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Usure vorace, oppositions virulentes !

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L’Université de Fribourg a organisé, du 3 au 5 septembre 2015, un colloque autour du bien commun. On a alors assisté à plusieurs oppositions virulentes ! Explications.


La monnaie ex nihilo créée rien que par les banques anglaises !

La monnaie, bien commun !

Documentaire sur la création de la Dette qui opprime et réduit en esclavage les peuples.


Vu certaines  "critiques"...


En 1939, les évêques du Québec avaient chargé une commission de neuf théologiens d'étudier le Crédit Social en regard de la doctrine sociale de l'Eglise, pour savoir s'il était entaché de socialisme, et ils concluaient qu'il n'y avait rien dans la doctrine du Crédit Social qui était contraire à l'enseignement de l'Eglise, et que tout catholique était donc libre d'y adhérer sans danger. (Voir l'Annexe A pour le texte complet de cette étude des neuf théologiens. 

http://www.michaeljournal.org/annexA.htm

Ce rapport des théologiens n'avait pas fait l'affaire des financiers, et en 1950, un groupe d'hommes d'affaires chargèrent un évêque du Québec (dont nous tairons le nom par respect pour sa mémoire) d'aller à Rome pour obtenir du Pape Pie XII une condamnation du Crédit Social. De retour au Québec, cet évêque fit rapport aux hommes d'affaires: «Pour avoir une condamnation du Crédit Social, ce n'est pas à Rome qu'il faut aller. Pie XII m'a répondu: “Le Crédit Social créerait dans le monde un climat qui permettrait l'épanouissement de la famille et du christianisme.”»

L’Union de Fribourg avait posé les jalons de l'une des premières encycliques sociales Rerum Novarum en 1891, vu Vix pervenit promulguée par deux Papes ( Benoît XIV et Grégoire XVI ).
http://www.cite-catholique.org/viewtopic.php?t=489
 ( Une autre forme d'usure vorace...).
Rappelons les textes :
« Une usure vorace est encore venue s’ajouter au mal (de la destruction des anciennes corporations). Condamnée à plusieurs reprises par le jugement de l’Eglise, elle n’a cessé d’être pratiquée, sous une autre forme, par des hommes avides de gain, d’une insatiable cupidité ».[1]
« Ce pouvoir (économique discrétionnaire) est surtout considérable chez ceux qui, détenteurs et maîtres absolus de l’argent, gouvernent le crédit et le dispensent selon leur bon plaisir. Par là, ils distribuent en quelque sorte le sang à l’organisme économique dont ils tiennent la vie entre leurs mains, si bien que sans leur consentement nul ne peut plus respirer ».[2]

Dans la suite du texte, Pie XI souligne deux conséquences du pouvoir discrétionnaire des maîtres de l’argent sur l’économie :
- la « déchéance du pouvoir politique (…) tombé au rang d’esclave et devenu le docile instrument (…) de toutes les ambitions de l’intérêt ».
- l’ « internationalisme ou impérialisme international de l’argent, funeste et exécrable, pour lequel là où est la fortune, là est la patrie ».
Cette double caractéristique des temps modernes : le développement de l’usure sous de nouvelles formes, la domination de l’économie et de la politique par les puissances d’argent a été reconnue aussi bien par des hommes de finance et des hommes politiques (trop peu nombreux hélas !) que par des doctrinaires de ces deux disciplines. Nous en citerons quelques-uns :

René de la Tour du Pin (1889) : « Le siècle actuel porte la marque de l’usure et mérite d’en conserver le nom ».[3]
Charles Maurras (1925) : « L’Etat moderne a vendu ou loué son être aux banquiers ».[4]
V. C. Vickers (1939) : « La démocratie est en danger parce que le gouvernement démocratique lui-même est asservi aux intérêts des groupes qui dominent la finance et qui ont le pouvoir d’infliger à la nation une crise financière s’ils prévoient que va être mise en place une législation défavorable à leurs intérêts particuliers ».[5]
Maurice Allais (1978) : « Alors que pendant des siècles l’Ancien Régime avait préservé jalousement le droit de l’Etat de battre monnaie et le privilège exclusif d’en garder le bénéfice, la République démocratique a abandonné pour une grande part ce droit et ce privilège à des intérêts privés. Ce n’est pas là le moindre paradoxe de notre époque ».[6]


Les dettes à intérêts sont des offenses graves et mortelles. 

Ce sont des armes de destruction massive qui tuent par millions les plus faibles et les plus innocents.

On ne peut pas se taire...


