edward Frankowski évêque auxiliaire
de Sandomierz en Pologne pour le livre de Louis Even qui contient
« L'Ile des Naufragés », « Qu'est-ce que le vrai Crédit Social » et « Une
finance saine et efficace »
La collection « Autour du Crédit Social » rencontre un plus
grand intérêt alors que la scène politique et économique de notre pays
s'assombrit davantage. Sur les ruines du communisme, occupées par les
gens en place lors de l'écroulement du système, se superpose une vague
toute aussi destructive de postmodernisme provenant de l'Ouest, le
capitalisme sauvage qui vole le peuple, et veut s'accaparer sans scrupule
du pouvoir et de l'argent, non pas pour la nation, mais pour quelques-uns.
L'État s'abaisse davantage, et les puissances d'argent internationales
deviennent plus fortes. Par conséquent, le pouvoir de l'État diminue
continuellement au profit des forces du marché. Il semble que Jean-Paul
II avait ces tendances à l'esprit lorsqu'il déclarait à Sosnowiec, en
Pologne, le 14 juin, 1999 :
« Un peu partout, au nom des lois du marché, on oublie les
droits de l'homme. Ceci survient par exemple lorsque l'on estime que le
profit économique justifie la perte du travail pour quelqu'un qui, en plus
du travail perd la possibilité de vivre et de pouvoir faire vivre sa famille.
Ceci survient aussi lorsque, pour augmenter la production, on refuse à
celui qui travaille le droit de se reposer, de s'occuper de sa famille, de
programmer sa vie de tous les jours. C'est toujours ainsi lorsque la
valeur du travail est définie non pas en fonction de l'effort de l'homme
mais du prix du produit, et ceci a également pour conséquence que la
rémunération ne correspond pas à la fatigue ».
On pourrait dire que notre nation est devenue semblable au
« gigantesque développement de la parabole biblique du riche qui festoie
et du pauvre Lazare. L'ampleur du phénomène met en cause les
structures et les mécanismes financiers, monétaires, productifs et
commerciaux qui, appuyés sur des pressions politiques diverses,
régissent l'économie mondiale : ils s'avèrent incapables de résorber les
injustices héritées du passé et de faire face aux défis urgents et aux
exigences éthiques du présent. » (Jean-Paul II, Redemptor Hominis, n.
16.)
On devrait promouvoir le développement d'un monde meilleur
pour la vie publique de notre pays par l'introduction de principes
chrétiens, surtout dans le domaine économique. L'argent n'est pas le seul
problème, mais c'est le plus urgent à régler, parce que tous les autres
problèmes sont causés par l'argent. Les banquiers, qui ont le pouvoir de
créer l'argent, sont les dépositaires et gérants du capital financier, et
gouvernent le crédit et l'administrent à leur gré. Ils veulent nous mener
au point où, pendant la moitié de l'année, nous vivons de ce crédit, et
l'autre moitié, travaillons pour les taxes.
« Par là, ils distribuent en quelque sorte le sang à l'organisme
économique dont ils tiennent la vie entre leurs mains si bien que sans
leur consentement nul ne peut plus respirer. » (Pie XI, Encyclique
Quadragesimo Anno, n. 106.) « L'État… est tombé au rang d'esclave et
devenu le docile instrument de toutes les passions et de toutes les
ambitions de l'intérêt. » (Quadragesimo Anno, n. 109.)
Le pouvoir de l'argent ou, en d'autres mots, le pouvoir des
financiers internationaux, repose dans l'ignorance du peuple. Les
financiers perdront leur pouvoir seulement lorsque le peuple découvrira
leur escroquerie. L'Etat retrouvera alors sa force, et toute la société
deviendra aussi plus forte. La force politique provient de la force
publique. L'application de l'esprit chrétien dans la politique est donc la
mission la plus importante et la plus urgente de l'histoire polonaise.
Une réforme économique pourrait être appliquée,
spécialement par l'application du système de Crédit Social, qui est en
accord avec la doctrine sociale de l'Église catholique. Il semble donc que
les propositions financières du Crédit Social ne sont pas seulement
dignes d'être considérées par les plus hautes autorités économiques et
politiques, mais aussi par la vaste multitude du public, afin d'appliquer
ces principes dans notre vie économique et politique. Ces principes nous
permettront de comprendre et d'élucider au plus haut point la situation
dans laquelle nous nous trouvons présentement, et nous apporteront des
solutions en accord avec la doctrine sociale de l'Église catholique.
J'exprime ma reconnaissance et mes remerciements aux
membres de la rédaction du journal Vers Demain, ainsi qu'aux auteurs et
à la maison d'édition de la collection « Autour de la doctrine du Crédit
Social », pour tout cela. Ce journal et cette collection n'ont pas seulement
une valeur scientifique, mais aussi une valeur de vulgarisation, pour
rendre ces idées accessibles à la population. C'est ce qu'est la présente
œuvre de Louis Even, « L'escroquerie mondiale et le moyen de s'en
sortir ». A tous les éditeurs, rédacteurs et lecteurs de Vers Demain, je
vous bénis de tout mon cœur !
Mgr Edward M. Frankowski
Evêque auxiliaire de Sandomierz, Pologne

 

Suisse, STOP too big to fail adopté

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Date

Conseil


24.09.2015

CN

Adoption.

13.3740 – Motion
Principes visant à régler le problème des établissements dits "too big to fail" Déposé par

Groupe de l'Union démocratique du Centre Porte-parole

Aeschi Thomas Date de dépôt

19.09.2013 Déposé au

Conseil national Etat des délibérations

Motion au 2e conseil



Texte déposé


Le Conseil fédéral est chargé de présenter un projet de loi applicable aux banques d'importance systémique (ou "too big to fail") pour réduire les risques liés à leurs activités. Il se fondera sur les principes suivants:


1. La banque pratiquant la gestion de fortune et la banque d'affaires seront séparées de la banque effectuant le négoce pour compte propre.


2. La banque pratiquant la gestion de fortune et la banque d'affaires exerceront les activités de banque de dépôt, de crédit, les activités commerciales et la gestion de fortune.


3. La banque pratiquant la gestion de fortune et la banque d'affaires ne pourront pas pratiquer le négoce pour compte propre; elles seront cependant autorisées à émettre des actions et des obligations classiques pour assurer le financement d'entreprises et à placer des emprunts de la Confédération, des cantons et des communes.


4. Les banques suisses pratiquant la gestion de fortune et les banques d'affaires ne pourront avoir aucun lien financier avec leurs succursales étrangères qui effectuent des opérations pour compte propre.


5. Le ratio de fonds propres non pondéré de la banque pratiquant la gestion de fortune et de la banque d'affaires sera porté à 6 pour cent dans un délai de deux ans. Après deux ans, l'opportunité de procéder à une nouvelle hausse du ratio sera examinée.
Développement


Il est capital pour la sécurité du pays qu'aucune entreprise n'acquière une taille telle qu'il faille la sauver coûte que coûte si la faillite menace ("too big to fail"). Diverses mesures ont été prises ces dernières années pour réduire les risques liés à une crise bancaire. Il n'en demeure pas moins que si une banque d'importance systémique devait être menacée dans son existence sa chute pourrait occasionner aujourd'hui encore des ravages sur le plan économique. Or pour éviter cela, l'Etat se verrait obligé de venir à sa rescousse, ce qui pourrait dans le pire des cas provoquer une banqueroute de l'Etat lui-même. Par ailleurs, les mesures prévues pour les cas d'urgence (procédure applicable en cas de faillite) ne sont pas opérantes notamment lorsqu'elles visent des activités transfrontières. Il appartient donc à l'Etat de régler une fois pour toutes le problème posé par les "too big to fail". La présente motion demande par conséquent que la banque pratiquant la gestion de fortune et la banque d'affaires soit séparées de la banque effectuant le négoce pour compte propre. Elle demande en outre au Conseil fédéral d'élaborer un projet de loi en ce sens selon les principes sus décrits pour régler le problème des "too big to fail".
Avis du Conseil fédéral du 06.11.2013


Sur la base du rapport final de la commission d'experts et du projet du Conseil fédéral, le Parlement a adopté le 30 septembre 2011 un ensemble complet de mesures coordonnées pour renforcer la stabilité du secteur financier ("too big to fail", TBTF). Depuis le 1er mars 2012, les banques d'importance systémique connaissent, en plus de directives plus strictes sur les liquidités et la répartition des risques, un relèvement des exigences en matière de fonds propres et des mesures organisationnelles pour garantir même en cas de crise le maintien des fonctions d'importance systémique dans le trafic des paiements ainsi que dans les activités de dépôt et de crédit. Ces fonctions principales doivent être différenciées des activités plus risquées des banques, comme celles de la banque d'investissement. Les deux grands établissements bancaires ont dès lors restructuré et redimensionné notablement leur banque d'affaires.


Le Parlement a également examiné l'idée d'un "système de cloisonnement des activités bancaires". Concernant une interdiction du négoce pour compte propre à l'encontre des banques pratiquant la gestion de fortune et des banques d'affaires, il s'est avéré qu'il serait difficile de définir le négoce pour compte propre et, par conséquent, d'appliquer une telle interdiction. De plus, ces activités pourraient être transférées dans des secteurs moins ou non réglementés. L'introduction d'une séparation des activités bancaires supposerait des unités d'organisation totalement autonomes, pourvues d'une entreprise indépendante, d'une direction opérationnelle, d'un financement propre et dépourvues de relations avec d'autres établissements au sein du groupe. Cela constituerait une entrave majeure à la liberté économique. Même une structure de holding (maison mère en Suisse, négoce pour compte propre à l'étranger) ne permettrait pas d'éviter qu'en cas de crise, des pays touchés par la faillite d'une filiale ne contraignent les unités suisses séparées à intervenir en vue d'un sauvetage. Le Parlement a donc estimé, tout comme la commission d'experts et le Conseil fédéral, qu'une contrainte organisationnelle allant au-delà des mesures consenties - telle une disposition sur le cloisonnement des activités bancaires ou une interdiction du négoce pour compte propre - ne permettrait pas d'atteindre l'objectif recherché.


Les banques d'importance systémique doivent aujourd'hui, selon les actifs pondérés en fonction des risques, remplir des exigences en matière de fonds propres qui dépassent généralement celles de toutes les autres banques. En outre, elles doivent respecter un ratio variable d'endettement maximal ("leverage ratio"), qui peut servir de filet de sécurité en la matière. Jusqu'à présent, il n'a pas été prévu d'adopter un ratio d'endettement maximal qui soit exprimé sous forme de pourcentage fixé indépendamment des exigences pondérées en fonction des risques. D'après les normes minimales du Comité de Bâle sur le contrôle bancaire, un taux d'endettement maximal de 3 pour cent des fonds propres de base s'appliquera dès le 1er janvier 2018 à toutes les banques. Dans le cadre de la mise en oeuvre sur le plan national, les exigences plus strictes qui existent déjà pour les banques d'importance systémique seront conservées. Selon les premières estimations, un taux d'endettement maximal de 3 pour cent des fonds propres de base n'entraînerait guère d'adaptations structurelles dans la plupart des banques suisses. Les conséquences d'un taux de 6 pour cent sur la structure du bilan, la qualité des valeurs patrimoniales ou encore sur la compétitivité internationale de ces établissements sont toutefois difficiles à évaluer et doivent faire l'objet d'études plus approfondies.


Le Conseil fédéral considère qu'il est prématuré d'élaborer, sur la base d'une motion, des dispositions légales concernant certains aspects précis, avant d'évaluer toutes les mesures prises dans le cadre du TBTF et d'examiner minutieusement les éventuelles modifications requises. En vertu de l'article 52 de la loi sur les banques, le Conseil fédéral doit, au plus tard en février 2015, étudier pour la première fois la comparabilité du train de mesures ainsi que le degré de mise en oeuvre des normes internationales à l'étranger, puis présenter un rapport au Parlement. Par ailleurs, le 9 septembre 2013, le Conseil fédéral a été chargé de soumettre aux Chambres fédérales un rapport sur le cloisonnement des activités bancaires, qui exposera les différentes possibilités de mettre en oeuvre ce dernier en Suisse (postulat11.4185). Il reconnaît l'importance de ces rapports et estime qu'il faut attendre leur publication avant de rédiger des projets de loi spécifiques.
Proposition du Conseil fédéral du 06.11.2013


Le Conseil fédéral propose de rejeter la motion.



Documents
Bulletin officiel - les procès-verbaux



Chronologie / procès-verbaux



Date

Conseil


24.09.2015

CN

Adoption.




Conseil prioritaire


Conseil national



Descripteurs (en allemand):

Aide
Grossbank
Staatsgarantie
Bankgeschäft
Vermögensverwaltung
Aufgabenteilung
Geschäftsbank
Eigenkapital
Betriebsrücklage
Indexation complémentaire:


24

St Maurice dans la Cathédrale de Lausanne

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Pour une objection de conscience. Pour la miséricorde, grâce au Jubilé promulgué par le Pape François.

dimanche 4 octobre

Prière à l’occasion des 1500 ans de l’abbaye avec les chanoines et les soeurs de Saint-Maurice

Vêpres célébrées par la communauté et les chanoines de St-Maurice à la Cathédrale de Lausanne à 18h

invitation, ce dimanche 4 octobre


Embryon humain sauvé et racheté dans la grande rosace de la cathédrale de Lausanne, vers 2h00, vitrail du moyen-âge, inscription dans le vitrail: Oculos humeris.

SI QUA FATA SINANT ( devise de la Cathédrale de Lausanne, dédiée à sauver les embryons, oculos humeris, dans le vitrail de la rose, à 2 heures...).
Oculos humeris, les yeux de l'épaule, Sichem, la douleur la plus forte, pour racheter tous les embryons St innocents massacrés par milliards, sic, par milliards ( avortements, stérilets chaque mois, FIVETE...)

Révélation faite à saint Bernard de la plaie inconnue de l'Épaule de Jésus-Christ, ouverte par le poids de la Croix




Jésus lui dit :.


« J'eus, en portant la Croix, une plaie profonde de trois doigts et trois os découverts sur l'épaule. Cette plaie qui n'est pas connue des hommes m'a occasionné plus de peine et de douleur que toutes les autres. Mais révèle-la aux fidèles chrétiens et sache que quelque grâce qui me sera demandée en vertu de cette Plaie, leur sera accordée. Et à tous ceux qui, par amour pour elle, m'honoreront chaque jour par trois Pater (Notre Père), Ave (Je vous salue Marie) et Gloria (Gloire au Père), je pardonnerai les péchés véniels et je ne me souviendrai plus des mortels ; ils ne mourront pas de mort imprévue, à l'heure de leur mort ils seront visités par la bienheureuse Vierge et ils obtiendront encore la grâce et la miséricorde.»

Cette prière et cette dévotion ont été acceptées par le Pape Eugène III.


Prière :
Très aimé Seigneur, très doux agneau de Dieu,
moi pauvre pécheur,
j'adore et vénère la très sainte Plaie
que Vous avez reçue à l'épaule
en portant au Calvaire la très lourde croix
qui laissa découverts trois os saints,
occasionnant une immense douleur.
Je Vous supplie,
en vertu des mérites de ladite Plaie,
d'avoir pitié de moi en m’accordant
la grâce que je Vous demande ardemment,
en me pardonnant de tous mes péchés
mortels ou véniels,
en m'assistant à l'heure de ma mort
et en me conduisant dans Votre heureux Royaume.
Amen !


Chapelet des Saintes Plaies de Notre-Seigneur Jésus : << ici>>



ci-dessous...


http://desiebenthal.blogspot.ch/2012/05/suisse-la-defense-des-plus-faibles.html





Suisses, tirez sur la pomme, pas sur l'enfant.

Prof. Jérôme Lejeune




http://fr.wikipedia.org/wiki/J%C3%A9r%C3%B4me_Lejeune

Oculos humeris, significations:

http://ferraye.blogspot.ch/2009/08/vaccins-avec-cellules-souches.html 


Pour une objection de conscience. Pour la miséricorde, grâce au Jubilé promulgué par le Pape François.

Le lien social de ces drames est clair. Ces abominations font souffrir surtout des femmes que nous ne jugeons pas.

Nous souffrons avec elles.

Les abus financiers des cupides poussent au désespoir de plus en plus de victimes.

Le lien est subtil mais réel.

http://ferraye.blogspot.com/2010/01/invitation-officielle-de-evo-morales.html

Pourquoi ces bonus en millions et même en milliards ?, sic, en milliards pour les banquiers de New-York ?

Pour acheter leurs consciences.

Ils savent que la cupidité tue des millions d'innocents, sous leurs fenêtres.

Faut-il laisser tout ce système infernal continuer ces sacrifices de petites victimes innocentes ?



Démographie : la chute a commencé


Courbe sans tenir compte d'une pandémie.par simple application mathématique des taux de fertilité ( TR, Taux de Renouvelllement ou TFR en dessous de 2 ) qui sont à la baisse dans le monde entier, et presque partout en dessous de 2,2, taux minimum actuel pour maintenir notre civilisation.
La chute commence déjà dans les pays "riches" et en Russie...
Tout peut s'effondrer très vite...y compris l'immobilier et les "valeurs" les plus sûres...

Pour une objection de conscience. Pour la miséricorde, grâce au Jubilé promulgué par le Pape François.

On arrive à des abus odieux. Le conseil fédéral parle d'un coût "minime" des avortements ( 20 millions de Fr ). Mais ils oublient ou cachent le fait que les coûts principaux viennent des soins psychiatriques et psychologiques graves, souvent pour toute leur vie, des femmes blessées par la mort de leur enfant, dont un pourcentage tombe dans la folie ( à charge pour tourte leur vie ) ou dans des dépressions chroniques ( Total des soins pour toute la Suisse à plusieurs centaines de millions de francs). A contrario, un enfant donné en adoption ne crée pas de problèmes graves car la mère naturelle sait qu'il est vivant.


Nous sommes actuellement tous obligés, dès la naissance, de payer chaque mois des sommes de plus en plus élevées pour des "soins" horribles, à des assurances qui doivent payer les avortements ( loi de 1942, passée en douce au milieu de la guerre) et risquer leurs réserves à la bourse; nous sommes contraints, sous peine de prison (sic) ou d'amende ( pas d'objection de conscience permise), de payer des soins qui n'en sont pas, soit par exemple les traitements très coûteux pour transformer le sexe et le maintenir chaque mois dans un état artificiel et contraire à la nature ( par exemple faire pousser des seins à des hommes qui désirent être des femmes), l'avortement tellement banalisé (50 000 par année) à au moins Fr 2000.- par cas, soit un minimum de 100 millions de Fr par année, sans compter les suivis psychologiques et psychiatriques des personnes impliquées, qui coûtent chaque année des montants toujours plus élevés, ou aussi la drogue et autres abus, ( faire payer les primes complémentaires des riches par les pauvres).

Les avorteurs mentent pour gagner beaucoup d'argent, leurs chiffres sont faux, leur cynisme absolu, leurs valeurs négatives, ils détruisent la Suisse qui n'a plus d'enfants.

L'amour de l'argent est la racine de tous les maux.

François de Siebenthal: U.E. La racine de tous les maux

François de Siebenthal: François dénonce le système économique ...

La pédophilie et l'amour de l'argent qui est la racine de tous les maux.

"L'amour de l'argent est la racine de tous les maux" a déclaré le ...

Joseph & Michel Ferraye pour Sa Justice: Gouverner, c'est prévoir ...

La Suisse oblige tous ses enfants à financer tous les avortements qui sont devenus tous "gratuits".

Nous les payons par nos impôts et par nos primes d'assurances...


Les animaux sont mieux protégés que les embryons humains.



La plupart des vaccins viennent d'avortements ...

Pour une objection de conscience.

Cette action a été rendue publique depuis des mois...

RBI, UN POUR TOUS, TOUS POUR UN.

