La III ème guerre mondiale a déjà commencé, selon le Pape François !
Que faire ?
"Il existe de nombreuses manières d'organiser un système bancaire, celle que nous utilisons aujourd'hui est la pire de toutes." - Mervin King, gouverneur de la Banque d'Angleterre du 1er juillet 2003 au 1er juillet 2013
Que faire ?
"Il existe de nombreuses manières d'organiser un système bancaire, celle que nous utilisons aujourd'hui est la pire de toutes." - Mervin King, gouverneur de la Banque d'Angleterre du 1er juillet 2003 au 1er juillet 2013
La Banque Centrale d'Angleterre, dans son dernier bulletin sorti le 14 mars 2014, démonte consciencieusement les idées fausses qui sont encore largement enseignées dans de nombreux cours d'économie à propos de la monnaie, et les remplace par une description complète de la réalité des faits.
On doit souvent quitter les certitudes sociales établies, exemple... ci-dessus :-)
et voici un article fascinant de Stéphane Tardif, comportementaliste animalier, qui a observé de très près le JEU DE LA MONNAIE que nous avons organisé vendredi dernier à #NuitDebout #Monnaiedebout.
Conclusion :
Tous les espoirs sont permis, puisque, ce jeu le prouve, la façon dont nous enregistrons nos flux économiques influence clairement nos comportements et nos stratégies interpersonnelles.
Suffirait-il donc de "Changer la monnaie pour changer la monde ?".
Qu'en dites-vous, on essaye ?...
LE JEU DE LA MONNAIE : UNE ÉTUDE COMPORTEMENTALE EMPIRIQUE SUR DES HUMAINS
Woo.. y’a des jours comme ça..
Ce soir, j’ai participé à un jeu grandeur nature en tant qu’observateur externe. Le jeu de la monnaie. Le principe est simple, il s’agit d’un jeu de rôle où les joueurs sont placés dans des mini-sociétés (très mini, on était une quarantaine environ), avec différents paradigmes économiques. Le but était de tester lequel était le plus rentable, à l’échelle de la société.
Dans chaque modèle économique, les joueurs s’échangeaient des cartes, représentant les ressources ou les services, et devaient accumuler des bonbons, représentant le bien commun, fruit de leur travail, en réunissant les cartes par 4 (identiques, peu importe la couleur). Une jolie métaphore permet de mieux visualiser : les cartes représentent les murs des maisons, en réunir 4 permet de construire la maison avec ses 4 murs, et le but de la société est d’accumuler les maisons (le bien commun).
Quatre modèles économiques ont été testés, comparables deux à deux : deux modèles basiques, le don mutuel et le troc, et deux modèles complexes, le modèle actuel, l’agent dette, et le système de comptabilité mutuelle.
Voici les règles précises (pour ceux qui aiment les détails) :
RÈGLE GÉNÉRALE :
Chaque joueur doit « travailler » pour construire une maison en assemblant 4 murs, 4 cartes de jeu de la même figure : par exemple assembler 4 valets, ou 4 as, sans tenir compte des couleurs.
Le jeu consiste à utiliser des règles économiques différentes pour faire circuler les cartes entre les joueurs, en regardant combien de maisons seront construites. Chacun peut ainsi sentir les effets des règles sur son propre comportement et sur le comportement des autres.
Un notaire note chaque maison rapportée : il doit savoir mélanger vite pour redistribuer de nouvelles cartes ! Un animateur explique les règles, et mesure le temps.
Le nombre de cartes a été choisi pour avoir 1 carré par joueur, plus 4 carrés de pioche : pour 20 joueurs, cela fait 80+16=96 cartes. On peut jouer à partir de 5 ou 6.
Jeu 1 : le don.
Chaque joueur reçoit 4 cartes tirées au hasard, au début et chaque fois qu’il ramène une maison au notaire. Comment être le plus efficace pour constituer le plus de carrés possibles ? Tout est permis entre les joueurs.
Ce jeu pourrait se dérouler en 12mn, soit 6 tours pour les jeux avec comptabilité. On peut aussi donner une noix pour chaque maison et compter les noix à la fin.
Jeu 2 : le troc.
Chaque joueur reçoit 4 cartes tirées au hasard, au début et chaque fois qu’il ramène une maison au notaire. Un joueur peut seulement demander aux autres une carte qui lui est directement utile pour faire un carré, et seulement en donnant en échange une carte, sachant que par réciprocité la carte doit aussi être directement utile à l’autre. Personne ne peut être intermédiaire et personne ne doit « être utile » à l’autre, pour bien tester le troc.
