Analyse de la Conférence «L'État et les banques, 5 ans après, le hold-up continue» par Myret Zaki et Etienne Chouard
Conférence du 11 février 2017 à Genève :
L’Etat et les banques, avec Etienne Chouard & Myret Zaki
Sophismes de Myret Zaki
I. Intro, plan de la conférence
2:00
Elle : « Les pays se trouvent dans une strangulation financière, ce qui impose une austérité financière » => « there is no alternative »
Puis, elle énonce le plan de la conférence : 1) 2) 3) Comment sortir du monopole monétaire tenu par les banques centraleset les émetteurs de monnaie =>Minimisation du rôle des banques commerciales dans la création monétaire, le mot « banque » est effacé du vocabulaire pour désigner les émetteurs de monnaie autres que BC. 4) 5) Populisme et Lobbyisme, 2 facettes du même processus => Défendre les intérêts du peuple est « dangereux » puisqu’il débouche « fatalement » sur le lobbyisme et le néo-libéralisme (elle développe plus tard).
5 :11
Etienne dit que tous les journaux appartiennent à 9 ou 10 milliardaires, Myret dit « de grands groupes », alors Etienne répète que ce sont des personnes physiques, pas des groupes, et elle acquiesce mais elle a marqué les esprits =>Ce ne sont pas des personnes mais des entités commerciales, business as usual, circulez y a rien à voir.
5 :33
Elle valide ce que dit Etienne : pas du tout de réformes pour les banques.
5 :43
Les banques ont été régulées et les dysfonctionnements se passent ailleurs que dans les banques, dans des organismes non soumises au crédit bancaire habituel. => Discours contradictoire, fallacieux.
8 :30
Elle répond à Etienne en hésitant : 40% des crédits sont non bancaires, « mais ça croît plus vite que le secteur bancaire » => Elle n’en démord pas, les banques ne sont pas une menace, sont un épiphénomène.
9 :27
Pas de fonds propres imposés au secteur financier non bancaire. Les exigences de capital sont uniquement imposées aux banques, les garanties au niveau des prêts et la vérification de solvabilité sont différentes entre non bancaires et banques => Les banques sont contrôlées, soi-disant.
Conclusion : les banques sont sous contrôle, la menace, c’est la « finance de l’ombre » et les agents financiers non bancaires.
II. Le keynésianisme
24 :45
Elle : « C’est une belle politique dans une situation de crise » / « Depuis 2008, aucun gouvernement ne s’est lancé dans le keynésianisme ». => Double discours, le keynésianisme, c’est bien mais c’est pas bien.
Elle mélange les investissements et les grands travaux avec le sauvetage des banques (les mêlant dans la même phrase), « Ils (les gouvernements) se sont tous endettés pour sauver les banques » / Etienne intervient pour préciser que ça n’a rien à voir avec Keynes, ça. Et elle dit « c’est ce que eux prétendent être du keynésianisme » => assimilation keynésianisme = sauver les banques
Ca aurait nécessité, au lieu de sauver les banques, de laisser certaines aller en faillite, même si ça provoquait beaucoup de dégâts dans l’économie => « Laisser tomber les banques en faillite est dommageable à l’économie » => « Il faut sauver les banques ! »
Intéressant : Myret rigoleà chaque fois qu’elle n’a pas d’argument et qu’elle ne veut pas que l’idée d’Etienne soit acceptée, comme pour le discréditer.
« Si tu veux augmenter les investissements, tu dois prendre ça aux gens, augmenter les impôts. » => Fallacieux, elle fait peur, menace, en cas d’investissement et de keynésianisme, ignore la création monétaire que Etienne a pourtant mentionnée plusieurs fois pour financer les investissements.
26 :00
Elle insiste lourdement ce le mal-fondé du keynésianisme, dont elle qualifie à de nombreuses reprises la politique des gouvernements qui « ont délégué leur pouvoir aux banques centrales, en appelant ça du keynésianisme, y a des gens qui appellent ça du keynésianisme, ils pensent que c’est keynésien, d’injecter des liquidités dans l’économie mais en réalité elle ne vont pas dans l’économie car les banques n’ont pas prêté aux entreprises […] car on leur a augmenté leur exigence de fonds propres » […] mais le keynésianisme, bien sûr que … mais qui c’est qui l’applique aujourd’hui ? Donc échec à relancer la croissance, stagnation des salaires, austérité, déflation, rien n’a été atteint => « le keynésianisme, c’est ce qu’ont fait les gouvernements et ça n’a pas marché », tout en faisant croire qu’elle pense du bien du keynésianisme.
31 :32
« Personne ne voudrait aujourd’hui être à la place d’un banquier central ou même de Donald Trump qui ne va pas trouver une sortie facile de cette situation, on est coincés avec une masse de crédits si vulnérable. » => « Il y a trop de dettes, et contractées via des services financiers non bancaires, c’est ça le problème (ce n’est pas un problème de création monétaire par les banques commerciales) + c’est risqué d’être banquier (banquier central qui plus est, rien sur les banquiers commerciaux) ou Président de la république ! Etienne rétablit un peu la balance en disant qu’ils ne risquent pas grand chose, aucune plainte pénale n’a été déposée depuis 2008 envers ceux qui ont provoqué le krach, ils ont plutôt été récompensés !
Myret prétend que les plaintes pénales n’ont pas été déposées car ça rapporte moins d’argent aux gouvernements que les amendes de quelques milliards.
Etienne réagit : « C’est pas parce que ça rapporte moins qu’ils ne les punissent pas, c’est parce qu’ils font partie de la même bande. » Elle confirme mais elle a semé le doute avant.
Etienne insiste sur les rapports croisés dans cette bande de malfaiteurs organisés et Myret revient avec l’endettement des gouvernements : « Ils [les gouvernements] sont surendettés surtout » => Toujours ce refrain sur la dette des Etats qui est problématique, pas de remise en cause du fonctionnement de la monnaie et de l’endettement public.
35 :50
Myret pose la question dans un ordre pas innocent : « Faut-il réguler les marchés ou faut-il laisser les marchés s’auto-réguler, s’auto-coordonner, est-ce qu’il y a une main invisible qui coordonne le tout ? » => La deuxième proposition est celle qui donne la solution, dans les discours…
36 :08
Etienne lui demande où le magazine Bilan en est avec la Doxa selon laquelle « il faut libéraliser les marchés, les marchés s’autorégulent » ?
Myret ne répond pas, elle rigole. Elle botte en touche en racontant l’historique des journalistes financiers, qui se sont conformés aux attitudes et aux arguments des financiers, qui sont « les meilleurs, les cracks », sans esprit critique. Puis dès 2008, les journalistes se sont posés des questions sur les théories néo-libérales. « Moi je ne crois pas à l’auto-régulation des marchés, on a dérégulé les marchés, on peut pas inciter les gens à s’endetter, on a dérégulé toutes les lois qui protégeaient l’épargnant, le petit investisseur, à des conditions risquées et dangereuses, c’est l’effet de lobbying (à rapprocher du populisme selon elle) » => Toujours le problème pointé de l’endettement et haro sur le populisme !
41 :21
Myret prône le « purement libéral » (« sauver les banques n’est pas libéral »), le marché qui agit librement (Ndlr : sans réglementer quoi que ce soit). => Elle prône le libéralisme ET le keynésianisme ??
45 :28
« Ils [les financiers] n’ont pas le droit de perdre, ils ont juste le droit de gagner […] » => Elle omet de considérer que c’est un avantage pour ces financiers de gagner et uniquement gagner… Elle présente les gains comme des obligations non consenties, minimise la responsabilité et les gains des acteurs financiers.
[1er envoi à GF et BD]
III. Les monnaies locales
53 :04
Etienne : « Soit elles [les banques centrales] étaient privées, soit sous l’influence des banquiers privés. » Myret : « Ce qui est aujourd’hui largement le cas le cas de toutes les banques centrales, qui sont très proches des exécutifs des gouvernements » => Elle renverse ce que vient de dire Etienne (les banques centrales sont en mains privées), tout en acquiesçant à ce qu’Etienne dit, en disant qu’au contraire, les banques centrales sont en mains publiques.
53 :35
Myret répond sur les monnaies locales, plébiscitées par Etienne : « On a le Léman qui a été lancé […] » suivi de « il ne peut pas flotter librement par rapport au franc » et « il faut la contre-partie en francs suisses », « il n’y a pas vraiment de monnaie locale qui peut arriver au stade où elle peut défier une monnaie nationale », « Le WIR est une monnaie qui peut être créée mais ça reste une monnaie qui reste dans un réseau fermé et ça peut pas devenir une monnaie qui a une envergure nationale », « Le WIR c’est plutôt un bon d’échange » (à quoi Etienne rétorque « La monnaie, est-ce que c’est autre chose qu’un bon d’échange ? », Elle : « c’est vrai, c’est vrai »), « aujourd’hui, les monnaies locales ne nous permettent pas du tout de résoudre ce problème-là (peur de l’effondrement, de la dévaluation de l’euro) parce qu’elles sont ni internationales ni nationales et ne pourraient pas s’y substituer parce qu’elles sont loin d’être universelles et acceptées partout, si elles sont indexées à la monnaie, on vont aussi connaître une dévaluation » (or on vient de dire que le WIR n’était PAS indexé au franc suisse !) => Discours contradictoire, discrédit des monnaies locales, la monnaie locale n’est pas à la hauteur de la monnaie nationale ou internationale.