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La phrase latine Unus pro omnibus, omnes pro uno est inscrite dans la coupole du palais fédéral

UN POUR TOUS, TOUS POUR UN, Rejoignez-NOUS, merci

Principes de base:

La réalité, une abondance magnifique à se distribuer.
La Suisse, comme souvent, montre l'exemple au monde.
La Suisse cherche la paix, et la paix a besoin de la justice, et ce n'est que justice que de se distribuer l'abondance, cette nouvelle donne économique du XXIème siècle.

Rendre la création monétaire aux citoyens, car on est tous volés actuellement.
Justice pour tous
Pour une vraie démocratie économique, on vote tous les jours avec son argent
Pour de vraies libertés, sans argent, on n'est pas libres...
Pour la distribution de la productivité énorme des robots, machines et ordinateurs.

"Responsabilité individuelle ? Contrairement aux inquiets, nous la voyons dans la confiance plus que dans la surveillance"

"C'est une utopie! - c'est quoi une utopie ? " L' AVS aussi était une utopie qui est bien utile maintenant.

La robotisation est une nouvelle donnée dont il faut tenir compte.

Ils financent les guerres sans limites, pourquoi pas les paix ?

http://desiebenthal.blogspot.ch/2013/04/revenu-de-base-inconditionnel-reponses.html


"On supprime les assurances sociales - non, au mieux on les simplifie"

Revenu de Base inconditionnel, UN POUR TOUS, TOUS POUR UN.



La phrase latine Unus pro omnibus, omnes pro uno est inscrite dans la coupole du palais fédéral

UN POUR TOUS, TOUS POUR UN, Rejoignez-NOUS, merci 021 616 88 88

Réflexion santé suisse

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La 1/2 du travail est un tribut aux banques ?!?

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Blaise Rossellat
4 octobre, 12:04
Il faut remercier Martial qui a vulgarisé le message que j'ai publié l'autre jour que je remets ci-dessous et tout s'éclaire:

"Chaque année les banques commerciales et la BNS créent l'équivalent de 200 milliards de CHF de création monétaire ex-nihilo en proportion d'un quart pour la BNS et le solde pour les banques commerciales.

Cette création monétaire est l'équivalent d'un revenu de base inconditionnel pour le système bancaire.

L'intérêt annuel payé sur le stock de création monétaire (1600 milliards) représente 80 milliards de CHF au taux d'intérêt moyen de 5%. Cela représente quasiment la moitié du PIB de la Suisse!

Avez-vous réalisé que la moitié de notre temps de travail sert en réalité à payer un tribut au système bancaire?!?"











Swiss dividend's anniversary, 2 years

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Fox news, 4 October 2013

https://www.youtube.com/watch?v=QnL-1P4Qri0

New York Times. Receive your Income, Please.


SUBI in the New York Times on November 17, 2013, on page MM18

SUBI = swiss universal basic income or swiss unconditional basic income




We Swiss are all Kings, and the first duty of a King is to control the money creation

Switzerland, a new way for a real ecomic democracy, the swiss unconditional basic income
The swiss secrets:

One current study which polled people in 221 cities around the globe has placed three Swiss cities in the list of the top ten places to live in worldwide: Zurich, Geneva, and Bern. We find out why Switzerland is so attractive.

https://www.youtube.com/watch?v=EyBpRH6N2V8

https://www.youtube.com/watch?v=v_5bWNVBkgo

https://www.youtube.com/watch?v=h4VOdbI-tS4



Our new project:


Switzerland is set to vote on whether to introduce a basic income for all adults after a grassroots group submitted more than the 126,000 signatures needed to call a referendum. Campaigners are calling for an unconditional income of 2,500 Swiss francs (€2,000/$2,800) per month and illustrated what they see as Switzerland's cash piles by dumping truckload 8 million five-rappen coins outside the parliament building in Berne. This video by the group behind the campaign, Grundeinkommen, shows activists with the 8 million coins. Credit: Youtube/Grundeinkommen


“We Swiss are all Kings, and the first duty of a King is to control the money creation, actually robbed by the bankers.”



126'408 signatures, vote YES to UBI (unconditional basic income) alias SUD (Swiss unconditional dividend) or

SUBI = swiss universal basic income or swiss unconditional basic income



The initiative for a basic income has been declared valid by the Federal Chancellery
On November 8th, the Federal Chancellery announced that the federal popular initiative for an unconditional basic income has formally ended.

After verification of signatures, 126'408 valid signatures were filed on October 4. The Federal Chancellery is clear: a referendum will be held.

And now, what will happen? The Federal Council will look at the basic income and prepare a report on the subject. He's a year for it. Then open the debate in Parliament. As for the popular vote, it is provided by two or three years.

The question is: every person in this country should it receive an unconditional financial base sufficient for him to live?

Switzerland is forward progress and adapt to new conditions, robots, machinery, computers and automation.

The new money distributed will not come from taxes or wages, but will distribute the abundance made possible by automation and the creation of money which is now actually "given" by the bankers billion or more centuries ...

These quantitative easing should be given to the people, not for war and premiums to rare happy  fews ... The new Swiss company for true economic democracy finally distribute the income of technical progress, natural resources, automation more efficient, thanks to robots, computers and machines.

A new company, the animals are free, it's our turn, free human beings, we free ourselves from the chains of bondage.

The automation will benefit all. Share the massive productivity dividends for all Swiss people, people of all States of the Swiss Confederation, here is a real economic democracy, thanks to robots, computers and machines.

 http://desiebenthal.blogspot.ch/2013/10/the-rubin-report-switzerland-basic.html

We Swiss are all kings, and the first duty of a king is to control the money supply.

They are billions and quadrillions for stupid wars, we prefer to invest this money in peace.

Dividend or royalty?



It’s the true and real democratic Economy

Switzerland’s Proposal to Pay People for Being Alive


Subsidiarité à Venise.

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Venise : à quoi devons-nous sa beauté ?

Publié le  dans Logement & immobilier
Par Vincent Bénard.
Venise vue du ciel (CC, Oliver-Bonjoch)
Qui n’est pas fasciné par Venise ? Voilà une ville hors norme qui a su résister à tous les outrages du temps. Même au-delà des grands palais des anciens quartiers riches, les anciens quartiers populaires fascinent par leur qualité visuelle. Pourtant, la ville fut construite sur une zone inondable, et sa superficie gagnée sur l’eau à l’aide de techniques rudimentaires.
Quand on voit la facilité avec lesquelles les hommes d’aujourd’hui construisent des quartiers ou des villes insupportablement laides et socialement à la dérive, accumulations de constructions médiocres et de fonctionnalités mal pensées, on en vient à se demander : « Serions-nous capable de recréer Venise aujourd’hui » ? Et la réponse est « non ». Nos villes et quartiers modernes sont laids, alors que nos moyens techniques sont sans commune mesure avec ceux du Moyen Âge ou de la Renaissance.
Pourquoi les anciens d’Italie, d’une lagune inhospitalière, ont pu créer un joyau, alors que nous peinons à embellir notre espace ? Que pouvons-nous apprendre du développement de Venise, du XIe au XVIIe siècle ?
Avertissement : je ne prétends pas être exhaustif, et j’ai sûrement commis des erreurs. Les informations en Français ou en Anglais sur le droit de propriété vénitien ou le fonctionnement des commissions d’attribution de permis de construire dans la Venise des doges, ne sont pas si faciles à trouver, décrypter, et agréger. Mais je pense avoir à peu près cerné ce qui a permis à Venise d’être la perle de la Méditerranée. Je reste bien moins sûr de moi quant aux raisons du relatif déclin de la ville à partir du XVIIe siècle. N’hésitez pas à réagir ou commenter.
La république de Venise : un projet politique en réaction aux brutalités féodales
Commençons par quelques éléments historiques sommaires.
La lagune de Venise était déjà occupée de quelques familles de pêcheurs à la fin de l’empire romain. Mais le développement initial de la ville coïncide avec les invasions des Huns, puis surtout celle des Lombards, venus d’Europe du Nord, et qui installent des pouvoirs féodaux très autoritaires dans la vallée du Po et la Toscane, avant le tournant du premier Millénaire. De nombreux Italiens, notamment le clergé, fuient la cruauté des ducs lombards et colonisent la lagune, avec dans l’idée de créer une société qui serait l’anti-thèse de la féodalité. Rapidement, des institutions permettant d’éviter le despotisme d’un seul apparaissent. Ainsi, le « Doge », qui personnifie le pouvoir à Venise, n’a rien d’un souverain absolu. Il n’est que l’émanation du « Grand Conseil », lieu de définition collégiale des orientations politiques de la ville. Et ce conseil n’est pas despotique : son pouvoir est fortement encadré par des conseils des 6 grands quartiers de Venise (“Sestiere”) et par plusieurs cours de justices spécialisées (cour pénale, tribunal de la propriété, etc…) dont la mise en place débute dès le Xe siècle et s’étoffe au fil des décennies.
Un droit romain modernisé par les savants de Bologne
Parallèlement, Venise se dote d’un droit civil permettant à tout un chacun d’entreprendre, et notamment de se tourner vers le commerce maritime. Ce droit fut d’abord inspiré de celui de l’époque romaine, remise au goût du jour par les érudits (“glossateurs bolonais”) de l’université de Bologne. Sa principale caractéristique est de prévoir une stricte égalité en droit civil de tous les vénitiens, de protéger la propriété, et la liberté d’entreprendre pour tous. Si le pouvoir politique reste initialement confié aux patriciens, c’est à dire ceux qui donnent leur sang pour défendre militairement la république, tout vénitien peut s’enrichir. Il en résulte que Venise devient rapidement un creuset de prospérité.
Très vite, dès le XIe siècle, les institutions politiques issues de la Noblesse se voient complétées d’institutions locales « populaires » où siège le pouvoir économique, qui créent un contre-pouvoir efficace aux tentations hégémoniques que pourraient avoir certains nobles. Les mariages – et l’argent !- favorisent le mélange de la noblesse et de la haute bourgeoisie, donnant de fait, dès le XIIe siècle, le poids politique le plus fort aux milieux économiques.
La concurrence avec les autres villes d’Italie du Nord
La république de Venise, englobant la lagune et les villages côtiers alentours, restera toujours indépendante du saint-empire romain germanique dont l’hégémonie sur l’Italie du Nord ne s’amenuisera qu’à la fin du XIVe et ne s’achèvera définitivement qu’après la fin du XVIe siècle. Cependant, dès l’an 992, l’empereur Otton III accorde à Venise les mêmes droits commerciaux sur le territoire de l’empire que ceux des villes terrestres. Et très vite, les villes du Nord vont s’inspirer de la modernité politique vénitienne pour créer leurs institutions propres.
En effet, les empereurs du Saint Empire se rendent compte qu’ils ne peuvent gérer l’Italie du Nord de façon centralisée depuis Aix la Chapelle. Ils vont donc adopter rapidement des « lois de décentralisation » du pouvoir à leurs vassaux, selon un schéma simple : chaque seigneurie, c’est-à-dire une ville plus son aire alentours (Contado), devra verser une soulte annuelle à l’empereur en échange de sa protection contre des envahisseurs extérieurs, mais restera relativement libre de s’auto-administrer au plan local.
Soucieuses de ne pas se laisser décrocher par Venise, les cités lombardes vont progressivement adopter des institutions calquées sur le même modèle, permettant à un pouvoir économique de prospérer avec la noblesse. Cela donnera une mosaïque curieuse de cités dont les milieux économiques vont collaborer et échanger, pendant que les noblesses oscilleront entre périodes d’alliances et de guerres, parfois interrompues par une incursion des maîtres empereurs allemands pour remettre de l’ordre dans la province.
Ainsi, du Piémont à la Toscane, grandissent des villes qui sont concurrentes dans un « marché commun », sur lesquelles la tutelle germanique lâche permet aux institutions de se développer et d’évoluer rapidement, et où le droit “romain-bolonais” va devenir la base du droit civil. Venise s’inscrira dans ce jeu de collaboration-compétition, bien que n’appartenant pas au saint empire. La ville, qui a inspiré ses voisines, va à son tour leur emprunter certaines expériences qui fonctionnent. Cette émulation concurrentielle est certainement la base du succès économique et culturel de l’Italie du Nord au cours de la première moitié du second millénaire.
Le sud de l’Italie (Royaume de Naples) et la Sicile ont eu moins de chance. Du XIIe au XVe siècles, ils furent conquis et placés sous la domination des ducs d’Anjou, qui y instaurèrent un système féodal des plus classiques, et déjà fiscalement gourmand : ce n’était pas des français pour rien ! De nombreux historiens situent là l’origine du retard économique irréversible pris par l’Italie du Sud.
Droit de propriété, gestion saine et ingénierie financière moderne
Très vite donc, les villes du Nord adoptent des principes de gestion inspirés des pratiques des commerçants les plus talentueux, qui vont dominer les branches “populaires” des institutions des villes. Un exemple intéressant : les villes se dotent pour la plupart d’un magistrat en chef indépendant des seigneurs, sorte de “Directeur Général” avant l’heure, en charge principalement de la direction de l’administration urbaine et de la magistrature, avec une attention particulière portée à la bonne gestion des deniers publics, généralement choisi pour une période courte, souvent un an, pas plus !, venant d’une autre ville pour arbitrer les conflits de façon neutre, responsable de ses fautes sur ses biens propres, et rémunéré en fonction des résultats de sa gestion, appelé le “Podestat”.
Au début du XIIe, dans les villes lombardes, le Podestat est souvent allemand et désigné par l’empereur, mais rapidement, des magistrats italiens prennent leur place, commençant leurs carrières dans de petites villes rurales et accédant, pour les plus doués d’entre eux, au rôle de “Podestat” des villes phares comme Milan, Florence, Gênes, etc. Venise, bien que n’appartenant pas à l’empire, s’inspirera du système du podestariat pour diriger son administration. Venise nommera peu de podestats « étrangers », contrairement aux villes de l’empire, mais en revanche, elle fournira de nombreux podestats aux villes terrestres (154 podestats originaires de Venise sont recensés en Italie du Nord entre 1200 et 1350), les plus renommés d’entre eux revenant parfois tenir cette fonction à Venise.
On peut également noter qu’à partir du XIe siècle, les lombards et les vénitiens développent une ingénierie financière des plus modernes : marchés de changes, négoce à terme des récoltes, prêts hypothécaires, baux immobiliers de toutes natures (classiques ou emphytéotiques), comptabilité, assurances maritimes, banques privées modernes…
La prééminence des milieux économiques dans les organismes de pouvoir, la compétence économique des décideurs, et la supervision d’un podestat indépendant, orientent les investissements publics vers la recherche de l’efficacité. Cela n’empêche pas la république de connaître parfois des difficultés financières, notamment lorsque ses campagnes militaires se soldent par des défaites. Les autorités de la république n’hésitent pas à prélever des impôts exceptionnels lourds ou des emprunts « obligatoires », principalement sur les familles les plus riches, lorsqu’une guerre doit être financée. Mais les autorités de Venise ont semble-t-il toujours eu la sagesse de supprimer ces prélèvements exceptionnels une fois la paix revenue. On ne peut guère en dire autant de nos États actuels…
Il faut noter que très vite, la prospérité de Venise ne s’est pas appuyée seulement sur sa force maritime, même si elle fut le socle de sa réussite. Venise fut aussi un des premiers centres « pré-industriels » de l’Italie du Nord (arsenaux, textile), et si l’imprimerie n’y fut pas inventée, c’est à Venise que Manuzio miniaturisa l’invention de Gutenberg et créa les premiers livres de voyage et de poche, permettant à la ville d’accroître son rayonnement culturel. Venise fut le premier centre européen de la production de livres à la fin du XVe et au XVIe siècle.
Enfin, le droit de propriété sera bien mieux respecté en Italie du Nord que dans le reste de l’Europe pendant toute la première moitié du second millénaire. Les italiens manient à merveille les concepts romains de nue-propriété, de jouissance et d’usufruit, et définissent des conditions d’aliénation de la propriété très strictes. Ainsi, pas question pour les pouvoirs locaux d’exproprier quelqu’un pour une lubie publique. Venise se dote très vite de tribunaux spécialisés en droit de la propriété (Giudici del proprio puis Giudici del piovego), chargés de défendre les intérêts de tous les propriétaires notamment contre tout abus de force des riches ou des puissants, mais aussi de faire appliquer au niveau paroissial les décisions d’urbanisme prises par les sestiere ou le grand conseil à partir des meilleures expériences au niveau local. C’est cette rétroaction constante faite de pouvoirs et de contrepouvoirs entre, d’une part, les paroisses, les quartiers, et le grand conseil, et entre ordres exécutifs et ordres judiciaires, d’autre part, qui permet à la ville de grandir entre initiative individuelle et minimum de coordination décentralisée entre ces initiatives.
La question foncière à Venise
À Venise, il y a très peu de foncier « naturel ». Le foncier est créé par gain sur la lagune, des pieux de bois étant plantés dans la vase et assurant la stabilité des constructions, l’eau de mer protègeant les troncs d’arbres de la putréfaction. On considère généralement que la progression vers la Lagune commence bien avant l’an mille, lorsque le centre-ville quitta son premier berceau historique de l’île de Torcello.
La surface gagnée sur l’eau est estimée à 130 ha au Xe siècle, et progressera jusqu’à 544 ha mesurés lors de la création du cadastre par Napoléon. Il est vrai qu’il n’y avait personne au-dessus des vénitiens pour condamner « l’étalement urbain » ! On imagine sans peine qu’aujourd’hui, si des visionnaires voulaient rebâtir Venise dans la lagune d’Arcachon, tous les fonctionnaires de la république, toutes les associations écologistes, saisiraient les tribunaux et feraient interdire ce projet, qualifié de scandale environnemental.
Il n’est d’ailleurs pas rare, au début de l’expansion de la ville, que l’investisseur du foncier ne soit pas le même que le bâtisseur. L’emphytéose (le droit à construire sur terrain d’autrui à travers un bail dit “emphytéotique”) est une forme de propriété courante, bien que non majoritaire. Cette pratique tendra à voir sa part de marché se réduire progressivement au cours des siècles, car elle crée trop de complications juridiques sur le long terme. Mais elle a sans doute favorisé la profondeur de la réflexion sur les instruments du droit de propriété dans la ville, généralement considéré comme particulièrement évolué et moderne pour l’époque.
Retenons simplement qu’à Venise, l’étalement urbain est difficile pour des raisons techniques qui entraînent des coûts élevés de « viabilisation », mais pas pour des questions administratives. Sous réserve qu’un projet obéisse aux plans d’expansion des canaux négociés entre les quartiers et le grand conseil, les tribunaux n’ont pas de raisons juridiques de l’interdire, hors problèmes techniques.
L’urbanisme « bottom up », géré comme un assemblage de copropriétés
À Venise, le pouvoir est fortement décentralisé. Notamment, ce sont 71 paroisses, dont certaines comptent moins de 500 âmes, qui gèrent les règles de construction et d’utilisation de l’espace, habitations ou commerces. Chaque paroisse se gère, en quelque sorte, comme une assemblée de co-propriétaires, et dispose de sa place centrale, avec ses commerces, points de rencontre, et bien entendu, son église. Cependant, dès la fin du XIe siècle, les Vénitiens éprouvent le besoin de faire coopérer les paroisses entre elles : 6 puis 7 quartiers (Sestiere) sont créés, qui sont ceux de la Venise actuelle, dotés de conseils qui font adopter par le conseil majeur les premiers “plans d’alignement de façade” avant la fin du XIe siècle, et planifient le tracé des nouveaux canaux. Puis des tribunaux spécialisés, les Juges du Piovego, seront, à partir du milieu du XIIIe siècle, chargés d’attribuer des permis de construire, et de gérer les différends de voisinage. Cependant, pas question de zonage centralisé ici : les tribunaux ne sont pas là pour censurer la volonté de construire, mais pour s’assurer que toute construction respecte le voisinage et des normes évidentes de sécurité pour une zone inondable.
Cette organisation urbaine polycentrique où les paroisses, puis les quartiers, conserveront la primauté des décisions d’aménagement sur le « pouvoir central » des doges, perdurera au moins jusqu’au XVIIIe siècle. Si la forme urbaine de la ville est quasiment acquise au début du XVe siècle, l’insolente prospérité de la ville permet un renouvellement important du bâti : alors que dans les phases initiales, seules les cathédrales et certains bâtiments ducaux ont été construits en pierre, la période de la renaissance verra le remplacement des habitations de bois par des constructions en dur, moins sensibles au feu. C’est durant ces siècles que furent bâtis non seulement les palais somptueux si prisés des touristes, mais aussi les quartiers plus populaires qu’il fait bon découvrir lorsque l’on veut sortir des sentiers battus.
« Coopétition » : concurrence et collaboration
La « compétition coopération » entre paroisses et quartiers aboutit à une forme urbaine aussi classique qu’elle puisse l’être dans un lieu aussi atypique : près du palais des doges (quartier San Marco), et du Grand Canal, lieux de pouvoir et de prestige, se développent des palais somptueux habités par de riches patriciens ou bourgeois. Plus on s’éloigne du centre et plus l’habitat se fait populaire. Mais la compétition entre quartiers fait que les propriétaires des quartiers populaires, soucieux d’attirer du monde, ne construisent pas du toc, et s’inspirent, en moins chargé, du style architectural des quartiers les plus huppés.
Bâtisseurs investisseurs de long terme
Venise est essentiellement un marché locatif. La proportion de propriétaire occupants n’excèdera jamais, jusqu’au XVIIe siècle, les 20%. Les Vénitiens sont des gens voyageurs, et surtout, les villes italiennes se caractérisent par une rotation importante de la population : des artisans, des petits commerçants, s’en vont et viennent au gré des contrats et des opportunités d’affaires. À ce compte-là, posséder son logement n’est pas nécessairement rentable. Ajoutons que, la vie étant courte, les banquiers préfèrent prêter aux familles dont les héritiers pourront assumer la succession.
Le droit de propriété connait à Venise une unique entorse, mais d’importance : à la mort du premier propriétaire, l’enfant aîné hérite, mais si cet héritier veut revendre, les membres de la fratrie disposent d’un droit de préemption dans l’ordre du droit d’ainesse. Non seulement ce dispositif est source de conflits intrafamiliaux, mais la revente d’un bien immobilier nécessite parfois des années avant d’être concrétisée. La propriété occupée ou mise en location n’intéresse donc que les patriciens ou les très riches commerçants désireux d’afficher leur statut social, mais la classe moyenne est plutôt réticente à accéder à la propriété foncière. Il est à noter que ce dispositif de préemption familial est très peu répandu dans le saint empire romain-germanique voisin, ce qui peut expliquer une certaine “fossilisation” de la propriété vénitienne dans le temps, comparée à ses concurrentes. Ainsi, le nombre total de propriétaires dans la paroisse de San Polo régresse de 330 à 268 entre 1582 et 1740.
La conséquence de ces dispositions est que les bâtisseurs s’inscrivent dans une perspective d’investissement locatif et de possession à long terme de leur patrimoine, ce qui explique sa qualité initiale, et son bon état de conservation dans le temps, même s’il n’y a pas de miracle, la ville connaît aujourd’hui, un millénaire après le début de son essor, de gros soucis de conservation au niveau de ses fondations.
Le déclin de Venise
Si Venise fut un des phares de l’Italie, la plupart des historiens datent son déclin relatif à partir de la seconde moitié du XVIIe siècle. Je n’ai trouvé aucune analyse exhaustive, non superficielle, et exploitable, des causes du déclin de la ville. Tout au plus ai-je pu recueillir quelques éléments ici et là, mais sans certitude d’être exhaustif ou d’avoir pu isoler le point clé.
Tout d’abord, des facteurs conjoncturels extérieurs ont joué. Le schisme entre catholiques et protestants a conduit, en Italie comme ailleurs, une partie des élites attirées par le protestantisme à fuir vers l’Europe du Nord, qui est devenue une concurrente redoutable pour les industries italiennes. La France et l’Espagne n’ont pas été épargnées par cette montée en puissance du monde anglo-saxon. En outre, le développement international du mercantilisme ibérique, britannique et français a rendu plus difficile d’accès certains débouchés commerciaux aux villes d’Italie. L’hyper décentralisation des pouvoirs italiens, et donc l’absence de vrai pouvoir central, qui fut une force dans la période précoloniale, empêcha l’Italie de se mêler au partage du monde entre puissances coloniales. Le bilan économique du colonialisme fut certainement négatif à long terme pour les colonisateurs eux-mêmes, mais il commença par pénaliser les petites puissances commerciales.
Passons maintenant aux facteurs strictement vénitiens. Car si l’Italie fut touchée la concurrence du Nord, Venise perdit de sa superbe face aux autres cités italiennes.
Deux épidémies de peste ont amputé Venise du quart de sa population, en 1576 et 1630. Venise s’est relevée de la première, la population en 1620 dépassant celle de 1576 (avec pratiquement 200 000 habitants), mais pas de la seconde, qui semble marquer le début du déclin politique et économique de la ville.
En réaction aux colonialismes précédemment décrits, Venise s’engagea peu après la seconde grande épidémie, dans une guerre de type colonial longue et coûteuse pour le contrôle de la mer Égée, guerre qu’elle perdit finalement. Enfin, le XVIIe siècle fut commercialement moins ouvert que ses prédécesseurs, le monde oscillant entre acceptation de la globalisation naissante, et protectionnisme. Venise n’échappa pas à cette hésitation.
On peut noter qu’après 1630, un impôt ancien, le « decime » (dixième), qui jusque-là ne frappait que les produits des rentes (loyers immobiliers ou agricoles) fut étendu sur les intérêts des prêts hypothécaires (Livello) et sur certains résultats commerciaux pour financer ces campagnes, et les archives fiscales de la ville suggèrent que cet impôt a joué un rôle dans la dégradation de sa compétitivité. Ce n’était pas, loin s’en faut, la première fois que Venise dut financer une campagne militaire. Mais le fait que la ville ait dû considérablement augmenter sa base fiscale pour financer celle-ci laisse penser que le financement de ses tâches publiques ordinaires avait pris trop d’importance, signe d’un gonflement excessif de la bureaucratie au cours du temps. Ce phénomène d’expansion bureaucratique étant universel, on peut supposer qu’il s’est produit aussi à Venise, mais je ne puis l’affirmer avec certitude, faute d’avoir identifié des sources analysant les institutions sous cet angle.
Enfin, il est à noter que l’urbanisation de Venise semble atteindre un palier à partir de la seconde moitié du XVIIe siècle : les sestiere ne s’étendent plus aussi rapidement vers la Lagune, et la densification urbaine ne peut guère dépasser certaines limites physiques technologiques : la ville est bâtie sur des pieux qui ne peuvent supporter un poids trop élevé. Toutefois, je n’ai pas été en mesure de découvrir avec certitude si ce palier de développement est lié à des contraintes physiques ; on peut supposer que Venise s’est développée d’abord sur les parties de la lagune les moins difficiles à conquérir, ou au manque d’intérêt de nouveaux investisseurs pour développer de nouvelles ressources foncières sur l’eau. Combiné à la faible rotation de la propriété (cf plus haut) liée à l’existence de la préemption familiale, on peut supposer que Venise a perdu son pouvoir d’attraction et son image de tremplin vers la réussite sociale pour les nouveaux entrants.
La conséquence de cette limitation est que les industries ayant besoin de grandir quittent la ville, et s’installent soit dans les terres fermes de la république, autour de la lagune, soit… ailleurs, et que les recettes de la république en souffrent.
La lagune, autrefois protectrice, est devenue un facteur limitant de la capacité d’expansion économique. Cependant, aucun des facteurs de déclin ci-dessus évoqués, ne saurait constituer une remise en cause des facteurs de succès initiaux : la géographie de Venise est ce qu’elle est, et les entreprises guerrières inappropriées ne sont certainement pas propres à certaines formes d’organisations des institutions urbaines !
Les leçons à tirer du succès de Venise
Quelles leçons peut-on tirer du succès de Venise ?
1 – Le pouvoir était local. Pas de bureaucrate d’une lointaine capitale pour imposer un “PLU” ou une loi « SRU »
2 – Localement, la décentralisation du pouvoir et son fonctionnement “bottom up”, de la base vers l’élite, était la règle. Ceux qui formaient les décisions étaient les premiers concernés par leurs conséquences.
3 – Venise était en concurrence avec les villes de la terre ferme, de Milan à Florence en passant par Gênes : les gouvernants devaient en tenir compte pour ne pas se laisser décrocher et devaient gérer la ville avec le bon compromis entre dynamisme essentiellement privé, et sagesse.
4 – Les quartiers et paroisses de Venise étaient en concurrence entre elles : là encore, les conseils locaux devaient tenir compte de ce contexte concurrentiel et gérer intelligemment leur zone de pouvoir en conséquence. Mais des institutions inter-paroissiales (sestiere) permettaient ce qu’il fallait de coopération pour que la compétition ne soit pas anarchique. Le grand conseil et les doges n’intervenaient que pour les grands investissements stratégiques.
5 – Sa gouvernance était d’une rare modernité pour l’époque : les pouvoirs et contre-pouvoirs y étaient répartis entre diverses entités représentant des parts diverses de la population, les garde- fous contre l’absolutisme y étaient fonctionnels.
6 – L’étude des registres fiscaux de la ville, admirablement conservés, montre que les techniques financières avaient atteint un haut niveau de maturité.
7 – Le droit de propriété était moderne, et le droit de préemption public très encadré : les propriétaires pouvaient développer le marché immobilier, essentiellement locatif, en toute sécurité juridique.
8 – Si l’égalité politique était loin d’être atteinte, les différences entre noblesse et « populo » se sont réduites au cours du temps. En revanche, était totale l’égalité en droit civil, et devant le droit d’entreprendre. Venise ne fut pas totalement épargnée par certaines formes de corporatisme au cours de son histoire, mais celui-ci n’atteint jamais les niveaux de contrôle sur les secteurs économiques du voisin français. La liberté d’entreprendre fut toujours la règle et ses entraves l’exception dans la république de Venise. Venise fut donc prospère et a permis à la classe entrepreneuriale de prendre de l’importance politique, ce qui assura une gestion saine des deniers et des investissements publics.
9 – La gestion des finances publiques était confiée à des magistrats responsables de leurs fautes sur leurs biens propres. D’une façon générale et à tous les échelons publics ou privés, le droit italien de la responsabilité était fonctionnel : comme dirait l’essayiste Nassim Taleb, « les parties prenantes des décisions privées ou publiques mettaient leur peau en jeu ». L’étude du développement de la ville montre que les doges et leurs conseillers géraient la ville plus comme une entreprise que comme un fief politique, quand bien même les jeux politiciens n’étaient pas absents des luttes pour le pouvoir, lesquelles pouvaient être particulièrement violentes.
10 – Les permis de construire accompagnaient l’acte de la construction, fixaient des normes (solidité, privauté, alignements) mais n’étaient pas conçus pour l’empêcher et laissaient aux architectes une forte liberté de création… En revanche, les commanditaires des architectes, tout en souhaitant démarquer leurs constructions de prestige de celles de leurs voisins, étaient généralement assez conservateurs, d’où l’impression d’unité de style dans la variété des détails que dégage la cité.
Toute la finesse des institutions vénitiennes est d’avoir permis un équilibre entre initiatives individuelles et coordination nécessaire mais sans excès de ces initiatives, combinant une démocratie locale très décentralisée et l’application de quelques principes de bon sens. Chaque paroisse planifiait son développement, mais en concurrence avec d’autres, et devait donc le faire de façon intelligente, souple pour pouvoir réagir aux changements d’environnement, et avec comme indicateur de réussite le rendement des investissements consentis.
Dans une seconde partie à paraître demain, nous tenterons de déduire, du succès vénitien et de nos échecs, quelques pistes pour faire évoluer notre droit urbain.
Sources :

