Plus de 400 personnes réunies pour assister à la séance solennelle de rentrée académique 2016 en l'église universitaire Saint-Joseph-des-Carmes ; le primat de la Communion anglicane s'exprimant en français sur un thème d'actualité : notre vision de l'Europe au XXIè siècle à la lumière du Bien commun.
A l'issue de sa leçon académique, l'Archevêque de Cantorbéry a reçu les insignes de Docteur Honoris Causa de l'ICP, pour sa contribution exceptionnelle à l’éthique de l’entreprise et pour son engagement au service de la paix.
Cet événement faisait suite à un Evensong œcuménique co-présidé par The Most Reverend Justin Welby et le Cardinal André Vingt-Trois ; célébration particulièrement émouvante, magnifiquement accompagnée par le Choeur de l'église anglicane Saint-Georges de Paris.Archevêque de Cantorbéry : Allocation inaugurale, Institut catholique de Paris Le 17 novembre 2016
http://www.icp.fr/a-propos-de- l-icp/actualites/doctorat- honoris-causa-a-l-archeveque- de-cantorbery-justin-welby-- 58553.kjsp?RH=11429522327430- 142
Archevêque de Cantorbéry : Allocation inaugurale, Institut catholique de Paris Le 17 novembre 2016
Archevêque de Cantorbéry : Allocation inaugurale, Institut catholique de Paris Le 17 novembre 2016
1. Texte français "Notre vision de l'Europe au XXIe siècle à la lumière du Bien commun"
2. Texte anglais
Archbishop Justin Welby on ‘the common good and a shared vision for the next century’
L’Europe doit assumer sa diversité et sa complexité, affirme le primat de l’Église anglicane
Demander à un Britannique de s’exprimer sur l’avenir de l ‘Europe ? Le paradoxe peut paraitre criant, cinq mois après le référendum par lequel les habitants du Royaume Uni se sont majoritairement prononcés, lors d’un référendum, en faveur du retrait de l’Union européenne.
Mais l’Europe représente une entité plus large que l’Union européenne. Et l’orateur qui s’exprimait le 17 novembre sous les voûtes de l’église Saint-Joseph-des-Carmes, attenante à l’Institut catholique de Paris (ICP), n’a pas pour habitude de borner son regard aux rivages des îles Britanniques. Archevêque de Cantorbéry et primat de la Communion anglicane depuis le 21 mars 2013, Justin Welby est à ce titre à la tête d’une Église présente dans 164 pays et comptant 85 millions de membres.
Ce tout juste sexagénaire, marié et père de cinq enfants, n’a d’ailleurs jamais cessé de voyager. Sa vie professionnelle a commencé dans le monde de l’entreprise, comme l’a rappelé Mgr Philippe Bordeyne, recteur de l’ICP. Mais après onze ans dans l’industrie pétrolière, dont cinq en France chez Elf Aquitaine, il décide en 1989 de s’orienter vers la prêtrise. Une décision peut-être murie après le décès de sa fille, deux ans plus tôt, dans un accident de voiture.
Ordonné prêtre en 1993 dans le diocèse de Coventry, non loin de Birmingham, il s’engage notamment dans un Centre international pour la réconciliation d’où partent diverses initiatives de promotion de la paix vers les zones de conflits (Nigeria, Kenya, République Démocratique du Congo, Israël et Palestine, Irak…). En novembre 2012, il est élu par ses pairs archevêque de Cantorbéry. Il affiche une réelle proximité avec l’évêque de Rome, le pape François, qu’il a déjà rencontré à cinq reprises – la dernière fois le 5 octobre 2016.
« L’Europe à la lumière du bien commun »
Jeudi 17 novembre, Justin Welby était présent à l’Institut catholique de Paris pour prononcer la leçon de la séance solennelle de rentrée académique 2016 sur le thème : « Notre vision de l’Europe au XXIè siècle à la lumière du Bien commun ». À l’issue de son allocution, il reçut les insignes de Docteur Honoris Causa de l’ICP, pour sa contribution exceptionnelle à l’éthique de l’entreprise et pour son engagement au service de la paix.
