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Les révélations d'Edward Snowden.
добро пожаловать мой друг в Швейцарии
Glenn Greenwald et la réalisatrice Laura Poitras ont été choisis par le lanceur d'alerte Edward Snowden pour faire ses révélations26,27. En , Edward Snowden prend contact anonymement avec Glenn Greenwald, puis avec la réalisatrice de documentaires Laura Poitras. Edward Snowden les invite à Hong Kong début , où sera filmée sa première interview diffusé par le Guardian28.
À partir de , Glenn Greenwald a notamment dévoilé dans le Guardian l'existence des programmes de surveillance de masse Tempora, PRISM et XKeyscore des services de renseignements britanniques (GCHQ) et américains (NSA).
En , il indique qu'Edward Snowden aurait communiqué entre 15 000 et 20 000 documents secrets aux deux journalistes, et que seulement une petite partie des documents a été révélée29. Cependant, l'agence de renseignement électronique britannique a indiqué en août 2013 que son compagnon transportait 58 000 documents confidentiels (Voir ci-dessous). À la mi-octobre 2013, le nombre exact de documents communiqués par Edward Snowden aux journalistes demeure inconnu.
Quelques semaines après le début des révélations, le gouvernement du Royaume-Uni demande au Guardian de détruire les documents en sa possession relatifs à la NSA et au GCHQ, qu'Edward Snowden leur a fournis. Le rédacteur en chef du journal, Alan Rusbridger, raconte que dans un premier temps ils refusent. Le gouvernement menace alors le journal d'une action judiciaire afin de se faire remettre ces documents. Le Guardian se résigne alors à détruire les disques durs contenant les documents, en présence d'agents du GCHQ qui vérifient le bon déroulement de cette destruction30. Le Guardian a fait savoir qu'ayant préalablement fait plusieurs copies des documents de Snowden sur des serveurs hors du Royaume-Uni, il continuera à publier des articles sur les révélation de Snowden31.
Le , le compagnon de Glenn Greenwald, David Miranda, en transit à l'aéroport d'Heathrow et qui revenait d'un séjour à Berlin où il avait travaillé avec Laura Poitras, a été arrêté par des officiers britanniques, interrogé en vertu de la loi antiterroriste et détenu pendant 9 heures afin d'être interrogé sur Edward Snowden et les activités des journalistes32,33,34.
Le , la commission parlementaire d’enquête du Sénat brésilien, mise en place pour enquêter sur des faits présumés d’espionnage des États-Unis au Brésil, a demandé à la police fédérale qu'elle assure la protection de Glenn Greenwald, le journaliste à l’origine de leur révélation35.
Le , Glenn Greenwald est invité par le Parlement européen à participer à la première session publique du comité d'enquête sur la surveillance électronique de masse de citoyens de l'Union européenne, notamment créé suite aux révélations d'Edward Snowden36. Pour des raisons techniques, l'audition par vidéoconférence n'a pas lieu et est reportée à une date non communiquée.
Le , Gleen Greenwald indique devant la commission brésilienne qui enquête sur les accusations d’espionnage de la NSA qu'il va divulguer des documents sur la France37. Le , il précise lors d'une interview à Radio France internationale que « l’espionnage américain sur l’ensemble des Français est vraiment énorme. Mais la NSA espionne aussi le territoire, avec la coopération du gouvernement français »38.
Le , Gleen Greenwald participe à la 15ème publique du comité d'enquête sur la surveillance électronique de masse de citoyens de l'Union européenne, en développant notamment les conséquences de ces révélations, l'espionnage économique par les États-Unis et la protection des lanceurs d'alerte et des journalistes39.
Le , The Guardian est récompensé, avec le Washington Post, par le Prix Pulitzer du service public, pour leur publication des révélations sur le système de surveillance de la NSA40,41; Le Guardian rappelle à cette occasion que Glenn Greenwald fut l'un des principaux contributeurs à ces publications pour le Guardian42.
En , Glenn Greenwald publie No Place to Hide (« Nulle part où se cacher »), son livre sur l'affaire Snowden, en simultané dans 20 pays43. Il porte notamment sur la« collaboration extraordinaire entre les entreprises privées et les services de renseignement du gouvernement »44,45,46. Le même jour, il met à disposition sur son site Internet 108 pages issues des archives d'Edward Snowden, incluant plusieurs dizaines de nouveaux documents47. Les droits de son futur livre ont fait l'objet de discussions par plusieurs grands studios américains (20th Century Fox, Sony Pictures) mais aussi par le studio de production de Leonardo DiCaprio, en vue d'être adapté au cinéma48,49. Les droits ont finalement été achetés par Sony Pictures 50.
https://theintercept.com/2016/03/20/mysterious-powerful-lobbying-group-wont-even-say-who-its-lobbying-for/
De la contradiction. Matière à discerner.