Poutine & Obama

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https://youtu.be/vsHHemo5SAg

M. Obama a été horrible avec M. Poutine qui lui répond avec ce discours historique

Ce discours a été prononcé le lundi 28 septembre lors de la 70e session de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York:


« Le 70e anniversaire de l’ONU est l’occasion d’évoquer le passé mais aussi de réfléchir à notre avenir commun. En 1945, les pays vainqueurs du nazisme ont uni leurs efforts pour poser des fondements solides à l’ordre mondial de l’après-guerre. Je rappellerai que c’est dans mon pays en Crimée, à Yalta que se sont réunis les dirigeants de la coalition anti-hitlérienne pour décider de la création de l’ONU et des principes régissant les relations entre les États.

Le traité de Yalta est donc né d’énormes souffrances, il incarne le pris payé par des millions de gens qui ont perdu la vie pendant la guerre; deux guerres mondiales qui ont ravagé la planète au XXème siècle. Et soyons ici objectif, c’est ce système qui a aidé l’humanité à traverser des événements turbulents aux suites parfois dramatiques et qui a préservé le monde de bouleversements plus grands encore.

L’Organisation des Nations-Unies est sans pareil pour ce qui est de son universalité et de sa représentativité. Or ces derniers temps l’ONU est le plus souvent critiquée parce qu’elle manquerait d’efficacité (…)

« Ceux qui sont au sommet de la pyramide »

Nous savons tous qu’après la fin de la guerre froide, il n’y a eu plus qu’un centre de domination dans le monde entier et ceux qui étaient au sommet de la pyramide se sont dit: puisque nous sommes aussi forts et exceptionnels, personne ne sait mieux que nous ce qui est possible, ce qu’il faut faire et par conséquent il n’y a plus à rendre compte aux Nations-Unies, puisqu’il arrive très souvent que cette organisation gêne et ne fasse que mettre des bâtons dans les roues au lieu de faire adopter des décisions afin de légitimer les actes nécessaires. Des rumeurs ont surgi alors, disant que l’Organisation des Nations Unies dans la forme sous laquelle elle avait été créée a déjà rempli sa mission historique et était devenue obsolète. Naturellement le monde change et l’ONU doit aussi s’adapter à cette transformation. La Russie est prête à contribuer à cet effort avec ses partenaires sur la base d’un large consensus, mais nous considérons comme étant extrêmement dangereuses les tentatives qui visent à ébranler l’autorité et la légitimité des Nations unies. Cela risque de conduire à l’effondrement de toute l’architecture des relations internationales. Dans ce cas il ne resterait plus aucune règle sinon le droit du plus fort. Ce serait un monde dans lequel l’égoïsme se substituerait au travail d’équipe. Un monde dans lequel il y aurait de plus en plus d’oppression, et de moins en moins d’égalité des droits, de démocratie réelle et de liberté, un monde dans lequel au lieu d’États véritablement indépendants existeraient des régimes qui, de facto, seraient des protectorats et des territoires contrôlés de l’extérieur.

Pour un nouvel ordre mondial multipolaire

Comment définir la souveraineté nationale dont mes collègues ont déjà parlé ? Avant tout la question de la liberté, liberté de choix pour chaque individu et chaque État. Il se pose aussi la question de la légitimité étatique. Il ne faut pas jouer ici avec les mots. Chaque terme de droit international, chaque dossier de droit international doit être clair, transparent et se fonder sur des critères qui sont compris de manière uniforme. Nous sommes tous différents et c’est là quelque chose qu’il faut respecter. Personne n’est obligé de s’adapter à un mode de développement unique qui serait reconnu une fois pour toutes par quelqu’un comme étant le seul valable. Nous devons tous garder présent à l’esprit le passé.

« L’histoire de l’Union soviétique n’a pas servi de leçon »

Ainsi il faut se souvenir de l’histoire de l’Union soviétique. Lorsque l’on exporte des expériences sociales, lorsque l’on exporte ses propres clichés idéologiques pour obtenir des changements dans tel ou tel pays on débouche très souvent sur des conséquences dramatiques et sur un recul plutôt que sur un progrès. Pourtant on a l’impression que certains préfèrent répéter les fautes des autres plutôt que d’en tirer les leçons.

Aujourd’hui il s’agit de l’exportation des soi-disant révolutions démocratiques. Une exportation qui se poursuit. Il suffit de voir de plus prés ce qui se passe au Proche-Orient et en Afrique du Nord dont ont aussi parlé les interlocuteurs précédents. Naturellement dans ces régions se posent des problèmes d’ordre politique et social et les populations souhaitaient un changement. Mais que s’est-il passé ?

« Les soi-disant révolutions démocratiques »

L’intervention agressive extérieure n’a guère débouché à des réformes des institutions de l’État, le mode de vie tout entier a été anéanti et plutôt que le triomphe de la démocratie et du progrès, on a pu voir la pauvreté, la violence et la catastrophe sociale. Et les droits de l’homme, y compris le droit à la vie ont été gravement oubliés. On a envie de demander à ceux qui sont à l’origine de tout cela : est-ce que vous prenez au moins conscience de ce que vous avez fait ? Mais je crains que cette interrogation ne reste lettre morte, car les politiques qui se basent sur la confiance en soi excessive, le principe d’exclusivité et la certitude d’impunité, perdurent.

Il est alors évident que la vie politique qui s’est instaurée dans certains pays du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord ont eu comme répercussion la création de zones d’anarchie qui ont immédiatement commencé d’attirer extrémistes et terroristes. Des dizaines de milliers de terroristes sont déjà venus combattre sous les drapeaux de ce qu’on appelle l’État islamique. Avec, parmi eux, d’anciens soldats irakiens qui en 2003 se sont trouvés à la rue à la suite de l’invasion militaire en Irak..

Le recrutement était même organisé par le biais de la Libye dont les structures étatiques ont été démantelées suite à la violation flagrante de la résolution 1973 du Conseil de Sécurité des Nations-Unies. En ce moment des membres de l’opposition syrienne dite modérée et soutenue par l’Occident adhèrent à ces mouvements radicalisés. On leur donne des armes, on leur fourni une formation militaire et ensuite ils se retrouvent du côté de l’Etat islamique.

« L’Etat islamique n’a pas surgi de nulle part »

L’État islamique lui-même n’a pas surgi de nulle part. Il a été au départ nourri et choyé car apparaissant comme outil de lutte contre des régimes laïcs indésirables. Une fois sa ligne de déploiement acquise en Syrie et en Irak, l’État islamique continue inexorablement sa progression vers d’autres territoires pour assurer sa domination sur le monde islamique et au-delà. Son intention est manifestement loin de se borner à ces projets. L’état de chose actuel est donc plus que dangereux. Il est hypocrite et irresponsable de dénoncer solennellement la menace du terrorisme international tout en fermant les yeux par ailleurs sur ses canaux de financement et les soutiens au terrorisme. Notamment le trafic de drogue, la contrebande de pétrole et d’armes. Il est aussi irresponsable de manipuler ces réseaux extrémistes afin de les engager à ses propres services pour défendre ses propres fins politiques, tout en espérant ensuite leur régler leur compte et les anéantir.

Ceux qui se comportent ainsi doivent l’entendre, mesdames et messieurs, vous avez affaire là à des gens cruels, mais absolument pas stupides pour autant et pas primaires. Ils ne sont pas plus bêtes que vous et on ne sait pas en définitive qui manipule qui ?

Les données récentes sur les transferts d’armes à l’opposition « modérée »,entre guillemets, en sont la meilleure preuve.

« Flirter avec les terroristes »

Nous considérons que toute tentative de flirter avec les terroristes ou de les armer est une approche myope qui risque de provoquer l’incendie et de faire déborder la menace terroriste qui pourrait se propager à de nouvelles régions de la planète. D’autant plus que dans les camps d’entrainement de l’État islamique se retrouvent des combattants en provenance d’un peu partout, y compris de pays européens.