56 : 45
Etienne : « A mon avis, l’enjeu politique va beaucoup plus loin, l’enjeu des monnaies locales, c’est l’outil politique central d’une communauté qui décide de vivre ensemble, c’est l’acte politique fondateur presque et donc il pourrait très bien y avoir une biodiversité des monnaies […] »
Elle : « Au Moyen-Age, on faisait comme ça, alors on revient à un système un peu moyennageux » => C’est l’argument ultime pour tuer le bien-fondé de l’idée des monnaies locales, elle fait une amalgame avec une période connotée « barbare » et paf, c’est l’estocade !
58 :50
Elle : « Mais ça [les monnaies locales] ajoute quand même beaucoup de complexité quand aujourd’hui on a des flux commerciaux qui sont gigantesques, on arrivera pas aujourd’hui à se débarrasser des monnaies nationales voire supranationales […] , qu’est-ce qu’on a vraiment acquis puisque le franc suisse va continuer à exister, l’euro va continuer à exister » => Postulat fallacieux qui suppose que les monnaies nationales et supranationales vont perdurer et qu’elles sont incompatibles avec les monnaies locales, ce qui nie les propos de biodiversité et de complémentarité avancés par Etienne.
59 :50
Elle : « On n’a pas le contrôle dessus [les monnaies locales] et les autorités ne veulent pas qu’il y ait une concurrence avec d’autres monnaies, au point que les Etats-Unis et les autres banques centrales ont maintenant adopté une doctrine résolument anti-or […], elles répètent en chœur que c’est nous qui lui avons attribué une valeur mais qu’en fait ça vaut rien, l’or, et puis que ça nous sert à rien, en cas de désastre mondial, l’or, il va pas nous acheter du pain », « la recherche d’alternative, c’est bien mais la recherche de souveraineté sur ces monnaies [l’euro, le dollar, le yen], c’est mieux, non ?» [Etienne tente d’intervenir à plusieurs reprises mais Myret n’en fait pas cas et poursuit son discours] => S’attarder sur les monnaies locales est vain car le gouvernement ne le veut pas, on doit s’y plier, comme avec l’or qui est refusé comme valeur d’échange, fatalisme. Elle reste exclusive : monnaie nationale OU monnaie locale (elle n’entend pas la proposition de cohabitation entre les 2).
1 :04 :27
Elle : « Les monnaies locales, c’est bien pour régler des problèmes locaux, à condition que l’Etat ne décide pas de l’invalider, car le Bitcoin par exemple, fait toujours peur aux gens / nomans’ land monétaire », « il y a ce risque politique », « Il faut que ceux qui décident d’imprimer ces billets, ils soient eux-mêmes intègres, qu’ils en sur-impriment pas, qu’ils dévoient pas cette monnaie.., qu’on ait pas à l’échelle micro-local le même travers que la vraie Banque centrale qui en imprime trop », « pour moi ça disparaît pas ce risque-là, de créer de l’inflation en abusant de cette monnaie » => Appel à la peur, Myret veut nous faire croire que si seules les banques centrales créent de la monnaie et c’est un risque… d’inflation, de malhonnêté… (Cela légitime selon elle la création monétaire par les banques commerciales ?).
IV. La monnaie scripturale
1 :06 :50
Etienne amène le sujet de la création monétaire par les banques commerciale, il vante les mérites de l’initiative Monnaie pleine …et des insolents, des impénitents, des irrévérencieux AAA+ ( ☺)
1 :12 :15
Elle : « Pourquoi ce choix a été fait que les banques centrales soient en mains privées, comme la Fed ? »
1 :13 :00
Elle : « Toi tu défends le fait pour la France de sortir de l’UE et de récupérer le franc français, […] est-ce que ça apporte un mieux ? Moi j’aimerais qu’on soit réaliste par rapport à ça. » « D’ailleurs Marine Le Pen, elle a ce programme, et d’ailleurs Mélenchon, il est pas contre non plus », « Qu’est-ce que vous voulez obtenir par cette voie-là ? => Elle prête à Etienne des intentions fausses : récupérer le franc français, elle taxe la sortie de l’UE de non réaliste, la discrédite, l’amalgame à une idée d’extrême droite, voire d’extrême gauche, bref, d’extrêmement pas à faire. « Vous » = Le Pen + Mélenchon + toi.
1 :17 :43
Elle, juste quand Etienne parle de la baisse du pouvoir d’achat à cause du chômage qui est l’outil de domination des patrons, qui se garantissent un niveau bas de salaire : « Bon, en ce moment, l’inflation est très très faible » => Elle « prouve » par des arguments fallacieux que le pouvoir d’achat ne diminue pas.
V. L’UE / la BCE
1 :18 :20
Elle : « La BCE essaie de relancer l’économie, c’est ce qu’elle essaie de faire, aucun autre gouvernement de l’UE ne le fait. Il n’y a que Mario Dragui qui le fait » => Elle insiste sur le bien-fondé pour l’économie de l’hégémonie de la BCE.
1 :18 :24
Etienne : oui, il le fait car ils sent bien que bientôt, on va mettre sa tête au bout d’une pique : il parle d’helicopter money, … Elle : « Oui, il veut endetter au maximum les populations » => Myret fait croire que la monnaie distribuée au peuple implique qu’il s’endette.
1 :19 :26
« Tout est très complexe en économie et je pense que Marine Le Pen, si elle est élue, elle va le réaliser ou même JL Mélenchon, qui sera moins probablement au 2ème tour. Quand la rumeur de la sortie de l’UE sera là, il y aura des retraits massifs de capitaux qui vont commencer. Donc la France doit mettre en place un contrôle des capitaux, comme la Chine. », « Immédiatement, les fonds spéculatifs vont spéculer sur la chute de notre monnaie » => « La sortie de l’UE n’est pas si simple, ça va engendrer des fuites de capitaux, ça va être catastrophique, menace, amalgame avec un régime vu comme totalitaire (la Chine) ».
1 :20 :34
Elle : « Il faut renoncer au marché des capitaux à ce moment-là. », « Si quoi que ce soit en francs français est coté, il va être abattu par les spéculateurs qui vont tout de suite parier sur sa dévaluation et ça va être le gain, le trade du siècle ! (Exemple de Georges Soros qui parierait 10 milliards sur la baisse du FF, comme il l’a fait avec la Banque d’Angleterre) » => Menace encore, elle présente la sortie du marché comme dramatique, comme la mort économique de la France.
VI. Le financement de l’Etat : Création monétaire vs Dette
1 :21 :08
Etienne : « Je te renvoie la question Myret : est-ce que ça te paraît normal que la monnaie se vende et s’achète comme une marchandise, la monnaie, qui, je te le rappelle, est notre fluide vital ? » Elle : « Ah ben non » […] Donc il faut retirer la Dette du marché des capitaux et il faut aller jusqu’où ? Etienne : « La Dette, c’est une autre félonie » Elle : « Parce que c’est par la Dette qu’on spécule sur la monnaie » => Amalgame entre la Dette et la monnaie-marchandise.
1 :22 :00
Etienne : « Un Etat digne de ce nom n’emprunte pas la monnaie dont il a besoin, il la crée ! » Elle : « Ouais, c’est juste » puis… « Alors le gouvernement aura besoin de capitaux, il va l’emprunter auprès de qui ? » Etienne répète : « Mais il va pas l’emprunter, on va le créer Myret ! » et Myret insiste quand même : « Qui va le détenir alors ? » => Elle est bouchée ou quoi ? Elle acquiesce quand EC dit qu’un Etat ne doit pas emprunter sa monnaie, qu’il doit le créer, et elle nous reparle d’emprunter ! Elle nie l’idée de la création monétaire par l’Etat.
1 :26 :06
Etienne lui explique encore une fois le concept de l’Etat créateur de monnaie pour financer les services publics et destructeur de la monnaie en trop. Elle reprend « Je la crée à partir de rien, ouais, ça dévalue la monnaie, c’est inflationniste. => Faux arguments propagandistes, et elle le sait vu que la BCE fait ça tous les jours depuis mars 2015 avec les banques commerciales sans créer la moindre inflation. [EC : oui et je le détruis aussi] Oui sinon tout le monde l’aurait fait.. => Autrement dit, c’est une fausse bonne idée, dénigrement. [EC : Je suis pas sûr que tout le monde l’aurait fait justement] […] D’accord mais l’impôt ne peut pas couvrir toutes les dépenses de l’Etat, sinon ce serait des impôts extrêmement élevés. => Appel à la peur chez les contribuables. […] Donc on crée de façon illimitée => Avec un ton suffisant, elle dénigre l’idée.
1 :28 :55
Elle : « L’initiative Monnaie pleine, ça va donner ça => Pour bien assimiler la « fausse bonne idée » à Monnaie pleine.
1 :30 :22
Elle : « Alors il y a aussi une autre possibilité, c’est que la Dette, ce qu’on appelle la Dette, ce soit détenu par les citoyens. Ca devient un devoir citoyen d’investir dans la Dette du gouvernement, ça fait que, ici, une partie de leur épargne [aux citoyens suisses] serait obligatoirement attribuée à ça […] parce que le but c’est que cette Dette ne soit pas ballotée sur les marchés des capitaux, à la merci des investisseurs internationaux » => Elle parle encore et toujours de Dette ! Elle continue à nier l’option « création monétaire par l’Etat ».
1 :31 :33
Etienne : « Il y a une bonne partie de la Dette qu’il est hors de question de payer hein, il faut faire un audit de la Dette et toute la partie de la Dette qui est liée aux grandes banques d’affaires, ils peuvent aller se faire voir, ils en verront jamais la couleur de cet argent. »
Elle : « Ca veut dire que eux ils ont prêté cet argent et on va leur dire qu’on fait défaut dessus, et ils vont venir saisir… […] alors il faut faire la guerre, ha ha ha ». On est quand même dans un Etat de droit, on leur dit « vous nous avez prêté de l’argent et on vous envoie balader ? » […], « Il faut se surendetter et après il faut tuer les créanciers » => Faux arguments de dire « prêté », négation de la création ex nihilo, appel à la peur d’une GUERRE si on ne rembourse pas, présentation des banques comme de pauvres victimes spoliées, inversion des rôles, sarcasme.