Ce jeu pourrait se dérouler en 12mn, soit 6 tours pour les jeux avec comptabilité. On peut aussi donner une noix pour chaque maison et compter les noix à la fin.
Jeu 3 : la monnaie officielle.
On peut obtenir une carte seulement en payant avec la monnaie officielle, 1 unité (papier coloré ou équivalent). Le banquier achète les maisons pour 5 (offrant ainsi un gain de 1 sur 5 ou 20%). Le banquier n’a pas de limite d’achat des maisons. Pour avoir de la monnaie officielle, il faut l’emprunter au banquier. Il faut lui rendre le double au bout de 6 tours (soit environ un doublement du capital en 24 ans, pour 3% d’intérêt par an et 4 ans par tour).
Les tours sont mesurés par l’animateur (par exemple 2mn par tour). Le jeu est suspendu au bout de 6 tours pour régler les impôts et les crédits, avant de reprendre pour 6 tours.
Chaque joueur paye des impôts à l’animateur (1 unité pour 6 tours) avant de rembourser les crédits. On peut payer seulement les intérêts des crédits à la fin des 6 tours, dans ce cas le principal reste dû à la banque. Si un joueur ne peut pas payer ce qu’il doit malgré la saisie des cartes en main du joueur, il va en prison. Il faut 2 banquiers pour noter les crédits avant le début, puis l’un vend (au hasard) les cartes et l’autre achète les maisons en notant chaque achat.
Jeu 4 : comptabilité mutuelle.
Chaque joueur doit disposer d’un crayon. Chacun reçoit un papier quadrillé pour faire sa comptabilité personnelle sous forme de courbe. Le trait horizontal est la ligne d’équilibre, la position de départ, avec la valeur 0. Le notaire vend les cartes, on paye en marquant un point sur le graff, 2 unités, 2 cases, par carte, dans le sens des importations/achats. Dans le sens des importations, le joueur peut s’éloigner de la ligne d’équilibre de 12 seulement : c’est la limite en importation.
Le notaire achète les maisons pour 10 (gain de 2 sur 10 ou 20%) : on marque un nouveau point sur le graphe en remontant de 10 unités, 10 cases, dans le sens des exportations, le sens inverse des importations. Le notaire n’a pas de limite d’achat des maisons. Les tours sont mesurés par l’animateur (par exemple 2mn par tour). Il faut faire 6 tours au moins pour comparer.
A chaque tour annoncé par l’animateur, chacun diminue, contracte, son solde de 10% arrondi à 1 supérieur : si on est à 5 on revient à 4, si on est à 12 on revient à 10, et inversement de l’autre côté de la ligne d’équilibre. Chacun doit vérifier la comptabilité de l’autre. Les prix sont multipliés par 2 par rapport au jeu précédent pour la simplicité des calculs de %. Il faut 2 notaires, l’un pour vendre les cartes et l’autre pour acheter les maisons en notant le nombre.
bernard.gva (at) gmail.com : évolution du jeu de la corbeille des Les Valeureux et du jeu de Community Forge
En tant que comportementaliste vétérinaire, j’ai une approche à la fois scientifique (obéissant à un protocole rigoureux) et « basique » : je prends en compte les interactions entre les individus sans distinguer l’homme de l’animal, ce qui tend à s’observer de plus en plus ! Tant les humains qui manifestent des motivations basiques, par exemple dans la consommation excessive (c’est l’écureuil qui accumule les noix ou le chien qui enterre son os, puis l’oublient, n’est-ce pas…), que les animaux qui manifestent des comportements qualifiés auparavant « d’humain ».
Donc je préfère prévenir tout de suite, tout ce que je vais raconter là est un beau tissu de conneries, issu de mon expérience et de mes connaissances ! Il n’y a rien de scientifique dans les affirmations que je vais formuler, tant sur l’expérience, qui était plus un jeu pour que les gens éprouvent d’autres modes de vie, que sur mon observation, très limitée (seul pour 40 personnes, en train de filmer en même temps, je n’ai pu observer que quelques groupes).
Cependant, l’expérience et le jeu étant basés sur des règles simples, et l’échantillon de joueurs empiriquement représentatif (des jeunes, des vieux, les 3 sexes, toutes les races, les drôles, les timides, les bruyants, tout c’que vous voulez !), je me dis que les observations que j’ai faites mériteraient d’être testées plus rigoureusement…
Donc je préfère prévenir tout de suite, tout ce que je vais raconter là est un beau tissu de conneries, issu de mon expérience et de mes connaissances ! Il n’y a rien de scientifique dans les affirmations que je vais formuler, tant sur l’expérience, qui était plus un jeu pour que les gens éprouvent d’autres modes de vie, que sur mon observation, très limitée (seul pour 40 personnes, en train de filmer en même temps, je n’ai pu observer que quelques groupes).