Malheureusement et je le dis très clairement, la Russie ne fait pas exception, on ne doit pas tolérer que les criminels qui ont déjà flairer le sang puissent aussitôt revenir chez eux et continuer leur œuvre sinistre. Nous ne souhaitons pas que cela se passe ainsi et je pense que personne ne le souhaite.

La Russie soutient « l’Irak, la Syrie et d’autres pays »

La Russie s’est toujours prononcée de manière ferme et conséquente contre le terrorisme sous toutes ses formes. Aujourd’hui nous apportons notre soutien militaire et technique à l’Irak, à la Syrie et à d’autres pays de la régions qui mènent le combat contre les groupements terroristes.Nous pensons que c’est une grave erreur de refuser de coopérer avec les autorités et l’armée gouvernementale syrienne, alors qu’ils font preuve de beaucoup de courage en affrontant la terreur. Il faut dire aussi qu’il n’y a plus personne d’autre en Syrie qui mène le combat contre l’État islamique et autres organisations terroristes, sinon l’armée gouvernementale du président Assad.

Nous savons les problèmes de la région, nous savons ses contradictions, il faut partir de ces réalités. Chers collègues, je dois aussi souligner que cette approche honnête et directe a été récemment utilisée comme un prétexte pour accuser la Russie de faire montre d’ambitions croissantes, comme si ceux qui le disaient n’avaient pas eux-mêmes des ambitions [dit-il d’un air ironique]. De fait il ne s’agit pas ici des ambitions de la Russie, chers collègues, mais du fait qu’on ne peut tolérer la situation qui est en train de se développer dans le monde.

« Création d’une véritable coalition contre le terrorisme »

Dans la réalité nous proposons de suivre les valeurs et les intérêts communs, et non pas de nous inspirer d’ambitions quelconques, et d’unir nos efforts sur la base du droit international pour résoudre les problèmes qui se posent et pour créer une véritable coalition à portée mondiale contre le terrorisme. qui pourra rallier des forces prêtes à agir comme on l’a fait contre le nazisme.

Naturellement les pays musulmans sont les pays clef de cette coalition car non seulement l’État islamique représente une menace directe, mais bien au-delà par leurs crimes sanglants, ils sont les terroristes profanes d’une des plus grandes religions qui soient, l’Islam. Les idéologues et combattants islamiques se moquent de l’Islam et le dénature. J’en profite pour lancer un appel aux maîtres spirituels du monde musulman. Plus que jamais aujourd’hui nous avons besoin de votre autorité et de vos prêches pour prévenir la démarche inconsciente de ceux qu’on essaye de recruter, mais aussi pour essayer de venir en aide à ceux qui se font duper et qui, dans certaines circonstances, se sont retrouvés dans les rangs terroristes. Il faut les aider à revenir à la vie normale, à déposer les armes et à mettre fin à leur (?). Dans quelques jours la Russie va présider une réunion du Conseil de sécurité qui sera consacrée à l’analyse en profondeur des menaces qui existent dans l’espace du Proche-Orient. L’idée est avant tout de discuter d’une nouvelle résolution visant à coordonner les démarches de toutes les forces qui font face à l’État islamique et à d’autres structures terroristes.

Je le répète une telle coordination doit se fonder sur le respect des principes inscrits dans la Charte des Nations-unies. Nous comptons que la communauté internationale saura élaborer une stratégie globale de stabilisation politique et de redressement social et économique du Moyen-Orient.

« Il ne sera plus nécessaire de construire des camps pour les réfugiés »

Alors, mesdames et messieurs, il ne sera plus nécessaire de construire des camps pour accueillir les réfugiés. Aujourd’hui une personne sur cinq a quitté son pays d’origine et déferle sur les pays voisins et d’abord dans l’Europe, et on les compte déjà par centaine de milliers et bientôt par millions. Il s’agit d’une nouvelle et tragique grande vague de migration et de leçons à tirer notamment pour les européens.

Je voudrais souligner que les réfugiés sans aucun doute ont besoin de compassion et de soutien, mais pour venir à bout de ce problème il n’y a d’autres remèdes que de rétablir les structures de l’État là où elles ont été anéanties. Ceci par le renforcement des institutions étatiques encore intactes ou en cours de reconstitution. Grâce aussi à la fourniture de l’assistance militaire, économique et matérielle pour les pays en difficulté et naturellement par une assistance apportée aux personnes qui malgré les épreuves ne quittent pas leurs pays.

« Assistance aux personnes qui ne quittent pas leurs pays »

Il va de soi que toute assistance apportée aux états souverains ne doit pas leur être imposée, mais doit être proposée en pleine conformité avec la charte des nations unies. En d’autres termes, tout ce qui est fait, tout ce qui sera fait, doit l’être conformément aux normes du droit international et doit être approuvé et doit être appuyé par l’ONU. Tout ce qui va à l’encontre de la charte universelle doit être rejeté.

Et avant cela il est essentiel de reconstituer les structures gouvernementales en Libye, de soutenir le gouvernement. (…) »

Le retour de la guerre froide et Ukraine

Ensuite Vladimir Poutine déplore la manière de penser bloc contre bloc comme au temps de la Guerre froide qui domine actuellement avec l’élargissement de l’OTAN. Tôt ou tard, selon lui, cette logique devait mener à une crise géopolitique, comme avec l’Ukraine où une guerre civile a été déclenchée. Il traite rapidement le sujet de l’Ukraine et de la révolution Orange orchestrée depuis l’extérieur, avec la volonté manifestée du respect des accords de Minsk et de tenir compte des droits des populations du Donbass pour que l’Ukraine soit un État civilisé, un maillon entre l’Europe et l’Asie.

« Un petit cercle d’amis décident en cachette »

Il déplore la façon sournoise qui transgresse les lois internationales concernant les sanctions unilatérales qui sont devenues la norme et servent à supprimer des concurrents. Des unions se créent, dit-il, sans consulter les habitants des différents pays. Tout se fait en cachette, on nous met devant le fait accompli. « Il s’agit d’un réel petit cercle d’amis qui décide » pour le monde entier.

La Russie propose d’harmoniser les différents projets économiques fondés sur des règles uniques.

Quant au changement climatique, nous voulons que la conférence sur le climat de Paris porte ses fruits, dit-il.(…)

__________

La Russie veut une solution à la Suisse dans le monde.

Monnaie pleine et RBI ?

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Banques privées ou banque du gouvernement, une comparaison
Par Rudo de Ruijter,
Chercheur indépendant,
Octobre 2015

Nous avons actuellement un système de banques privées, qui a des caractéristiques spécifiques comme la création d'"argent" du néant et une croissance d'"argent" permanente. Ici suit d'abord une courte description d'un système d'argent public et comment il pourrait fonctionner, éventuellement après quelques stades intermédiaires. [1]

Tout l'argent vient du gouvernement ?

Le gouvernement crée l'argent et le dépense ou le prête. Dans les deux cas, ceux qui le reçoivent le dépenseront à leur tour pour effectuer des paiements. Puis, ceux qui reçoivent ces paiements, le dépenseront aussi. Ainsi circule l'argent et le même argent sert chaque fois à de nouvelles transactions.
L'argent prêté disparaît de la circulation, lors que l'emprunteur rembourse son emprunt. Cet argent revient alors au gouvernement, qui le "détruit" (comptablement parlant.)
Le gouvernement lève des impôts. Ce n'est pas pour financer des dépenses, car pour cela il crée lui-même l'argent, mais pour empêcher que la masse d'argent croît continuellement. (= inflation monétaire.) Les taxes reçues sont également "détruites."
Développement
À partir du principe ci-dessus le système public peut être développé plus loin. Ainsi il faut déterminer plus en détail le rôle du parlement, le rôle des banques et le rôle des impôts. Ceux-ci déterminent finalement le rôle et le fonctionnement de la banque du gouvernement.
Le parlement détermine la conduite et peut obtenir les effets désirés dans la société en ordonnant des dépenses ciblées et en rendant les investissements souhaités bon marché ou gratuits. Dans un système public les banques ne sont pas autorisées à créer, ni à prêter des avoirs non-couverts par de l'argent. À l'émission des prêts elles ne pourront jouer qu'un rôle de médiateur entre la banque du gouvernement et le public. Pour cela elles reçoivent des commissions, pas d'intérêt. Les impôts jouent un rôle dans la destruction d'argent et des mesures fiscales spécifiques peuvent contribuer à empêcher des embouteillages ou entassements dans la circulation d'argent.
La banque du gouvernement

La banque du gouvernement fonctionne finalement comme un centre de contrôle de la circulation, qui a une vue en temps réel sur la création d'argent (dépenses publiques + prêts), les entrées de l'étranger, la circulation domestique et l'épargne parquée, les sorties vers l'étranger et la destruction d'argent (impôts + remboursements).
Avec des instruments financiers, des opérations monétaires et autres mesures la banque du gouvernement peut diriger et faciliter la circulation d'argent pour obtenir les résultats souhaités. (Par exemple achat ou vente d'obligations, achat ou vente de devises étrangères, accélération ou ralentissement de financements désignés pour cet effet.)
Avec un système d'argent public le gouvernement (et la société) peuvent s'adapter à des préférences politiques et aux situations changeantes. Le gouvernement peut:
continuer à faire croître la masse d'argent et continuer à ambitionner la croissance économique;
maintenir la masse d'argent plus ou moins stable et ambitionner la durabilité et la qualité de vie. ( Une société durable implique une diminution de la consommation de matières premières et une diminution du nombre de produits nécessaires par une augmentation de la qualité.)
diminuer la masse d'argent pour maintenir l'économie en marche quand la population diminue.
Notez, que les options 2 et 3 mène à la faillite des banques dans le système de banques privées actuel.
Accès aux prêts
Dans un système d'argent public les emprunteurs n'ont pas besoin de gage, ni de hypothèque. Les défauts de paiement peuvent être traités comme des dettes d'impôts. Le gouvernement n'a pas besoin de capital pour absorber des pertes. En effet, celles-ci viennent toujours à la charge de la population, que ce soit avec ou sans formation de capital. Pour l'émission de prêts le parlement décide de la conduite. Pour autant qu'on choisit de charger les prêts avec des intérêts, ceux-ci peuvent rester plus bas. Et si un taux d'intérêt bas n'est pas souhaitable dans le contexte international, les intérêts peuvent être compensés fiscalement.
Les intérêts de la société d'abord
Dans un système d'argent public le point focal est sur le labeur et les moyens disponibles, et non pas sur la pénurie et le coût de l'argent.

Comparaison avec le sytème de banques privées actuel

Actuellement ce sont les banques privées qui déterminent de plus en plus notre société. Elles décident quels investissements sont financés ou non. Ce faisant les banques n'ont d'yeux que pour leurs propres intérêts, leurs possibilités de bénéfices et la probabilité que les emprunteurs puissent rembourser les prêts.

La soi-disante création d'argent du néant
Le système bancaire privé est basé sur la création d'"argent" du néant. [2] En fait, il ne s'agit pas ici d'argent, mais d'avoirs bancaires. La création consiste d'une entrée comptable lors de la fourniture d'un prêt. La banque écrit à gauche (activa) la dette de l'emprunteur et à droite (passiva) un avoir correspondant. L'emprunteur dispose maintenant d'un avoir de sa banque.
Des avoirs sans argent
En théorie un avoir veut dire, que le titulaire peut réclamer l'argent correspondant de sa banque. Cependant, puisque les banques créent ces avoirs sans disposer de l'argent correspondant, cet argent n'existe pas. Les banques ont, pour tous les avoirs qu'elles ont créés, qu'un tout petit peu d'argent, souvent entre 2 et 5 pourcent de ce qu'elles doivent à leurs clients.
Donc, un avoir ce n'est pas de l'argent. Ce n'est qu'une reconnaissance de la banque qu'elle vous doit de l'argent, même si cet argent n'existe pas. Par conséquence on ne peut pas payer avec son avoir bancaire. Avec des chèques, ordres de virement, cartes bancaires ou via télébanking vous pouvez seulement donner des ordres à votre banque d'effectuer des paiements pour vous.
Le vrai argent

Les banques obtiennent le vrai argent en vendant des papiers de valeur, comme des obligations d'état, à la banque centrale.
Cette dernière rajoute la valeur sur le compte que la banque a chez la banque centrale. C'est ainsi que naît le vrai argent, l'argent officiel.
Dans cette transaction la banque doit promettre de racheter ces papiers de valeur à une date convenue à un prix supérieur convenu. La différence de prix ressemble à des intérêts. C'est pourquoi on dit souvent que les banques empruntent l'argent de la banque centrale. Les banques doivent sans cesse vendre et racheter des papiers de valeur pour disposer de vrai argent.
Le vrai argent existe donc en premier lieu comme des nombres sur les comptes chez la banque centrale. Les banques peuvent également retirer cet argent sous forme de billets de banque. La banque centrale est la seule qui est autorisée à les (faire) imprimer.
Le vrai argent sert aux paiements entre banques et pour fournir des billets de banque aux clients, lorsqu'ils en demandent. Dans la limite du stock disponible.
Les paiements
Quand l'emprunteur dépense son avoir de la banque A et achète une voiture d'un titulaire de compte chez banque B, la banque A doit payer le montant à la banque B, et ceci en vrai argent, car les banques entre elles n'acceptent pas les avoirs comme moyen de paiement. C'est pourquoi ces paiements sont effectués à la banque centrale, où chaque banque a son compte avec du vrai argent.
Cependant, dans la pratique la pupart des paiements entre banques ne sont pas effectués. Les ordres de paiements sortants et entrants sont simplement annulés les uns par les autres.
A la fin de la journée il n'y a que les petites différences restantes qui sont réellement virées. Ainsi, avec un tout petit peu d'argent, les banques peuvent traiter de grandes masses de paiement.
Notez, le les bénéficiaires de nos ordres de paiement ne reçoivent jamais un paiement. À la place ils reçoivent un avoir de leur propre banque, c'est à dire une créance sur de l'argent non-existante, une créance sur de l'air.
Financement des prêts
Les banquiers aiment prétendre, qu'ils aient des coûts de financement pour chaque prêt, puisqu'ils doivent payer l'argent à une autre banque.
Cependant, dans la pratique, toutes les banques fournissent des prêts sans arrêt et tout comme pour les autres paiements, les obligations de paiement qui suivent l'émission des prêts des différentes banques s'annulent les uns les autres pour la plus grande partie.
Voici un exemple avec trois banques:
Mettons qu'il y ait 3 banques, qui servent respectivement 20%, 30% et 50% de la population. Nous supposons que toutes les trois ont le même type de clients, qui ont les mêmes besoins en emprunts et en dépenses. Il sera démontré, que tous les payements, que ces banques devront faire au moment où l'emprunteur dépense son emprunt, seront compensés par les recettes de ces dépenses.
Les paiements s'annulent...

Les emprunteurs de la première banque dépensent 20% de leurs emprunts chez des clients de leur propre banque, 30% chez des clients de la Banque 30% et 50% chez les clients de la Banque 50%. Etcetera. Si nous additionnons toutes les recettes de tous les prêts, chaque banque a reçu autant qu'elle a créé. Voilà 100 millions en avoirs sur des comptes bancaires, sans qu'un seul centime de vrai argent ait été dépensé.
Bien entendu, ce serait un pur hasard qu'en créant pour 100 millions de nouveaux prêts, le besoin en financement de chaque banque individuelle est ainsi annulé jusqu'au dernier centime. Mais il y a encore autre chose:
En face de la fourniture de nouveaux prêts il y a le plus souventle remboursement de prêts existants. L'emprunteur doit faire en sorte, que le montant du remboursement arrive sur son compte à temps. C'est à cet instant que sa banque reçoit de l'argent pour lequel elle n'a plus d'obligation de paiement. L'argent arrive dans la caisse de la banque et la banque diminue la dette et l'avoir de l'emprunteur. Le montant créé disparaît.
Pour autant qu'une banque individuelle ne remplace que les emprunts remboursés par des nouveaux crédits, elle peut normalement payer les montants en question à d'autres banques, si, par hasard, un paiement sortant n'est pas compensé par un paiement entrant.
Uniquement lors que les banques croissent, elles devront augmenter leur réserve de caisse. Ça veut dire, environ 2 centimes par "euro prêté", dépendant du minimum requis à ce moment.
Régulation des banques
Les banques entre elles ont convenu des règles quant au capital nécessaire. Chaque banque doit avoir un capital minimum face aux dettes existantes. (Dans la pratique environ 5 pourcent.) La banque centrale peut également imposer un minimum de réserve de caisse. D'une façon générale on peut dire, que ces règles contribuent à une croissance des banques "en concert", de sorte que le risque diminue qu'une banque individuelle fournit des prêts trop vite et ne peut plus remplir ses obligations de paiement. A part cela, pour les clients ces règles n'offrent guère de garanties.
La croissance de la masse d'"argent"

Les banques ont une tendance naturelle de croître. Pour le directeur de banque individuel il s'agit de produire chaque année des chiffres encore meilleurs. Pour croître, il ne faut pas seulement remplacer des prêts remboursés par des nouveaux, mais aussi en fournir des supplémentaires.
Les emprunteurs doivent prendre soin de gagner et de rembourser le montant emprunté. Ici il surgit un problème: pas tous les montants empruntés restent en circulation. Une partie non-négligeable atterrit sur des comptes d'épargne.
Ici ces montants sont parqués et ne peuvent pas être gagnés par les emprunteurs. De plus en plus d'emprunteurs doivent tenter de gagner leurs remboursements en travaillant pour les avoirs qui sont encore en circulation, mais qui doivent déjà être gagnés et remboursés par ceux qui les ont empruntés. La solution des banques c'est de compenser la sortie vers les comptes d'épargne par la fourniture d'encore plus de prêts. (Ce qui peut faire croire à des économes ignorants, que c'est l'épargne des uns qui est prêtée à d'autres clients.)

Plus de 35% intérêt
Les intérêts aussi, doivent finalement être gagnés avec l'"argent" qui est encore en circulation, et ceci lors de la vente de services et de produits. Helmut Creutz a calculé sur la base de données allemandes, que plus de 35% de tout ce que nous payons, c'est des intérêts. [3]
Inflation
Le banquier individuel ne se préoccupe pas de savoir si sa croissance d'"argent" mène à plus d'activité économique ou non. Jusqu'à l'arrivée de l'euro c'était la tâche de la banque centrale d'influencer les taux d'intérêt et, ce faisant, d'accélérer ou de freiner l'émission des prêts de telle sorte que l'inflation était maintenue sans aboutir à une hyperinflation.
Un des effets de l'inflation, c'est que la valeur de chaque unité d'argent diminue, et avec cela, également la valeur du montant principal que l'emprunteur doit rembourser. Lorsque le taux d'intérêt est à 6 pourcent et l'inflation est à 2 pourcent, cela est comparable à une dimunition de l'intérêt de 1/3. De cette façon les banques évitent les défauts de paiement, qui adviendraient à des taux d'intérêt entre 4 et 6 pourcent, c'est à dire la grande majorité.
Donc, lorsque l'inflation diminue, cela signifie pour les banques un danger d'augmentation exponentielle du nombre des défauts de paiement.
Un siècle de croissance d'"argent"

Les banques privées doivent continuer à croître et causer de l'inflation pour ne pas faire faillite.
Inflation néerlandaise totale depuis 1800
Inflation néerlandaise totale depuis 1800.
1 florin de 1800 = 1000 florins de 1995
Des accords internationaux peuvent gêner la croissance d'argent, comme les accords de Bretton Woods de 1944, dans lequel des pays s'étaient obligés de garder leur taux d'échange fixe par rapport au dollar. En 1971 c'était finalement les États-Unis eux-mêmes, qui à cause de leurs dépenses énormes pour la guerre de Vietnam, ne pouvaient plus remplir leurs obligations de réserve d'or et mettaient fin à cet accord..
Ensuite, les années 70 étaient caractérisées par une croissance d'"argent" importante avec des taux d'intérêts élevés. Le problème pour les banques, ce n'était plus Bretton Woods, mais de trouver des emprunteurs fiables, car petit à petit, tous les emprunteurs fiables étaient déjà comblés de dettes.
En 1970 Pierre Werner (banquier et Premier Ministre du Luxembourg et participant à la conférence de Bretton Woods) présentait le premier plan pour une monnaie européenne commune, qui multiplierait d'un coup le terrain de travail des banques.
Cette monnaie avait besoin de temps, que les banquiers n'avaient pas. Alors un plan était concocté pour persuader les gouvernements du G10 de ne plus emprunter "sans intérêt" de leur banque centrale, mais d'emprunter avec intérêts d'institutions privées.
Dette publique belge 1950-2011   Dette publique néerlandaise 1900-2015
Dette publique Royaume Uni, 1900 - 2015   Dette publique Canada 1940-1987
dette publiques Belgique, Pays-Bas, Royaume Uni et Canada.[4]

Dettes publiques Belgique, Pays-bas, Royaume Unie, Canada. [5]
À partir de 1974 les dettes publiques augmentaient explosivement par l'effet d'intérêt sur intérêt. Rien qu'aux Pays-Bas, les banques recevaient ainsi une manne gratuite de centaines de milliards d'euros, qui dure toujours.
La société était entièrement disloquée. Des infrastructures et des services publiques étaient privatisés (ce qui offrait aux banques de nouveaux emprunteurs fiables) et une vague persistante de coupes budgétaires menait à la destruction progressive d'institutions et d'achèvements sociaux et à la commercialisation du secteur de la santé publique.
Les bénefices sont privés, les pertes sont publiques...