Conclusions:

Que tous ceux qui ont soif de justice se mettent donc à étudier et à répandre le Crédit Social, en prenant notamment de l'abonnement à Vers Demain et en réalisant sa doctrine !

Pour de vraies démocraties économiques polyarchiques:

Les délégués de l'institut Louis Even pour la Justice Sociale et Pèlerins de saint Michel, réunis en congrès international  à Saint Michel de Rougemont, Canada, forts de l'appui de presque tous les citoyens qu'ils visitent ou de leurs près de 100'000 abonnés et de leurs millions de lecteurs-sympathisants, présentent aux membres des gouvernements de tous les pays, la résolution suivante:

Attendu que les biens de la terre ont été créés par Dieu pour tous les êtres humains et qu'ils doivent être à la disposition de tous et chacun, pour le développement de tout l'homme et de tous les hommes , selon la sainte Volonté de Dieu;
Attendu que tous les chrétiens doivent travailler à changer les structures du système économique actuel, afin de le rendre serviteur de chaque personne humaine, sans exception;
Attendu que la grande pauvreté actuelle des peuples ne provient pas d'un manque de biens réels, mais du système financier contrôlé par les financiers internationaux;
Attendu que le pouvoir de créer l'argent des pays est concédé inconstitutionnellement par les gouvernements aux banques privées; alors que ce pouvoir souverain relève des véritables représentants des peuples;
Attendu que nos gouvernements et nos peuples sont littéralement écrasés sous le fardeau des dettes publiques et privées, des taxes et des impôts;

Il est proposé;
Que les congressistes et les sympathisants prient instamment leurs gouvernements à:
Stopper toutes démarches visant à instaurer un gouvernement mondial qui aurait pour effet d'établir une dictature sans égale, sur l'univers entier;
Reprendre leur droit souverain de créer l'argent de leur pays, sans dette et sans intérêt, en le basant sur la production du pays. ( comme en Suisse avec http://desiebenthal.blogspot.ch/2015/09/invitation-monnaie-pleine-lausanne-le.html )
Cesser d'emprunter des banques privées et de prendre les mesures pour effacer immédiatement leur dette nationale, dont plus de 90% est attribuable aux intérêts composés, qu'ils considèrent comme de l'usure outrancière inacceptable pour un honnête gouvernement et ses citoyens;
De distribuer un dividende mensuel à chaque être humain, de la conception à la tombe, pour la prospérité de chaque personne et pour la bonne marche de l'économie du pays. Ce qui aurait pour effet de mettre fin au scandale de la pauvreté et répondrait au désir de toutes les personnes de bonne volonté.
Que les congressistes prient aussi les gouvernements inférieurs et les municipalités de se servir de tout leur pouvoir pour obliger le gouvernement de leur pays à agir dans ce sens. Un système d'argent national permettrait à tous les gouvernements de s'administrer sans dettes, sans taxes et sans impôts.
Que copie de cette résolution soit envoyée aux Membres des gouvernements de chaque pays, ainsi qu'aux média d'information pour publication.