Devant environ 400 personnes et en présence du cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris et chancelier de l’ICP, Justin Welby a invité à prendre en compte la complexité de l’Europe et de ses nombreuses histoires nationales. Pour ouvrir de nouvelles perspectives au projet européen, il recommande de le décliner au plus près des particularités locales, et non de poursuivre une intégration par le haut. Il invite à s’appuyer sur la doctrine sociale de l’Église catholique en mettant en exergue quatre concepts : subsidiarité, solidarité, gratuité et créativité. Et il commence par passer en revue l’état actuel du continent.
I) L’ÉTAT DE L’EUROPE : L’ÉCONOMIE
« Depuis la création de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA) et le traité de Rome, la prospérité a constitué un pilier central de la coopération européenne », commence le primat de l’Église anglicane. « Et nous constatons une énorme augmentation du bien être matériel pour la plus grande majorité des Européens. Cependant, certaines politiques poussent de larges catégories de population vers des situations de plus en plus désespérées ».
« Les groupes intermédiaires, véritables socles de nos pays »
« En même temps, l’Europe semble être composée de trois couches : Bruxelles, les nations et les individus », poursuit-il. « Or la société humaine que Dieu a créée ne se limite pas à l’individu et aux institutions. Elle est relationnelle et, pour cela, chaque entité relationnelle – de la communauté de base qu’est la famille aux petites et moyennes entreprises ou à la paroisse – doit être traitée comme ayant une légitimité et une valeur. Après tout, ces groupes intermédiaires sont les véritables socles de la réussite de nos pays et de nos sociétés ».
« Distinguer l’intérêt général et le bien commun »
« À quoi sert la coopération économique européenne ? », interroge-t-il. « S’agit-il simplement d’une courbe de croissance économique en hausse sur un graphique ? Ou bien le moteur de l’action est-il quelque chose de plus grand, de plus prometteur ? Je veux faire une distinction ici entre ce que nous pouvons appeler l’intérêt général et le bien commun. L’intérêt général se préoccupe de l’augmentation générale de la marée économique et présume qu’elle profitera à tout le monde. Le bien commun se préoccupe d’une marée montante qui soulève véritablement tous les bateaux ».
« Libérer l’épanouissement humain »
« Dans cette perspective, la politique économique nationale et européenne doit être réinventée pour libérer l’épanouissement humain. Il faut se préoccuper des inégalités croissantes sur l’ensemble du continent, non seulement en matière de revenus, mais également pour ce qui concerne la richesse, la santé, l’éducation… C’est ainsi que nous raviverons une vision de l’économie qui offre plus d’espoir que les politiques mercantiles observées ces dernières années ».
« Dans cette perspective, la politique économique nationale et européenne doit être réinventée pour libérer l’épanouissement humain. Il faut se préoccuper des inégalités croissantes sur l’ensemble du continent, non seulement en matière de revenus, mais également pour ce qui concerne la richesse, la santé, l’éducation… C’est ainsi que nous raviverons une vision de l’économie qui offre plus d’espoir que les politiques mercantiles observées ces dernières années ».
II) L’ÉTAT DE L’EUROPE : LE SOCIAL
« Depuis la réunification de l’Allemagne et la chute de l’Union soviétique, de nouveaux États indépendants ont émergé, les populations ont pu se déplacer plus librement sur l’ensemble du continent et l’Union européenne est passée de 12 à 28 (bientôt 27) États membres », se félicite Justin Welby. « Mais au fur et à mesure de son intégration économique, l’Europe a ignoré le besoin d’intégrer nos valeurs, nos cultures, nos rêves et nos idéaux. Et finalement, nous n’avons aucune vision commune de ce qu’est l’Europe, au-delà d’un tissu d’activités économiques de plus en plus complexe ».