Des banques privées doivent continuer à croître, même si nous nous noyons dans les dettes, ne pouvons plus payer les intérêts et si l'économie n'a plus besoin d'"argent" supplémentaire. La régulation des banques, la manne gratuite de centaines de milliards d'euros et la création d'une zone euro avec banque MES n'y changent rien.
Le syndrome de croissance des banques privées fonctionne comme un tumeur de cancer dévastateur. Pour chaque crise on peut trouver un motif. La cause structurelle réside dans le système lui-même.
Presque tout ce qui est essentiel pour la cohérence de la société est disloqué et éparpillé maintenant.

Sources:
[1] Voir également: Sortir de l'euro, et puis?
http://www.courtfool.info/fr_Sortir_de_l_euro.htm
[2] Money creation in the modern economy
By Michael McLeay, Amar Radia and Ryland Thomas of the Bank’s Monetary Analysis Directorate.
Website: Bank of England;
zoekterm: Prereleasemoneycreation.pdf
kopie: Prereleasemoneycreation.pdf
[3] Helmut Creutz & http://www.vlado-do.de/ money/index.php.de
[4]
• Ellen Brown: Canada: une histoire de deux systèmes monétaires: http://www.courtfool.info/fr_Une_histoire_de_deux_systemes_monetaires.htm
• http://www.ukpublicspending.co.uk/debt_history
• https://fr.wikipedia.org/wiki/Dette_publique_de_la_Belgique
• http://www.depatriot.nl/artikel.php?sysnr_blog=6&titel=Staatsschuld%20Nederland


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Pour le respect des embryons humains.

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Pour le respect des embryons humains.

Non à leurs congélations jusqu’à 10 ans (sic), aux manipulations fatales, à l’eugénisme, aux embryons déchets et objets de consommation...

Savez-vous

... que l'embryon humain constitue l'objet le plus intéressant pour la recherche ?

... que, une fois la voie ouverte, les abus dans la recherche sur les embryons ne peuvent être ni contrôlés ni arrêtés ?

... qu'ainsi l'être humain est abaissé au rang de cobaye ?

Avec le référendum...

... nous refusons des manipulations sur la vie naissante qui ont pour suite la mort au lieu de la guérison.


POUR LA DIGNITE DE LA FEMME

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Malheureusement ...

... la procréation in vitro ne se fait pas sans laisser de traces chez la femme.

... la femme peut, sans le savoir, être utilisée comme pourvoyeuse de matériel de base pour les manipulations sur les embryons.

Avec le référendum... pour que le sentiment du respect de soi chez la femme stérile ne soit pas blessé et que les tentatives de pression lui soient épargnées.


LES LIMITES DU FAISABLE ?

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On doit savoir ...

... que suite à une procréation in vitro, les statistiques démontrent une hausse des complications, comme les grossesses multiples, les naissances prématurées, les enfants morts-nés, les césariennes, l'augmentation de la mortalité des nourrissons, etc.

... que le traitement médical très coûteux prodigué par une équipe pluridisciplinaire de médecins est éprouvant et en plus, requiert un suivi psychologique avant et après le traitement.

Celui qui signe le référendum...

... sait que le fait de ne pouvoir avoir des enfants n'est souvent pas dû à des raisons organiques et que, par conséquent, il ne peut pas être résolu par des moyens techniques.


LA STERILITE ?

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Par bonheur ...

... il arrive qu'après une bonne consultation ou après l'accueil d'un enfant en pension, une femme que l'on connaît stérile ait plus de chance d'avoir tout de même son propre enfant qu'après une fécondation in vitro. Mais la douleur est grande pour chacune des 8 femmes sur 10 qui, malgré de multiples traitements suite à une fécondation in vitro, restent sans enfant.

Celui qui signe le référendum...

... croit que la stérilité n'est pas simplement un problème de technique médicale.


NON AUX  ETRES HUMAINS SUR MESURE ?

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Nous craignons ...

... que tout ce qui, pour le moment, est considéré comme maladif soit, à l'avenir, détruit sous prétexte que telle existence ne «mérite pas d'être vécue» ... que les contrôles de qualité entraînent la demande d'un enfant garanti en bonne santé.

... que le droit à la vie des handicapés soit de plus en plus mis en question.

Nous disons NON ...

... car nous n'avons pas l'arrogance de nous ériger en juges des vies qui méritent ou non d'être vécues.


NON aux MENSONGES SUR LA VIE

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Peu de personnes savent ...

... que les données concernant un donneur de sperme doivent être conservées à Berne

pendant 80 ans .

... qu'un enfant procréé grâce à du sperme étranger n'apprend rien sur sa véritable origine sans un effort spécial.

... qu'un mariage entre demi-frères et soeurs est dès lors possible.

Seul un NON ...

peut empêcher que des êtres humains soient trompés sur leur vraie origine.


LA SÉCURITÉ AU LIEU DE LA PEUR

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La sécurité est préférable à la peur car ... ... elle tient compte des mauvaises expériences. ... elle ne se fie pas aux promesses en l'air ... sa devise est: la confiance c'est bien, le contrôle c'est mieux.

Celui qui signe le référendum...

Évite un pas dangereux dans la mauvaise direction. Le fait qu'une chose soit faisable, ne veut pas dire qu'elle doit aussi être réalisée.

LE PEUPLE TROMPÉ

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Tout le monde ne sait pas ...

...que, en 1991, on a affirmé au parlement qu'il n'y aurait pas d'embryons surnuméraires et que le don de sperme pourrait toujours être interdit ultérieurement.

... que désormais on avoue l'existence d'embryons surnuméraires et que ceux-ci peuvent être utilisés à des fins de recherche.

Celui qui dit NON

... ne se laisse pas de nouveau duper.

... saisit l'occasion d'éviter l'impasse.


DES SUITES INCONNUES A LONG TERME

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On devrait penser au fait ...

...que l'on ne connaît pas du tout les effets de la fécondation artificielle sur les prochaines générations. ... qu'en zootechnie, la fécondation artificielle a des effets secondaires inattendus.

... que nous agissons probablement selon la règle : «On commence par l'animal, on passe ensuite à l'homme».

Celui qui signe le référendum...

... évite aux générations futures des problèmes insolubles.

UNE MARCHANDISE A CONGELER

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Tout le monde ne sait pas ...

... que les ovules fertilisés sont congelés à moins 196' Celsius, et qu'on les décongèle selon les besoins. ... que beaucoup ne survivent pas au choc du froid ou sont endommagés.

Celui qui signe le référendum...

... empêche que l'être humain ne soit dégradé au rang de marchandise à congeler PENDANT 10 ANS, SIC DIX ANS…, puis.

jetés à la poubelle ou cobaye pour des expériences atroces. 

La seule façon d'échapper à cela: garantir une procréation digne dans le corps de la mère, avec les gamètes du couple (marié).



Conférence: initiative Monnaie pleine

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Voici notre annonce pour le SEL (Système d’Echange Local):

Lundi 12 octobre
A 19h à la Maison de Quartier de Chailly, ch. de la Vallonnette 12 

Ouverte au public - faites donc passer l'info!

Programme: 
19h: Conférence sur le thème: Création monétaire et initiative populaire Monnaie pleine
* Qu'est-ce que c'est la création d'argent ex-nihilo par les banques commerciales ?
* Est-il nécessaire de protéger la Suisse des crises financières ?
* Qu’est-ce que c'est la monnaie pleine ?

Monsieur Ronny Moser, membre de l'association Modernisation monétaire et spécialiste de la question viendra nous parler des enjeux ainsi que des solutions envisagées.
Ces questions sont de première importance pour prévenir l’effondrement qui se profile à l’horizon.

En participant à cette soirée, vous aurez l’occasion de vous renseigner, de poser vos questions et de participer à une action unique, urgente et salutaire.

Bus 6, arrêt Vallonnette ou bus 7, arrêt Pont de Chailly.
Contact : Isabelle Veillon 021 652 74 78

5 ans déjà + Maurice Allais

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Le 9 octobre 2010, disparaissait Maurice Allais à l’âge respectable de 99 ans, qui avait tout annoncé…
Maurice AllaisC’était le seul prix Nobel d’économie français. Né le 31 mai 1911, il part aux États-Unis dès sa sortie (major X31) de Polytechnique en 1933 pour étudier in situ la Grande Dépression qui a suivi la Crise de 1929. Ironie de l’histoire, il a ainsi pu réaliser une sorte de “jonction” entre les deux Crises majeures du siècle. Son analyse, percutante et dérangeante, n’a malheureusement pas été entendue faute de relais.
Fervent libéral, économiquement comme politiquement, il s’est férocement élevé contre le néo-conservatisme des années 1980, arguant que le libéralisme ne se confondait pas avec une sortie de “toujours mois d’État, toujours plus d’inégalités” – qui est même finalement la définition de l’anarchisme. On se souviendra de sa dénonciation du “libre-échangiste mondialiste, idéologie aussi funeste qu’erronée” et de la “chienlit mondialiste laissez-fairiste”. Il aimait à se définir comme un “libéral socialiste” – définition que j’aime beaucoup à titre personnel.
Il a passé les dernières années de sa vie à promouvoir une autre Europe, bien loin de ce qu’il appelait “l’organisation de Bruxelles”, estimant que la construction européenne avait pervertie avec l’entrée de la Grande-Bretagne puis avec l’élargissement à l’Europe de l’Est.
RIP

Lettre aux français : “Contre les tabous indiscutés”

Le 5 décembre 2009, le journal Marianne a publié le testament politique de Maurice Allais, qu’il a souhaité rédiger sous forme d’une Lettre aux Français.
Je vous conseille de le lire, il est assez court et clair. Je le complète par divers autres textes surtout pour les personnes intéressées – même si cela alourdit le billet.
Maurice Allais
Le point de vue que j’exprime est celui d’un théoricien à la fois libéral et socialiste. Les deux notions sont indissociables dans mon esprit, car leur opposition m’apparaît fausse, artificielle. L’idéal socialiste consiste à s’intéresser à l’équité de la redistribution des richesses, tandis que les libéraux véritables se préoccupent de l’efficacité de la production de cette même richesse. Ils constituent à mes yeux deux aspects complémentaires d’une même doctrine. Et c’est précisément à ce titre de libéral que je m’autorise à critiquer les positions répétées des grandes instances internationales en faveur d’un libre-échangisme appliqué aveuglément.
Le fondement de la crise : l’organisation du commerce mondial
La récente réunion du G20 a de nouveau proclamé sa dénonciation du « protectionnisme » , dénonciation absurde à chaque fois qu’elle se voit exprimée sans nuance, comme cela vient d’être le cas. Nous sommes confrontés à ce que j’ai par le passé nommé « des tabous indiscutés dont les effets pervers se sont multipliés et renforcés au cours des années » (1). Car tout libéraliser, on vient de le vérifier, amène les pires désordres. Inversement, parmi les multiples vérités qui ne sont pas abordées se trouve le fondement réel de l’actuelle crise : l’organisation du commerce mondial, qu’il faut réformer profondément, et prioritairement à l’autre grande réforme également indispensable que sera celle du système bancaire.
Les grands dirigeants de la planète montrent une nouvelle fois leur ignorance de l’économie qui les conduit à confondre deux sortes de protectionnismes : il en existe certains de néfastes, tandis que d’autres sont entièrement justifiés. Dans la première catégorie se trouve le protectionnisme entre pays à salaires comparables, qui n’est pas souhaitable en général. Par contre, le protectionnisme entre pays de niveaux de vie très différents est non seulement justifié, mais absolument nécessaire. C’est en particulier le cas à propos de la Chine, avec laquelle il est fou d’avoir supprimé les protections douanières aux frontières. Mais c’est aussi vrai avec des pays plus proches, y compris au sein même de l’Europe. Il suffit au lecteur de s’interroger sur la manière éventuelle de lutter contre des coûts de fabrication cinq ou dix fois moindres – si ce n’est des écarts plus importants encore – pour constater que la concurrence n’est pas viable dans la grande majorité des cas. Particulièrement face à des concurrents indiens ou surtout chinois qui, outre leur très faible prix de main-d’œuvre, sont extrêmement compétents et entreprenants.
Il faut délocaliser Pascal Lamy !
Mon analyse étant que le chômage actuel est dû à cette libéralisation totale du commerce, la voie prise par le G20 m’apparaît par conséquent nuisible. Elle va se révéler un facteur d’aggravation de la situation sociale. À ce titre, elle constitue une sottise majeure, à partir d’un contresens incroyable. Tout comme le fait d’attribuer la crise de 1929 à des causes protectionnistes constitue un contresens historique. Sa véritable origine se trouvait déjà dans le développement inconsidéré du crédit durant les années qui l’ont précédée. Au contraire, les mesures protectionnistes qui ont été prises, mais après l’arrivée de la crise, ont certainement pu contribuer à mieux la contrôler. Comme je l’ai précédemment indiqué, nous faisons face à une ignorance criminelle. Que le directeur général de l’Organisation mondiale du commerce, Pascal Lamy, ait déclaré : « Aujourd’hui, les leaders du G20 ont clairement indiqué ce qu’ils attendent du cycle de Doha : une conclusion en 2010 » et qu’il ait demandé une accélération de ce processus de libéralisation m’apparaît une méprise monumentale, je la qualifierais même de monstrueuse. Les échanges, contrairement à ce que pense Pascal Lamy, ne doivent pas être considérés comme un objectif en soi, ils ne sont qu’un moyen. Cet homme, qui était en poste à Bruxelles auparavant, commissaire européen au Commerce, ne comprend rien, rien, hélas ! Face à de tels entêtements suicidaires, ma proposition est la suivante : il faut de toute urgence délocaliser Pascal Lamy, un des facteurs majeurs de chômage !
Plus concrètement, les règles à dégager sont d’une simplicité folle : du chômage résulte des délocalisations, elles-mêmes dues aux trop grandes différences de salaires… À partir de ce constat, ce qu’il faut entreprendre en devient tellement évident ! Il est indispensable de rétablir une légitime protection. Depuis plus de dix ans, j’ai proposé de recréer des ensembles régionaux plus homogènes, unissant plusieurs pays lorsque ceux-ci présentent de mêmes conditions de revenus, et de mêmes conditions sociales. Chacune de ces « organisations régionales » serait autorisée à se protéger de manière raisonnable contre les écarts de coûts de production assurant des avantages indus a certains pays concurrents, tout en maintenant simultanément en interne, au sein de sa zone, les conditions d’une saine et réelle concurrence entre ses membres associés.
Un protectionnisme raisonné et raisonnable
Ma position et le système que je préconise ne constitueraient pas une atteinte aux pays en développement. Actuellement, les grandes entreprises les utilisent pour leurs bas coûts, mais elles partiraient si les salaires y augmentaient trop. Ces pays ont intérêt à adopter mon principe et à s’unir à leurs voisins dotés de niveaux de vie semblables, pour développer à leur tour ensemble un marché interne suffisamment vaste pour soutenir leur production, mais suffisamment équilibré aussi pour que la concurrence interne ne repose pas uniquement sur le maintien de salaires bas. Cela pourrait concerner par exemple plusieurs pays de l’est de l’Union européenne, qui ont été intégrés sans réflexion ni délais préalables suffisants, mais aussi ceux d’Afrique ou d’Amérique latine.
L’absence d’une telle protection apportera la destruction de toute l’activité de chaque pays ayant des revenus plus élevés, c’est-à-dire de toutes les industries de l’Europe de l’Ouest et celles des pays développés. Car il est évident qu’avec le point de vue doctrinaire du G20, toute l’industrie française finira par partir à l’extérieur. Il m’apparaît scandaleux que des entreprises ferment des sites rentables en France ou licencient, tandis qu’elles en ouvrent dans les zones à moindres coûts, comme cela a été le cas dans le secteur des pneumatiques pour automobiles, avec les annonces faites depuis le printemps par Continental et par Michelin. Si aucune limite n’est posée, ce qui va arriver peut d’ores et déjà être annoncé aux Français : une augmentation de la destruction d’emplois, une croissance dramatique du chômage non seulement dans l’industrie, mais tout autant dans l’agriculture et les services.
De ce point de vue, il est vrai que je ne fais pas partie des économistes qui emploient le mot « bulle ». Qu’il y ait des mouvements qui se généralisent, j’en suis d’accord, mais ce terme de « bulle » me semble inapproprié pour décrire le chômage qui résulte des délocalisations. En effet, sa progression revêt un caractère permanent et régulier, depuis maintenant plus de trente ans. L’essentiel du chômage que nous subissons —tout au moins du chômage tel qu’il s’est présenté jusqu’en 2008 — résulte précisément de cette libération inconsidérée du commerce à l’échelle mondiale sans se préoccuper des niveaux de vie. Ce qui se produit est donc autre chose qu’une bulle, mais un phénomène de fond, tout comme l’est la libéralisation des échanges, et la position de Pascal Lamy constitue bien une position sur le fond.
Crise et mondialisation sont liées
Les grands dirigeants mondiaux préfèrent, quant à eux, tout ramener à la monnaie, or elle ne représente qu’une partie des causes du problème. Crise et mondialisation : les deux sont liées. Régler seulement le problème monétaire ne suffirait pas, ne réglerait pas le point essentiel qu’est la libéralisation nocive des échanges internationaux, Le gouvernement attribue les conséquences sociales des délocalisations à des causes monétaires, c’est une erreur folle.
Pour ma part, j’ai combattu les délocalisations dans mes dernières publications (2). On connaît donc un peu mon message. Alors que les fondateurs du marché commun européen à six avaient prévu des délais de plusieurs années avant de libéraliser les échanges avec les nouveaux membres accueillis en 1986, nous avons ensuite, ouvert l’Europe sans aucune précaution et sans laisser de protection extérieure face à la concurrence de pays dotés de coûts salariaux si faibles que s’en défendre devenait illusoire. Certains de nos dirigeants, après cela, viennent s’étonner des conséquences !
Si le lecteur voulait bien reprendre mes analyses du chômage, telles que je les ai publiées dans les deux dernières décennies, il constaterait que les événements que nous vivons y ont été non seulement annoncés mais décrits en détail. Pourtant, ils n’ont bénéficié que d’un écho de plus en plus limité dans la grande presse. Ce silence conduit à s’interroger.
Un prix Nobel… téléspectateur
Les commentateurs économiques que je vois s’exprimer régulièrement à la télévision pour analyser les causes de l’actuelle crise sont fréquemment les mêmes qui y venaient auparavant pour analyser la bonne conjoncture avec une parfaite sérénité. Ils n’avaient pas annoncé l’arrivée de la crise, et ils ne proposent pour la plupart d’entre eux rien de sérieux pour en sortir. Mais on les invite encore. Pour ma part, je n’étais pas convié sur les plateaux de télévision quand j’annonçais, et j’écrivais, il y a plus de dix ans, qu’une crise majeure accompagnée d’un chômage incontrôlé allait bientôt se produire, je fais partie de ceux qui n’ont pas été admis à expliquer aux Français ce que sont les origines réelles de la crise alors qu’ils ont été dépossédés de tout pouvoir réel sur leur propre monnaie, au profit des banquiers. Par le passé, j’ai fait transmettre à certaines émissions économiques auxquelles j’assistais en téléspectateur le message que j’étais disposé à venir parler de ce que sont progressivement devenues les banques actuelles, le rôle véritablement dangereux des traders, et pourquoi certaines vérités ne sont pas dites à leur sujet. Aucune réponse, même négative, n’est venue d’aucune chaîne de télévision et ce durant des années.
Cette attitude répétée soulève un problème concernant les grands médias en France : certains experts y sont autorisés et d’autres, interdits. Bien que je sois un expert internationalement reconnu sur les crises économiques, notamment celles de 1929 ou de 1987, ma situation présente peut donc se résumer de la manière suivante : je suis un téléspectateur. Un prix Nobel… téléspectateur, Je me retrouve face à ce qu’affirment les spécialistes régulièrement invités, quant à eux, sur les plateaux de télévision, tels que certains universitaires ou des analystes financiers qui garantissent bien comprendre ce qui se passe et savoir ce qu’il faut faire. Alors qu’en réalité ils ne comprennent rien. Leur situation rejoint celle que j’avais constatée lorsque je m’étais rendu en 1933 aux États-Unis, avec l’objectif d’étudier la crise qui y sévissait, son chômage et ses sans-abri : il y régnait une incompréhension intellectuelle totale. Aujourd’hui également, ces experts se trompent dans leurs explications. Certains se trompent doublement en ignorant leur ignorance, mais d’autres, qui la connaissent et pourtant la dissimulent, trompent ainsi les Français.
Cette ignorance et surtout la volonté de la cacher grâce à certains médias dénotent un pourrissement du débat et de l’intelligence, par le fait d’intérêts particuliers souvent liés à l’argent. Des intérêts qui souhaitent que l’ordre économique actuel, qui fonctionne à leur avantage, perdure tel qu’il est. Parmi eux se trouvent en particulier les multinationales qui sont les principales bénéficiaires, avec les milieux boursiers et bancaires, d’un mécanisme économique qui les enrichit, tandis qu’il appauvrit la majorité de la population française mais aussi mondiale.
Question clé : quelle est la liberté véritable des grands médias ? Je parle de leur liberté par rapport au monde de la finance tout autant qu’aux sphères de la politique.
Deuxième question : qui détient de la sorte le pouvoir de décider qu’un expert est ou non autorisé à exprimer un libre commentaire dans la presse ?
Dernière question : pourquoi les causes de la crise telles qu’elles sont présentées aux Français par ces personnalités invitées sont-elles souvent le signe d’une profonde incompréhension de la réalité économique ? S’agit-il seulement de leur part d’ignorance ? C’est possible pour un certain nombre d’entre eux, mais pas pour tous. Ceux qui détiennent ce pouvoir de décision nous laissent le choix entre écouter des ignorants ou des trompeurs.
Maurice Allais.
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(1) L’Europe en crise. Que faire ?, éditions Clément Juglar. Paris, 2005.
(2) Notamment La crise mondiale aujourd’hui, éditions Clément Juglar, 1999, et la Mondialisation, la destruction des emplois et de la croissance : l’évidence empirique, éditions Clément Juglar, 1999.
NB : vous pouvez télécharger cet article ici.
Maurice Allais