Venez à nos congrès et à nos cercles d'études. Merci. 021 616 88 88


Annexe A – Le Crédit Social
et la doctrine catholique


Etude du Crédit Social par neuf théologiens
English 

Aussitôt que l'ingénieur écossais Clifford Hugh Douglas publia ses premiers écrits sur le Crédit Social, les Financiers firent tout en leur pouvoir pour faire taire la voix de Douglas, ou déformer sa doctrine, car ils savaient que l'application des principes du Crédit Social mettrait fin à leur contrôle de la création de l'argent. Lorsque Louis Even commença à répandre les principes du Crédit Social au Canada français en 1935, une des accusations colportées par les Financiers était que le Crédit Social était du socialisme, ou du communisme.
Alors en 1939, les évêques catholiques du Québec chargèrent une commission de neuf théologiens d'étudier le Crédit Social en regard de la doctrine sociale de l'Eglise, pour savoir s'il était entaché de socialisme. Les neuf théologiens conclurent qu'il n'y avait rien dans la doctrine du Crédit Social qui était contraire à l'enseignement de l'Eglise, et que tout catholique était donc libre d'y adhérer sans danger.
Voici cette étude des neuf théologiens, telle que reproduite dans «La Semaine Religieuse» de Montréal du 15 novembre 1939:
Rapport de la Commission d'étude
sur le système monétaire appelé Crédit Social
1. La Commission détermine tout d'abord le champ de l'étude qu'il s'agit de faire.
a) Il ne s'agit aucunement de l'aspect économique ou politique, i.e., de la valeur de la théorie au point de vue économique et de l'application pratique du système du Crédit Social à un pays. Les membres de la Commission ne se reconnaissent aucune compétence en ces matières, et d'ailleurs l'Eglise n'a pas à se prononcer sur des questions pour lesquelles, comme le dit le Pape Pie XI, «elle est dépourvue des moyens appropriés et de compétence» (Quadragesimo anno).
b) Il ne s'agit pas non plus d'approuver cette doctrine au nom de l'Eglise, car l'Eglise n'a «jamais, sur le terrain social et économique, présenté de système technique déterminé, ce qui d'ailleurs ne lui appartient pas» (Divini Redemptoris, n. 34).
c) La seule question à l'étude est la suivante: la doctrine du Crédit Social, dans ses principes essentiels, est-elle entachée de socialisme ou de communisme, doctrines condamnées par l'Eglise; et par suite doit-elle être regardée par les catholiques comme une doctrine qu'il n'est pas permis d'admettre et encore moins de propager.
2. La Commission définit le socialisme et note ce qui caractérise cette doctrine à la lumière deQuadragesimo anno: le matérialisme; la lutte des classes; la suppression de la propriété privée; le contrôle de la vie économique par l'Etat au mépris de la liberté et de l'initiative individuelle.
3. La Commission a ensuite formulé en propositions les principes essentiels du Crédit Social.
«Le but de la doctrine monétaire du Crédit Social est de donner à tous et à chacun des membres de la société la liberté et la sécurité économiques que doit leur procurer l'organisme économique et social. Pour cela, au lieu d'abaisser la production vers le niveau du pouvoir d'achat par la destruction des biens utiles ou la restriction du travail, le Crédit Social veut hausser le pouvoir d'achat au niveau de la capacité de production des biens utiles.»
Il propose à cette fin:
I. L'Etat doit reprendre le contrôle de l'émission et du volume de la monnaie et du crédit. Il l'exercera par une commission indépendante jouissant de toute l'autorité voulue pour atteindre son but.
II. Les ressources matérielles de la nation représentées par la production constituent la base de la monnaie et du crédit.
III. En tout temps l'émission de la monnaie et du crédit devrait se mesurer sur le mouvement de la production de façon qu'un sain équilibre se maintienne constamment entre celle-ci et la consommation. Cet équilibre est assuré, partiellement du moins, par le moyen d'un escompte dont le taux varierait nécessairement avec les fluctuations mêmes de la production.
IV. Le système économique actuel, grâce aux nombreuses découvertes et inventions qui le favorisent, produit une abondance insoupçonnée de biens en même temps qu'il réduit la main-d'uvre et engendre un chômage permanent. Une partie importante de la population se trouve ainsi privée de tout pouvoir d'achat des biens créés pour elle et non pas pour quelques individus ou groupes particuliers seulement. Pour que tous puissent avoir une part de l'héritage culturel légué par leurs prédécesseurs, le Crédit Social propose un dividende dont la quantité sera déterminée par la masse des biens à consommer. Ce dividende sera versé à chaque citoyen, à titre de citoyen, qu'il ait ou non d'autres sources de revenus.
4. Il s'agit maintenant de voir s'il y a des traces de socialisme dans ces propositions.
Ad Iam: Cette proposition ne paraît pas comporter de donnée socialiste ni partant être contraire à la doctrine sociale de l'Eglise. L'affirmation est basée sur les passages suivants de l'Encyclique Quadragesimo anno.
Le Pape dit: «Il y a certaines catégories de biens pour lesquels on put soutenir avec raison qu'ils doivent être réservés à la collectivité lorsqu'ils en viennent à conférer une puissance économique telle qu'elle ne peut, sans danger pour le bien public, être laissée entre les mains des personnes privées.»
