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Avantages de monnaie-pleine

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Un vrai problème résolu par monnaie-pleine est la possibilité de combler l’écart croissant entre les prix des biens surabondants et le pouvoir d'achat des populations toujours  trop faible. Ceci est possible, vu la reprise du contrôle de la souveraineté monétaire, par des versements directs à celles-ci et l’encouragement des entrepreneurs par d’autres versements de rabais compensés calculés par une instance monétaire indépendante et neutre comme les tribunaux actuellement, avec une séparation d’un nouveau pouvoir basé sur des statistiques et des lois, pour une vraie démocratie économique. http://desiebenthal.blogspot.ch/2016/05/loi-pour-une-democratie-economique.html )




Synopsis de comparaison entre le système des réserves à 100% et Monnaie pleine[1]
Elaboré par MM Andrew Jones et Joseph Huber, traduit par Mlle Sanja Duvniak et adapté par François de Siebenthal
Réserves[2] à 100%
Monnaie pleine
…c’est encore un système des réserves avec deux circuits de monnaie séparés. Il existe une circulation interbancaire sur la base des réserves et une circulation publique ou non bancaire des comptes de virement (monnaie scripturale), mais ce sont les banques qui participent aux deux circuits.
…est basé sur un système monétaire actif avec un seul circuit. Il n’y a plus de réserves, plus de dettes qui circulent en tant que monnaie (monnaie scripturale comme substitut monétaire), mais seulement la monnaie pleine.
La distinction entre M0 et M1 est toujours pertinente, étant donné qu’il y a une distinction à effectuer entre la monnaie provenant de la banque centrale (les réserves) et monnaie scripturale.
Il y a seulement une masse monétaire M. Elle est contenue sous toutes les formes (pièces, billets, monnaie scripturale) et émise seulement par un organisme étatique (en Europe par les banques centrales et aux USA par une commission monétaire sous la responsabilité du Ministère des finances) et circule de la même façon, comme mode de paiement entre les banques et tous les autres utilisateurs.
M2/M3/M4 ou des agrégats monétaires similaires existent toujours.
Les correspondants à M2/M3/M4 continuent d’exister d’un point de vue statistique, mais ne représentent plus des agrégats monétaires. En lieu de cela, il s’agit de prêts aux banques ou investissements en emprunts bancaires ou actions bancaires. Il n’y a plus de dépôt bancaire dans le sens strict du terme.
Les dépôts M2/M3 comme épargne et investissement à terme restent la monnaie scripturale non activée. Les banques n’obtiennent pas par ses investissements les réserves de paiement liquides, mais elles devraient avoir une couverture à 100% sur tous les dépôts.[3] Ainsi, les coûts de réinvestissement des banques augmenteraient sensiblement. La conséquence en serait le coût plus élevé des crédits pour les clients à un taux d’intérêts plus élevés que le taux général ordinaire.
Les investissements en « monnaie pleine » auprès des banques sont des investissements comme les autres. L’argent nécessaire est acheminé aux banques comme un actif disponible (cf. : l’argent au comptant). Les investissements d’épargne et à terme ne sont pas de la monnaie scripturale inactive, mais des investissements de « monnaie pleine » sujets à intérêt ou un partage des profits. Les prêts que font les clients aux banques ne représentent pas un coût plus élevé, puisque les intérêts sont dus même au sein du régime des comptes de virements (moyennant le blocage des sommes déposées). Il en ressort que « Monnaie pleine » n’augmente pas le taux d’intérêts.
Le système de réserves à 100% (Plan de Chicago, Fisher, Allais, Kumhof) contient une certaine composante de séparation bancaire, soit une distinction entre le service de change (gestion des comptes courants, du change et des paiements) et la gestion des crédits et des investissements.
Dans le système de « Monnaie pleine », la séparation peut exister, mais n’est pas obligatoire.
La séparation entre la branche des comptes courants et paiement et celle des crédits et des investissements est inhérente à « Monnaie pleine ». Dès lors, cette séparation n’a pas lieu d’être institutionnalisée.
Cela n’exclut pas la création des banques spécialisées par branche, pas plus que cela n’impose une séparation entre la branche du crédit et celle des investissements. Toutefois, ce sont des aspects qui vont au-delà de la réforme monétaire au sens strict.