1 :32 :20
Etienne : « Myret, ça fait des millénaires que tous les 7 ans, tous les 40 ans, on remet les Dettes à plat, on dit aux créanciers « ce coup-ci là on arrête, on arrête parce que sinon on vous tue, c’est bientôt nous qui allons mourir et là… »»
Elle qui lui coupe la parole : « Oui c’est des périodes de grandes guerres quand les Dettes sont effacées » […] => Elle fait semblant d’être d’accord avec EC tout en faisant un amalgame entre les grandes guerres causées par les Dettes et l’austérité et le « sinon on vous tue » défensif dont Etienne parle, qui risque d’arriver si on continue à payer, à se faire spolier, étranglés par les créanciers.
1 :33 :03
Elle : « Un Etat qui se surendette, qui est indiscipliné, qui sait pas gérer ses finances et puis à la fin qui dit « je vais faire défaut, je veux qu’on efface ma Dette, c’est un très mauvais exemple car moi, au niveau individuel, je peux aussi faire ça, pi après je dis « ça m’embête de rembourser, j’ai utilisé tout cet argent pendant toutes ces années pi maintenant j’ai pas envie, on me l’efface, on me pardonne ma dette et sinon je vais envoyer mes gardes du corps, je vais tirer sur tout ce qui bouge. »
=> Appel à la faute, à la culpabilité, l’Etat est amalgamé avec un enfant capricieux, dénigrement de l’annulation des Dettes illégitimes de l’Etat.
Etienne répète inlassablement : « Un Etat digne de ce nom n’emprunte pas, un Etat digne de ce nom produit la monnaie dont il a besoin. »
Elle : « Donc ils auraient dû dépenser les revenus fiscaux qu’ils avaient »,
Etienne : « Oui et c’est une crapulerie d’avoir voté des budgets en déséquilibre »
Elle, qui détourne le sujet des budgets déséquilibrés : « et surtout il ne faut pas coter la Dette en Bourse sur les marchés internationaux quoi qu’il arrive, là-dessus je crois qu’on est tout à fait d’accord. » => Négation encore et encore de la création monétaire par l’Etat, détournement du sujet (elle parle de coter la Dette alors que le sujet est : Comment on finance l’Etat ? Quid de la création monétaire étatique), imposture du prétendu ralliement à l’avis d’EC (« là-dessus je crois qu’on est tout à fait d’accord ») !
VII. L’endettement, l’UE
1 :34 :08
Etienne : « Mais Myret, souviens-toi on en avait parlé la dernière fois, on avait bien souligné que la Dette publique est un outil de domination qui a été testé dans les pays pauvres […] »
Elle : « Bien sûr ! » => Elle fait semblant de partager l’analyse d’EC
Etienne : « Tu sais, on avait parlé des assassins financiers, des gens de la CIA qui vont voir les responsables des pays pauvres et qui les convainquent de construire un immense barrage ou des centrales nucléaires… »
Elle lui coupe la parole : « Le FMI. C’est le FMI qui a fait des programmes de restructuration dans plein de pays… » => Elle détourne les propos d’EC, prétend que c’est le FMI dont EC parle, qui en fait viendrait aider les pays pauvres, nie l’existence des A.F. , elle ignore ce qu’elle vient d’approuver (l’analyse d’EC sur la Dette comme outil de domination).
Etienne rectifie : « Le FMI vient après pour prêter. D’abord il y a les gens qu’on appelle les assassins financiers qui viennent convaincre en promettant des avantages et puis des intimidations… »
Elle lui coupe encore la parole : « C’est ce qu’on appelle les mesures structurelles des années 80 et 90 oui… » => Elle détourne les propos d’EC, elle minimise la barbarie de l’endettement forcé pas les A.F.
Etienne continue : « Et puis ce qui va venir après, si les chefs d’Etat ont accepté de construire des barrages, de construire des grandes infrastructures qui sont hors de prix pour le pays, accepté de s’endetter, après ça, le FMI vient pour obtenir toutes sortes de réformes structurelles en échange de l’aide au financement.. »
Elle enchaine en lui coupant la parole : « Voilà, maintenant on parle, les gouvernements occidentaux, pourquoi on revient pas à l’origine de ce surendettement ? » (Ndlr : C’est précisément ce que Etienne vient de faire en te parlant des assassins financiers !), « Avant 2007, les Dettes occidentales, c’était pas un sujet […] et maintenant ils ont quand même opéré des sauvetages massifs de secteurs financiers privés pour en arriver là, et c’est là que le problème s’est déclaré » => Ok, donc elle attribue l’endettement uniquement au sauvetage des banques, elle balaie en bloc la responsabilité de la mafia financières (dont les A.F.)
1 :36 :55
Elle : « Dernière chose, te dire, le cas de la Suisse, la Suisse elle est pas entrée dans l’UE et a priori vous pouvez la voir comme le pays qui a fait tout juste, qui dès le départ ne s’est pas mis dans cette galère de l’UE et de l’euro, mais […] on l’a payé un certain prix ! Par exemple quand on avait un secret bancaire, l’UE a utilisé des armes très fortes pour obliger la Suisse à renoncer à son secret bancaire. Ensuite, l’UE a attaqué les statuts fiscaux des entreprises pour les holdings. On a dû perdre pas mal d’avantages juste parce que on est à côté de l’UE et qu’on exporte 65% de nos exportations vers l’UE. […] L’UE est protectionniste avec la Suisse, qui se heurte à la barrière de la forteresse Europe, qui dit à la Suisse en substance « tant que vous êtes pas membre du Club, vous avez pas accès au marché des services […] » ». « Tant qu’on est pas dans l’UE, il y a des choses que la Suisse n’obtiendra pas.La France, le jour où elle sort, y a des avantages qu’elle pourra plus avoir avec l’Allemagne, l’Italie. => Appel encore à la peur pour dissuader la sortie de l’UE.
1 :39 :10
Elle : « Il faut tenir compte de la complexité des choses et c’est pas juste «’on va sortir, youhou, on va devenir un îlot de prospérité avec le franc français qui va devenir une monnaie forte solide et puis le gouvernement qui va se désendetter et puis la France qui va éliminer tout son chômage, c’est pas si simple que ça.» Argument d’autorité : c’est complexe (« trop compliqué pour vous »), dénigrement des solutions proposées par EC, discrédit.
VIII. Le populisme
1 :40 :05
Etienne : « Un vrai populiste digne de ce nom, parce que pour moi c’est pas un gros mot du tout, c’est un beau mot, ‘populiste’, c’est quelqu’un qui défend les intérêts du peuple, donc un vrai populiste digne de ce nom, il consulte son peuple tout le temps […] »
Elle : « Je suis contente que tu viennes sur le populisme, prenons l’exemple de l’Angleterre. Le Brexit, la sortie de l’Angleterre de l’UE, super, le populisme vraiment à l’œuvre, quel est le principal ennemi du populisme ? En fait, le vrai, auquel on pense pas. » => Détournement du sens que EC vient de donner au populisme, généralisation à partir d’un exemple, amalgame, position haute de l’expert ès populisme qui pose les questions dont il sait la réponse.
Etienne : « Qu’est-ce qu’il y a de populiste avec ce qui se passe en Angleterre ?? »
Elle : « Ah ben c’est pas moi qui appelle ça populiste, tout le monde a dit voilà, le parti populiste » => Appel à l’opinion générale pour présenter son propos comme une vérité.
Etienne : « Oui mais ça c’est populiste au sens des oligarques, au sens de tous ceux qui ont acheté les journaux »
Elle : « Alors c’est le populiste au sens anti-système, anti-élites […], qu’est-ce qui s’est passé par la suite, qu’est-ce que Theresa May annonce aujourd’hui ? (EC : « ça doit être ultra-libéral j’imagine ») Alors elle annonce qu’elle devient ultra-libéral oui, alors on a le populisme d’abord et après, qu’est-ce qui se passe ? On a le lobbyisme qui vient retoucher le populisme et le transformer ! Et alors Theresa elle vient et elle dit finalement, on avait dit qu’on allait mettre des employés dans les Conseils d’Administration des entreprises, on renonce, on avait dit qu’on allait obliger les entreprises à dire combien d’employés étrangers elle recrute, ce qui est controversé, on renonce, donc la préférence indigène on s’en fiche, le plafonnement des salaires des dirigeants, on laisse tomber, ça embête trop les compagnies, par contre ce qu’on va faire, c’est qu’on va déréguler la finance, (EC : « Mais c’est pas du tout populiste »), on va baisser l’impôt des entreprises en dessous des 20 pays qui concurrencent l’Angleterre […]. »
Etienne : « C’est-à-dire qu’elle a fait semblant d’être populiste et en fait elle est pas populiste du tout, parce que tu décris c’est ultra-libéral, c’est le contraire de populiste. »
Elle : « Exactement, elle est passée par le filtre lobbyiste et elle revient avec un programme qui finalement n’a rien à voir parce qu’il est ‘corporate’, il est pour les grandes corporations et pour les grandes entreprises en gros et puis voilà. »
Etienne : « Mais Myret, c’est pas du populisme du tout, c’est du crapulisme comme d’habitude. » (Ndlr : j’adore l’expression ‘crapulisme’ !! ^^)
[…] => Elle fait passer subrepticement le populisme pour du libéralisme, elle associe les 2 notions.