On y lit encore: «Ce qui à notre époque frappe tout d'abord le regard, ce n'est pas seulement la concentration des richesses, mais encore l'accumulation d'une énorme puissance, d'un pouvoir économique discrétionnaire, aux mains d'un petit nombre d'hommes, qui d'ordinaire ne sont pas les propriétaires mais les simples dépositaires et garants du capital qu'ils administrent à leur gré.»
«Ce pouvoir est surtout considérable chez ceux qui, détenteurs et maîtres absolus de l'argent, gouvernent le crédit et le dispensent selon leur bon plaisir. Par là, ils distribuent le sang à l'organisme économique dont ils tiennent la vie entre leurs mains, si bien que, sans leur consentement nul ne peut plus respirer.»
Vouloir changer un tel état de choses n'est donc pas contraire à la doctrine sociale de l'Eglise. Il est vrai qu'en confiant à l'Etat le contrôle de la monnaie et du crédit, on lui donne une influence considérable sur la vie économique de la nation, une influence équivalente à celle qu'exercent les banques actuellement à leur seul profit; mais cette manière de faire, in se, ne comporte pas de socialisme.
La monnaie n'étant, dans le système du Crédit Social, qu'un instrument d'échange dont le cours sera rigoureusement réglé par la statistique de la production, la propriété privée demeure intacte; voire la monnaie et le crédit seraient peut-être moins qu'aujourd'hui dispensés selon le bon plaisir de ceux qui les contrôlent. Réserver à la collectivité la monnaie et le crédit n'est donc pas opposé à la doctrine sociale de l'Eglise.
Saint Thomas le dit implicitement, dans Ethica, livre 5, leçon 4, quand il affirme qu'il appartient à la justice distributive, laquelle, on le sait, relève principalement de l'Etat, de distribuer les biens communs, y compris la monnaie, à tous ceux qui sont parties de la communauté civile.
En fait, la monnaie et le crédit ont été, dans le passé, sous le contrôle de l'Etat, en un grand nombre de pays, notamment dans les Etats pontificaux; ils le sont encore dans la Cité Vaticane. Il serait bien difficile de voir dans cette proposition, par conséquent, un principe socialiste.
Ad IIam: Que la monnaie et le crédit soient basés sur la production, sur les ressources matérielles nationales, cela ne comporte, semble-t-il, aucun caractère socialiste. La base de la monnaie est une affaire purement conventionnelle et technique.
Dans la discussion présente, ce point est accepté en principe par plusieurs des opposants.
Ad IIIam: Le principe de l'équilibre à maintenir entre la production et la consommation est sain. Dans une économie vraiment humaine et ordonnée, en effet le but de la production est la consommation et cette dernière doit normalement épuiser la première, du moins lorsque la production est faite, comme elle doit l'être, pour répondre à des besoins vraiment humains.
Quant à l'escompte, dont le principe est admis et même pratiqué couramment dans l'industrie et le commerce, il n'est qu'un moyen de réaliser cet équilibre; il permet au consommateur de se procurer la marchandise dont il a besoin à un prix inférieur sans perte pour le producteur.
Il est à noter que la Commission ne se prononce pas sur la nécessité d'un escompte occasionné par l'écart, s'il y a, selon le système du Crédit Social, entre la production et la consommation. Mais si un tel écart existe, vouloir le combler par le moyen d'un escompte ne saurait être considéré comme une mesure entachée de socialisme.
Ad IVam: Le principe du dividende peut aussi se concilier avec la doctrine sociale de l'Eglise; il est d'ailleurs comparable au pouvoir d'octroyer que possède l'Etat. La Commission ne voit pas pourquoi il serait nécessaire pour l'Etat de posséder les biens de production pour pouvoir payer ce dividende; actuellement, quoique dans un sens contraire, le pouvoir de taxer, que l'Etat possède en vue du bien commun, comporte davantage cette note et pourtant est admis. La même affirmation vaut pour l'escompte: l'un et l'autre tiennent du principe de la ristourne dans le système coopératif. D'ailleurs la coopération est en honneur dans le Crédit Social.
Le seul contrôle de la production qui soit nécessaire pour l'établissement du Crédit Social, c'est celui de la statistique qui détermine l'émission de la monnaie et du crédit. Or la statistique ne saurait être considérée comme un véritable contrôle et comme une entrave à la liberté individuelle; elle n'est qu'une méthode de connaissance. La Commission ne peut admettre que le contrôle statistique nécessite la socialisation de la production, ou qu'elle soit «de l'essence du socialisme et du communisme».
Conclusion
La Commission répond donc négativement à la question: «Le Crédit Social est-il entaché de socialisme?» Elle ne voit pas comment on pourrait condamner au nom de l'Eglise et de sa doctrine sociale les principes essentiels de ce système, tels qu'exposés précédemment. Elle tient à rappeler cependant que le Crédit Social, dont elle n'avait pas à juger l'aspect purement économique ou politique, ne rste toujours qu'une réforme monétaire. Il ne faudrait pas oublier, en effet, que ce qui importe surtout, c'est une réforme des institutions par l'organisation coopérative appuyée sur une réforme des moeurs, selon les recommandations de Pie XI. 
