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Banques centrales ? Des coopératives intégrales ?

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C'est bien ça. Ce qu'avait vu Carrol Quigley dès les années 60, auteur du livre -Tragédie et Espérance- considéré à raison par certains comme la "bible" de la globalisation, citation : 

"Le pouvoir du capitalisme financier a un objectif transcendant, rien moins que de créer un système de contrôle financier mondial dans des mains privées et capable de dominer le système politique de chaque pays et l'économie du monde comme étant un tout".

Cette citation ci-dessus est dans l'entrée en matière du livre de notre ami argentin Santiago Roque Alonso - Cómo funciona REALMENTE el Mundo (Comment fonctionne RÉELLEMENT le Monde) éditions Segunda Independencia, Buenos-Aires, 2004, 367 pages, où se trouve en final son magistral article intitulé - L'imperialismo internacional del dinero - (L'impérialisme international de l'argent) inspiré de l'encyclique Quadragesimo anno (1931) du Pape Pie XI. Article que j'avais traduit en français et que je peux envoyer, ou réenvoyer, sur demande.

Ci-dessous une excellente détection de Ferghane Azihari de ce système pervers de banques centrales qui ne sont que des réunions de banques privées où les soi-disant contrôlés (les banques privées) choisissent leurs "contrôleurs... Et dans les chaumières, l'on continue à croire en la "police" des banques centrales...
Quelle farce!! Aux conséquences tragiques qu'on connait trop.

Renaud  L a i l l i e r 



 

Dans Chronique Agora, 22 septembre 2016 


LES NOTES DE FERGHANE AZIHARI
Ferghane Azihari

Les banques centrales n'ont jamais été créées pour votre bien

Les titulaires du monopole légal du faux-monnayage qui portent le nom de banquiers centraux sont devenus les gourous de l'économie moderne. Nous nous tournons obséquieusement vers eux comme vers des rois thaumaturges, pour leur demander de faire des miracles : relancer la croissance, éradiquer le chômage et la pauvreté… Comme si la création monétaire pouvait magiquement remplacer ce qui fait la prospérité des civilisations : des institutions respectueuses de la liberté d'entreprendre, le progrès technique, l'accumulation de capital, la productivité, etc.
Notre confiance aveugle vis-à-vis des banques centrales puise sa source dans le mythe qui voudrait que ces institutions aient été créées pour garantir la stabilité du système économique et financier, la sécurité de notre épargne... Un tel mythe ne résiste pourtant pas à l'analyse historique. Les banques centrales ont bien sûr été créées pour remplir un tas de missions, mais certainement pas pour ces nobles objectifs décrits plus haut. En fait, elles ont toujours eu une finalité politique et corporatiste incompatible avec le bon fonctionnement des marchés financiers.

Des objectifs politiques : s'accaparer subtilement les ressources des citoyens

Les banques centrales sont apparues quand les souverains ont découvert au fil du temps et de l'expérience que le monopole de la création monétaire était un moyen beaucoup plus subtil que la fiscalité pour s'accaparer les ressources de leurs sujets.
Voyez-vous, la fiscalité présente des inconvénients politiques. Il faut envoyer des percepteurs chez les gens afin de confisquer leurs biens. Évidemment, ces mêmes gens ne sont pas contents. Ils crient à l'extorsion. Ils se rebellent, se révoltent, coupent des têtes et vont parfois même jusqu'à faire sécession en créant un nouvel État ! Rendez-vous compte ! Mettez-vous à la place du souverain. De telles situations sont évidemment inconfortables…
Alors qu'il suffit d'imposer le cours forcé d'une monnaie de singe et d'accroître la masse monétaire à volonté pour opérer une discrète redistribution des richesses des sujets gouvernés vers les gouvernants. Ainsi, loin d'être nées pour réguler la finance, la plupart des banques centrales en Europe sont nées en raison de difficultés éprouvées par les souverains à financer leurs dépenses.
L'épisode de la naissance de la Banque de France est à cet égard emblématique. La Banque de France était à l'origine une banque privée notamment détenue par Napoléon Bonaparte et ses proches.
Inutile de préciser que l'octroi en 1803 du monopole d'émission des billets s'est révélé lucratif pour les actionnaires de cette banque. L'inflation pouvait dès lors s'utiliser pour financer les dépenses de guerre de l'État français tout en permettant à ceux qui contrôlaient le monopole de la création monétaire de s'enrichir sur le dos des populations.