1 :44 :27
Elle : « Je voulais juste dire que le populisme, après il y a le wagon du lobbyisme qui passe par là et puis après.. » => Elle se débrouille toujours pour avoir le dernier mot et finir sur sa thèse initiale, ici que le populisme est vain, qu’il mène irrémédiablement au lobbyisme et donc au libéralisme et au pouvoir des riches.
1 :48 : 25
Elle, qui enchaine après la présentation des livres que présente Etienne et dont elle a l’air de se foutre (interprétation personnelle) : « Finalement, toute notre conversation qui a duré 2h30, ça converge toujours vers la gouvernance finalement, vers l’intégrité au niveau de la gouvernance, au niveau de la démocratie et là quand on parlait du lobbyisme, on se rend compte que si tout travail de tout législatif doit passer par le filtre des souhaits des lobbies, on va toujours aller vers des intérêts privatisés et on va jamais réussir à passer des très bonnes idées, les gens font campagne sur des idées et puis finalement on va toujoursêtre déçus » => Fatalisme, généralisation, la seule issue du populisme est l’échec, conclusion fallacieuse de ce qui a prétendument été dit durant la conférence.
1 :49 :05
Elle : « Nous les médias aussi, face à la montée de ce qu’on appelle les populismes, je vois que tu rejettes un peu ce mot mais nous on a pas d’autre mot (EC : « Ah non je le rejette pas, je, je », Elle l’ignore et continue) pour appeler ces programmes soutenus par le peuple et la base, voilà, on a un peu réagi comme des Marie-Antoinette, à nous effrayer, à dire ‘Ouuuuh y a des populistes’ […] , on est juste là à s’effrayer, à insulter les populistes, à les ridiculiser, à les traiter de ‘Hitler’» => Elle prête des intentions fausses à EC, elle lui met dans la bouche le contraire de qu’il a dit ! Puis elle dit qu’elle a tort de (insulter, ridiculiser, traiter d’Hitler les populistes) mais le message qu’elle passe est que les populistes sont dignes d’insultes, de ridiculisation, de surnom d’Hitler.
IX. Conclusion : pouvoir des élites vs pouvoir du peuple
1 :50 :16
Elle : « Les élites sont loin de soutenir les mêmes politiques […] » => Confusion, les élites ne sont pas toutes les mêmes, sous-entendu il y a les méchants et les gentils.
1 :50 :30
Elle : « Si le citoyen participe vraiment à la prise de décision, eh bien on peut arriver aussi à des travers de cette prise de pouvoir du peuple qui est que aujourd’hui, moi citoyenne suisse, je dois étudier des brochures sur la RIE III, digne vraiment de fiscalistes professionnels, c’est complexe […], est-ce que c’est à la portée de tous ? Et donc finalement est-ce que j’ai pas quand même besoin d’être représentée mais par quelqu’un en qui j’ai confiance, dont l’intégrité pour moi ne fait pas de doute ?», « parce qu’on peut pas tous participer pleinement à la prise de responsabilité de manière réaliste (en faisant une moue hostile) => En mettant le pouvoir des élites et le pouvoir du peuple sur la même ligne, elle dit que le peuple ne doit pas avoir le pouvoir car il n’est pas compétent, ça l’embête de prendre des décisions, les gens sont comme des enfants qui ne veulent pas de responsabilités et puis les élites ne sont pas toutes mauvaises, finalement c’est un moindre mal.
Texte original | Description | Réponse/Conseil/Reformulation/Réfutation |
Présentation : "On va parler de..."
| Pré-attribution des rôles, définition des sujets. |
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2:38 MZ : "… des “politiques monétaires des Banques Centrales”... comment “elles” dirigent les économies... “réguler” ou main invisible... monnaie : comment sortir du “monopole tenu par les Banques Centrales” et les… et les… “émetteurs de monnaie”… protectionnisme... l'élection... le populisme et le lobbyisme..." | La collection des fausses pistes Présentation des euphémismes manipulatoires |
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4:05 MZ : “Est-ce que vous pensez que la finance, après 2008, a été réformée ?... Est-ce qu’elle a été règlementée ?” | Innovation rhétorique majeure : le “monolemme”, ie “faux dilemme réduit à un choix unique”. C’est-à-dire aucun choix.
Monolemma
Hobson's choice
Encore plus puissant associé à une question et à une fausse piste comme ici. | “Nous allons devoir, au fur et à mesure de la discussion et pour la bonne compréhension de nos spectateurs, donner les définitions des concepts que nous allons utiliser, puis définir précisément le ou les problèmes auxquels nous faisons face. Puis décider si nous souhaitons régler ces problèmes ou pas, selon quels principes, voir si cela est utile, et à qui. Seulement alors pourrons-nous examiner les propositions et les solutions. Réglementer la finance est peut-être une solution, ou peut-être pas. Il y a peut-être de meilleures solutions. Nous allons essayer de les trouver, et ce sera tout l’objet de cette passionnante discussion.” |
6:30 MZ | | Il ne faut pas confondre le shadow banking, qui regroupe des entreprises filiales de banques, et les banques elles-mêmes. Il s’agit en réalité d’une intégration verticale entre des fabricants et des distributeurs, comme dans toute autre industrie. Les banques fabriquent à coût nul des moyens de paiement qui leur confèrent et qui confèrent à leurs clients du pouvoir d’achat nouveau. Ce pouvoir d’achat nouveau est ensuite revendu à d’autres agents contre des moyens de paiement gagnés par leur travail et sur lesquelles ont été payés toutes les impôts et charges sociales. Il s’agit donc en quelque sorte d’un transfert de profit, et de responsabilité, entre un créateur ex nihilo et des revendeurs qui récupèrent des moyens de paiement antérieurs. Les moyens de paiements initiaux étant détruits dans l’opération, il ne reste aucun trace du mécanisme initial. |
7:49 MZ “Je deviens banque… on est tous des banques” | Confusion délibérée entre Établissement financier (qui prête des fonds existants) et Établissement de crédit (qui émet du nouveau pouvoir d’achat ex nihilo), confusion qui permet d’établir dans l’esprit du public la notion fausse et mensongère qu’une banque est un intermédiaire.
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9:00 EC “Chez nous on appelle ça des établissements financiers
MZ est d’accord, et elle propose d’imposer aux Établissements financiers les même règles prudentielles que les banques. (Ce qui n’a pas de sens pour des entreprises dont les fonds prêtés viennent à 100% de monnaie existante.)
9:58 EC “mais moins besoin de garanties…” | Tentative de décryptage du mensonge précédent (7:49 MZ)
| “Les établissements dont vous parlez, contrairement aux banques, récoltent de la monnaie déjà existante, issue d’une épargne préalable, pour la prêter. Je rappelle que les banques, par contre, créent ex nihilo de nouveaux moyens de paiement, du nouveau pouvoir d’achat, sans aucune production préalable associée. Les opérations des établissements financiers ne créent donc pas de monnaie supplémentaire dans l’économie, ils ne créent donc pas d’inflation, ils ne déséquilibrent pas le rapport entre des gens qui travaillent et des gens qui produisent de la monnaie nouvelle sans travail préalable, ils n’augmentent pas la dette nette globale, ils ne disposent pas de l’outil essentiel de prédation et de pouvoir exponentiel que donne la création monétaire ex nihilo. Revenons donc à l’essentiel : la dissymétrie entre ceux qui créent la monnaie et ceux qui creusent. |
14:27 MZ “Quelle est la part de crédit ?...” | Sophisme appel à l’autorité. But : ascendant social sur l’intervenant et le public. | “Mais je ne suis pas votre élève !” (Réponse de Michel Rocard à Valéry Giscard d’Estaing qui lui demandait, pour le coller, combien il y avait de députés suédois au Parlement européen). |
15:40 MZ “On n’est pas du tout dans une problématique où on est censé assainir la finance.” | Fin de la fausse piste. | Assainir la finance, ce n’est pas empêcher les créateurs de monnaie de créer des filiales pour revendre la monnaie qu’ils ont créée, c’est comprendre que laisser le pouvoir de la création monétaire à certains humains et pas à d’autres procure certains avantages à ces humains-là, et impose certaines limites à tous les autres humains. |
16:00 MZ confusion bis (voir 7:49) MZ “le taux zéro me permet d’emprunter... Un taux supérieur m’en empêcherait” | Sophisme [A => B, donc non A => non B] n’est vrai que si A => B est vrai, ce qui n’est pas prouvé ici.
| Si le métier de banque est d’emprunter pour prêter et vivre du différentiel, alors le taux d'intérêt n’a aucune importance. C’est seulement la possibilité de prendre une marge bénéficiaire qui compte. Mais le métier de banque n’est pas d’emprunter pour prêter, donc la question ne se pose pas de toute façon. Le métier de banque est tout autre chose, que nous allons préciser. |
17:00 MZ “Tout le monde emprunte quand les taux restent à zéro.” |
| Les taux sont à zéro seulement sur la monnaie centrale créée par les BC. Seules les banques peuvent obtenir de la monnaie centrale, à condition d’avoir acquis auparavant des titres de crédit auprès des ANB, avoir payés ces titres des ANB par création monétaire (par augmentation de leur passif envers les ANB), et revendu ces titres à la BC. Il y a deux sortes de monnaie qui circulent dans des circuits totalement étanches. Personne n’emprunte quoi que ce soit : les ANB prennent des crédits, les banques achètent ces crédits aux ANB et “payent” ces crédits aux ANB en inscrivant une dette (un passif) supplémentaire de la banque envers les ANB sur les comptes des ANB Les banques revendent ces titres à la BC et obtiennent de la monnaie centrale, qui ne peut leur servir qu’à deux choses : toucher un intérêt zéro à la BC, ou acheter des titres financiers existants à d’autres banques se trouvant dans la même situation (ou à d’autres agents financiers non-bancaires pouvant par exception disposer de comptes en monnaie centrale à la BC…).
