Le doc de travail ci dessous (1er jet incomplet), est redigé dans l'espoir de rendre accessible aux non spécialistes ce qui etait en jeu le en Suisse, 10 juin dernier, et combien il est vital de ne pas renoncer a promouvoir une reforme aussi salutaire.
Comment faire en sorte que les gens puissent comprendre (et ne pas douter d'...) une phrase telle que par exemple:
Comment faire en sorte que les gens puissent comprendre (et ne pas douter d'...) une phrase telle que par exemple:
"L'initiative "Monnaie pleine" aurait étendu à tous les Suisses la possibilité d'avoir un compte de dépôts a la Banque Centrale. Pour que celle-ci ne soit pas submergée, ces comptes auraient eté gérés par les banques commerciales, (comme elles le font deja pour les comptes titres. A noter que les banques ne deviennent pas propriétaires de nos titres, alors qu'elles deviennent proprietaires de... notre argent !) "
Commentaires bienvenus ! Je pense que cet effort de vulgarisation doit rester aussi rigoureux /factuel que possible:
il contrarie tellement de préjugés et d'intérêts bien établis, que tout énoncé approximatif ou erroné, sera mis a profit par les "Pro[f]s"... pour démolir le travail de "l'amateur"... que je suis !
Bien amicalement
Raymond
Doc de travail incomplet:
De l'argent disponible sans magie ?
- Les fausses certitudes...
Ils n'ont guère de points communs, ils ne parlent pas la même langue... mais ils utilisent la même formule pour fonder leur politique austéritaire: "Il n'y a pas d'argent magique" !
Mis à part que cette formule est plus que discutable... Teresa May et Emmanuel Macron, (c'est d'eux qu'il s'agit), ne peuvent justifier l'injustifiable: la brutalité de leurs politiques vis à vis de millions de personnes les plus défavorisés.
# Il suffirait en effet, qu'ils se préoccupent un peu plus de justice sociale, de lutte contre la fraude et l'évasion fiscales, pour briser le cercle infernal que les dizaines de milliards de cadeaux aux entreprises et aux ménages les plus riches ont fait naitre, il y a 10 ans.
# En outre la formule sur l'absence "d'argent magique"... relève de ce qu'on peut appeler la "cygnorance" de nos dirigeants. Il s'agit du mélange d'ignorance et de cynisme, dont il faut faire preuve pour nier qu'à défaut de lutter contre les inégalités, une réforme de notre système monétaire pourrait, sans aucune magie... apporter des ressources quasi gratuites au Trésor public.
# Bien que cela soit ignoré ou oublié, il en été ainsi pendant les "30"Glorieuses", grâce au "Circuit du Trésor" mis en place par F. Bloch Lainé dans le sillage de la nationalisation de la Banque de France. Les changements intervenus depuis permettent d'envisager une modification du système existant, (dit "à réserves fractionnaires"), qui procurerait les mêmes avantages.
- Vademecum sur des réalités ignorées concernant la monnaie et ses mécanismes:
Même si la réforme dont il s'agit n'est guère compliquée à mettre en oeuvre, on ne peut en apprécier la pertinence sans éclairer au préalable plusieurs "questions Dracula", c à d des questions qui "craignent la lumière"... comme dit joliment Susan George !
(Cf. le constat d'Alfred Sauvy: "Bien informés, les hommes sont des citoyens; mal informés ils deviennent des sujets".)
Sur la longue liste de faits méconnus, (ou plutôt dissimulés...), dont il faut prendre conscience pour envisager une réforme monétaire, il y a tout d'abord l'existence de 2 sortes de monnaies: celle qui est garantie par la Banque Centrale et... celle qui ne l'est pas !
# Les pièces et les billets que nous utilisons forment la monnaie fiduciaire (= "digne de confiance"...). Ils font partie des moyens de paiement légaux: on ne peut les refuser.
La monnaie fiduciaire est l'une des 2 sortes de "monnaie centrale", c. à d. celle qui est créée par la Banque Centrale: son existence et sa valeur sont indépendantes de la santé financière de votre banque. Alors que sa part dans le volume des transactions a longtemps été proche de 50%, elle est désormais d'à peine 10%. (Les banques - et dans une moindre mesure le fisc - ont un intérêt direct à la disparition des pièces et des billets.)
