Manuel Valls est comme tant d'autres, un très fin observateur des girouettes relativement à l'agenda politique et électoral pour savoir dans quelle direction va le vent, et pour combien de temps estimé... Il est un cas de plus qu'il faut prendre au mot. Il sera amplement pardonnable s'il passe aux actes et sans lâcher le morceaux. Sinon, s'il pense sauver la suite de sa carrière et ses chances aux prochaines élections... autant débarrasser le plancher. Avant lui, Jean Marc Heyrault, alors ministre de l'économie, avait été quelques jours en Suisse pour s'"inspirer" des méthodes monétaires suisses. Mais il devint ministre des affaires étrangères auxiliaire de l'OTAN donc des États-Unis, en poste dans un pays qui s'appelle France... Tous ces hommes, hyper "intelligents" et "géniaux", sont écartelés entre leur égo et l'image qu'ils s'ingénient à donner d'abnégation et d'altruisme... Salvador Dali avait déclaré en parlant de lui-même : "Attention de jouer au génie! Parce qu'on risque de le devenir"... Mais Dali était un grand créateur, admiré ou réprouvé. Il ne laissait que peu de monde indifférent et n'était sensible qu'à l'admiration ou à la répulsion, le milieu lui faisait horreur. D'ailleurs, Dali disait qu'à la rigueur, un crétin dur, on pouvait lui pardonner, tandis qu'il n'y a rien de pire qu'un crétin mou!! ... Voilà où nous en sommes...Quand la politique sera complètement considérée comme un Art et non plus comme le nec plus ultra de notre égo et bien un pas gigantesque aura été franchi.
Renaud
Manuel Valls veut un «débat» sur le revenu universel
Dans une tribune sur Facebook, le Premier ministre confirme la simplification des minima sociaux, dénonce le discours de la droite sur les «assistés» et se prononce pour «une allocation unique, ouverte à tous, à partir de 18 ans».
C’est un membre du gouvernement qui prévenait la semaine dernière :«Vous verrez, on va très vite reparler de lutte contre la pauvreté». Voilà donc Manuel Valls qui remet sur le devant de la scène politique le débat sur la refonte des minima sociaux. Avec une «nouvelle piste», à mettre en «débat» : un «revenu universel, c’est-à-dire une allocation unique, ouverte à tous, à partir de 18 ans». Dans une tribune publiée mercredi matin sur Facebook, le Premier ministre s’inspire ainsi des propositions contenues dans le rapport Sirugue et réceptionné à Matignon mi-avril. A cette époque, le député de Saône-et-Loire - devenu depuis secrétaire d’Etat à l’Industrie - avançait une refonte totale des minima sociaux : une «couverture-socle commune»de 400 euros, pour toutes les personnes âgées de 18 ans et plus en situation d’insertion financée par l’Etat, et un «complément de soutien», payé par l’Etat pour les 65 ans et plus, pour les personnes en situation d’invalidité ou en incapacité de travailler.
Valls compte-t-il aller plus loin? A Matignon, on précise que le Premier ministre «n’est pas dans la version libérale du revenu universel qui se substituerait à la protection sociale». «On n’a pas basculé de l’autre côté de la force», plaisante un de ses conseillers. «Le gouvernement engagera un dialogue avec tous les acteurs pour construire une réponse souple, plus simple et donc plus efficace, qui prenne en compte les situations individuelles», insiste Valls dans sa tribune sans pour autant livrer des éléments de calendrier. Depuis mai, Matignon précise que ce chantier - qui coûte très cher - ne pourra se faire avant la fin du quinquennat. «La conviction du Premier ministre est que ce débat sera un des grands débats de la présidentielle, ajoute son entourage. Il traverse tous les partis. Il veut animer un vrai débat politique avec les acteurs qui sont engagés sur le sujet». A gauche, par exemple, Benoît Hamon en a fait un sujet de sa campagne pour la primaire. A droite, c’est, entre-autres, Frédéric Lefebvre qui porte cette question dans sa version libérale. Seule certitude : «Il faut quelque chose de souple, de garanti, qu’on puisse toucher à partir de 18 ans», dit-on à Matignon.
«Assistés» : une «injure» à la République
Dans cette tribune, le Premier ministre s’en prend également au discours sur «l’assistanat» et les «assistés», régulièrement porté à droite. «Je n’accepte pas que l’on traite "d’assistés" plus de 8 millions de nos compatriotes – jeunes qui cherchent un emploi, salariés modestes ou en formation, retraités avec des petites pensions», écrit-il. «Je n’accepte pas que l’on pointe du doigt les plus faibles, car c’est faire injure à des femmes, des hommes, des enfants pour qui la vie est dure. C’est faire injure, aussi, à notre République, en l’amputant d’une valeur essentielle : la solidarité», souligne Valls.
Ce texte est surtout l’occasion, pour Valls, de sortir des thématiques identitaires qui ont marqué sa rentrée pour revenir sur le social et défendre le bilan de son gouvernement en matière de lutte contre la pauvreté et la précarité : «généralisation» de la garantie jeunes, simplification de l’accès aux minima sociaux (portail numérique, échange d’information entre les administrations, meilleurs calculs), prime d’activité simplifiée, pas de réexamen durant 20 ans de la situation des personnes souffrant d’un handicap lourd, «relance» des politiques d’insertion… De quoi, alors que la droite se lance dans sa primaire et qu’une partie de la gauche juge le bilan social du gouvernement trop faible, mettre sur la table ce qui a été fait. Pour en débattre.