L’argent de la banque et celui des clients est mélangé. Les comptes courants des clients font partie du bilan de la banque où ils représentent une dette de la banque envers les clients. Les clients ne possèdent pas réellement leur argent. La créance des clients reste soumise au risque des activités menées par la banque.
L’argent des clients et celui de la banque est géré séparément. Le dépôt du client n’est plus un investissement au bilan de la banque, mais existe séparément de plein droit.[4] Les banques sont des fiduciaires qui peuvent gérer l’argent des clients conformément à leurs instructions.[5]
Les faire-valoirs des clients restent non assurés. Même si les réserves s’élèvent à 100% pour ce qui est des dépôts des clients, cela n'enlèvera pas le risque précité (le risque d’une faillite existera toujours). En effet, les réserves de couverture, soit à 100% comme réserve minimale, ne servent pas comme filet de sécurité, mais comme instrument de politique monétaire en ayant pour effet de contrôler la création monétaire scripturale des banques (selon la « théorie de la position réservataire », ainsi que le « modèle de multiplication monétaire »). Pour changer cela, les réserves devraient être déclarées à nouveau, comme « monnaie pleine », soit comme réserves de paiement actives et liquides et liées  - 1 : 1 - aux faire-valoirs des clients (cf. note en bas de page no 4).
Tout comme pièces et billets, la monnaie scripturale sur un compte bancaire ne peut pas disparaître. La « monnaie pleine » est la monnaie qui est sûre dans l’absolu. Il n’y a besoin ni de réserves, ni de sécurité quant à l’investissement.
Une réserve à 100% est en rapport avec le passif du bilan. Elle se réfère aux dettes figurant au bilan de la banque.
La « monnaie pleine » est toujours, peu importe le bilan dans lequel elle se trouve, un actif liquide et jamais une dette circulaire.[6]
…cela correspond encore à une pratique bancaire établie, de couvrir une sorte de dette avec une autre. Avec « l’argent signe » moderne (fiat money) et le surpassement du standard basé sur l’or, cela est devenu sans objet, étant donné que l’argent signe peut être créé sans limites.
La « monnaie pleine » ne nécessite pas de couverture. Elle représente par elle-même un moyen de paiement légale illimité et en vigueur. La seule couverture, dont dépend la valeur de « monnaie pleine » et une économie productive et concurrentielle qui produit des biens et services en contrepartie de la monnaie qui les achète.
Le système de paiement est un système binaire (à deux niveau) avec deux circuits séparés. Le transfert des dépôts des clients (les dettes de la banque) est comptabilisé de façon mutuelle, seul le solde du résultat est inscrit auprès de la banque centrale (en forme de réserves de paiement et excédentaire).
Etant donné que l’argent des clients se trouve en dehors du bilan de la banque commerciale, il n’y a plus de « clearing » concernant les transferts de monnaie scripturale et plus de « settlement » dans les réserves. A la place, il y a les paiements directs entre les clients et les banques. Cela peut impliquer les « clearing et settlement » uniquement en « monnaie pleine ».
Les réformateurs de la réserve à 100% des années 1930 n’ont pas pensé que dans un système de réserves, l’émission du crédit, voire la création de la monnaie scripturale (=création des dépôts)  d’une part et la couverture en réserves des dépôts se distinguent. Encore moins ils n’ont pu s’imaginer que la fonction de la réserve de paiement et de la réserve de couverture ne remplissent pas les mêmes fonctions.
La « monnaie pleine » est le seul moyen de paiement. Le crédit primaire émis par les banques et ainsi la création de la monnaie scripturale (=création des dépôts) n’existe pas dans le système de « monnaie pleine ». Les réserves sont superflues. La « monnaie pleine » est la monnaie de la banque centrale et n’a plus besoin de couverture par les réserves.
La distinction entre l’obligation de paiement et celle de couverture doit être faite, ainsi que la distinction temporelle entre la création et la couverture des dépôts. Une banque qui émet un crédit, n’est pas tenue de couvrir à 100% la monnaie scripturale ainsi créée. L’obligation de couvrir la monnaie ainsi créée incombe plutôt aux banques, lesquelles acceptent ladite monnaie comme mode de paiement. En outre, il existe un décalage temporel entre l’accès à cette monnaie scripturale et l’exécution de l’obligation relative à la couverture de ladite monnaie par les réserves, lequel peut s’étendre, selon la procédure, entre deux semaines et trois mois.