# Même si nous sommes peu nombreux à en être conscients, l'argent que nous déposons en banque cesse d'être notre propriété.En contre-partie, nous devenons... l'un des créanciers de notre banque ! Par exemple, lorsqu'un commerçant dépose les billets reçus de ses clients, il opère (sans en être toujours conscient) une conversion de sa recette, (obtenue en "monnaie centrale fiduciaire"), en "monnaie scripturale de banque": les chiffres du solde de son compte ainsi mis à jour traduisent l'augmentation du montant de sa créance sur la banque.
Au cours de cette opération, la quantité totale de moyens de paiements disponibles pour les "ANB" (Agents Non Bancaires, c.à d. les ménages et les entreprises), n'a pas varié: une somme en monnaie centrale (billets) a été remplacée par le même montant en monnaie scripturale.
Il en va autrement lorsqu'une banque accorde un crédit de 70 000 E: aucun de ses déposants n'a 70 000 E de moins... tandis que l'emprunteur, (dont la banque a "monétisé l'actif" que constitue sa reconnaissance de dette), dispose de 70 000 E de plus !
# La capacité méconnue de créer ainsi "ex nihilo", (par exemple sous forme de crédits), toute la monnaie que "nous les ANBs"... sommes forcés d'utiliser... constitue le privilège bancaire: il permet de tirer profit, (par exemple sous forme d'intérêts), de ressources qu'on ne possède pas.
Une licence bancaire permet aussi de "monétiser" les dépenses d'une banque, (achat de devises... ou d'immeubles... paie des employés, Etc.), au moyen "d'écritures dans ses livres" (= ordinateurs !), qui expliquent l'usage de l'expression "monnaie scripturale".
N.B. Il est important de noter ici la différence de nature entre "un crédit" et "un prêt" (sous entendu "de monnaie pré-existante"): "Lorsque je prete mon vélo, je ne peux plus m'en servir !" (Et il n'y a aucun vélo en plus...) Cette distinction est nécessaire, notamment lorsque certaines orgas proposent l'annulation de dettes considérées comme odieuses ou illégitimes:
sur le plan moral comme sur le plan pratique, les conséquences peuvent être très différentes selon que la dette qu'il est proposé de "zapper"... concerne un crédit bancaire ou un prêt de monnaie pré-existante.
# Il existe une autre sorte de monnaie scripturale, (la seule que les banques utilisent entre elles, en particulier pour solder leurs positions lors de l'épreuve de vérité quotidienne de la "chambre de compensation"): c'est la monnaie centrale émise par la Banque de France, (la BCE), par exemple lorsqu'elle accorde un crédit à un établissement bancaire. Avec la monnaie fiduciaire, elle constitue ce que l'on appelle la "base monétaire".
# La monnaie centrale, (sous forme fiduciaire ou scripturale), joue le même role vis à vis des moyens de paiements disponibles pour les ANBs, que jouaient les réserves d'or jusqu'au 15 aout 1971. (Le jour ou Richard Nixon a rompu le lien entre 35 $ et une once d'or.) Elle est la seule utilisée pour les échanges entre banques...
En effet, elle possède une solidité analogue à celle de l'or, car elle est garantie par la collectivité, à travers la Banque Centrale, qui est aussi "Institut d'émission" et "Prêteur en dernier ressort". (On ne considère ici que le cas de pays ayant une économie robuste et stable.)
# Compte tenu du rapport entre la base monétaire (en monnaie centrale), et la masse (3 ou 4 fois plus importante...), des moyens de paiements disponibles pour les ANBs, on peut parler du "role multiplicateur du crédit" dans le... "système monétaire à réserves fractionnaires".
- Quelques mythes soigneusement cachés ou... soigneusement entretenus !
Il y a presque 10 ans D. Kessler, (un V-P du Medef), a osé qualifier de "vieilles lunes"... le programme du CNR, "Les Jours Heureux". (Celui-là même dont la révision constitutionnelle en cours achèvera la démolition: la Sécu, les lois sur les Comités d'entreprise et les CHSCT, ou l'indépendance des medias, Etc.)