« La supposition que nous, Européens, sommes assez semblables »
« L’intégration n’ayant pas été traitée de manière adéquate au sein de l’Europe, il est difficile pour ceux qui viennent d’ailleurs de réussir à l’aborder. Cet échec provient en partie de la supposition que nous, Européens, sommes assez semblables. Nous nous ressemblons physiquement, nous nous habillons de la même façon, nos loisirs et nos intérêts ont tendance à coïncider. Beaucoup de nos villes se ressemblent.
Mais je soutiens que ces caractéristiques communes ne représentent qu’une ressemblance superficielle et que cette superficialité est trompeuse ».
Mais je soutiens que ces caractéristiques communes ne représentent qu’une ressemblance superficielle et que cette superficialité est trompeuse ».
« Nous dévisager en tant qu’individu »
« Nous devons nous dévisager, non pas en tant qu’êtres économiques, mais en tant qu’individus et au travers de nos institutions intermédiaires. Or si nous nous trompons sur ce que nous pensons voir, si nous prenons le superficiel pour le profond, alors notre réponse aux questions comme celle de l’intégration sera la mauvaise réponse. Car nous présumerons que les différences superficielles telles que l’ethnicité sont des différences profondes et inflexibles. Il est dangereux de supposer et de prétendre qu’une autre personne partage – ou pas – notre culture, nos valeurs, nos priorités, selon qu’elle nous ressemble ou pas ».
« Pas de racines suffisamment profondes pour nous donner confiance »
« C’est ainsi qu’en nous fondant sur une notion de ressemblance superficielle pour formuler notre idée de ce qu’est l’Europe, nous n’avons pas développé des racines suffisamment profondes pour nous donner la confiance face aux différences superficielles qui se présentent à nous. Notre incapacité à intégrer avec succès certains de ces groupes de migrants est un symptôme de notre incapacité à définir et à vivre une identité européenne profonde et sûre d’elle ».
III) L’ÉTAT DE L’EUROPE : LA POLITIQUE
« La politique en Europe a naturellement été dominée par la décision du Royaume-Uni de quitter l’Union européenne. Une grande partie du débat concernait l’identité nationale du pays. Mais ces dernières années, nous avons constaté une renaissance rapide du nationalisme à travers toute l’Europe. Nous avons observé l’élection de gouvernements nationalistes en Autriche et ailleurs en Europe centrale et orientale. Ici, en France, le Front national domine dans les sondages ».
« Un repli vers les frontières rigides de l’État-nation »
« Pourquoi les frontières nationales se redessinent-elles? Sans affirmer une corrélation entre les deux, on peut remarquer que nous traversons une période où une génération d’Européens est moins riche que ses parents, où les normes sociales ont été remises en question dans de nombreux pays, et où les garanties de sécurité sociale accordées à ma génération ne seront peut-être pas viables pour la génération suivante. De plus, la stabilité du monde est plus précaire. Est-ce donc si surprenant si, face à cela, les gens ont commencé à se replier vers l’intérieur, vers les frontières rigides de l’État-nation ? »
« Pourquoi les frontières nationales se redessinent-elles? Sans affirmer une corrélation entre les deux, on peut remarquer que nous traversons une période où une génération d’Européens est moins riche que ses parents, où les normes sociales ont été remises en question dans de nombreux pays, et où les garanties de sécurité sociale accordées à ma génération ne seront peut-être pas viables pour la génération suivante. De plus, la stabilité du monde est plus précaire. Est-ce donc si surprenant si, face à cela, les gens ont commencé à se replier vers l’intérieur, vers les frontières rigides de l’État-nation ? »
« Des valeurs ancrées dans la tradition judéo-chrétienne »
« Nous ne pouvons pas dire si la renaissance de l’État-nation est une bonne chose ou non. Mais si c’est une réalité, alors c’est une réalité dont nous devons tirer parti. Débattons, dans nos contextes nationaux, des valeurs et des vertus essentielles à la poursuite du bien commun, y compris l’hospitalité et la générosité. Les valeurs émergent de nos histoires, qui sont faites d’interactions. En Europe, ces valeurs sont ancrées plus particulièrement dans les récits de la tradition judéo-chrétienne, qui sont probablement davantage intégrés dans les groupes informels et intermédiaires que dans les États ».