Etant donné qu’il n’y a plus de dépôts dans le sens que l’on sous-entend aujourd’hui, et plus particulièrement plus de paiement via virement de cette monnaie scripturale, les banques ne sont plus en mesure d’émettre des crédits primaires et donc de la monnaie scripturale.
Cet état de faits n’apparaît ni raisonnable, ni équitable. Toutefois, la capacité des banques à émettre du crédit primaire et de créer de la monnaie scripturale repose sur les transferts mutuels de dettes à une hauteur comparable.
La réserve de couverture à 100% n’empêche pas l’émission du crédit primaire et le « settlement » des paiement y relatifs.
Les banques créent les crédits et ainsi la monnaie scripturale de façon proactive (ex ante). C’est seulement après (ex post) que les banques doivent s’occuper d’éventuelles réserves excédentaires (réserve de paiement) pour le « settlement ». Dès lors, même en présence d’une couverture à 100% pour les dépôts, la création de monnaie scripturale peut être basée sur une fraction de la réserve excédentaire. L’initiative de création monétaire resterait auprès des banques et le travail de la banque centrale serait encore de suivre au niveau des réserves, cette dernière étant mise devant le fait accomplie, la nouvelle demande, des banques, ainsi créée.
Comme il n’existe que la « monnaie pleine » désormais et plus la monnaie scripturale, ni les réserves, toute distinction entre les réserves de paiement et les réserves de couverture est sans objet, tout comme un décalage temporel entre les deux. La disponibilité de la « monnaie pleine » pour un paiement, ainsi que son exécution ne se distinguent plus. Si les banques ne disposent pas de monnaie pour effectuer une transaction, ladite transaction ne trouve pas lieu. Les banques peuvent gagner ou emprunter l’argent dont elles ont besoin pour leurs affaires, soit en passant par leurs ou les nouveaux clients ou d’autres banques, soit par émission d’obligations ou en dernier lieu par l’emprunt auprès de la banque centrale.
Comme la création de monnaie scripturale et la couverture en réserve en réaction à ladite création monétaire sont à distinguer, ainsi que la comptabilité des transferts entre comptes et « settlement » des soldes en réserves excédentaires, les banque gardent une liberté considérable concernant la création monétaire des crédits primaires. La réserve qui en résulte est pratiquement en dessous de 100%.
Le contrôle de la banque centrale sur la création monétaire scripturale, alors même qu’elle est en réaction (ex post), serait plus grand qu’aujourd’hui, mais toujours assez éloigné des 100% envisagés. En conséquence, les expectatives, voire un contrôle concernant l’inflation en général ou l’inflation du capital tout comme modération des cycles conjoncturels et spéculatifs ne sauraient se tenir dans une mesure souhaitée.
Dans un système de « monnaie pleine », les banques n’ont plus la possibilité de créer la monnaie scripturale supplémentaire. La masse monétaire se trouverait sous le contrôle sans faille de la banque centrale. Les banques ne peuvent pas donner ou prêter l’argent, sans qu’elles l’aient reçu au préalable. Lorsqu’elles le donnent ou le prêtent, la somme totale doit être disponible pour versement en « monnaie pleine ». Les clients ou d’autres banques, à qui ces versements sont destinés, obtiennent les versements des sommes complètes en « monnaie pleine ».
Les expectatives problématiques concernant le passage aux réserves à 100%. Les réserves à 100% demandent un paiement des dettes de l’Etat. Cette expectative repose sur la présomption que l’argent qui est prévu pour la constitution des réserves partielles et totales pourrait être utilisé pour le paiement des dettes.
La constitution desdites réserves de la part des banques par la vente des prêts de l’Etat au Ministère des finances peut couvrir qu’une infime part des réserves. Dans cette mesure, la dette de l’Etat est remboursable. Concernant la grande partie restante de la réserve de couverture à 100% à constituer, l’argent doit être directement versé aux banques et reste lié à cet effet. Dans la mesure où les moyens nécessaires aux banques devraient leur être prêtés, il n’en ressort pas un seigneuriage de transition unique, mais un seigneuriage moyennant intérêts à long terme. Le capital ne serait alors pas sans dette, mais représenterait pour les banques et l’économie un poids durable supplémentaire.