Cependant, l’expérience et le jeu étant basés sur des règles simples, et l’échantillon de joueurs empiriquement représentatif (des jeunes, des vieux, les 3 sexes, toutes les races, les drôles, les timides, les bruyants, tout c’que vous voulez !), je me dis que les observations que j’ai faites mériteraient d’être testées plus rigoureusement…
PREMIER JEU : LE DON MUTUEL : ENVIRON 140 MAISONS
C’est le mode de jeu qui a produit le plus de bien commun, loin devant les autres. Mais c’est aussi un résultat assez prévisible au vue des biais dans l’expérience. Les interactions sont altruistes (puisque chaque individu donne sans jamais avoir de garantie de retour), et très rapides. Puisque la seule chose à accumuler est le bien commun, personne ne peut tricher. Enfin rappelons que la société fait 50 personnes et qu’il n’y a qu’une seule ressource, en abondance. J’ai pu par contre observer des compétences différentes : très rapidement, des « crieurs » se sont manifestés, faisant des appels au don pour savoir qui avaient les cartes qui leur manquaient, augmentant ainsi drastiquement leurs chances de trouver les cartes qui leur manquaient, et donc leur efficacité.
J’ai pu observer aussi vers la moitié de l’expérience que les joueurs formaient des petits groupes. La stratégie du crieur était répétée à plus petite échelle, certains n’ayant pas assez de voix pour hurler ou trop de timidité pour oser le faire…
Cela montre donc quand même que le don est un mode d’interaction efficace pour des petites communautés. Par ailleurs, des communautés jouant à ce jeu avec des joueurs se connaissant, coopèrent donc beaucoup plus efficacement, et se réunissent très rapidement pour former un unique cercle (tout le monde voit tout le monde), et accumuler le plus de dons possibles.
Je fais remarquer aussi empiriquement que c’est le mode d’interaction choisi en communauté familiale (caricaturalement) : les individus se donnent sans attendre de retour, et savent que la famille viendra les aider en cas de soucis.
J’ai pu observer aussi vers la moitié de l’expérience que les joueurs formaient des petits groupes. La stratégie du crieur était répétée à plus petite échelle, certains n’ayant pas assez de voix pour hurler ou trop de timidité pour oser le faire…
Cela montre donc quand même que le don est un mode d’interaction efficace pour des petites communautés. Par ailleurs, des communautés jouant à ce jeu avec des joueurs se connaissant, coopèrent donc beaucoup plus efficacement, et se réunissent très rapidement pour former un unique cercle (tout le monde voit tout le monde), et accumuler le plus de dons possibles.
Je fais remarquer aussi empiriquement que c’est le mode d’interaction choisi en communauté familiale (caricaturalement) : les individus se donnent sans attendre de retour, et savent que la famille viendra les aider en cas de soucis.
DEUXIÈME JEU : LE TROC : ENVIRON 50 MAISONS
De la même façon que lors du premier jeu, les interactions étant très rapides, le troc a donc obtenu un score surestimé par rapport aux deux derniers jeux. Mais la comparaison avec le don mutuel en petite communauté peut s’établir, vu la simplicité des règles.
J’ai pu observer les gens rapidement former des groupes, car une difficulté supplémentaire s’est vite présentée : autant, dans le cas précédent, pour interagir, il suffisait de trouver quelqu’un qui avait la carte qu’on voulait, autant dans ce cas-là, il fallait une interaction gagnant/gagnant, ce qui rendait plus rares les échanges. Et autant, dans le cas précédent, des petits groupes (4-5 personnes, donc une 20aine de cartes) suffisaient pour former un carré, autant dans ce cas, avec 4 cartes par main, il fallait bien plus de gens pour accélérer les échanges.
Du coup, assez rapidement, les petits groupes ont commencé à fusionner, jusqu’à ce qu’il n’y en ai plus que trois gros… puis deux… puis un grand groupe de gens compactés. Devant l’impossibilité de circuler dans la société, le groupe a immédiatement éclaté après sa formation, des sous-groupes se sortant de la masse pour « respirer ».
En tous cas, dans les deux cas, à aucun moment il n’était question de produire des comportements altruistes ou égoïstes. Les joueurs n’ayant pas d’autre choix que de produire pour la société, ils tentent juste de trouver, plus ou moins collectivement, la stratégie la plus efficace pour accumuler des ressources (ça dépend du tempérament des différents joueurs).