« Nous ne pouvons pas dire si la renaissance de l’État-nation est une bonne chose ou non. Mais si c’est une réalité, alors c’est une réalité dont nous devons tirer parti. Débattons, dans nos contextes nationaux, des valeurs et des vertus essentielles à la poursuite du bien commun, y compris l’hospitalité et la générosité. Les valeurs émergent de nos histoires, qui sont faites d’interactions. En Europe, ces valeurs sont ancrées plus particulièrement dans les récits de la tradition judéo-chrétienne, qui sont probablement davantage intégrés dans les groupes informels et intermédiaires que dans les États ».
IV) L’ÉTAT DE L’EUROPE : LA VIOLENCE A CARACTÈRE RELIGIEUX
« Un autre facteur a un impact significatif et croissant sur la façon dont nous comprenons le fait « d’être l’Europe » : la violence à caractère religieux et sa manifestation au travers d’actes de terrorisme les plus barbares. Vous, ici, vous l’avez vécu dans toute sa fureur et dans toute sa terrible cruauté. Rien qu’en regardant les cérémonies de commémorations en Angleterre, nous avons ressenti l’horreur à nouveau et nous avons pleuré. Nous compatissons tellement avec vous ! »
« Comment parler de la religion en Europe »
« L’un des défis majeurs est de déterminer comment parler de la religion en Europe. Sur un continent où nous constatons une croissance du sécularisme et de l’apathie (dans certains cas, une hostilité ouverte) envers la religion et les croyants, notre défi à nous tous, ici, aujourd’hui, est de trouver de nouveaux moyens de partager notre vocabulaire religieux avec le reste du continent. Il nous faut parler avec confiance de la tradition judéo-chrétienne et de la raison pour laquelle elle doit être reflétée dans la façon dont nous comprenons l’Europe. Il ne s’agit pas d’un appel au retour à la Chrétienté, mais d’être franc par rapport à notre tradition et à notre héritage — tant les bons aspects que les mauvais ».
« La réponse à Daech doit comprendre une voix théologique »
« Quelle que soit leur dépravation, des groupes tels que Daech possèdent une idéologie, en fait, une théologie, qui est au cœur de leur propagande et qui est leur force motrice. Ils — comprennent l’histoire humaine en termes apocalyptiques : ils croient que la fin du monde est pour bientôt, que le prophète va revenir avec Jésus et qu’il vaincra les pouvoirs occidentaux. C’est très difficile à comprendre. Or pour le comprendre, les croyants en Europe doivent retrouver la capacité de partager leur vocabulaire religieux avec le reste du continent ».
« Si nous traitons la violence à caractère religieux uniquement comme une question de sécurité, ou comme une question de politique, il sera terriblement difficile de la vaincre. La réponse doit comprendre une voix théologique, et nous ne devrions pas hésiter à l’offrir ».
« Offrir une vision convaincante du rôle de la foi dans nos sociétés »
« Pour cela, il faut s’éloigner de l’argument qui consiste à dire que Daech n’a rien à voir avec l’Islam, ou que les milices chrétiennes en République centrafricaine n’ont rien à voir avec le christianisme, ou que la persécution nationaliste hindoue des chrétiens en Inde du Sud n’a rien à voir avec l’hindouisme. Tant que les leaders religieux ne réagiront pas et qu’ils n’assumeront pas la responsabilité des actions de ceux qui agissent au nom de leur religion, nous ne parviendrons à aucune résolution ».
« Pour cela, il faut s’éloigner de l’argument qui consiste à dire que Daech n’a rien à voir avec l’Islam, ou que les milices chrétiennes en République centrafricaine n’ont rien à voir avec le christianisme, ou que la persécution nationaliste hindoue des chrétiens en Inde du Sud n’a rien à voir avec l’hindouisme. Tant que les leaders religieux ne réagiront pas et qu’ils n’assumeront pas la responsabilité des actions de ceux qui agissent au nom de leur religion, nous ne parviendrons à aucune résolution ».