 Etude de quelques objections
La Commission a aussi étudié quelques-unes des objections habituellement présentées contre la conclusion qui précède.
Première objection: Le contrôle de la monnaie et du crédit entraîne nécessairement le contrôle de la production jusqu'à la socialisation de cette dernière.
Réponse: Le contrôle de la monnaie et du crédit n'enlève pas aux individus ou aux institutions privées la propriété des instruments de travail et des biens de production, même s'il peut impliquer dans une certaine mesure un contrôle indirect de cette production. Ce contrôle indirect qui, normalement du moins, doit s'exercer en vue du bien commun, ne comporte pas de caractère socialiste, pas plus que le contrôle rationnel de la production par les banques pourrait être nécessairement taxé d'individualisme libéral.
Deuxième objection: Que le dividende est un encouragement à la paresse.
Réponse: L'Etat ne fabriquera pas la monnaie et le crédit selon son bon plaisir mais bien selon les exigences manifestées par les statistiques de la production, laquelle est intimement liée au travail des citoyens. Que quelques-uns essaient encore de chômer, cela arrivera sans doute; seulement, il ne faudrait pas croire que le dividende pourra toujours faire vivre son homme. S'il peut arriver, au début, wue, pour combler le fossé entre la production et la consommation, le dividende soit assez fort, il lui faudra pour se maintenir une augmentation continuelle de production due à une augmentation équivalente de travail.
Les Créditistes ne devraient pas cependant trop appuyer sur le dividende, principalement sur le dividende basiue permanent qui n'est pas essentiel au système; mais le principe lui-même ne peut être condamné.
Troisième objection: Le dividende, et même l'escompte, dit-on, prive l'ouvrier de son salaire et le producteur de son profit.
Réponse: Cela serait vrai, peut-être, dans une certaine mesure et toujours d'une façon indirecte, si de fait il n'y avait pas d'écart entre la production et la consommation. Mais le système du Crédit Social est basé précisément sur cet écart: question purement économique et technique. De ce fait, le système ne saurait être condamné au nom de la doctrine sociale de l'Eglise. D'ailleurs, il semble que vraiment un écart existe entre le coût de certaines productions, chasse, pêche, richesse du sol, etc..., et le prix de consommation.
Quatrième objection: A première vue, une phrase de Douglas inspire quelque doute: «The dividend shall progressively displace wages and salaries» (Warning Democracy, p. 34).
Réponse: Le mot «dividende» n'a pas toujours dans les écrits de Douglas la même signification. Douglas entrevoit ici un système économique entièrement coopératif. Alors il devient facile de comprendre que les ouvriers coopérateurs ne reçoivent plus leur rétribution sous forme de salaires mais bien sous forme de dividendes. Ils sont dans ce cas, en quelque sorte, propriétaires eux-mêmes du système de la production.
Cette substitution du dividende au salariat ne peut donc être considérée comme opposée à la doctrine sociale de l'Eglise; d'autant que le Pape lui-même, dans Quadragesimo anno, admet la légitimité d'un ordre de choses où le contrat de société corrigerait, dans la mesure du possible, le contrat de louage de travail. La coopération est une forme de contrat de société dans lequel le dividende tend normalement et progressivement à remplacer le salaire.
Voici le passage de Pie XI: «Commençons par relever la profonde erreur de ceux qui déclarent essentiellement injuste le contrat de louage de travail et prétendent qu'il faut lui substituer un contrat de société; ce disant, ils font, en effet, gravement injure à Notre Prédécesseur, car l'Encyclique Rerum novarum non seulement admet la légitimité du salariat, mais s'attache longuement à le régler selon les normes de la justice. Nous estimons cependant plus approprié aux conditions présentes de la vie sociale de tempérer quelque peu, dans la mesure du possible, le contrat de travail par des éléments empruntés au contrat de société. C'est ce que l'on a déjà commencé à faire sous des formes variées, non sans profit sensible pour les travailleurs et pour les possesseurs du capital. Ainsi les ouvriers et les employés ont été appelés à participer en quelque manière à la propriété de l'entreprise, à sa gestion et aux profits qu'elle apporte».
Il est vrai qu'il est difficile d'imaginer un système coopératif poussé un un tel degré que tout salaire disparaîtrait pour faire place à un dividende: cela cependant ne rend pas l'hypothèse erronée. La Commission tient à noter de plus que certaines expressions de Douglas sur ce sujet, sont plutôt confuses. Tele paraît être toutefois sa pensée, au dire même des chefs créditistes.
*      *      * 
 Ces objections ne sauraient, dans l'opinion de la Commission, infirmer le jugement précédemment formulé du point de vue social catholique. Ajoutons qu'une étude plus approfondie de ce système au point de vue purement économique s'imposerait, vu l'importance que prend la question de nos jours.

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