C’est aussi un modèle de société qui ne peut s’adapter que sur des petites communautés. A grande échelle, à moins d’une transparence totale sur la surveillance des individus les uns sur les autres (ce que moi-même je conçois moyennement, aussi ouvert que je sois), des tricheurs pourraient apparaître et accumuler des ressources uniquement pour eux, se noyant dans la masse pour passer inaperçu.
J’ai pu observer les gens rapidement former des groupes, car une difficulté supplémentaire s’est vite présentée : autant, dans le cas précédent, pour interagir, il suffisait de trouver quelqu’un qui avait la carte qu’on voulait, autant dans ce cas-là, il fallait une interaction gagnant/gagnant, ce qui rendait plus rares les échanges. Et autant, dans le cas précédent, des petits groupes (4-5 personnes, donc une 20aine de cartes) suffisaient pour former un carré, autant dans ce cas, avec 4 cartes par main, il fallait bien plus de gens pour accélérer les échanges.
Du coup, assez rapidement, les petits groupes ont commencé à fusionner, jusqu’à ce qu’il n’y en ai plus que trois gros… puis deux… puis un grand groupe de gens compactés. Devant l’impossibilité de circuler dans la société, le groupe a immédiatement éclaté après sa formation, des sous-groupes se sortant de la masse pour « respirer ».
En tous cas, dans les deux cas, à aucun moment il n’était question de produire des comportements altruistes ou égoïstes. Les joueurs n’ayant pas d’autre choix que de produire pour la société, ils tentent juste de trouver, plus ou moins collectivement, la stratégie la plus efficace pour accumuler des ressources (ça dépend du tempérament des différents joueurs).
C’est aussi un modèle de société qui ne peut s’adapter que sur des petites communautés. A grande échelle, à moins d’une transparence totale sur la surveillance des individus les uns sur les autres (ce que moi-même je conçois moyennement, aussi ouvert que je sois), des tricheurs pourraient apparaître et accumuler des ressources uniquement pour eux, se noyant dans la masse pour passer inaperçu.
A ce stade du jeu, je peux répondre à une critique qui m’a été formulé immédiatement après le jeu : on ne peut pas comparer des comportements humains et des comportements animaux, surtout pas en termes aussi simplistes que des comportements altruistes versus égoïstes. La psychologie (et certainement un tas d’autres courants de pensée) affirme que l’humain a tendance à produire des comportements aux intentions et aux mécanismes complexes. Certes, j’en conviens, chaque individu est unique. Ca n’empêche que quand tu prends les gens par paquet de millions, ils se comportent comme des moutons (et ça, aucune élite ne trouvera à me contredire). T’aura toujours une communauté d’irréductibles qui produira des stratégies inédites, mais la masse suivra la masse. C’est un peu ce qui fait le fondement d’une espèce communautaire et grégaire comme la nôtre.
Morgan est un éthologue des années 80, qui a produit un canon, je cite « Nous ne devons en aucun cas interpréter une action comme relevant de l’exercice de facultés de haut niveau, si celle-ci peut être interprétée comme relevant de l’exercice de facultés de niveau inférieur ».
Non pas que ce soit jamais le cas, ne soyez pas exclusif. Mais c’est l’idée, grosso modo, qu’on produit tous des efforts et des stratégies considérables pour satisfaire des besoins primaires, comme s’alimenter plus, s’amuser plus, copuler plus… Et ça se vérifie assez facilement (passée la mauvaise foi, les gens l’avouent humblement) : quelqu’un qui veut devenir plus fort ou plus riche le fait rarement pour tout donner gracieusement à la planète ensuite, y’a un minimum de contreparties… En pratique chaque stratégie produite va suivre un chemin différent, mais l’intention de départ est souvent proche (protéger ses proches, devenir plus fort, se venger).
Les grands penseurs et les fins psychologues reniant leur nature animale critiqueront ce qu’ils voudront, mais dans une démarche scientifique et rigoureuse, le canon de Morgan se vérifie aussi bien que le pied dans la porte, croyez-moi (où aller vérifier vous-même, si vous êtes docteur, je ne vais pas refaire la démonstration).
Morgan est un éthologue des années 80, qui a produit un canon, je cite « Nous ne devons en aucun cas interpréter une action comme relevant de l’exercice de facultés de haut niveau, si celle-ci peut être interprétée comme relevant de l’exercice de facultés de niveau inférieur ».