Des objectifs corporatistes : couvrir les cartels bancaires

Outre les objectifs politiques, les banques centrales se sont vu assigner la mission de protéger des intérêts corporatistes. Elles agissent comme des prêteurs en dernier ressort en vue d'abreuver de liquidités les banques en difficultés. Elles sont ainsi à l'origine d'un aléa moral qui pervertit les incitations des banques. Ces dernières sont désormais dans la capacité d'émettre excessivement du crédit sans être soumises à une quelconque discipline de marché. C'est pourquoi la création de la Réserve fédérale américaine en 1913 a vivement été encouragée par les élites financières de l'époque.
Le mécanisme est simple. Normalement, la privatisation des profits et des pertes est un élément clef de la régulation du capitalisme. Ce sont les profits et les pertes qui permettent de guider les entrepreneurs vers une bonne affectation des capitaux tout en leur imposant une certaine discipline. Or les banques centrales ont été instituées précisément en vue de briser ce mécanisme régulateur. Elles conduisent à la privatisation des profits mais à la socialisation des pertes grâce à la création monétaire. Par conséquent, on peut affirmer sans hésitation qu'elles sont responsables du dérèglement des marchés financiers. Cette déresponsabilisation est d'autant plus encouragée que les normes prudentielles exigées par les régulateurs réduisent la concurrence et renforcent les cartels établis.

La distorsion du loyer de l'argent

Enfin, les banques centrales ont le pouvoir de forcer les taux d'intérêt de manière arbitraire. Cela fausse les signaux de prix guidant les préférences des épargnants et des emprunteurs. Il s'ensuit deux nuisances. Les taux d'intérêt artificiellement bas découragent l'épargne et donc réduisent les investissements nécessaires à l'accumulation de capital productif. En l'absence de véritables signaux de prix, le marché est dans l'incapacité d'allouer le capital de manière optimale, ce qui nuit à la production globale de richesses et à la croissance économique.
Les banques centrales n'ont jamais été créées pour notre bien. Notre argent ainsi que nos économies se porteraient beaucoup mieux si elles n'existaient pas.

Solutions suisses

La BNS pourrait ainsi devenir la Fédération Suisse des Coopératives Monétaires Cantonales et/ou  Communales...