» Et de notre côté, nous devons offrir une autre vision, plus convaincante, du rôle de la foi dans nos sociétés, plus profonde, plus satisfaisante pour l’esprit humain. Et, où trouvons-nous une meilleure vision si ce n’est dans la bonne nouvelle de Jésus Christ ? »
V) LA VISION : UNE EUROPE CATHOLIQUE
« En France, je dirais — peut-être de manière provocatrice — que la laïcité matérialiste, qui n’est pas la laïcité sous sa forme d’origine, n’est pas capable de faire face aux défis posés par des groupes religieux dotés de récits puissants, cohérents, quoique malfaisants, qui remettent entièrement en question ce que nous entendons par une société juste et bonne. C’est également vrai dans de nombreux autres États européens ».
« Inclure les gens, les groupes, les communautés »
» Il est donc temps d’offrir de nouvelles solutions. Moi, je crois que les valeurs et la vision pour le 21e siècle doivent être catholiques (avec un petit « c »). Par cela, je veux dire qu’elles doivent être globales, flexibles, complètes, et viser fondamentalement l’inclusion. Une inclusion qui vise les gens, mais également les institutions, les groupes et les communautés ».
« On ne résout pas un conflit par la simplification »
» Nous devons reconnaître que pour proposer une vision réalisable et convaincante de l’Europe au 21e siècle, nous devons accepter que l’Europe devienne plus complexe. C’est une chose que j’ai apprise quand je travaillais dans des situations de conflit pendant plusieurs années. On ne résout pas un conflit par la simplification, mais en reconnaissant la complexité de la situation, en appréciant la différence ».
» Nous devons reconnaître que pour proposer une vision réalisable et convaincante de l’Europe au 21e siècle, nous devons accepter que l’Europe devienne plus complexe. C’est une chose que j’ai apprise quand je travaillais dans des situations de conflit pendant plusieurs années. On ne résout pas un conflit par la simplification, mais en reconnaissant la complexité de la situation, en appréciant la différence ».
« L’Europe, une collection d’États »
« L’Europe, ce n’est pas les États-Unis d’Amérique. C’est une collection d’États avec une culture commune et certains aspects culturels très différents. À cela, nous devons également ajouter une histoire incroyablement sanglante. Construire une bonne Europe — ce qui doit être le but d’une vision basée sur le bien commun — signifie donc qu’il faut aborder la complexité, l’accepter et l’adopter. »
« L’Europe, ce n’est pas les États-Unis d’Amérique. C’est une collection d’États avec une culture commune et certains aspects culturels très différents. À cela, nous devons également ajouter une histoire incroyablement sanglante. Construire une bonne Europe — ce qui doit être le but d’une vision basée sur le bien commun — signifie donc qu’il faut aborder la complexité, l’accepter et l’adopter. »
« Se garder d’assimiler l’unité à la simplicité »
« Alors, comment pouvons-nous utiliser l’Enseignement social de l’Église catholique comme fondement pour cette vision de l’Europe au XXIe siècle à la lumière du bien commun? Premièrement, il faut renouveler l’engagement de l’Europe pour une vraie subsidiarité et se garder d’assimiler l’unité à la simplicité. Des structures de relations économiques, politiques et sociales assumant cette subsidiarité favoriseront l’acceptation de la complexité ».
« Alors, comment pouvons-nous utiliser l’Enseignement social de l’Église catholique comme fondement pour cette vision de l’Europe au XXIe siècle à la lumière du bien commun? Premièrement, il faut renouveler l’engagement de l’Europe pour une vraie subsidiarité et se garder d’assimiler l’unité à la simplicité. Des structures de relations économiques, politiques et sociales assumant cette subsidiarité favoriseront l’acceptation de la complexité ».