Véritable remboursement des dettes étatiques par « monnaie pleine ».
Un tel remboursement peut avoir lieu à hauteur des montants correspondant à la monnaie scripturale sur les comptes des clients et entre les banques elles-mêmes. Par la transition de monnaie scripturale des banques à « monnaie pleine », les obligations des banques qui tomberaient à l’échéance quotidiennement envers les institutions financières et des banques envers la banque centrale se comporteront comme si l’argent avait été versé en « monnaie pleine » au préalable. Les moyens correspondants à cette hauteur se transfèrent de cette masse de « monnaie pleine »  envers la banque centrale (et inversement) et peuvent dès lors de nouveau être réinjectés par cette dernière, à titre du seigneuriage originel, dans l’économie dès que la masse monétaire est établie statistiquement.
Ce seigneuriage représente un prélèvement unique de transition ou substitution à hauteur des montants en monnaie scripturale préexistante. Avec ces moyens émis sans dette, le gouvernement peut et doit rembourser, en effet, ses dettes.
Autres questions non résolues concernant le système de réserve à 100%
  • Est-ce que, dans le cadre de la transition du système des réserves fractionnaires au système de réserve à 100%, les comptes à vue M1 devraient seuls être pris en considération ou aussi les dépôts M2/M3/M4 ?
  • Comment la transition devrait se dérouler ? Concernant le transfert de quels actifs (papiers-valeur, autres obligations*), les banques doivent-elles constituer des réserves de couverture à raison de 100% ?
Remarque finale
Il apparaît que les fondateurs de la théorie des réserves à 100% des années 1930 n’ont pas évalué tous les détails de leur théorie avec minutie. Certaines des éventualités qu’ils se sont imaginées ne correspondent pas à une réalité économique du système des réserves.
Remarque finale de François de Siebenthal.
Un vrai problème résolu par monnaie-pleine est la possibilité de combler l’écart croissant entre les prix des biens surabondants et le pouvoir d'achat des populations toujours  trop faible. Ceci est possible, vu la reprise du contrôle de la souveraineté monétaire, par des versements directs à celles-ci et l’encouragement des entrepreneurs par d’autres versements de rabais compensés calculés par une instance monétaire indépendante et neutre comme les tribunaux actuellement, avec une séparation d’un nouveau pouvoir basé sur des statistiques et des lois, pour une vraie démocratie économique. http://desiebenthal.blogspot.ch/2016/05/loi-pour-une-democratie-economique.html )

[1] Un synopsis comparable avait été établi par Andrew Jones, Positive Money, cf. : http://www.positivemoney.org/2013/01/the-chicago-plan-versus-positive-money.
[2] Les termes alternatifs sont 100%-réserves ou 100%-banking (Plan de Chicago), 100%-monnaie (Fisher) et réserve intégrale (pas monnaie pleine).
[3] Si les réserves fractionnaires étaient converties en dépôts, elles deviendraient des réserves de paiement et ce serait un pas décisif en direction du système de « monnaie pleine ». Cela amènerait obligatoirement l’adaptation de la réglementation en vigueur, plus particulièrement concernant l’exigence du minimum des réserves, la comptabilité et transferts de paiements.
[4] Si l’avoir du client devait continuer à être géré de sorte à apparaître dans le bilan, comme prévu par Schemmann ou Kumhof - ce qui est possible techniquement, mais pas optimal – il doit être consigné dans un compte séparé et distingué des obligations de la banque. Lors d’une demande de crédit, la somme sera déduite du compte de la banque pour être placé sur celui du client. En cas du prêt du client à la banque, ce processus est inversé.
[5] Les comptes courants des clients pourraient exister comme comptes-dépôts à la banque centrale comme le prévoit « Positive Money » ou comme comptes individuelles auprès des mêmes, comme suggéré par Schemmann.

[6] Même si la « monnaie pleine » est créée par un crédit de la banque centrale à une banque commerciale (ce qui peut être le cas, mais ne le doit pas être obligatoirement, ni la règle), la monnaie ainsi créée ne doit pas être comptabilisée comme une obligation, mais comme une partie du capital national propre. Ceci n’est qu’une méthode parmi d’autres lesquelles prévoient de comptabiliser la « monnaie pleine ».

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