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17:30 MZ “Tout ça c’est de l’argent emprunté… tout le monde emprunte..” | Imprécision sémantique | Préciser la différence de nature entre un prêt et un crédit. Si j’ai un vélo et que je te le prête, j’ai un vélo en moins, tu as un vélo en plus. Si je crédite ton compte avec une somme qui je n’ai pas, qui ne vient ni de la BC, ni de mes fonds propres, ni de l’épargne d’un client, ni d'aucun compte quel qu’il soit, je n’ai rien en moins. Question : “Que doit-on rendre quand celui qui donne n’a rien de moins qu’avant ?” |
18:55 EC “Les riches prennent aux autres… il est très important de reprendre de l’argent aux riches.” 19:45 MZ “Voilà !... Même Picketty l’a prouvé.” | Sophisme argument d’autorité Stiglitz + Picketty | L’accès au “capital” dépend moins des compétences et du travail des agents que de leur proximité avec les contrôleurs du robinet monétaire. Reprendre à un organisme parasitaire une partie plus grande de son butin permettra seulement à cet organisme de passer plus longtemps inaperçu…
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20:15 MZ “Il n’y a plus de consommateurs et le jeu va s’arrêter.” | … d’où la nécessité de mettre en place des mesures de redistribution. Des prémisses fausses et des fausses pistes n’empêchent pas d’annoncer une conclusion juste, qui semble vertueuse, mais qui est également indispensable pour perpétuer le système existant et l’empêcher d'exploser.. | Reprendre à un organisme parasitaire permet à cet organisme de passer plus longtemps inaperçu… et permet au système d’exploitation de se perpétuer indéfiniment. Si l’on supprimait les mesures de redistribution, le système se bloquerait instantanément. En reprenant d’un côté pour donner de l’autre, la stratégie gagnante pour les créateurs de monnaie est simplement de… créer plus de monnaie !
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22:30 EC “Keynes attaque le système libéral…” | | Les mécanismes comptables n’ont rien à voir avec les idéologies, quelles qu’elles soient. La seule analyse rationnelle consiste à étudier et à comprendre leurs fonctions, leurs effets, et leurs qualités descriptives. |
23:05 EC “Où est-ce que tu en es toi ? Est-ce que ce serait une solution ?” (sur le keynésianisme) | Se placer en tant que demandeur de savoir, donc en non-spécialiste. | À éviter. |
23:55 MZ “Tu as raison… l’État peut aussi s’endetter pour ça…” 24:20 MZ “Faire de la dette à grande échelle pour investir massivement…” | Monolemme (faux dilemme à un seul choix). | Seul le Souverain peut faire du keynésianisme, car le Souverain dispose nécessairement du droit de créer du crédit-monnaie. Si quelqu’un peut faire du keynésianisme dans le système actuel, ce n’est pas l’État, c’est quelqu’un d’autre. Actuellement, le Souverain, c’est le système bancaire, pas l’État. |
25:40 MZ “Si tu veux investir comme ça, tu dois prendre ça aux gens” EC : “À mon avis, on pourrait créer la monnaie nécessaire… Alors, bon, puisqu’on est d’accord sur Keynes, on va passer au sujet sur la monnaie...” | MZ tentative de manipulation EC décryptage instantané mais report du débat
| C’est le noeud de notre débat, effectivement, il est donc temps de passer maintenant au point essentiel : la monnaie, qui peut en créer, qui doit en trouver. |
29:35 EC “C’est quand ils vont monter les taux que ça va péter.” | Fausse déduction à partir d’une hypothèse déclarée comme certaine. + langage corporel scolaire : prendre en note la confirmation du “professeur” | Qui dit que les Taux vont monter ? En réalité, l’analyse des données dans tous les pays montre une double relation PIB/Taux : 1. corrélation positive : Taux montent quand PIB montent. 2. décalage temporel : les variations des taux sont postérieures aux variations du PIB. |
29:45 MZ “quand l’aiguille pique… boum !” | Appel à la peur | Effectivement, on peut continuer à faire peur aux gens comme s’ils étaient des enfants de maternelle, on peut aussi leur expliquer les mécanismes réels, comptables, qui peuvent entraîner, ou pas, ce que vous décrivez. (-> bulles dues à la multiplication des actifs ; effets procycliques ; paradoxe de Fisher…) |
30:00 MZ “... cascades de faillites… ça ne supporterait pas des taux à… 3%” | Hypothèse non vérifiée que tous ces agents aient pris des crédits à taux variable... | Il faudrait effectivement étudier tous les contrats de prêts de toutes ces personnes pour vérifier que tous ces contrats sont à taux variables, ce qui ferait effectivement de cette hypothèse une certitude. Pour l’instant, nous n’avons pas fait cette vérification au niveau mondial.. En France par contre, au dernier pointage (mars 2016), les crédits à taux variable ne constituaient plus que 0,4 % de la production totale de crédit immobilier (source https://www.lesechos.fr/finance-marches/banque-assurances/021842103865-credit-immobilier-pourquoi-les-francais-ne-beneficieront-pas-de-taux-negatifs-1213975.php)
Pour 99,6% des contrats de crédit immobilier français, les taux sont donc des taux fixes, acceptés par les clients en fonction de leurs possibilités de remboursement réelles, et ces taux ne changeront pas. Donc s’il y a des défauts de paiements, ils ne seront pas dus à une remontée des taux, mais à d’autres phénomènes (baisse de la masse monétaire, chômage, concurrence, baisse de l’activité, hausse des impôts, des normes, manque de compétitivité des PME face aux multinationales…) Par ailleurs, rappelons qu’un crédit immobilier n’est pas un prêt mais une création/émission à coût nul de bons d’achats bancaires privés, et que par conséquent tout taux d’intérêt facturé sur un crédit est de fait un taux d’usure. Rappelons également que la marge bénéficiaire sur un produit dont le prix d’achat est nul est de +∞, et ce quel que soit le prix de vente dudit produit. |
30:45 EC “40 fois le PIB de la France en produits dérivés… une variation à la baisse gommerait son capital en un instant” 31:00 - 31:40 MZ : “...prise de risque énorme qui ne peut pas supporter une hausse des taux d’intérêts… une masse de crédit hypervulnérable si on bouge d’un millimètre elle explose…” |
| Les produits dérivés sont des contrats d’achat/vente à terme entre deux agents. La plus-value de l’un est payée par l’autre. Il s’agit d’un jeu à somme nulle, aux frais de transaction près. Aucun risque n’est supporté par la banque qui détient les contrats pour les agents. Pour le cas des banques qui détiennent des contrats en propre en partie double avec d’autres banques, le cas est le même. Au niveau macro, les pertes des uns sont les gains des autres. La notion de “risque” suppose une possibilité de destruction monétaire ou de manque à gagner monétaire au niveau global, ce qui n’est pas le cas ici. |
31:50 EC “Les responsables ont tous été promus… plus riches les uns que les autres… sont pas punis du tout.”
32:05 MZ “Parlons un peu de la responsabilité… un des problèmes les plus fondamentaux…” | Changement de sujet, Fausse piste | Rester sur le sujet. Ne pas soi-même lancer de fausses pistes. |
33:40 EC : “Les gouvernements ont démissionné auprès des BC, mais… comme s’ils étaient débordés… impuissants…” 33:55 MZ “Il sont surendettés surtout.” | Manipulation de langage sur la notion de surendettement et de “dette”. Confusions : crédit/prêt crédit/dette création monétaire/dette
| Que doit-on rendre quand celui qui donne n’a rien de moins qu’avant ? (voir 17:30 ci-dessus) Un État qui se fait créer de la monnaie est-il “surendetté” ? Pourquoi ? |
34:00-34:50 EC “Tony Blair a été engagé par JP Morgan dès qu’il est sorti de son boulot [de premier ministre]. Ça mérite d’aller en prison tout de suite… … Fillon chez AXA, y’a pas besoin de faire de procès : en prison.” | Détournement du processus juridique. Fausse piste | Mettre Tony Blair en prison était-il possible ? Ses agissements étaient-ils illégaux ? Si oui, selon quelle loi, quel article ? Si les lois ad hoc n’existent pas, comment les mettre en place, selon quel consensus, sur quel fondement ? Quelles sont les racines de ces comportements ? Ferions-nous autre chose à leur place ?
Les comportements dépendent des circonstances. L’humain s’adapte. Quelles sont les circonstances : un centre privilégié crée quasiment à volonté des moyens d’obtenir du pouvoir d’achat supplémentaire, sans travailler, sans rien produire auparavant, ce qui permet à quiconque se rapproche du centre de vivre richement et de pouvoir financer à coût nul tous les projets qu’il juge bons ou profitables.
Si l’on souhaite supprimer ces comportements, quelle est la solution optimale ? Mettre en prison les humains qui profitent des règles de ce jeu particulier ? Changer les règles de ce jeu ? Inventer un nouveau jeu ? ...
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35:20 “Rapport sur la “Finance de l’Ombre”... qui sort pas cette année… y’a des milliers d’exemples...” | Bouc émissaire, victime expiatoire | Est-ce que la meilleure méthode pour réformer un système corrompu est de condamner les corrompus qui l’utilisent ? |
35:37 MZ “Est-ce que les marchés devraient être régulés ou est-ce que l’autorégulation, le fait qu’ils peuvent s’autocontrôler, qu’ils n’ont pas besoin de régulation.” | Faux dilemme Confusion | D’un point de vue théorique, que les règles soient auto-appliquées par les agents ou appliquées par l’État est hors de propos. Augmenter les contraintes sur un système instable est-il la meilleure solution pour rendre ce système stable ? N’y a-t-il pas d’autres solutions, par exemple supprimer le déséquilibre initial ?