« Pas d’intégration si les valeurs sont éloignées du vécu »
« Il y a une histoire importante à raconter sur l’Europe, qui nous aidera à identifier des valeurs pour le 21e siècle. Mais l’intégration ne se fera pas si ces valeurs et ces vertus sont abstraites et éloignées de la réalité vécue. Jusqu’ici, les tentatives ont échoué, car il n’y avait pas assez de flexibilité pour déployer le récit et les structures sous le niveau continental. L’histoire et les institutions de l’Europe doivent absolument être relayées localement ».
« La relation entre le « centre » et les marges »
« Le deuxième concept est la solidarité, qui doit notamment se refléter dans la relation entre le « centre » de l’Europe et ses marges, en particulier les régions les plus lourdement affectées par l’arrivée des migrants et des réfugiés en Europe du Sud et du Sud-Est. La vision pour l’Europe doit aussi développer des racines suffisamment profondes pour surmonter le repli sur des ressemblances superficielles ».
« La grâce dans l’action »
« Troisième concept : le sens de la gratuité — ce que le Pape Benoit avait appelé « la grâce dans l’action ». Les citoyens européens ne doivent pas être considérés comme de simples consommateurs. La gratuité, c’est reconnaître qu’il y a au cœur des relations humaines une véritable capacité d’apprécier l’économie de Dieu — qui est une économie d’abondance, non pas de pénurie. Les systèmes économiques doivent être ancrés dans la compréhension fondamentale de la valeur inhérente de l’être humain — les humains ne sont pas simplement des unités économiques. Cela s’applique autant à ceux qui vivent à l’extérieur de l’Europe qu’à ceux qui vivent à l’intérieur de ses frontières ».
« Troisième concept : le sens de la gratuité — ce que le Pape Benoit avait appelé « la grâce dans l’action ». Les citoyens européens ne doivent pas être considérés comme de simples consommateurs. La gratuité, c’est reconnaître qu’il y a au cœur des relations humaines une véritable capacité d’apprécier l’économie de Dieu — qui est une économie d’abondance, non pas de pénurie. Les systèmes économiques doivent être ancrés dans la compréhension fondamentale de la valeur inhérente de l’être humain — les humains ne sont pas simplement des unités économiques. Cela s’applique autant à ceux qui vivent à l’extérieur de l’Europe qu’à ceux qui vivent à l’intérieur de ses frontières ».
« L’Europe n’est pas un club douillet réservé à ses membres »
Enfin, vient la créativité, avec la reconnaissance à sa juste valeur de ce qui a été accompli en Europe ces soixante dernières années. Il faut chérir et célébrer la transformation remarquable de la vie des citoyens européens. C’est aussi une chose que l’on doit exporter : l’Europe n’est pas un club douillet réservé à ses membres, elle devrait être un phare pour les autres régions du monde, tout en restant toujours humble face aux manquements de l’impérialisme européen, lorsque cette vision a été imposée plutôt que partagée.
Enfin, vient la créativité, avec la reconnaissance à sa juste valeur de ce qui a été accompli en Europe ces soixante dernières années. Il faut chérir et célébrer la transformation remarquable de la vie des citoyens européens. C’est aussi une chose que l’on doit exporter : l’Europe n’est pas un club douillet réservé à ses membres, elle devrait être un phare pour les autres régions du monde, tout en restant toujours humble face aux manquements de l’impérialisme européen, lorsque cette vision a été imposée plutôt que partagée.
« Subsidiarité. Solidarité. Gratuité. Créativité »
« Subsidiarité. Solidarité. Gratuité. Créativité. Ces valeurs peuvent constituer les éléments constitutifs d’une vision pour une Europe catholique au 21e siècle. Une vision inébranlable engagée envers le bien commun et l’épanouissement de tous. »
« Subsidiarité. Solidarité. Gratuité. Créativité. Ces valeurs peuvent constituer les éléments constitutifs d’une vision pour une Europe catholique au 21e siècle. Une vision inébranlable engagée envers le bien commun et l’épanouissement de tous. »
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