Non pas que ce soit jamais le cas, ne soyez pas exclusif. Mais c’est l’idée, grosso modo, qu’on produit tous des efforts et des stratégies considérables pour satisfaire des besoins primaires, comme s’alimenter plus, s’amuser plus, copuler plus… Et ça se vérifie assez facilement (passée la mauvaise foi, les gens l’avouent humblement) : quelqu’un qui veut devenir plus fort ou plus riche le fait rarement pour tout donner gracieusement à la planète ensuite, y’a un minimum de contreparties… En pratique chaque stratégie produite va suivre un chemin différent, mais l’intention de départ est souvent proche (protéger ses proches, devenir plus fort, se venger).
Les grands penseurs et les fins psychologues reniant leur nature animale critiqueront ce qu’ils voudront, mais dans une démarche scientifique et rigoureuse, le canon de Morgan se vérifie aussi bien que le pied dans la porte, croyez-moi (où aller vérifier vous-même, si vous êtes docteur, je ne vais pas refaire la démonstration).
TROISIÈME JEU : L’ARGENT DETTE : POPULATION 9 – 31 BANQUE, DONC 40 MAISONS, ET 6 BANQUEROUTE
Habillement présenté dans le jeu comme « le système actuel », ce qui incriminait un biais, forcément : les joueurs savaient qu’on n’était pas là pour en faire l’éloge, et que ce jeu risquait d’être le plus dur…
Mais même averti, ils l’ont expérimenté dès le départ : la procédure d’emprunt à la banque était longue et potentiellement vite perçu comme inutile, et les échanges, à base de négociation de monnaie et de ressources, étaient lents et pénibles, car les joueurs se méfiaient les uns des autres.
Dès le départ, des joueurs ont produits des stratégies très différentes : certains joueurs se sont assemblés en communauté, pour mutualiser leur bien et leur argent, et rembourser plus vite leur dette. D’autres se sont précipiter dans l’accumulation d’argent, en produisant le plus de maisons, ce qui permet d’abord de rembourser sa dette, puis ensuite… bah c’était variable, soit ils continuaient à construire des maisons, soient ils accumulaient juste les billets.
D’ailleurs, une variable a été introduite au départ, proche de la réalité de notre monde contrairement aux deux cas précédents : tout le monde n’est pas parti avec le même capitale. Certains n’avaient pas de dettes au début du jeu, et leur ressenti sur ce démarrage lent, agressif, oppressant même selon certains, et bien eux ils ne l’ont pas ressenti.
Par contre, tout le monde a ressenti que le système étant très limitant (accumulation de dettes), il fallait redoubler d’effort pour arriver à construire des maisons, quitte à employer « les moyens », je dirais.
D’ailleurs, dès le départ, un joueur a immédiatement compris la stratégie la plus rentable de notre modèle économique actuelle, quand tu pars de rien (la règle du jeu le permettait, de part son modèle simplifié) : tu empruntes UN MAX DE THUNES, puis tu achètes un peu de toutes les cartes, et tu revends la carte qu’il manque aux autres à prix d’or, ce qui te permet d’accumuler ENCORE PLUS DE THUNES.
On notera d’ailleurs que c’est le jeu qui a obtenu le plus grand écart dans la répartition des ressources entre les joueurs à la fin. Autant les autres jeux, tous les joueurs avaient à peu près le même nombre de bonbons à la fin, autant là, certains pouvaient acheter d’autres joueurs, et d’autres sont allés en case prison pour banqueroute !
On observe la même chose dans notre monde avec le monopole des élites et des puissants sur les ressources. Ils deviennent tellement riches qu’ils ne savent même plus quoi acheter avec leur argent, mais ils continuent à en vouloir plus. Là on est vraiment dans l’aliénation dans la consommation, ou le comportement d’accumulation de ressource poussé à son paroxysme. Mais je m’avance un peu, et j’ai déjà perdu trop de lecteurs avec la première critique, je ne veux pas perdre tout le monde !
Mais même averti, ils l’ont expérimenté dès le départ : la procédure d’emprunt à la banque était longue et potentiellement vite perçu comme inutile, et les échanges, à base de négociation de monnaie et de ressources, étaient lents et pénibles, car les joueurs se méfiaient les uns des autres.
Dès le départ, des joueurs ont produits des stratégies très différentes : certains joueurs se sont assemblés en communauté, pour mutualiser leur bien et leur argent, et rembourser plus vite leur dette. D’autres se sont précipiter dans l’accumulation d’argent, en produisant le plus de maisons, ce qui permet d’abord de rembourser sa dette, puis ensuite… bah c’était variable, soit ils continuaient à construire des maisons, soient ils accumulaient juste les billets.