Autres programmes de surveillance révélés par Edward Snowden :
- Bullrun (États-Unis)
- Boundless Informant (États-Unis)
- Levitation (Canada)
- Muscular (Royaume-Uni)
- Optic Nerve (Royaume-Uni)
- Tempora (Royaume-Uni)
- XKeyscore (États-Unis)
Programmes de surveillance électronique :
- Echelon
- Intelligent information system supporting observation, searching and detection for security of citizens in urban environment (INDECT, projet de surveillance Européen semblable à PRISM).
- Infrastructure de mutualisation : base de données française similaire à Prism.
Le verbatim de l'interview d’Edward Snowden par Darius Rochebin réalisée en public lors du Festival international du Film et Forum sur les Droits Humains et diffusée dimanche 22 mars dans l'émission Pardonnez-moi.Darius Rochebin
Terrorisme et technocapitalisme : s’envoyer en l’air en appuyant sur des boutons
Nous avons choisi de patienter avant de reprendre les Dernières Nouvelles de l’Homme, mais certainement pas de nous passer de l’avis de Fabrice Hadjadj, qui évoque aujourd’hui la crise profonde que nous vivons, face à laquelle il est urgent de repenser notre modèle de vie pour ne pas nous comporter en « rival mimétique » face aux barbares que nous combattons.La visée première du terrorisme est de produire, comme son nom l’indique, un climat de terreur, de sidération telle que plus rien ne vaut dans l’actualité, dans le discours, sauf à parler de Daesh, de la guerre en Syrie, d’Abdelhamid Abaaoud, de ses commanditaires et de ses complices… Les fauteurs d’attentats réussissent ainsi à « redéfinir l’agenda mondial » et à tout faire tourner autour de leur violence hypnotique, au point de nous faire parfois négliger notre devoir d’état et oublier des luttes les plus fondamentales : il serait par exemple interdit de jouer avec nos enfants, de parler des petits oiseaux, de réciter du Baudelaire ou de réfléchir sur la COP 21 ; et notre combat pour l’écologie intégrale contre le technocapitalisme serait soudain devenu caduc au nom de l’Union Nationale contre l’« ennemi extérieur ».Car l’ennemi ne serait qu’extérieur, bien sûr. À première vue, aucun rapport entre l’État islamique et l’État technocratique, entre le fondamentaliste musulman et le transhumaniste occidental : fidéisme, d’un côté, rationalisme, de l’autre ; là, règles de la charia, ici, régime démocratique ; là, famille patriarcale, ici, mariage pour tous, etc. Et pourtant, dès qu’on y regarde de plus près, il est difficile de ne pas voir les liens profonds, structurels, qui les rapprochent et même les identifient.Je commencerai par deux indices. Le premier porte le nom de Bruxelles. Où se trouve la « plaque tournante » du djihadisme européen, là sont les institutions européennes. N’est-ce qu’un hasard ? On pourrait en tout cas s’attendre, autour de ces institutions merveilleuses, flambeaux de l’après-guerre, à un rayonnement culturel, historique, gréco-latin, sinon judéo-chrétien. Au contraire, dans Bruxelles-ville, il y a maintenant 30% de musulmans, et 40% à Molenbeek, 50% à Saint-Josse, autres communes de Bruxelles-capitale… Comment ne pas y reconnaître le signe d’un échec total de la « construction » de l’Europe ? Mais aussi, sans avoir à dénoncer avec Bat’Yeor les collusions probables d’une certaine « Eurabia », comment ne pas être poussé à supposer un rapport, entre la technocratie européiste et le terrorisme islamistes – rapport qui ne serait pas que de réaction ?Second indice : une information s’est répandue selon laquelle les terroristes auraient utilisé pour communiquer le chat de la Playstation 4, plus difficilement traçable que celui de Gmail ou de Whatsapp. Que le fait soit avéré ou pas, l’affaire Snowden nous avait appris que la CIA surveillait déjà laXbox et World of Warcraft. Il suffit d’ailleurs de visionner les publicités pour l’État islamique sur Internet : on y retrouve tous les codes des jeux vidéos, des films d’action, kalachnikov dans une main, smartphone dans l’autre. Ce qui suffit à nous mettre la puce à l’oreille… Ajoutez à cela