Selon la fable de "La paille et la poutre"... ce patron de la branche assurance, s'est abstenu de dénoncer avec la même virulence les multiples incohérences de notre système monétaire:
# Après avoir réussi, il y a 25 ans, à couper le cordon sanitaire entre banques de dépôts et banque d'affaires, le secteur bancaire a pu célébrer l'avènement de "banques universelles à effet systémique"... Cette innovation constitue la réalisation d'un rêve de parieurs: "Pile nous gagnons, Face ils perdent !"
En effet, la masse des dépôts en monnaie créée par les banques, (c. à d. non garantie par la Banque Centrale), est telle qu'une banque universelle en difficulté doit obligatoirement être secourue, ce qui fait naître une situation doublement immorale:
à la douceur de tirer profit de ressources qu'on ne possède pas, (c'est le "privilège bancaire", tel qu'il existe depuis des siècles), est venue s'ajouter une "assurance tous risques" quasi gratuite, pudiquement qualifiée "d'aléa moral" !
# De la sorte, après la crise de 2008, des dispositions ont été prises pour qu'en cas de nouvelle crise majeure, ce soit les créanciers, (et non plus les États), qui contribuent aux... "sauvetages impérieux"!
Ce passage du "Bail Out" au "Bail In"... a été consacré par la BRRD (Bank Recovery & Resolution Directive), qui autorise les banques à se recapitaliser en... prélevant sur nos dépôts !
Cette mesure, (potentiellement explosive pour l'opinion...), a été dissimulée derrière une "campagne d'information"... sur la garantie des dépôts (à hauteur de 100 000 E), une manoeuvre qui a effectivement réussi à calmer les esprits.
Il est peu connu que cette mesure est largement inadéquate: outre qu'elle conforte l'aléa moral... elle est conçue pour protéger les déposants du risque "systémique" que représentent les banques "pachydermes" (tellement énormes que leur faillite susciterait un "effet domino" catastrophique.)
Par définition, une banque "pachyderme" (comme BNP, SG, ou LCL), détient plus de 10% de la masse des dépôts; le fonds de garantie ne représente lui que quelques % de cette masse... (Il s'agit donc d'une garantie... "plus que partielle" !)
# Avec des effets d'aubaine comme le "choc Nixon" (sortie des accords de Bretton Woods en aout 1971), puis l'invention ~20 ans plus tard de "l'alea moral"... l'usage d'expressions comme "multplicateur de credit" ou "reserves fractionnaires" est devenu, lui... une "vieille lune":
la realité, c'est que les banques créent de la monnaie à leur guise, puis... s'il arrive qu'elles se trouvent en difficulté (= manque de monnaie centrale pour honorer leurs engagements, notamment vis a vis des autres banques), la prétendue "supervision bancaire" est mise devant le fait accompli: sauf à déclencher une nouvelle crise financière, (et étaler ainsi son impuissance), elle doit "fournir la liquidité" ! (= la monnaie centrale.)
C'est tout l'édifice du contrôle prudentiel, ("stress tests", accords de Bale, Etc.) qui apparait pour ce qu'il est: une bureaucratie aussi lourde qu'inefficace.
# Ce qui distingue la monnaie centrale, (garantie par nous tous), de la monnaie créée "ex nihilo" par les banques lors de l'octroi de crédits ou de l'achat d'actifs, c'est que la première est solide, permanente, et peu couteuse... tandis que la seconde est éphémère, fragile, et presque toujours productrice d'interets (qu'un ANB - c a d une entreprise ou un ménage - doit payer).
# Or ce système dit "à réserves fractionnaires", devenu incontrolable, et qui a toujours été instable (risque de "paniques bancaires", comme le "Bank run" de Northern Rock, en Irlande il ya 10 ans), a perdu tout raison d'etre depuis... 47ans !
[ A compléter... ]
C'est pourquoi, en 2014, un groupe de citoyens suisses... Etc.
[ A compléter ! ]