D’ailleurs, une variable a été introduite au départ, proche de la réalité de notre monde contrairement aux deux cas précédents : tout le monde n’est pas parti avec le même capitale. Certains n’avaient pas de dettes au début du jeu, et leur ressenti sur ce démarrage lent, agressif, oppressant même selon certains, et bien eux ils ne l’ont pas ressenti.
Par contre, tout le monde a ressenti que le système étant très limitant (accumulation de dettes), il fallait redoubler d’effort pour arriver à construire des maisons, quitte à employer « les moyens », je dirais.
D’ailleurs, dès le départ, un joueur a immédiatement compris la stratégie la plus rentable de notre modèle économique actuelle, quand tu pars de rien (la règle du jeu le permettait, de part son modèle simplifié) : tu empruntes UN MAX DE THUNES, puis tu achètes un peu de toutes les cartes, et tu revends la carte qu’il manque aux autres à prix d’or, ce qui te permet d’accumuler ENCORE PLUS DE THUNES.
On notera d’ailleurs que c’est le jeu qui a obtenu le plus grand écart dans la répartition des ressources entre les joueurs à la fin. Autant les autres jeux, tous les joueurs avaient à peu près le même nombre de bonbons à la fin, autant là, certains pouvaient acheter d’autres joueurs, et d’autres sont allés en case prison pour banqueroute !
On observe la même chose dans notre monde avec le monopole des élites et des puissants sur les ressources. Ils deviennent tellement riches qu’ils ne savent même plus quoi acheter avec leur argent, mais ils continuent à en vouloir plus. Là on est vraiment dans l’aliénation dans la consommation, ou le comportement d’accumulation de ressource poussé à son paroxysme. Mais je m’avance un peu, et j’ai déjà perdu trop de lecteurs avec la première critique, je ne veux pas perdre tout le monde !
Ce qui me permet de rebondir sur une deuxième critique, qui peut aussitôt se ranger dans la case « oubli » : les joueurs sachant qu’ils jouaient à un jeu, ne faisaient pas comme dans la vraie vie, et donc oseraient tricher plus souvent, même si c’est amoral, que dans le monde réel, où les gens font rarement ça (c’est connu).
La réalité est tout autre : je suis d’accord pour dire qu’un humain altruiste jouant à un jeu peut être le pire des connards, et vice-versa. Mais on s’en fout. On a un groupe d’humains, qui interagissent entre eux avec des stratégies très différentes, altruistes, égoïstes, ou intermédiaires (« ah lui il tente de m’arnaquer, j’aurai été gentil avec lui mais là non »). Qu’ils soient bons acteurs en train de simuler un tempérament qui n’est pas le leur, ou des joueurs agissant suivant leurs convictions et mimant leur tempérament réel, ou encore un mélange des deux, on s’en moque. Ce n’est pas ce qu’on mesure là, on veut juste avoir des joueurs différents pour produire des comportements différents, et voir comment les systèmes s’en sortent pour accumuler du bien commun et les comparer entre eux, c’est tout.
Et je répète, tout ce que je dis est empirique, les observations et les interprétations que je formule doivent être traité comme des indices, pouvant donner des idées pour une étude plus poussée et rigoureuse. Ce n’est que le fruit de mon ressenti.
La réalité est tout autre : je suis d’accord pour dire qu’un humain altruiste jouant à un jeu peut être le pire des connards, et vice-versa. Mais on s’en fout. On a un groupe d’humains, qui interagissent entre eux avec des stratégies très différentes, altruistes, égoïstes, ou intermédiaires (« ah lui il tente de m’arnaquer, j’aurai été gentil avec lui mais là non »). Qu’ils soient bons acteurs en train de simuler un tempérament qui n’est pas le leur, ou des joueurs agissant suivant leurs convictions et mimant leur tempérament réel, ou encore un mélange des deux, on s’en moque. Ce n’est pas ce qu’on mesure là, on veut juste avoir des joueurs différents pour produire des comportements différents, et voir comment les systèmes s’en sortent pour accumuler du bien commun et les comparer entre eux, c’est tout.
Et je répète, tout ce que je dis est empirique, les observations et les interprétations que je formule doivent être traité comme des indices, pouvant donner des idées pour une étude plus poussée et rigoureuse. Ce n’est que le fruit de mon ressenti.