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37:00 MZ “Effet de porosité… journaliste “mimiquaient… les attitudes et les arguments des financiers… fascinés par eux...” | Description exacte d’un processus permanent | Prendre soin de toujours douter de tout, de toujours vérifier par soi-même, y compris les discours des personnes que l’on apprécie personnellement. |
39:15 MZ “On sait très bien qu’il faut un cadre réglementaire.” | Sophisme Appel au peuple | C’est qui “ON” ? |
39:20 MZ “On peut pas inciter par tous les moyens les gens à s’endetter” | Voir ci-dessus 33:55 |
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39:30 MZ “On a dérégulé toutes les lois qui protégeaient le petit épargnant et on a fait des prêts à des gens insolvables.” | Inversion du processus. | Un crédit c’est pas un prêt. Un crédit n’est pas de l’épargne déjà existante qui est prêtée. Un crédit n’est pas une opération à somme nulle. Un crédit est un nouveau pouvoir d’achat créé par un nouvel engagement au passif d’une banque, un nouveau bon d’achat bancaire à l’actif du client, et une quantité nouvelle de moyens de paiement qui n’existait pas auparavant. C’est cette augmentation de la quantité de pouvoir d’achat en circulation qui crée les bulles et les crises, par une cascade d’effets procycliques sur la multiplication des actifs, l’activité, les prix, la demande de crédit de la part des ANB et l’offre de crédit de la part des banques. Si les nouveaux crédits provenait des compte des épargnants, il n’y aurait pas de pouvoir d’achat nouveau dans l’économie, pas d’actif nouveau sur le compte d’un ANB, donc pas de bulles et pas de crises. |
39:56 MZ “C’est l’effet du lobbying.” | Bouc émissaire. Fausse piste. | Dans un système arbitraire qui avantage certains agents aux dépens des autres, chercher à diminuer la régulation semble effectivement une stratégie gagnante de la part des agents les plus avantagés. Et pourtant, si on les laissait faire, cela permettrait de provoquer un blocage quasi instantané du système par explosion des inégalités (ce qui dans un sens démontrerait la nuisance réelle du système actuel, ce qui permettrait d’en construire un autre beaucoup plus stable).
A contrario, un système déséquilibré auquel des forces de contrôle des déséquilibres seraient appliquées, aura tendance à s’effondrer plus tard et moins vite. La proposition de réguler permet donc en réalité de diminuer l’effet des prédations existantes sans rien changer à la nature dissymétrique du système. Par conséquent, une telle proposition aura tendance à permettre au système de mieux perdurer, voire à le fortifier. |
40:45 EC “Comment on va faire pour se remettre à réguler si les financiers ont pris le contrôle des élus ?” | Hypothèse non prouvée : La régulation fonctionne-t-elle ? Raisonnement incomplet : Les “financiers” contrôlent bien d’autres choses que les élus, par exemple le financement des entreprises, des États, des médias, des guerres...
| La régulation est-elle la méthode optimale pour corriger un système déséquilibré, ou une méthode pour le renforcer ? (voir 39:56 ci-dessus) Pour neutraliser un système planétaire omniprésent, omnipotent et omniscient, il est peut-être temps, après plusieurs siècles d’insuccès, de réfléchir à d’autres actions, inédites si possible, et qui ne passent pas par des canaux que ce système contrôle.
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44:00 EC “On a un laboratoire du libéralisme, c’est-à-dire de la non-intervention de l’État… au XIXème siècle…” | Idée fausse. | L‘État intervient déjà au XIXème siècle pour établir et protéger la propriété privée des terres agricoles et des entreprises, qui ne peut s’acquérir qu’avec l’appui des créateurs de monnaie que l’État tolère et protège également. Historiquement, l’existence même de l’État se fonde sur la fonction de prédation d’une classe dominante par la violence et l’appropriation. La situation nous est présentée comme si l’État était une entité distincte de la classe dominante. Les privilèges régaliens, monnaie, justice et violence, sont partagés par une classe particulière. Le fait que cette classe apparaisse et se condense à deux endroits différents de la société, l’État et la Banque, est non pertinent. |
45:28 MZ “Et ça comment ça s’appelle ?... Néolibéralisme étatiste, ploutocratie...” [la collusion de l’État et de l’économie] | Euphémisme, tout en suivant toujours la fausse piste des boucs émissaires | La collusion de la force de l’État et du pouvoir monétaire est l’une des caractéristiques majeures du Fascisme. Quelles sont les sources profondes de ce pouvoir infini ? Le Glaive et la Monnaie. La seconde permettant de payer le premier. Le premier permettant d’imposer la seconde. |
47:53 EC “Il fut un temps où nous n’avions pas besoin de beaucoup de monnaie…” Agriculture, puis pétrole => migration vers les villes => interdépendance => division du travail => besoin d’échange => besoin de monnaie | Inversion totale du processus historique observé. | Révolution néolithique => surplus => prédateurs => pouvoir centralisé => croissance du centre et appauvrissement en périphérie => déséquilibre économique => nécessité de conquérir de nouveaux territoires à exploiter (effets procyclique) => problèmes de logistique et d’efficacité => monnaie => croissance du centre et appauvrissement en périphérie => déséquilibre économique => nécessité de conquérir de nouveaux territoires à exploiter => croissance du centre et appauvrissement en périphérie => (effets procyclique) déséquilibre économique => nécessité de conquête de nouveaux territoires à exploiter => empire => conquête de la totalité du monde connu => fin de la possibilité de conquérir de nouveaux territoires à exploiter => (si la classe prédatrice ne cesse pas sa prédation) effondrement. |
49:23 EC “C’est difficile de savoir théoriquement et réellement quelle est la quantité de monnaie…” [nécessaire] | Blocage sur la théorie quantitative de la monnaie | La monnaie n’est pas un bien qui serait un objet de troc pour “compenser” les transferts économiques réels. La monnaie est un cas particulier de système comptable où l’on s’interdit de compter en gestion mutuelle des stocks individuels, à somme nulle par définition. |
50:00 EC “On a soit du chômage soit de l’inflation.” | Faux dilemme + Définition réductrice du concept d’inflation. | L’inflation est liée mathématiquement à la création monétaire et à la quantité d’unités monétaires disponibles. Les prix sont des mesures de valeurs économiques qui dépendent d’une certaine échelle, qui est déterminée par la quantité des unités disponibles pour effectuer cette mesure dans cette échelle. Si la quantité d’unités monétaires de l’échelle augmente à un instant t, cela revient à changer l’échelle de mesure des prix. Si l’échelle de mesure change et que l’on souhaite conserver les mêmes prix, il faut changer les mesures qui avaient été déterminées selon l’échelle précédente et les convertir dans la nouvelle échelle. Il est donc nécessaire, à chaque modification de la masse monétaire en circulation, d’ajuster les prix en fonction de la nouvelle échelle de mesure. Si cela n’est pas fait systématiquement par tous les agents et que les prix antérieurs sont maintenus, l’effet réel constaté est une baisse relative des prix. Les agents qui, par manque d’information, n’auraient pas effectué l'ajustement d’échelle et auraient donc conservé les prix anciens, subissent un manque à gagner sur les ventes qu’ils réalisent.
L’effet du taux de chômage sur le prix du travail décrit par EC est un effet local dû à l’offre et à la demande de travail. Cet effet et ses causes sont indépendants de l’effet mathématique de la création monétaire asymétrique et opaque des banques sur l’ensemble des prix. |
51:06 MZ “On est d’accord.” | Affirmation de l’innocuité du point | Éviter d’aborder soi-même des explications justes qui n’ont pas de lien avec le point central que l’on souhaite démontrer. |
51:10 EC “Quand nos sociétés humaines ont eu besoin de monnaie…” | Réduction de concept | Un “besoin” de monnaie ne peut naître que si la monnaie est émise par un centre privilégié qui décide qui en aura ou pas. Économiquement, la monnaie procure à celui qui la crée un avantage stratégique sur celui qui doit la gagner par son travail. Politiquement, la monnaie procure à celui qui la crée un pouvoir d’achat gratuit qui lui permet de financer ce qu’il veut voir exister et de refuser de financer ce qu’il ne veut pas voir exister. La monnaie est donc d’abord un outil de manipulation et d’appropriation. La création monétaire peut être utilisée pour favoriser tel ou tel projet, pour financer telle ou telle relance, tel ou tel secteur, tel ou tel projet de société, et bien d’autres choses encore, armement, guerre, destructions, conquêtes, invasions, révolutions. En conséquence, laisser le pouvoir de création monétaire entre les mains de qui que ce soit d’autre que “chaque humain à parts égales” constitue une violation des principes de base qui déclarent que les humains naissent et demeurent libres et égaux en droit. |
52:00 EC “La création de la Banque d’Angleterre…” | Description du monopole de la création monétaire par une banque centrale... | Aujourd’hui, les banques centrales n’émettent plus de monnaie à destination de l’économie réelle (les ANB). Ce sont les banques commerciales qui possèdent ce privilège. Ces questions historiques concernant les Banques Centrales ne sont donc plus d’actualité aujourd’hui dans l’analyse du système actuel. Elles peuvent par contre nous donnez des idées pour réformer les principes de la création monétaire par le faux endettement généralisé de l’ensemble des non-banques de la planète. |
52:58 MZ “... ce qui est aujourd’hui le cas de toutes les BC…” | Sophisme par confusion, amalgame fallacieux au système actuel. | Voir ci-dessus 52:00 EC |
53:00 MZ “... toutes les BC qui sont très proches de l'exécutif des gouvernements | Réductionnisme | Pour prendre seulement deux exemples : En Europe, on ne peut pas dire que la BCE soit “très proche” des gouvernements. Au contraire, elle élimine les gouvernements du processus politique pour les remplacer par des autorités centralisées non démocratiques et non-élues.