Présentation par Marianne

Le Prix Nobel iconoclaste et bâillonné
La « Lettre aux Français » que le seul et unique prix Nobel d’économie français a rédigée pour Marianne aura-t-elle plus d’écho que ses précédentes interventions ? Il annonce que le chômage va continuer à croître en Europe, aux États-Unis et dans le monde développé. Il dénonce la myopie de la plupart des responsables économiques et politiques sur la crise financière et bancaire qui n’est, selon lui, que le symptôme spectaculaire d’une crise économique plus profonde : la déréglementation de la concurrence sur le marché mondial de la main-d’œuvre. Depuis deux décennies, cet économiste libéral n’a cessé d’alerter les décideurs, et la grande crise, il l’avait clairement annoncée il y a plus de dix ans.
Éternel casse-pieds
Mais qui connaît Maurice Allais, à part ceux qui ont tout fait pour le faire taire ? On savait que la pensée unique n’avait jamais été aussi hégémonique qu’en économie, la gauche elle-même ayant fini par céder à la vulgate néolibérale. On savait le sort qu’elle réserve à ceux qui ne pensent pas en troupeau. Mais, avec le cas Allais, on mesure la capacité d’étouffement d’une élite habitée par cette idéologie, au point d’ostraciser un prix Nobel devenu maudit parce qu’il a toujours été plus soucieux des faits que des cases où il faut savoir se blottir.
« La réalité que l’on peut constater a toujours primé pour moi. Mon existence a été dominée par le désir de comprendre ce qui se passe, en économie comme en physique ». Car Maurice Allais est un physicien venu à l’économie à la vue des effets inouïs de la crise de 1929. Dès sa sortie de Polytechnique, en 1933, il part aux États-Unis. « C’était la misère sociale, mais aussi intellectuelle : personne ne comprenait ce qui était arrivé. » Misère à laquelle est sensible le jeune Allais, qui avait réussi à en sortir grâce à une institutrice qui le poussa aux études : fils d’une vendeuse veuve de guerre, il a, toute sa jeunesse, installé chaque soir un lit pliant pour dormir dans un couloir. Ce voyage américain le décide à se consacrer à l’économie, sans jamais abandonner une carrière parallèle de physicien reconnu pour ses travaux sur la gravitation. Il devient le chef de file de la recherche française en économétrie, spécialiste de l’analyse des marchés, de la dynamique monétaire et du risque financier. Il rédige, pendant la guerre, une théorie de l’économie pure qu’il ne publiera que quarante ans plus lard et qui lui vaudra le prix Nobel d’économie en 1988. Mais les journalistes japonais sont plus nombreux que leurs homologues français à la remise du prix : il est déjà considéré comme un vieux libéral ringardisé par la mode néolibérale.
Car, s’il croit à l’efficacité du marché, c’est à condition de le « corriger par une redistribution sociale des revenus illégitimes ». Il a refusé de faire partie du club des libéraux fondé par Friedrich von Hayek et Milton Friedman : ils accordaient, selon lui, trop d’importance au droit de propriété… « Toute ma vie d’économiste, j’ai vérifié la justesse de Lacordaire : entre le fort et le faible, c’est la liberté qui opprime et la règle qui libère”, précise Maurice Allais, dont Raymond Aron avait bien résumé la position : « Convaincre des socialistes que le vrai libéral ne désire pas moins qu’eux la justice sociale, et des libéraux que l’efficacité de l’économie de marché ne suffit plus à garantir une répartition acceptable des revenus. » Il ne convaincra ni les uns ni les autres, se disant « libéral et socialiste ».
Éternel casse-pieds inclassable. Il aura démontré la faillite économique soviétique en décryptant le trucage de ses statistiques. Favorable à l’indépendance de l’Algérie, il se mobilise en faveur des harkis au point de risquer l’internement administratif. Privé de la chaire d’économie de Polytechnique car trop dirigiste, « je n’ai jamais été invité à l’ENA, j’ai affronté des haines incroyables ! » Après son Nobel, il continue en dénonçant « la chienlit laisser-fairiste » du néolibéralisme triomphant. Seul moyen d’expression : ses chroniques touffues publiées dans le Figaro, où le protège Alain Peyrefitte. À la mort de ce dernier, en 1999, il est congédié comme un malpropre.
Il vient de publier une tribune alarmiste dénonçant une finance de « casino» : « L’économie mondiale tout entière repose aujourd’hui sur de gigantesques pyramides de dettes, prenant appui les unes sur les autres dans un équilibre fragile, jamais dans le passé une pareille accumulation de promesses de payer ne s’était constatée. Jamais, sans doute, il est devenu plus difficile d’y faire face, jamais, sans doute, une telle instabilité potentielle n’était apparue avec une telle menace d’un effondrement général. » Propos développés l’année suivante dans un petit ouvrage très lisible* qui annonce l’effondrement financier dix ans à l’avance. Ses recommandations en faveur d’un protectionnisme européen, reprises par Chevènement et Le Pen, lui valurent d’être assimilé au diable par les gazettes bien-pensantes. En 2005, lors de la campagne sur le référendum européen, le prix Nobel veut publier une tribune expliquant comment Bruxelles, reniant le marché commun en abandonnant la préférence communautaire, a brisé sa croissance économique et détruit ses emplois, livrant l’Europe au dépeçage industriel : elle est refusée partout, seule l’Humanité accepte de la publier…
Aujourd’hui, à 98 ans, le vieux savant pensait que sa clairvoyance serait au moins reconnue. Non, silence total, à la notable exception du bel hommage que lui a rendu Pierre-Antoine Delhommais dans le Monde. Les autres continuent de tourner en rond, enfermés dans leur « cercle de la raison » •
Éric Conan
* La Crise mondiale aujourd’hui, éditions Clément Juglar, 1999.
Source : Marianne, n°659, décembre 2009.
Maurice Allais

Extraits choisis

J’ai repris certains de ces extraits dans mon livre STOP ! Tirons les leçons de la Crise.
« Depuis deux décennies une nouvelle doctrine s’est peu à peu imposée, la doctrine du libre-échange mondialiste impliquant la disparition de tout obstacle aux libres mouvements des marchandises, des services et des capitaux. Suivant cette doctrine, la disparition de tous les obstacles à ces mouvements serait une condition à la fois nécessaire et suffisante d’une allocation optimale des ressources à l’échelle mondiale. Tous les pays et, dans chaque pays, tous les groupes sociaux verraient leur situation améliorée. Le marché, et le marché seul, était considéré comme pouvant conduire à un équilibre stable, d’autant plus efficace qu’il pouvait fonctionner à l’échelle mondiale. En toutes circonstances, il convenait de se soumettre à sa discipline. […]
Les partisans de cette doctrine, de ce nouvel intégrisme, étaient devenus aussi dogmatiquesque les partisans du communisme avant son effondrement définitif avec la chute du Mur de Berlin en 1989. […]
Suivant une opinion actuellement dominante, le chômage, dans les économies occidentales, résulterait essentiellement de salaires réels trop élevés et de leur insuffisante flexibilité, du progrès technologique accéléré qui se constate dans les secteurs de l’information et des transports, et d’une politique monétaire jugée indûment restrictive.
En fait, ces affirmations n’ont cessé d’être infirmées aussi bien par l’analyse économique que par les données de l’observation. La réalité, c’est que la mondialisation est la cause majeure du chômage massif et des inégalités qui ne cessent de se développer dans la plupart des pays. Jamais, des erreurs théoriques n’auront eu autant de conséquences aussi perverses. […]
La récente réunion du G20 a de nouveau proclamé sa dénonciation du « protectionnisme », dénonciation absurde à chaque fois qu’elle se voit exprimée sans nuance, comme cela vient d’être le cas. Nous sommes confrontés à ce que j’ai par le passé nommé « des tabous indiscutés dont les effets pervers se sont multipliés et renforcés au cours des années ». Car tout libéraliser, on vient de le vérifier, amène les pires désordres.
Les grands dirigeants de la planète montrent une nouvelle fois leur ignorancede l’économie qui les conduit à confondre deux sortes de protectionnismes : il en existe certains de néfastes, tandis que d’autres sont entièrement justifiés. Dans la première catégorie se trouve le protectionnisme entre pays à salaires comparables, qui n’est pas souhaitable en général. Par contre, le protectionnisme entre pays de niveaux de vie très différents est non seulement justifié, mais absolument nécessaire. C’est en particulier le cas à propos de la Chine, avec laquelle il est fou d’avoir supprimé les protections douanières aux frontières. Mais c’est aussi vrai avec des pays plus proches, y compris au sein même de l’Europe. Il suffit au lecteur de s’interroger sur la manière éventuelle de lutter contre des coûts de fabrication cinq ou dix fois moindres – si ce n’est des écarts plus importants encore – pour constater que la concurrence n’est pas viable dans la grande majorité des cas.
Toute cette analyse montre que la libéralisation totale des mouvements de biens, de services et de capitaux à l’échelle mondiale, objectif affirmé de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) à la suite du GATT, doit être considérée à la fois comme irréalisable, comme nuisible, et comme non souhaitable. […]
Plus concrètement, les règles à dégager sont d’une simplicité folle : du chômage résulte des délocalisations, elles-mêmes dues aux trop grandes différences de salaires… À partir de ce constat, ce qu’il faut entreprendre en devient tellement évident ! Il est indispensable de rétablir une légitime protection. […]
En fait, on ne saurait trop le répéter, la libéralisation totale des échanges et des mouvements de capitaux n’est possible et n’est souhaitable que dans le cadre d’ensembles régionaux, groupant des pays économiquement et politiquement associés, de développement économique et social comparable, tout en assurant un marché suffisamment large pour que la concurrence puisse s’y développer de façon efficace et bénéfique. […]
Chaque organisation régionale doit pouvoir mettre en place dans un cadre institutionnel, politique et éthique approprié une protection raisonnable vis-à-vis de l’extérieur. Cette protection doit avoir un double objectif :
- éviter les distorsions indues de concurrence et les effets pervers des perturbations extérieures;
- rendre impossibles des spécialisations indésirables et inutilement génératrices de déséquilibres et de chômage, tout à fait contraires à la réalisation d’une situation d’efficacité maximale à l’échelle mondiale, associée à une répartition internationale des revenus communément acceptable dans un cadre libéral et humaniste.
Dès que l’on transgresse ces principes, une mondialisation forcenée et anarchique devient un fléau destructeur, partout où elle se propage. […]
L’absence d’une telle protection apportera la destruction de toute l’activité de chaque pays ayant des revenus plus élevés, c’est-à-dire de toutes les industries de l’Europe de l’Ouest et celles des pays développés. Car il est évident qu’avec le point de vue doctrinaire du G20, toute l’industrie française finira par partir à l’extérieur. Il m’apparaît scandaleux que des entreprises ferment des sites rentables en France ou licencient, tandis qu’elles en ouvrent dans les zones à moindres coûts […]. Si aucune limite n’est posée, ce qui va arriver peut d’ores et déjà être annoncé aux Français : une augmentation de la destruction d’emplois, une croissance dramatique du chômage non seulement dans l’industrie, mais tout autant dans l’agriculture et les services. »
« En réalité, ceux qui, à Bruxelles et ailleurs, au nom des prétendues nécessités d’un prétendu progrès, au nom d’un libéralisme mal compris, et au nom de l’Europe, veulent ouvrir l’Union Européenne à tous les vents d’une économie mondialiste dépourvue de tout cadre institutionnel réellement approprié et dominée par la loi de la jungle, et la laisser désarmée sans aucune protection raisonnable ; ceux qui, par là même, sont d’ores et déjà personnellement et directement responsables d’innombrables misères et de la perte de leur emploi par des millions de chômeurs, ne sont en réalité que les défenseurs d’une idéologie abusivement simplificatrice et destructrice, les hérauts d’une gigantesque mystification. […]
Au nom d’un pseudo-libéralisme, et par la multiplication des déréglementations, s’est installée peu à peu une espèce de chienlit mondialiste laissez-fairiste. Mais c’est là oublier que l’économie de marché n’est qu’un instrument et qu’elle ne saurait être dissociée de son contexte institutionnel et politique et éthique. Il ne saurait être d’économie de marché efficace si elle ne prend pas place dans un cadre institutionnel et politique approprié, et une société libérale n’est pas et ne saurait être une société anarchique.
Cette domination se traduit par un incessant matraquage de l’opinion par certains médias financés par de puissants lobbies plus ou moins occultes. Il est pratiquement interdit de mettre en question la mondialisation des échanges comme cause du chômage.
Personne ne veut, ou ne peut, reconnaître cette évidence : si toutes les politiques mises en œuvre depuis trente ans ont échoué, c’est que l’on a constamment refusé de s’attaquer à la racine du mal, la libéralisation mondiale excessive des échanges. Les causes de nos difficultés sont très nombreuses et très complexes, mais une d’elles domine toutes les autres : la suppression progressive de la Préférence Communautaire à partir de 1974 par “l’Organisation de Bruxelles” à la suite de l’entrée de la Grande Bretagne dans l’Union Européenne en 1973.
La mondialisation de l’économie est certainement très profitable pour quelques groupes de privilégiés. Mais les intérêts de ces groupes ne sauraient s’identifier avec ceux de l’humanité tout entière. Une mondialisation précipitée et anarchique ne peut qu’engendrer partout instabilité, chômage, injustices, désordres, et misères de toutes sortes, et elle ne peut que se révéler finalementdésavantageuse pour tous les peuples.»
« En réalité, l’économie mondialiste qu’on nous présente comme une panacée ne connaît qu’un seul critère, “l’argent”. Elle n’a qu’un seul culte, “l’argent”. Dépourvue de toute considération éthique, elle ne peut que se détruire elle-même.
Partout se manifeste une régression des valeurs morales, dont une expérience séculaire a montré l’inestimable et l’irremplaçable valeur. Le travail, le courage, l’honnêteté ne sont plus honorés. La réussite économique, fondée trop souvent sur des revenus indus, ne tend que trop à devenir le seul critère de la considération publique.
En engendrant des inégalités croissantes et la suprématie partout du culte de l’argent avec toutes ses implications, le développement d’une politique de libéralisation mondialiste anarchique a puissamment contribué à accélérer la désagrégation morale des sociétés occidentales. »
[Maurice Allais, extraits rédigés entre 1990 et 2009]

Maurice Allais« Cette doctrine [la « chienlit mondialiste laissez-fairiste »] a été littéralement imposée aux gouvernements américains successifs, puis au monde entier, par les multinationales américaines, et à leur suite par les multinationales dans toutes les parties du monde, qui en fait détiennent partout en raison de leur considérable pouvoir financier et par personnes interposées la plus grande partie du pouvoir politique. La mondialisation, on ne saurait trop le souligner, ne profite qu’aux multinationales. Elles en tirent d’énormes profits.
Cette évolution s’est accompagnée d’une multiplication de sociétés multinationales ayant chacune des centaines de filiales, échappant à tout contrôle, et elle ne dégénère que trop souvent dans le développement d’un capitalisme sauvage et malsain. […]
Cette ignorance [des ressorts véritables de la crise actuelle par les « experts » officiels] et surtout la volonté de la cacher grâce à certains médias dénotent un pourrissement du débat et de l’intelligence, par le fait d’intérêts particuliers souvent liés à l’argent. Des intérêts qui souhaitent que l’ordre économique actuel, qui fonctionne à leur avantage, perdure tel qu’il est. Parmi eux se trouvent en particulier les multinationales qui sont les principales bénéficiaires, avec les milieux boursiers et bancaires, d’un mécanisme économique qui les enrichit, tandis qu’il appauvrit la majorité de la population française mais aussi mondiale. » [Maurice Allais, 1998 et 2009]