le rôle décisif des énergies fossiles dans le financement du groupe terroriste (et dans nos complicités avec certains pétro-potentats qui ne leur sont pas hostiles), vous avez une excellente introduction aux 6 points de jonction que je voudrais mettre en relief et qui confirment une perception plus vaste, disons même plus écologique, du combat :1° Terroristes et technocapitalistes sont des mondialistes. Ils n’entretiennent pas de vrai rapport à une terre, ni à une famille. Ils n’ont pas d’oikos.Leurs réseaux ignorent les frontières, les réalités régionales, les différences ethniques, les transmissions traditionnelles. Ils enrôlent n’importe qui de n’importe où dans leur grande machinerie conquérante.2° En lien avec la désincarnation qui précède, les uns comme les autres promeuvent une fonctionnalisation du corps humain, qui est aussi samarchandisation en vue d’un but de guerre (militaire ou financier). Que ce soit par le trafic d’organes, les Human Enhancement Technologies, la réduction de la vie à des fonctions séparables, améliorables et monnayables, ou par l’enrôlement des jeunes comme des cartouches et du carburant pour le Califat, les corps sont toujours démembrés. L’homme-bombe et l’homme-machine sont frères.3° L’important pour un terroriste n’est pas tant dans le nombre de ses victimes, que dans le nombre de ses « vues ». Pour exercer sa terreur, il table sur la société du spectacle, et le pouvoir hypnotique de ses exécutions. Il rejoint, par conséquent, le stade suprême du capitalisme selon Guy Debord : l’image qui absorbe toute vraie lutte politique pour en faire un divertissement, un truc qui nous éclate, et rien de mieux que qu’une fille qui se fait sauter en gros plan, sinon un type qui se fait sauter sur une scène de rock (c’est là que le porno trash et le puritanisme Daesh sont en parfaite concordance).4° Se dévoile ainsi un rejet semblable de la femme et du féminin comme ce qui échappe au contrôle phallique. Bien sûr, l’utérus artificiel et le ventre plat peuvent sembler le moyen ultime de l’égalitarisme et de l’émancipation féministe. Ils sont en vérité, si l’on en croit l’anthropologue Françoise Héritier, le comble de la mainmise patriarcale, parce qu’ils privent la femme de son pouvoir et de sa responsabilité la plus propre : celle de la grossesse. La déprivation technique réalise par d’autres moyens ce que vise la soumission coranique.5° Le fondamentalisme technoscientifique et le fondamentalisme religieux refusent chacun à leur façon l’ordre de la culture. Pour les uns, l’innovation technologique a réponse à tout ; pour les autres, c’est le Coran. Dès lors, ce qui relève de l’histoire, des arts, de la littérature, de la musique, ce qui n’est ni article de consommation ni pratique de religion, mais œuvre singulière où s’affirme le mystère de l’humain, tout cela est balayé. On détruit Palmyre ; ou on en fait un site touristique. On brûle les livres ; ou on en fait des « objets culturels ». Ce sont là deux façons opposées mais s’accordant pour ignorer toute véritable cultura animi.6° Certes, la gâchette et le détonateur ne sont pas exactement la même chose que le clic de la souris ou l’effleurement de l’écran tactile. Il n’en demeure pas moins que, pour les uns comme pour les autres, le rapport au monde n’est pas celui de la patience du cultivateur, mais de la pulsion, de l’efficience ultra-rapide, de l’« interrupteur volontaire ». Il s’agit toujours de gagner le paradis en appuyant sur des boutons.Il est donc de la plus haute importance, si l’on ne veut pas favoriser la « montée aux extrêmes » des rivaux mimétiques, d’aller plus en profondeur, et surtout au-delà de la simple réaction ou de la seule « résistance » (lesquelles nous entraînent et facilement nous piègent sur le terrain de l’adversaire) – vers une pensée plus radicale, à la fois plus religieuse et plus scientifique, qui sait respecter les providences du Ciel et les rythmes de la terre.Philosophe. Directeur de l’Institut Philanthropos en Suisse.
Conseiller éditorial de la revue Limite