En Suisse, la BNS n’a rien à voir avec le Conseil Fédéral ni avec les Cantons, et tout à voir avec un conseil d’administration privé qui prend ses décisions sans qu’aucune institution publique ne participe aux décisions ni ne soit même consultée.
Dans le monde, les Banques Centrales ont quasiment toutes, de fait et de droit, un pouvoir monétaire totalement indépendant des institutions politiques du pays. Sauf semble-t-il en Chine, dans certains pays du Moyen-Orient et en Corée du Nord. Curieusement, tous les pays qui refusent d’accepter une banque centrale sur ce modèle sont en conflit avec les États-Unis. Sauf la Chine, qui dispose de la technologie nucléaire. Mais c’est probablement une coïncidence.
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54:15 EC “L’autorité qui crée le Léman n’a pas l’outil de prospérité.” | Réduction du rôle de la monnaie à une seule fonction, non essentielle. | Les trois fonctions de la monnaie pour un Souverain privateur :
1. Quand c'est vous qui frappez monnaie, quand c'est VOTRE tronche qui figure sur les pièces, c'est vous le Souverain. Vous allez pouvoir tout acheter sans jamais travailler, y compris le travail de ceux qui fabriquent vos pièces ! La première fonction de la monnaie est la fonction parasitaire. 2. Vous allez pouvoir également décider qui vous allez faire travailler ou pas, donc qui va recevoir les moyens d'exister ou pas. C'est la fonction politique. 3. Et vous allez pouvoir décider de ce qui va exister ou pas dans le futur : c'est vous qui dessinez le monde à votre image. C'est la fonction divine.
Quand la création des avances monétaires appartient à chaque citoyen, ces trois fonctions deviennent :
1. La fonction coopérative. Chaque citoyen peut recevoir les avances que d’autres citoyens lui confient pour réaliser les projets qui dépassent les possibilités d’un seul 2. La fonction existentielle. Chaque citoyen peut créer librement, localement et symétriquement les avances suffisantes pour rester en vie à l’endroit de sa localisation. 3. La fonction démocratique. Chaque citoyen peut décider de l’utilisation de son avance totale pour choisir ce qui va exister ou pas dans le futur commun.
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54:25 EC “En france, ils ont autorisé les monnaies locales à condition qu’elles soient à parité avec l’euro.” 54:33 MZ “C’est partout comme ça.” | MZ : Généralisation abusive.
| Quelle loi oblige les monnaies locales à être à parité avec le CHF en Suisse ? Quel date, quelle référence ? En Angleterre, en Allemagne, en Italie, en Espagne, au Venezuela, au Sénégal, en Iran, aux États-Unis ? Quelles lois, quels articles de loi, depuis quand, à quelle date ? |
55:00 MZ “Le WIR, c’est plutôt un bon d’échange.” | Bon réflexe de EC. | Oui, comme toute monnaie, c’est tout à fait cela. On pourrait même dire un ticket de rationnement qui permet seulement à ceux qui en produisent et à ceux qui en ont, d’acheter ce dont ils ont besoin. La caractéristique particulière du WIR, c’est que contrairement aux monnaies centralisée qu’il faut louer aux banques, et contrairement aux monnaies locales privées comme le Léman qu’il faut acheter avec des euros ou avec des CHF, les Francs WIR sont émis exclusivement à l’occasion d’une transaction. La quantité d’unités WIR en circulation ne dépasse donc jamais, par construction, la quantité d’unités utilisées pour enregistrer les transactions réalisées. Elle n’est donc jamais, par construction, inflationniste. Et surtout, tous les usagers du WIR, qui sont des entreprises, peuvent émettre des unités dès lors qu’elles en ont besoin pour effectuer une transaction réelle, en toute réciprocité avec toutes les autres. La question du pouvoir asymétrique ne se pose donc jamais. On ne peut pas profiter du système monétaire pour prendre le pouvoir ou imposer sa volonté aux autres. C’est la réalité profonde du libéralisme et de la liberté économique. On est bien loin des monnaies officielles, basées sur l'endettement fallacieux et la concentration de pouvoir... que les Monnaies Locales Complémentaires ne combattent pas, mais au contraire complètent, comme leur nom l’indique. |
56:15 MZ “Elles sont loin d’être universelles” |
| Solution : établir les paramètres de conversion entre système locaux. Voir Système Monétaire Équilibré et Protocole monétaire |
57:20 “Au Moyen-Âge c’était comme ça.” | Appel à la peur. Appel au ridicule. | C’est plutôt l’inverse : aujourd’hui, c’est comme au Moyen-Âge.
En effet, au Moyen-Âge, les monnaies féodales étaient frappées directement par le Souverain, qui pouvait ainsi obtenir pour quelques grammes de métal le travail et les productions de tous ses sujets. Le Souverain pouvait décider qui il allait enrichir et qui il allait laisser mourir de faim. Aujourd’hui, nous avons seulement changé de souverain. Comme le dit Gaël Giraud (Économiste en chef de l'Agence Française de Développement, Directeur de recherches en économie au CNRS, membre de l’École d’économie de Paris, membre du conseil scientifique du Laboratoire sur la régulation financière, membre de l’observatoire européen Finance Watch, enseignant au Centre Sèvres, membre du conseil scientifique de la Fondation Nicolas-Hulot pour la nature et l'homme, et du think-tank The Shift Project) : “Ce sont les banques commerciales qui créent la monnaie. En ce moment, le Souverain, ce sont les banques.”
Il n’est pas question de retourner au Moyen-Âge, encore moins d’y rester, ne soyons pas ridicules. Au contraire, il s’agit de comprendre l’enjeu central des mécanismes de comptabilité mutuelle et d’enregistrement des flux économiques que nous utilisons dans une société, de comprendre l’influence de l’agencement du système commun sur les comportements individuels, sociaux, internationaux, et d’étudier de nouvelles manières de tenir nos comptes mutuels en évitant autant que possible que le système lui-même devienne un outil de pouvoir, de coercition, de contrôle ou de déséquilibre. En faisant en sorte que le système, ou les systèmes monétaires du futur ne permettent pas de profiter honteusement d’autrui par des manipulations sémantiques ou comptables et n’obligent plus une population planétaire à rechercher le profit et la rentabilité à tout prix, et donc inévitablement à détruire tout notre environnement. Il est grand temps de comprendre, de réagir, et de commencer à créer ensemble notre propre futur commun, en humains libres et égaux. C’est donc tout le contraire d’un retour en arrière. Tout reste à faire. Et c’est urgent. |
58:50 MZ “On n’arrivera pas à se débarrasser des monnaies nationales, voire supra-nationales.” | Inversion de réalité. Affirmation abusive. | “On” s’est débarrassé de toutes les monnaies nationales européennes lors de la mise en place de l’euro. Nous sommes sortis d’un piège au niveau national pour nous jeter dans un piège plus vaste à une échelle supérieure.