Aller, on passe à la dernière, le test du modèle qui serait p’te cool pour nous sortir de la merde, n’est-ce pas…
QUATRIÈME JEU : LA COMPTABILITÉ MUTUELLE : ENVIRON 60 MAISONS
Donc ce système montre une performance bien meilleure que l’argent-dette, ou la structure bancaire non contrôlée est la seule gagnante. Autant on ne peut la comparer au troc et au don mutuel, car les interactions, trop longue par rapport au don, sont trop éloignés de ce que ce serait dans n’importe quel situation réel, ou les 3 minutes que prennent la vérification de la transaction sont masquées par le fait que les gens ne font pas une course sur 7 minutes… autant par rapport à l’argent dette, et en tenant compte de ce biais, il a obtenu un score supérieur, ce qui montre bien son efficacité dans la production commune.
A noter aussi que l’écart entre les joueurs était nettement moins marqué; même s’il y avait quand même aussi des riches et des « moins riches ».
Ce jeu est basé sur un contrat de confiance, dès le départ : c’est l’idée qu’une sous-communauté décidant de tromper les règles pour son bien-être au détriment du reste, ne puissent pas émerger dans la société. Dans ce cas, c’était évident, si des joueurs complotaient, ils étaient vite repérer par les autres. Dans une société plus vaste, des mécanismes de régulation serait nécessaire pour garantir la sécurité des joueurs et établir le contrat de confiance : il s’agit en l’occurrence dans notre monde d’un système judiciaire, par exemple (les joueurs se vérifient l’un l’autre à chaque échange, si l’un d’eux décide de tricher, même si l’autre n’a pas la force de s’opposer à lui, il ne tentera pas le coup car il sait que le système est efficace pour le punir s’il est découvert ou dénoncé).
La différence la plus marquante avec le système précédent d’argent dette, c’est l’absence de dette initiale justement. Du coup, autant le troisième jeu a démarré comme une course, autant là, les gens ont commencé par s’expliquer entre eux pour bien assimiler les règles, dans le calme, avant d’accélérer les échanges, tranquillement. Cette observation révèle pleins de choses intéressantes.
D’abord, les joueurs n’ayant pas la pression extérieure de leur dette et du risque de banqueroute, n’ont pas commencé à courir derrière les billets comme si leur vie en dépendait, oubliant l’objectif de construire des maisons.
Ensuite, les interactions entre les joueurs étaient nettement plus calmes. Autant, dans l’expérience précédente, beaucoup de joueurs ont exprimé leur frustration, certains ont même arrêté de jouer (de faire des échanges), plutôt que de négocier et se battre pour avoir des échanges avantageux. Mais ici, la vie était plus cool.
Enfin, le fait que les joueurs se soient appropriés les règles du jeu (qui leur demande de se vérifier l’un l’autre, donc d’avoir compris les règles) a empêcher toute triche, et limitait les erreurs, contrairement à l’argent dette ou les échanges inégaux et désavantageux étaient quand même accepté, les joueurs se justifiant en affirmant se sentir obligés d’accepter l’arnaque, sans quoi ils avaient l’impression que rien n’avance sinon. Comme on me rétorque souvent que manifester, signer les pétitions, regarder des confs, faire de l’éducation populaire, enfin avoir une activité altruiste quoi, tout ça, ça sert à rien, je ferai mieux de m’occuper de moi-même et d’accepter le monde comme étant tel qu’il est, et me faire mon nid… je trouve vraiment amusant que ce système finit même dans un jeu par imposer une forme de résignation au joueur.
Naturellement, il y a eu des erreurs de compta. Le plus amusant, c’est que l’erreur la plus fréquente, c’était pas un mauvais calcul sur la feuille de chacun (puisque les joueurs se vérifiaient plus ou moins l’un l’autre), mais en réalité, les joueurs ont carrément oublier de surveiller leur revenu de base, et oubliait de le noter une fois sur deux, trop concentré sur leurs échanges entre eux. Les échanges étant beaucoup plus positifs comme type d’interactions, et nécessitant un travail actif, les joueurs s’y investissaient en étant beaucoup plus concentrés et rigoureux, et en y prenant du plaisir, d’après-eux.
D’abord, les joueurs n’ayant pas la pression extérieure de leur dette et du risque de banqueroute, n’ont pas commencé à courir derrière les billets comme si leur vie en dépendait, oubliant l’objectif de construire des maisons.
Ensuite, les interactions entre les joueurs étaient nettement plus calmes. Autant, dans l’expérience précédente, beaucoup de joueurs ont exprimé leur frustration, certains ont même arrêté de jouer (de faire des échanges), plutôt que de négocier et se battre pour avoir des échanges avantageux. Mais ici, la vie était plus cool.