L’analyse de Maurice Allais sur la création monétaire
 « En fait, sans la création de monnaie et de pouvoir d’achat ex nihilo que permet le système du crédit, jamais les hausses extraordinaires des cours de bourse que l’on constate avant les grandes crises ne seraient possibles, car à toute dépense consacrée à l’achat d’actions, par exemple, correspondrait quelque part une diminution d’un montant équivalent de certaines dépenses, et tout aussitôt se développeraient des mécanismes régulateurs tendant à enrayer toute spéculation injustifiée.
Qu’il s’agisse de la spéculation sur les monnaies ou de la spéculation sur les actions, ou de la spéculation sur les produits dérivés, le monde est devenu un vaste casino où les tables de jeu sont réparties sur toutes les longitudes et toutes les latitudes. Le jeu et les enchères, auxquelles participent des millions de joueurs, ne s’arrêtent jamais. Aux cotations américaines se succèdent les cotations à Tokyo et à Hongkong, puis à Londres, Francfort et Paris.
Partout, la spéculation est favorisée par le crédit puisqu’on peut acheter sans payer et vendre sans détenir. On constate le plus souvent une dissociation entre les données de l’économie réelle et les cours nominaux déterminés par la spéculation.
Sur toutes les places, cette spéculation, frénétique et fébrile, est permise, alimentée et amplifiée par le crédit. Jamais dans le passé elle n’avait atteint une telle ampleur.
L’économie mondiale tout entière repose aujourd’hui sur de gigantesques pyramides de dettes, prenant appui les unes sur les autres dans un équilibre fragile. Jamais dans le passé une pareille accumulation de promesses de payer ne s’était constatée. Jamais sans doute il n’est devenu plus difficile d’y faire face. Jamais sans doute une telle instabilité potentielle n’était apparue avec une telle menace d’un effondrement général.
Toutes les difficultés rencontrées résultent de la méconnaissance d’un fait fondamental, c’est qu’aucun système décentralisé d’économie de marchés ne peut fonctionner correctement si la création incontrôlée ex-nihilo de nouveaux moyens de paiement permet d’échapper, au moins pour un temps, aux ajustements nécessaires. [...]
Au centre de toutes les difficultés rencontrées, on trouve toujours, sous une forme ou une autre, le rôle néfaste joué par le système actuel du crédit et la spéculation massive qu’il permet. Tant qu’on ne réformera pas fondamentalement le cadre institutionnel dans lequel il joue, on rencontrera toujours, avec des modalités différentes suivant les circonstances, les mêmes difficultés majeures. Toutes les grandes crises du XIXe et du XXe siècle ont résulté du développement excessif des promesses de payer et de leur monétisation.
Particulièrement significative est l’absence totale de toute remise en cause du fondement même du système de crédit tel qu’il fonctionne actuellement, savoir la création de monnaie ex-nihilo par le système bancaire et la pratique généralisée de financements longs avec des fonds empruntés à court terme.
En fait, sans aucune exagération, le mécanisme actuel de la création de monnaie par le crédit est certainement le “cancer” qui ronge irrémédiablement les économies de marchés de propriété privée. [...]
Que les bourses soient devenues de véritables casinos, où se jouent de gigantesques parties de poker, ne présenterait guère d’importance après tout, les uns gagnant ce que les autres perdent, si les fluctuations générales des cours n’engendraient pas, par leurs implications, de profondes vagues d’optimisme ou de pessimisme qui influent considérablement sur l’économie réelle. [...] Le système actuel est fondamentalement anti-économique et défavorable à un fonctionnement correct des économies. Il ne peut être avantageux que pour de très petites minorités. »
[Maurice Allais, La Crise mondiale d’aujourd’hui. Pour de profondes réformes des institutions financières et monétaires, 1998]
« Ce qui, pour l’essentiel, explique le développement de l’ère de prospérité générale, aux États-Unis et dans le monde, dans les années qui ont précédé le krach de 1929, c’est l’ignorance, une ignorance profonde de toutes les crises du XIXème siècle et de leur signification réelle. En fait, toutes les grandes crises des XIXème et XXème siècles ont résulté du développement excessif des promesses de payer et de leur monétisation. Partout et à toute époque, les mêmes causes génèrent les mêmes effets et ce qui doit arriver arrive. » [Maurice Allais]

« Ce livre est dédié aux innombrables victimes dans le monde entier de l’idéologie libre-échangiste mondialiste, idéologie aussi funeste qu’erronée, et à tous ceux que n’aveugle pas quelque passion partisane. » [Maurice Allais, prix Nobel d’économie en 1988, préface de La mondialisation : La destruction des emplois et de la croissance, l'évidence empirique, 1999]

Le libéralisme contre le laissez-fairisme
« Les premiers libéraux ont commis une erreur fondamentale en soutenant que le régime de laisser-faire constituait un état économique optimum. » [Maurice Allais, Traité d’économie pure, 1943]
« Le libéralisme ne saurait se réduire au laissez-faire économique ; c’est avant tout une doctrine politique, et le libéralisme économique n’est qu’un moyen permettant à cette politique de s’appliquer efficacement dans le domaine économique. Originellement, d’ailleurs, il n’y avait aucune contradiction entre les aspirations du socialisme et celles du libéralisme.
La confusion actuelle du libéralisme et du laissez-fairisme constitue un des plus grands dangers de notre temps. Une société libérale et humaniste ne saurait s’identifier à une société laxiste, laissez-fairiste, pervertie, manipulée, ou aveugle.
La confusion du socialisme et du collectivisme est tout aussi funeste.
En réalité, l’économie mondialiste qu’on nous présente comme une panacée ne connait qu’un critère, “l’argent”. Elle n’a qu’un seul culte, “l’argent”. Dépourvue de toute considération éthique, elle ne peut que se détruire elle-même.
Les perversions du socialisme ont entrainé l’effondrement des sociétés de l’Est. Mais les perversions laissez-fairistes d’un prétendu libéralisme mènent à l’effondrement des sociétés occidentales. » [Maurice Allais, Nouveaux combats pour l’Europe, 2002]
« Une proposition enseignée et admise sans discussion dans toutes les universités américaines et à leur suite dans toutes les universités du monde entier : “Le fonctionnement libre et spontané du marché conduit à une allocation optimale des ressources”.
C’est là le fondement de toute la doctrine libre-échangiste dont l’application aveugle et sans réserve à l’échelle mondiale n’a fait qu’engendrer partout désordres et misères de toutes sortes.
Or, cette proposition, admise sans discussion, est totalement erronée, et elle-ne fait que traduire une totale ignorance de la théorie économique chez tous ceux qui l’ont enseignée en la présentant comme une acquisition fondamentale et définitivement établie de la science économique.
Cette proposition repose essentiellement sur la confusion de deux concepts différents : le concept d’efficacité maximale de l’économie et le concept d’une répartition optimale des revenus.
En fait, il n’y a pas une situation d’efficacité maximale, mais une infinité de telles situations. La théorie économique permet de définir sans ambiguïté les conditions d’une efficacité maximale, c’est-à-dire d’une situation sur la frontière entre les situations possibles et les situations impossibles. Par contre et par elle-même, elle ne permet en aucune façon de définir parmi toutes les situations d’efficacité maximale celle qui doit être considérée comme préférable. Ce choix ne peut être effectué qu’en fonction de considérations éthiques et politiques relatives à la répartition des revenus et à l’organisation de la société.
De plus, il n’est même pas démontré qu’à partir d’une situation initiale donnée le fonctionnement libre des marchés puisse mener le monde à une situation d’efficacité maximale.
Jamais des erreurs théoriques n’auront eu autant de conséquences aussi perverses. » [Maurice Allais, Discours à l’UNESCO du 10 avril 1999]

La théorie contre les faits
« C’est toujours le phénomène concret qui décide si une théorie doit être acceptée ou repoussée. Il n’y a pas, et il ne peut y avoir d’autre critère de la vérité d’une théorie que son accord plus ou moins parfait avec les phénomènes observés. Trop d’experts n’ont que trop tendance à ne pas tenir compte des faits qui viennent contredire leurs convictions.
À chaque époque, les conceptions minoritaires n’ont cessées d’être combattues et rejetées par la puissance tyrannique des “vérités établies”. De tout temps, un fanatisme dogmatique et intolérant n’a cessé de s’opposer aux progrès de la science et à la révision des postulats correspondant aux théories admises et qui venaient les invalider. […] En fait, le consentement universel, et a fortiori celui de la majorité, ne peuvent jamais être considérés comme des critères de la vérité. En dernière analyse, la condition essentielle du progrès, c’est une soumission entière aux enseignements de l’expérience, seule source réelle de notre connaissance. […]
Tôt ou tard, les faits finissent par l’emporter sur les théories qui les nient. La science est en perpétuel devenir. Elle finit toujours par balayer les “vérités établies”.
Depuis les années 1970, un credo s’est peu à peu imposé : la mondialisation est inévitable et souhaitable ; elle seule peut nous apporter la prospérité et l’emploi.
Bien que très largement majoritaire, cette doctrine n’a cependant cessé d’être contredite par le développement d’un chômage persistant qu’aucune politique n’a pu réduire, faute d’un diagnostic correct.
N’en doutons pas, comme toutes les théories fausses du passé, cette doctrine finira par être balayée par les faits, car les faits sont têtus. » [Maurice Allais, Nouveaux combats pour l’Europe, 2002]
« Si utiles et si compétents que puissent être les experts, si élaborés que puissent être leurs modèles, tous ceux qui les consultent doivent rester extrêmement prudents. Tout organisme qui emploie une équipe pour l’établissement de modèles prévisionnels ou décisionnels serait sans doute avisé d’en employer une autre pour en faire la critique, et naturellement de recruter cette équipe parmi ceux qui ne partagent pas tout-à-fait les convictions de la première. » [Maurice Allais, Conférence du 23/10/1967, « L’Économique en tant que Science »]
« Si les taux de change ne correspondent pas à l’équilibre des balances commerciales, le libre-échange ne peut être que nuisible et fondamentalement désavantageux pour tous les pays participants. » [Maurice Allais, Combats pour l'Europe, 1994]

Une application erronée d’une théorie correcte : la théorie des coûts comparés.
« La justification de la politique de libre-échange mondialisé de l’OMC se fonde dans ses principes sur la théorie des coûts comparés présentée par Ricardo en 1817. [NDR : elle explique que, dans un contexte de libre-échange, chaque pays, s’il se spécialise dans la production pour laquelle il dispose de la productivité la plus forte ou la moins faible, comparativement à ses partenaires, accroîtra sa richesse nationale. Ricardo donne l’exemple de l’avantage comparatif du vin pour le Portugal, et des draps pour l’Angleterre]
Mais ce modèle repose sur une hypothèse essentielle, à savoir que la structure des coûts comparatifs reste invariable au cours du temps. En fait, il n’en est ainsi que dans le cas des ressources naturelles. [...] Par contre, dans le domaine industriel, aucun avantage comparatif ne saurait être considéré comme permanent. Chaque pays aspire légitimement à rendre ses industries plus efficaces, et il est souhaitable qu’il puisse y réussir. Il résulte de là que la diminution ou la disparition de certaines activités dans un pays développé en raison des avantages comparatifs d’aujourd’hui pourront se révéler demain fondamentalement désavantageuses dès lors que ces avantages comparatifs disparaitront et qu’il faudra rétablir ces activités. Tel est le cas, par exemple aujourd’hui en France de la sidérurgie, du textile, de la construction navale. [...]
Même lorsqu’il existe des avantages comparatifs de caractère permanent, il peut être tout à fait contre-indiqué de laisser s’établir les spécialisations qui seraient entrainées par une politique généralisée de libre-échange. Ainsi dans le cas de l’agriculture, le libre-échange n’aurait d’autre effet que de faire disparaitre presque totalement l’agriculture de l’Union européenne [ce qui serait] de nature à compromettre son indépendance en matière alimentaire. [...]
Bien plus encore, la théorie simpliste et naïve du commerce international sur laquelle s’appuient les grands gourous du libre-échange mondialiste néglige complètement les coûts externes et les coûts de transition, et elle ne tient aucun compte des coûts psychologiques, très supérieurs aux coûts monétaires, subis par tous ceux que la libéralisation des échanges condamne au chômage et à la détresse. [Maurice Allais, prix Nobel d’économie en 1988, préface de La mondialisation : La destruction des emplois et de la croissance, l'évidence empirique, 1999]

« La concurrence est naturellement malfaisante. Elle devient bienfaisante lorsqu’elle s’exerce dans le cadre juridique qui la plie aux exigences de l’optimum du rendement social. » [Maurice Allais, 1943]
« Je suis convaincu qu’aucune société ne peut longtemps survivre si trop d’injustices sont tolérées. » [Maurice Allais, La lutte contre les inégalités, le projet d’un impôt sur les grosses fortunes et la réforme de la fiscalité, 1979]

« Notre société parait évoluer lentement, mais sûrement, vers une organisation de plus en plus rigide, vers certaines formes de corporatisme, comme celles qui les ont enserrées dans leurs carcans pendant tant de siècles, et que Turgot dénonçait à la veille de la Révolution française. Elle parait se diriger presque inéluctablement vers des systèmes antidémocratiques, tout simplement parce que l’incompréhension de la nature véritable d’un ordre libéral et l’ignorance rendent son fonctionnement impossible, parce que la démocratie, telle qu’elle parait entendue aujourd’hui, mène au désordre, et que des millions d’hommes, pénétrés d’idéologies irréalisables, ne pourront survivre que dans le cadre de régimes centralisés et autoritaires.
Nous visons des temps à de nombreux points semblables à ceux qui ont précédé ou accompagné la décadence de l’empire romain. […] Aujourd’hui comme alors, des féodalités ploutocratiques, politicocratiques et technocratiques s’emparent de l’État. […] Aujourd’hui comme alors, nous assistons indifférents et sans la comprendre, à une transformation profonde de la société qui, si elle se poursuit, entrainera inévitablement la fin de notre civilisation.
Le pessimisme que peut suggérer cette analyse ne conduit pas nécessairement à l’inaction : l’avenir dépend encore, pour une large part, de ce que nous ferons. Mais ceux qui sont réellement attachés à une société libre seront-ils assez lucides, seront-ils capables d’apercevoir les sources réelles de nos maux et les moyens d’y remédier, consentiront-ils à l’effort nécessaire, d’une ampleur tout à fait exceptionnelle, qui pourrait, peut-être, sauvegarder les conditions d’une société libre ?
Le passé ne nous offre que trop d’exemples de sociétés qui se sont effondrées pour n’avoir su ni concevoir, ni réaliser les conditions de leur survie. » [Maurice Allais, conclusion de L’impôt sur le capital et la réforme monétaire, 1977]
Maurice Allais 1943

Sa dernière interview

Extraits de la dernière interview de Maurice Allais, réalisée l’été 2010 par Lise Bourdeau-Lepage et Leïla Kebir pour Géographie, économie, société, 2010/2
L’origine de mon engagement est sans conteste la crise de 1929. [...] Étant sorti major de ma promotion, j’ai pu faire en sorte qu’une bourse d’étude universitaire soit attribuée à plusieurs élèves pour que nous effectuions un voyage d’étude sur place, à l’été 1933. Le spectacle sur place était saisissant. On ne pourrait se l’imaginer aujourd’hui. La misère et la mendicité était présentes partout dans les rues, dans des proportions incroyables. Mais ce qui fut le plus étonnant était l’espèce de stupeur qui avait gagné les esprits, une sorte d’incompréhension face aux évènements qui touchait non seulement l’homme de la rue mais aussi les universitaires, car notre programme de voyage comprenait des rencontres dans de grandes universités : tous nos interlocuteurs semblaient incapables de formuler une réponse. Ma vocation est venue de ce besoin d’apporter une explication, pour éviter à l’avenir la répétition de tels évènements. [...] Pour moi, ce qui compte avant tout dans l’économie et la société, c’est l’homme. [...]
Beaucoup de gens se sont mépris sur mon compte. Je me revendique d’inspiration à la fois libérale et sociale. Mais de nombreux observateurs ne voient qu’un seul de ces aspects, selon ce qu’ils ont envie de regarder. Par ailleurs, j’ai constamment cherché à lutter contre les idéologies dominantes, et mes combats ont évolué en fonction de l’évolution parallèle de ces dogmes successifs. Ceci explique en grande partie les incompréhensions car on n’observe alors que des bribes incomplètes. [...]
{Question : Vous soutenez par exemple, à propos de l’impôt, qu’il faudrait ne pas imposer le revenu du travail mais par contre taxer complètement l’héritage. Pouvez-vous expliquer cette position qui peut paraître très iconoclaste pour bon nombre d’économistes ?}
J’ai qualifié l’impôt sur le revenu de système anti-économique et anti-social, car il est assis sur le travail physique ou intellectuel, sur l’effort, sur le courage. Il est l’expression d’une forme d’iniquité. Baser la fiscalité sur les activités créatrices de richesse est un non sens, tandis que ce que j’ai nommé les revenus « non gagnés » sont pour leur part trop protégés : à savoir par exemple l’appropriation privée des rentes foncières, lorsque la valeur ou le revenu des terrains augmente sans que cette hausse ne résulte d’un quelconque mérite de son propriétaire, mais de décisions de la collectivité ou d’un accroissement de la population. [...]
Je crains que l’économie et la société aient eu durant ces dernières décennies une tendance régulière à oublier le rôle central de la morale, qui est une forme de philosophie de la vie en collectivité. [...]
J’ai depuis toujours, et surtout depuis plus de vingt ans, suggéré des modifications en profondeur des systèmes financiers et bancaires, ainsi que des règles du commerce international. Il faut réformer les banques, réformer le crédit, réformer le mode de création de la monnaie, réformer la bourse et son fonctionnement aberrant, réformer l’OMC et le FMI, car tout se tient. Leur organisation actuelle est directement à l’origine non
seulement de la crise, mais des précédentes, et des suivantes si l’ont n’agit pas. Mes propositions existent et il aurait suffi de s’y référer. Mais ce qui manque est la volonté. Les gouvernements n’écoutent que les conseillers qui sont trop proches des milieux financiers ou économiques en place. On ne cherche pas à s’adresser à des experts plus indépendants. [...]
Les mathématiques ont pris au fil du temps une place excessive, particulièrement dans leurs applications financières. Il ne faut pas imaginer que ceci a toujours existé. [...] Mais par la suite, des économistes ont détourné ces apports, qui sont devenus des instruments pour imposer une analyse, mais sans chercher à la confronter à la réalité. De même, l’utilisation de certains modèles a causé des torts importants à Wall Street. Je rappelle d’ailleurs avoir de longue date demandé une révision de ces comportements, et par exemple l’interdiction des programmes informatiques automatiques qui sont utilisés par les financiers pour spéculer en Bourse.