Si nous admettons que la structure actuelle de la BNS constitue un risque systémique, pour ne pas dire sismique, trop important, alors démontons-la et transformons-la en une vraie banque centrale qui réunisse la totalité des seuls vrais possesseurs de cette fortune collective, les citoyennes et les citoyens suisses. Impossible n’étant ni français ni suisse, et au mieux une excuse pour ceux qui ne veulent rien entreprendre de peur de perdre leurs avantages, il est possible de transformer cette société privée défendant des intérêts de plus en plus troubles, en une société reposant sur l’intérêt général. Il existe dans le droit suisse un véhicule juridique qui correspond à cet objectif, c’est la coopérative. C’est d’ailleurs l’outil juridique choisi par un précurseur de la grande distribution dans notre pays, le visionnaire Gottlieb Duttweiler. Il est parti de rien et son idée s’est transformée en «success story » et appartient au top 500 des sociétés de la planète. Fondée sur le principe de l’intérêt général et non plus celui d’une élite le plus souvent étrangère, la BNS pourrait ainsi devenir la Fédération Suisse des Coopératives Monétaires Cantonales ou FSCMC. Elle regrouperait l’ensemble des CMC (Coopératives Monétaires Cantonales). Le principe est simple: chaque citoyen suisse se voit attribuer une part sociale de la coopérative de son canton, qui représente l’ensemble des citoyens-coopérateurs du canton concerné. Chaque CMC détient une des 26 parts de la FSCMC. Les coopératives cantonales tiennent des Assemblées générales, lesquelles donnent les instructions aux délégués qui les représenteront à l’exécutif de la FSCMC. Ne peuvent siéger à l’exécutif de la fédération que des personnes n’ayant jamais collaboré à des activités de création monétaire selon l’ancien régime de la BNS. L’exécutif comporte 26 membres plus un représentant de l’exécutif fédéral. La FSCMC serait auditée par un comité citoyen de 5 personnes. Ce comité d’audit serait composé d’un représentant par région linguistique, d’un 38 représentant de la confédération issu de l’administration fédérale des finances et d’un citoyen tiré au sort pour une année. Tout citoyen peut participer à sa demande aux contrôles d’audit récurrents. Chaque citoyen dès sa naissance détient un compte de paiement et un compte de titres dans sa CMC. La CMC gère les comptes en dehors de son bilan propre, comme les banques privées. La création monétaire se fait exclusivement par l’augmentation identique de la limite de découvert sur les comptes de citoyens, comptes de paiement et comptes titres. Le découvert sur le compte de titres peut seulement être utilisé pour des investissements de titre, le découvert sur le compte de paiement peut être librement utilisé pour tous les achats de son titulaire. L’ensemble des comptes de titres représente un fond Souverain. Chaque citoyen (ou son représentant légal) peut le gérer directement ou le laisser gérer par la FSCMC. Seule la FSCMC conçoit et gère de la monnaie en pièces et en billets lesquels bénéficient d’une couverture or d’au moins 70% et sont seuls autorisés à porter le titre de «franc suisse». La quantité de billets/pièces en circulation est soumise à l’accord du comité central. La monnaie est émise seulement à travers les CMC contre les unités de monnaie scripturales des comptes de paiement des citoyens dans leur CMC. L’exécutif de la FSCMC peut ainsi seulement prendre 3 décisions de politique économique: fixer la quantité de billets à fabriquer, décider de combien augmenter le découvert individuel sur les comptes de paiement, ainsi que sur les comptes titres. Il doit aussi assurer la gestion des comptes titres qui lui est éventuellement déléguée par chaque citoyen, dans l’intérêt du Peuple. Tout le reste de son travail consiste à assurer l’audit et la transparence du système. La FSCMC se finance par une cotisation annuelle des CMC, proportionnelle au nombre de citoyens coopérateurs. Chaque CMC se finance par une cotisation annuelle couvrant ses frais fixes, et un coût de transaction entre comptes couvrant ses frais variables. 39 La FSCMC et les CMC ont un rôle éducatif important à jouer sur l’importance démocratique des décisions économiques d’achat et surtout d’investissement, en Suisse et aussi dans tous les pays dont les flux migratoires anormaux témoignent d’un désordre économique: avec un compte monétaire par citoyen, plus besoin d’émigrer dans un autre pays. En synthèse, la conséquence des dérives successives de la BNS est que la première action que doit entreprendre le prochain parlement est la transformation, à froid, de la BNS en une fédération suisse de Coopératives monétaires cantonales, soit une structure nettement plus démocratique et transparente. C’est sur l’engagement personnel des candidats aux chambres fédérales que devra se prononcer le Souverain car c’est bien de la qualité et de la fiabilité de l’Institut national d’émission bancaire que dépend l’ensemble des sujets politiques qu’ils soient de nature sociale, scientifique, économique. Sans parler de l’avenir énergétique du pays qui constitue certainement l’enjeu majeur des prochaines années vu la disparition prochaine et bienvenue du risque atomique que nous font courir des centrales vieillissantes. Ce tournant énergétique est certainement la meilleure décision du conseil fédéral de ces dernières années, imitant la chancelière allemande. Ce virage doit et peut fort bien être financé à l’interne par un Institut d’émission monétaire restauré et définitivement dédié à la prospérité du pays et non pas asservi à des intérêts financiers qui n’ont rien à voir avec nos valeurs et notre histoire de Peuple laborieux, respectueux de son environnement et arc-bouté sur la défense de sa Souveraineté depuis sa fondation.


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