Enfin, le fait que les joueurs se soient appropriés les règles du jeu (qui leur demande de se vérifier l’un l’autre, donc d’avoir compris les règles) a empêcher toute triche, et limitait les erreurs, contrairement à l’argent dette ou les échanges inégaux et désavantageux étaient quand même accepté, les joueurs se justifiant en affirmant se sentir obligés d’accepter l’arnaque, sans quoi ils avaient l’impression que rien n’avance sinon. Comme on me rétorque souvent que manifester, signer les pétitions, regarder des confs, faire de l’éducation populaire, enfin avoir une activité altruiste quoi, tout ça, ça sert à rien, je ferai mieux de m’occuper de moi-même et d’accepter le monde comme étant tel qu’il est, et me faire mon nid… je trouve vraiment amusant que ce système finit même dans un jeu par imposer une forme de résignation au joueur.
Naturellement, il y a eu des erreurs de compta. Le plus amusant, c’est que l’erreur la plus fréquente, c’était pas un mauvais calcul sur la feuille de chacun (puisque les joueurs se vérifiaient plus ou moins l’un l’autre), mais en réalité, les joueurs ont carrément oublier de surveiller leur revenu de base, et oubliait de le noter une fois sur deux, trop concentré sur leurs échanges entre eux. Les échanges étant beaucoup plus positifs comme type d’interactions, et nécessitant un travail actif, les joueurs s’y investissaient en étant beaucoup plus concentrés et rigoureux, et en y prenant du plaisir, d’après-eux.
C’est avec ce genre d’expérience qu’un jour, les humains arrêteront de courir tous collectivement après leurs désirs illusoires, et feront l’expérience d’un mode de vie différent, pouvant procurer plus de sérénité et de bien-être.
Peut-être alors qu’ils seront plus enclin à signer une pétition, rejoindre une association ou un mouvement, ou encore s’exprimer ouvertement sur ces sujets dans leurs cercles privés, ce qui est, au fond, la définition d’un citoyen dans une vraie démocratie qui s’éveille…
Peut-être alors qu’ils seront plus enclin à signer une pétition, rejoindre une association ou un mouvement, ou encore s’exprimer ouvertement sur ces sujets dans leurs cercles privés, ce qui est, au fond, la définition d’un citoyen dans une vraie démocratie qui s’éveille…
Dr Dobi
Je vous conseille l’excellente chaîne d’Horizon Gull, philosophie/psychologie, et son blogHacking Social, pour plus d’expériences sur les humains.
Je vous conseille l’excellente chaîne d’Horizon Gull, philosophie/psychologie, et son blogHacking Social, pour plus d’expériences sur les humains.
Je vous conseille aussi la lecture du livre de Richard Dawkins, le Gène Égoïste, si vous souhaitez allez plus loin dans ce type d’expérimentation. Bonne lecture/visionnage
Pour un capital social local. Le Polypoly.
Le monde actuel vit dans un vieux système atroce et stupide qui pousse aux guerres car il détruit l'argent par la rigueur. Chaque remboursement de dette est une destruction d'argent qui aggrave les crises. Démonstrations:
http://desiebenthal.blogspot.ch/2012/05/destruction-de-la-monnaie-par-la.html
http://desiebenthal.blogspot.ch/2014/11/la-suisse-lavant-garde-de-la-robolution.html
https://communities.cyclos.org/register/app/form
Comment résister immédiatement et faire un capital et un crédit démocratique au niveau local ? Le polypoly (c).
Un système simple pour échanger des biens et des services dans le cadre d’un club privé. L'unité de compte est par exemple le temps, la minute, l'heure ou le jour de travail, ou toute autre mesure culturellement acceptée localement. ( www.Wir.ch, SELS, TIMEBANK, francs locaux, nantos, Ithaca, ...)
Comment ouvrir une banque locale sans intérêts par l'utilisation de simples cartes.
Je vais maintenant vous apprendre à ouvrir une banque locale, ce qui est facile à faire. Des banques locales analogues ont été établies en Suisse par des agriculteurs. Le banquier est un agriculteur, la banque se trouve dans une ferme, les clients sont des agriculteurs, et les propriétaires de la banque sont des agriculteurs. Puisque les banques sont très petites et dans de petites maisons, et parce que vous n'avez pas besoin de gros véhicules blindés et de sécurité personnelle, ces banques sont très économiques et efficaces. L’union de Raiffeisen et de Wir.