Liens

Un lien vers des extraits de sa vision sur “la mondialisation, le chômage et les impératifs de l’humanisme
Vous trouverez ici une synthèse de son excellent livre de 1998 La crise mondiale d’aujourd’huique je vous recommande particulièrement, pour comprendre la crise actuelle (épuisé, donc à voir d’occasion).
Vous trouverez ici une synthèse de son livre L’Europe en crise
Ici un lien vers son article de 2005 : Les effets destructeurs de la Mondialisation

Épilogue

Je signale enfin que la fille de Maurice Allais travaille actuellement (avec difficultés) à la création d’une fondation afin de perpétuer le savoir du grand Maurice Allais. Elle se bat aussi pour préserver sa très riche bibliothèque de plus de 12 000 livres…
Plus d’informations sur sa page Wikipedia et sur l’Association AIRAMA qui lui est consacrée.

http://www.les-crises.fr/le-testament-de-maurice-allais/
Maurice Allais

12 réponses à [5 ans déjà] Le testament de Maurice Allais (1911-2010)

Commentaires recommandés

KiwixarLe 09 octobre 2015 à 07h07
Plutôt que d’imposer très fortement les très hauts revenus, pourquoi ne pas tout simplement les rendre impossibles et illégaux? Au-delà d’un certain ratio revenus min/max et capital min/max, les salaires hauts deviennent des nuisances sur tous les plans pour l’entreprise, le pays et la société : contrôle des gouvernements, obsolescence programmée, destruction de la planète, robotique et automatisation mais toujours 35-40h par semaine pour les gueux, etc, la liste est très longue.
Il faut garder une forme de motivation pour ceux qui veulent entreprendre, créer et inventer (sachant qu’une grande partie des bons inventeurs/trouveurs ne le font pas pour l’argent) pour éviter le piège du communisme (aucune motivation), mais il faut mettre des limites hautes. Pas très hautes, style x50 pour le ratio revenus min/max dans un pays, et 1 ou 2 millions d’euros de capital hors résidence principale. Ca ferait 99% d’heureux dans le pays, et les 1% à qui ça plaît pas parce qu’ils aiment être riches dans un océan de misère, qu’ils s’en aillent.
  1. OutisLe 09 octobre 2015 à 05h54
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    Bonjour,
    il y a une preuve a contrario de ce que dit Allais, c’est qu’on ne l’écoute pas.
    L’impôt sur le revenu est mauvais, c’est certain, surtout si on est obligé de
    faire des économies pour le payer. Je suis pour imposer le revenu non
    dépensé (l’imposition dans les tranches hautes pouvant atteindre 99.9.. %).
    Cela implique aussi une nationalisation complète du circuit financier,
    des élections à étages sans candidats, etc.
    • KiwixarLe 09 octobre 2015 à 07h07
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      Plutôt que d’imposer très fortement les très hauts revenus, pourquoi ne pas tout simplement les rendre impossibles et illégaux? Au-delà d’un certain ratio revenus min/max et capital min/max, les salaires hauts deviennent des nuisances sur tous les plans pour l’entreprise, le pays et la société : contrôle des gouvernements, obsolescence programmée, destruction de la planète, robotique et automatisation mais toujours 35-40h par semaine pour les gueux, etc, la liste est très longue.
      Il faut garder une forme de motivation pour ceux qui veulent entreprendre, créer et inventer (sachant qu’une grande partie des bons inventeurs/trouveurs ne le font pas pour l’argent) pour éviter le piège du communisme (aucune motivation), mais il faut mettre des limites hautes. Pas très hautes, style x50 pour le ratio revenus min/max dans un pays, et 1 ou 2 millions d’euros de capital hors résidence principale. Ca ferait 99% d’heureux dans le pays, et les 1% à qui ça plaît pas parce qu’ils aiment être riches dans un océan de misère, qu’ils s’en aillent.
      • KiwixarLe 09 octobre 2015 à 07h16
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        “qu’ils s’en aillent” : … après avoir remboursé le coût de l’éducation gratuite dont ils ont profité pendant 20 ans, des services de santé gratuite dont ils ont profité pendant 30 ans, de leurs routes gratuites, de leurs ponts qui ne tombent pas…. au prix de l’endroit où ils émigrent (généralement 500 USD pour 15 minutes avec un gynécologue etc.)
  2. LBSSOLe 09 octobre 2015 à 06h50
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    “…. libéral et socialiste. Les deux notions sont indissociables dans mon esprit, car leur opposition m’apparaît fausse, artificielle. L’idéal socialiste consiste à s’intéresser à l’équité de la redistribution des richesses, tandis que les libéraux véritables se préoccupent de l’efficacité de la production de cette même richesse. Ils constituent à mes yeux deux aspects complémentaires d’une même doctrine.”
    Après avoir abandonné le thème de la Laïcité à qui vous savez, laissé l’Egalité aux égalitaristes, sifflé et oublié la Fraternité, confondu néolibéralisme et Libéral , la gauche est dans une impasse.
    JE SUIS LIBERAL ;-)
    • couci couçaLe 09 octobre 2015 à 08h28
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      Le véritable libéralisme n’existe pas .
      Pas plus que n’a existé le véritable communisme .
      Nous ne connaissons que des dérives , des opportunistes et des enfumeurs .
      Parmi ceux ci les libertariens , secte violente , prosélyte , élitiste et prônant un individualisme quasi autiste , fondamentalement anti état c’est à dire qui récusent toute solidarité .(ils préfèrent réintroduire la charité).
      Attaquent le principe des impôts et tout ce qui est “social” : ex Sécurité sociale et ce qui est financé par les états .
      Et qui arrivent par leurs réseaux infiltrants , financés par qui ? à imposer leurs conceptions , motrices du néolibéralisme .
      Alors a priori , je me méfie des discours comme le votre .
      Mais quelque chose me dit que j’aurai rapidement une réponse à mes doutes .
  3. NoureievLe 09 octobre 2015 à 07h04
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    Que serait la vie en communauté sans les lois ? Nous vivons et défendons un commerce sans lois un tant soit peu humaines où tous y trouveraient leur compte. Chez nous, en 15 ans on est passé de 10 à 100 en écart de salaires et ce n’est pas fini. Ceux qui gagnent infiniment trop finissent par s’acheter des pouvoirs que leur tête ne sait pas maîtriser. La voiture économique roule sans freins. Quand ceux chargés du contrôle deviennent des instituts privés avec à la clé une obligation de profit, on voit ce que devient le commerce international et l’abus de sanctions injustifiées. Je vois aujourd’hui une économie Russe se construire dans ce schéma d’équilibre, espérons qu’elle s’y tienne pour qu’un jour nous puissions chercher un autre modèle.
  4. LA ROQUELe 09 octobre 2015 à 07h14
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    Nous ne sommes pas prés de mettre en œuvre les idées de Mr Allais lorsque l’on entend le président Hollande déclarer :
    ” Le souverainisme c’est le déclinisme ”
    Cette phrase de Mr Allais prend tout sons sens.
    “Les gouvernements n’écoutent que les conseillers qui sont trop proches des milieux financiers ou économiques en place. On ne cherche pas à s’adresser à des experts plus indépendants. [...] ”
    Et oui pour Hollande il faut toujours plus d’Europe plus de mondialisation et pour nous ce sera toujours plus de chômage, de perte d’acquis sociaux pour rester compétitif et tout cela au profit de qui?
    Je vous laisse deviner…
  5. DUGUESCLINLe 09 octobre 2015 à 07h18
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    A la fois socialiste et libéral, ça ne serait pas un peu poutinien?
    Justement ce qui dérange puisque le capitalisme oligarchique est l’ennemi (temporairement vainqueur) du socialisme et du libéralisme.
  6. LibristeLe 09 octobre 2015 à 07h19
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    A O B l’anarchisme n’a rien à voir avec le libéralisme.
    L’anarchie est un système qui prône une pratique anti autoritaire d’égalité sociale. Une forme de socialisme fondé sur la participation individuelle au collectif, dans un cadre de proximité, donc en dehors de l’influence d’un état.
    C’est la propagande des dominants qui à transformé la pensée anarchiste en organisation sociale sans foi ni loi. Parce que ils ont vus dans l’aboutissement de cette pratique politique une fin de l’état, donc de leurs lieu de pouvoir centralisé.
    Pas le tempe de lire le reste maintenant, je vais ….bosser!
  7. JEAN DOREMIEUXLe 09 octobre 2015 à 07h30
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    Je lis dans la dernière interview : “Question : Vous soutenez par exemple, à propos de l’impôt, qu’il faudrait ne pas imposer le revenu du travail mais par contre taxer complètement l’héritage. Pouvez-vous expliquer cette position qui peut paraître très iconoclaste pour bon nombre d’économistes ?}
    Réponse de MA : J’ai qualifié l’impôt sur le revenu de système anti-économique et anti-social, car il est assis sur le travail physique ou intellectuel, sur l’effort, sur le courage. Il est l’expression d’une forme d’iniquité. Baser la fiscalité sur les activités créatrices de richesse est un non sens, tandis que ce que j’ai nommé les revenus « non gagnés » sont pour leur part trop protégés : à savoir par exemple l’appropriation privée des rentes foncières, lorsque la valeur ou le revenu des terrains augmente sans que cette hausse ne résulte d’un quelconque mérite de son propriétaire, mais de décisions de la collectivité ou d’un accroissement de la population.”
    Quelques compléments :
    Son livre L’IMPÔT SUR LE CAPITAL explique, tout au contraire qu’il ne s’agit pas de “taxer complètement l’héritage” mais son contraire: de le supprimer et de demander chaque année au propriétaire 2 à 3 % de la valeur déclarative de ses biens inscrits au cadastre. En échange de cette taxation du capital fixe qui peut rester improductif, il faut supprimer toutes les taxes qui accablent le capital circulant, celui qui est investi dans la production (deux définitions à lire dans L’IMPÔT SUR LE CAPITAL de JUSTIN MENIER ).
    PRINCIPES DE MAURICE ALLAIS POUR LA MISE EN PLACE DE LA TAXE DECLARATIVE SUR LES BIENS INSCRITS AU CADASTRE
    SIMPLICITE DE LA TAXE CADASTRALE (TC) SE SUBSTITUANT A TOUS LES IMPÔTS
    Chacun des contribuables attend du réformateur la véritable simplicité de la fiscalité moderne.
    Au lieu des 135 impôts occupant 135.000 agents du fisc et ce qu’ils nous coûtent par eux-mêmes et par leurs agissements, un seul impôt pourrait être prélevé.
    Mais attention ce serait en échange de la suppression de tous les autres impôts et sans aucune possibilité de fraude.
    Je prends un exemple chiffré pour bien comprendre. Disons un petit bien foncier issu d’un héritage qui procure un revenu foncier annuel de 6.000 euros.
    Sa valeur déclarative (VD), attention c’est-à-dire ce que vous déclarez ; et non ce que le fisc décide de déclarer, à raison d’un rendement moyen de l’immobilier pourrait être de 5% des valeurs du bien.
    Ce qui donnerait 6.000/0,05 = 120.000 euros de valeur déclarative VD. Si la TC est de 3 %, la Taxe Cadastrale de ce bien, par exemple un étang de pêche loué 500 euros, serait de 3.600 euros.
    Ce qui laisse au propriétaire, bon père de famille, et qui ne paierait plus aucun autre impôt, ni foncier, ni sur son travail, ni sur les successions, le bénéfice de son héritage s’il ne le néglige pas : 2.400 euros par an rien qu’en le louant.
    Auquel il faut ajouter l’exemption de la taxe foncière (600 euros), et surtout la suppression des impôts sur le travail.
    Sur ce dernier point, prenons un exemple simple : disons que le salaire de cette personne-là est de 4 SMIC = 68.400. Il a donc un impôt, par part, de 12.901 euros avec une taxe foncière TF de 600 euros, ce qui lui laisse, une fois les impôts payés sur ses salaires un reste actuel de 54.899 euros.
    Cette nouvelle sorte d’imposition, la TC, lui coûterait seulement 3.600 euros à enlever à 68.400 euros, le montant inchangé de son salaire, cette fois-ci un salaire non imposé, soit 64.800 euros au lieu de 54.899 euros dans le système actuel.
    Soit 18 % de mieux qu’auparavant. Ce gain permettrait à ceux qui travaillent, débarrassés de la fiscalité assise sur leur travail d’épargner 2.400 euros par an, et de se porter acquéreur d’une maison, ce qu’ils ne peuvent plus faire.
    Finis les impôts sur les salaires qui varient, chacun est menacé de licenciement, mais sur la seule richesse qui dure, les biens au sol.
    Ce serait l’application d’un principe simple et fort ancien ne nécessitant aucun contrôle, ne pouvant pas être arbitraire, juste puisque déclaratif. Pourquoi juste ?
    On connaît le rendement habituel d’un bien en gestion de père de famille, disons 5 %. On estime alors la valeur du bien à 5*20=100 et on applique la règle VD*0,03 par exemple et on a le montant de l’impôt moyen.
    Si le revenu réel du bien est inférieur, c’est que sa gestion est mauvaise, ou que la VD est mal établie, d’où la VD correctrice annuellement en fonction de ce défaut de rendement.
    Ici, dans la réforme dite de MAURICE ALLAIS, la TC est déclarative mais l’innovation de M. ALLAIS consiste à se priver du contrôle et du personnel fiscal. Belle économie de temps et de frais !
    Comment ? Par la loi de l’offre et de la demande. Le contrôle ne dépendrait plus des services de la DGI, mais de la possibilité pour chacun de vous acheter votre bien, au seul vu de votre déclaration cadastrale.
    Votre bien serait cessible à raison de 175 % de la valeur que vous avez déclarée au cadastre, sauf si vous rehaussez le niveau de la déclaration devant l’agent cadastral et, ainsi, que vous rehaussiez le montant de votre TC.
    Cette menace suffira à vous remettre dans le droit chemin !
    Exemple vous déclarez trop bas : 300.000 euros alors que cela vaut au moins 500.000 euros.
    Votre TC serait, disons pour 3 % de la VD : 9.000 euros. Si votre bien s’est détérioré: pas d’acquéreur.
    Mais si votre bien vaut, en fait, 600.000 euros, sans que vous en ayez conscience, il peut exister des personnes qui se feront une affaire d’en obtenir un meilleur rendement et qui vous l’achèteront pour 525.000 euros (300.000*1,75) en espérant en obtenir 7 % soit 36.750 euros tout en payant une TC de 15.750 euros.
    L’ETAT y gagne avec moins d’agents du fisc et plus de rendement fiscal !
    Est-ce clair que, dans ce cas, ou bien vous vendez un bien dont vous n’avez pas la bonne gestion, ou bien vous améliorez votre gestion au bénéfice de la collectivité.
    Quant aux douze principes pour une juste fiscalité qui se trouvent aux premières pages de ce livre de MAURICE ALLAIS (L’impôt sur le capital) voici le premier : “L’exigence maximale de l’efficacité économique, comme le simple bon sens, impliquent un traitement égal devant l’impôt des entreprises qui réalisent des bénéfices et de celles qui subissent des pertes.”
    Le bon sens indique, en effet, que de soutenir une entreprise en difficultés en la dispensant d’une partie ou de tous les impôts qu’elle devrait souscrire, conduit, afin de retrouver l’équilibre de l’ensemble économique et du budget de l’Etat, à charger plus fortement les entreprises en bon état que vous mettez ainsi en difficultés alors que ce sont les meilleures cartes de la NATION !
    NE PAS IMPOSER L’ACTIVITE, MAIS SEULEMENT LA POSSESSION OU LA PROPRIETE INSCRITE AU CADASTRE !
    Pour le cas présent, il faut passer des assiettes basées sur la production aux assiettes de la consommation fongible et foncière.
    Quant aux douze principes pour une juste fiscalité qui se trouvent aux premières pages du livre de MAURICE ALLAIS (L’impôt sur le capital) voici le premier : “L’exigence maximale de l’efficacité économique, comme le simple bon sens, impliquent un traitement égal devant l’impôt des entreprises qui réalisent des bénéfices et de celles qui subissent des pertes.”
    Le bon sens indique, en effet, que de soutenir une entreprise en difficultés en la dispensant d’une partie ou de tous les impôts qu’elle devrait souscrire, conduit, afin de retrouver l’équilibre de l’ensemble économique et du budget de l’Etat, à charger plus fortement les entreprises en bon état que vous mettez ainsi en difficultés alors que ce sont les meilleures cartes de la NATION !
    Calonne déjà, confronté à une montagne de dettes, en 1786, lance cette proposition audacieuse : une imposition sur le foncier, y compris les biens de la noblesse et du clergé (TC). Le refus de ces deux Ordres est à l’origine de la REVOLUTION de 1789. Turgot venait de vérifier le cadastre, CALONNE suggéra la TC au ROI, NECKER convoquât les ETATS-GENERAUX pour la faire voter. La TC ne nécessiterait, de nos jours, que 1000 agents, juste ceux du cadastre. Les autres, rendus inutiles, seraient affectés aux services de conseils en bonne gestion de ces mêmes biens si cette dernière est négligée et cela se produit : indivision, indécision, négligence, sous-utilisation du bien. Exemple actuel de TC : les services du Cadastre vous écrivent que vos biens inscrits au cadastre auraient une valeur de 500.000 euros. Vous leur déclarez un montant de 400.000 euros. Les services du Budget vous adressent le pourcentage, fixé cette année par les services, pour que les dépenses de l’Etat soient toutes couvertes par la somme : TC+TVA+TIPP. Exemple variable chaque année, cette fois : 3 %.
    Vous rédigez un chèque de 400.000*0,03 = 12.000 euros. Quels que soient vos revenus réels salariaux, indépendants, fonciers et ceci quelques soient vos frais. En échange tous les autres impôts sont supprimés, si 3 % de toutes les valeurs cadastrales du pays aboutissent au montant des dépenses de l’Etat et au remboursement de la dette. Si 3 % ne suffisent pas, ce sera 5 %. Comme c’est simple ! La complexité actuelle génère de multiples moyens d’évasion et une grande insécurité juridique. Les erreurs de calculs générées par les agents du fisc sont à l’origine d’agressions qui se multiplient dans les locaux du TP, ainsi que dans tous les services chargés de dresser et de recouvrer les innombrables taxes, contributions, impôts de toutes sortes. Les TAF, les tribunaux des affaires fiscales sont des partisans du principe que LE ROI NE SAURAIT MAL FAIRE. En vertu de quoi les agents du fisc accablent les contribuables désorientés par les multiples paperasseries, par des vérifications parfois mal conduites, voire malhonnêtes. De trop nombreuses personnes vivent, là, de travaux artificiels dont les émoluments pourraient être épargnés à la nation : ceux des comptables qui remplissent et expédient les innombrables feuillets CERFA, les experts du fisc les pour et les contre, les tribunaux des affaires fiscales, les gestionnaires de patrimoine. La complexité est telle que la maison LEFEBVRE elle6même est consultée par le fisc débordé de toutes parts. De multiples avocats fiscalistes vivent de cela, tant les lois fiscales sont complexes, changeantes, instables.
    Nous vivons dans une insécurité juridique et fiscale insupportable. Les erreurs des employés du fisc deviennent innombrables. Or, dans cette jungle fiscale, chacun cherche, non pas à ne pas payer l’impôt, sauf les riches qui s’expatrient, quoique les gazettes de fin d’année soient remplies de conseils pour ne pas payer d’impôts et ceci en toute impunité. Bref, tout le monde désire, du nouveau gouvernement, un impôt le plus simple possible, une grande simplification fiscale, une grande réforme qui soit bien réfléchie.
    Voyez, parmi d’autres propositions pensées par de vrais économistes, ce que proposait notre seul Nobel d’économie, Maurice ALLAIS : un impôt unique, fondé sur les seuls biens fixés au sol, les biens inscrits au cadastre. Pour ceux qui veulent développer ces réflexions, lisez un traité fort complet sur ce sujet : L’IMPÔT SUR LE CAPITAL de MAURICE ALLAIS paru chez HERMANN frères.
  8. JEAN DOREMIEUXLe 09 octobre 2015 à 07h40
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    Pour mieux le citer voici : LES PRINCIPES GÉNÉRAUX D’UNE POLITIQUE FISCALE
    Après JUSTIN MENIER, l’industriel du chocolat, Maurice Allais rappelle que la fiscalité d’une société humaniste et progressiste doit obéir à un ensemble de principes généraux admis par tous.
    Le principe individualiste, impose la recherche non de l’égalité des conditions, mais des chances.
    Le principe de non-discrimination recherche des règles s’appliquant à tous.
    Le respect de la vie privée implique les impôts assis sur les biens, et non sur les personnes.
    Le principe de neutralité implique que l’impôt ne doit pas s’opposer à l’efficacité de l’économie.
    Le principe de légitimité expose qu’il faut faire payer les « revenus non-gagnés » (sic).
    Le principe d’exclusion signifie qu’un revenu ne doit pas être taxé deux fois.
    Dernier principe, l’absence d’arbitraire peut être obtenu par la simplicité : la taxe cadastrale.
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