Mais on pourrait aussi faire une démarche identique pour au contraire se libérer peu à peu du piège monétaire actuel, et cela à une échelle bien supérieure à celle des monnaies locales ou des monnaies féodales actuelles. Par exemple, on pourrait se débarrasser progressivement de toutes les monnaies d’asservissement, en adoptant et en utilisant des systèmes internationaux de comptes mutuels à somme nulle c’est-à-dire sans aucune monnaie, en étudiant de nouveaux systèmes respectueux de l’article 25 de la DUDH qui déclare que tous les humains doivent avoir les moyens de vivre, de nouveaux systèmes monétaires à financement participatif intégré, qui nous permettent de financer ensemble ce que nous souhaitons vraiment et non pas ce qui nous est imposé par les mécanismes financiers actuels. Toutes ces technologies sont à l’étude ou en expérimentation dans un nombre incalculable de laboratoires citoyens en ce moment même. Le fait que nous acceptions l’asservissement actuel par l’endettement fallacieux et la coercition fiscale vient seulement d’un manque d’information sur la réalité des choses. Or, la compréhension de ces enjeux est en train de se répandre dans le public comme jamais auparavant dans l’Histoire de l’humanité. C’est précisément ce que nous pouvons constater aujourd’hui ici même. |
59:10 MZ “Alors c’est sur la monnaie nationale qu’il faut récupérer la Souveraineté populaire.” | Préparation d’un sophisme par l’absurde, ou du sophisme “Culpabilité par association” avec Le Pen et l’extrême-droite. | Il ne s’agit pas de reprendre quoi que ce soit, il s’agit d’avancer vers une décentralisation du pouvoir monétaire vers l’ensemble des citoyens. Retourner à une monnaie nationale en redonnant le pouvoir de création monétaire à une institution, c’est retourner à ce qui existait avant que la création monétaire soit accaparée par les banques commerciales. Mais il faut admettre tout de même que nous sommes passés avec les siècles d’une centralisation de ce pouvoir régalien entre les mains d’un souverain unique, à une création monétaire aux mains d’un groupe de souverains (les politiciens à travers l’État) pour en arriver aujourd’hui à une décentralisation relative entre les mains de chaque banquier, qui décide tous les matins où va aller la monnaie nouvelle de ses crédits ex nihilo, et où elle ne va pas aller. Ce mouvement profond de décentralisation, nous pouvons le poursuivre, l’amplifier et le mener à son aboutissement, à savoir au point où chaque citoyen sera en mesure de décider lui-même, en son âme et conscience, de l’usage et de la destination de la monnaie nouvelle. |
59:23 MZ “Quand M. Lietaer dit qu’il faut que chaque immeuble crée sa monnaie locale, chaque individu…” | Sophisme pente glissante Appel au ridicule | Oui, dit comme cela, cela semble ridicule, et pourtant, ce n’est pas, comme on pourrait le croire superficiellement, une idée absurde, bien au contraire. Si l’on veut respecter l’article premier de la DUDH qui dit que les humais naissent et demeurent libres et égaux en droit, c’est même la seule solution. La difficulté, si chaque individu peut créer sa propre monnaie en toute équivalence avec tous les autres, c’est de mettre en place les limites et les paramètres qui permettront d’établir des protocoles de conversion mathématique simples et automatiques pour équilibrer les mesures et les enregistrements respectifs, des protocoles comme ceux qui existent déjà actuellement dans tous les logiciels de conversion de monnaies, notamment les logiciels de trading. Avec les possibilités de calcul dont nous disposons presque tous, partout dans le monde, dans notre poche, ce point est un détail et c’est vraiment le dernier des soucis. L’essentiel, effectivement, serait que chaque humain puisse créer lui-même sa propre part de monnaie, en toute réciprocité avec tous les autres. Et c’est techniquement tout à fait possible. |
59:48 “Les autorités ne veulent pas qu’il y ait de concurrence… [donc] elles attaquent l’or… pour l’or, contre la monnaie papier… Les gouvernements ne veulent pas de concurrence… Récupérer la souveraineté, c’est encore mieux, non ?... L’or ça vaut rien… moi je dis que si… il renferme une valeur intrinsèque…” | Sophisme de confusion (conception vague, indéterminée et flottante de ce qu'est la preuve)
Discours sur la théorie autrichienne : hors-sujet, perte de temps. | Tout cela nous éloigne du sujet. Revenons à l’essentiel : que représentent la monnaie et la création monétaire ? pourquoi il est important de s’y intéresser ? |
102:00 EC “Wörgl… ils crèvent de faim… y’a plus de monnaie.” 104:00 MZ “... [règle les problèmes] locaux, voilà, c’est ça, on est d’accord.” |
Préparation du sophisme de réduction. |
En l’occurrence, oui. Et aujourd’hui, avec les possibilités que nous avons maintenant de mettre en place des systèmes locaux qui puissent en même temps communiquer à l’échelle planétaire, le local peut devenir non pas global, mais universel. C’est tout l'enjeu de l’émancipation. |
104:18 MZ “À condition que l’État central il décide pas de l’invalider.” | Menace | L’État central n’est pas concerné. Il peut très bien continuer à imposer sa monnaie par la force et par le fisc, qui oblige à obtenir de la monnaie pour payer l’impôt. Voir 128:30, 128:34 et 128:36 ci-dessous. Quand les systèmes locaux équilibrés commencent à se mettre en place et à communiquer au niveau local, puis régional, puis international, chaque humain devient sa propre Banque Centrale, en parfait équivalence avec tous les humains de la planète entière. L’État ne peut alors pas échapper à sa véritable nature qui est d’être un groupe d’humains comme les autres. Ce groupe est libre de choisir de continuer à imposer sa volonté par la force et la contrainte, ou de commencer à coopérer volontairement avec le reste de l’humanité. |
105:30 MZ “Il faut pas qu’on ait à l’échelle locale les mêmes travers qu’à l’échelles des Banques Centrales qui en impriment trop… Monopoly…” 105:58 “Pour moi ça disparaît pas ce risque-là, de créer de l’inflation en abusant de monnaie.” | Appel à la peur, amalgame, mensonge. | Les Banques Centrales ne crée pas de monnaie à destination des Non-Banques et ne peuvent pas en créer. La monnaie centrale créée par les BC sert exclusivement aux banques pour leurs compensations inter-bancaires et leur spéculation boursière. La monnaie centrale ne va jamais dans l’économie réelle. La monnaie bancaire créée par les banques commerciales sert exclusivement aux Agents Non-Bancaires. Les deux circuits sont totalement étanches. (La monnaie centrale et la monnaie secondaire [ou “bancaire”] circulent dans deux zones indépendantes l’une de l’autre. Il faut avoir un compte dans l'une ou l'autre zone pour la faire circuler et en pratique ceux qui disposent de comptes dans une zone n'en disposent pas dans l'autre. http://www.bayard-macroeconomie.com/financement-etat.html)
Les Banques Centrales créent de la monnaie centrale pour acheter les crédits impayés émis par les banques commerciales et assainir leurs bilans, rien de plus. Le but est de préserver coûte que coûte le circuit de la création monétaire des banques par l’endettement fictif des Agents Non-Bancaires (particuliers, associations, collectivités locales, entreprises, États), et cela même lors d’une crise où les ANB ne peuvent plus payer le tribut permanent et exponentiel que le système bancaire exige d’eux. C’est pour le système bancaire l’enjeu unique. Le fait que les BC fassent ces opérations n’a aucun effet sur les crédits émis, donc aucun effet sur la quantité de monnaie bancaire émise à destination de l’économie réelle, donc aucun effet sur les prix, ni sur l’emploi, ni sur l’activité. C’est d’ailleurs ce que l’on constate dans la réalité. En ce moment, le problème des BC n’est pas l’inflation ou la surchauffe, mais la déflation et la crise. |
107:00 EC “Monnaie Pleine” 108:20 EC “AAA+” |
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109:10 EC “Sur la création monétaire y’a un bénéfice, pourquoi il apparaît nulle part… Vous devriez le reverser à tous les cantons !” 109:20 MZ “Et ils leur demandent des comptes aussi sur leurs investissements…” | LE sujet essentiel !
Fausse piste réflexe |
C’est vrai et justement, les investissements de la BNS sont effectués par création monétaire ex nihilo. La preuve, c’est que le bilan de la BNS a augmenté plus que ses bénéfices, ce qui est impossible du point de vue des principes comptables de la cohérence des comptes. Si cela arrive, c’est qu’il y a eu des actifs qui ont été acquis autrement que par des profits légaux comptabilisés comme tels en tant que bénéfices. Selon les règles comptables actuelles, il est impossible d’acquérir de nouveaux actifs si de l’argent n’a pas été gagné auparavant. Et c’est là que l’on revient à la création monétaire qui est le point essentiel de l’Initiative Monnaie Pleine… Si de la monnaie nouvelle est créée et que cette monnaie permet d'acquérir des actifs, c’est bien qu’il y a eu un revenu, qui à ce jour n’est pas déclaré. C’est plusieurs centaines de milliards par an qui échappent totalement à l’impôt. Un impôt qui devrait revenir aux cantons. En bref, l’Initiative Monnaie Pleine ne demande pas une profonde transformation, mais simplement qu’une règle élémentaire du marché économique soit respectée : qui veut prêter ou investir des francs suisses doit d’abord les avoir. Il ne doit pas y avoir de secteur privilégié qui puisse contourner ce principe par une création privée de ses propres "francs suisses". |
110:20 MZ “BlackRock… Pourquoi surinvestissement de la BNS dans petites boîtes surendettées qui ont fait faillite ? Pas de réponse… Là-dessus, je pense que leur initiative, elle est intéressante...” | Appel à la flatterie. https://fr.wikipedia.org/wiki/Appel_%C3%A0_la_flatterie [L’appel à la flatterie, surtout sur un point mineur, est très souvent un indicateur qu’une attaque perverse sur un point majeur ne va pas tarder.]
Fausse piste à rallonge. | Effectivement, le fait que des décisions d'investissement fédéral soient prises sans la moindre consultation au niveau des citoyens de la Confédération est un point important qui en dit long sur le fonctionnement actuel de la BNS. Ceci prouve qu’à ce jour, la BNS est tout sauf une Banque publique. Mais ce n’est pas, et de loin, le point essentiel de cette initiative. Revenons à la monnaie. |
112:08 MZ “Pourquoi ce choix a été fait que les Banques Centrales soient très souvent entre des mains privées ?” | Fausse piste à rallonge. | Il n’y a pas que les Banques Centrales, toutes les banques sont privées, et toutes les banques créent de la monnaie pour leurs achats et pour les crédits. C’est cela, cette rupture de la démocratie, cette usurpation privée du pouvoir régalien essentiel, ce véritable coup de couteau dans le contrat social, qui est le point essentiel que l’Initiative Monnaie Pleine essaie d’aborder. |
113:00 MZ “Je reviens à la Banque Centrale Européenne… toi tu défends jusqu’à ce jour le fait pour la France de sortir de l’Union Européenne et de récupérer le Franc français, j’aimerais t’entendre là-dessus…” | Enchaînement sur une autre fausse piste, qui pourra devenir une culpabilité par association. | Oui, nous pourrions parler d’autre chose, mais nous devons d’abord finir sur ce sujet central de l’Initiative Monnaie Pleine, car elle touche vraiment au coeur du problème : le fait que certains humains aient le pouvoir de créer la monnaie, c’est-à-dire de choisir qui va avoir de l’argent et qui ne va pas en avoir, donc dans une société moderne qui va vivre et qui va mourir, plus le pouvoir de choisir qui va être financé ou pas, c’est-à-dire le pouvoir de choisir ce qui va exister ou pas dans notre futur commun. C’est de cela que nous devons parler, car c’est le coeur, non seulement de la démocratie, mais du choix de la société dans laquelle nous, nos enfants, nos petits enfants et les générations futures vont vivre… ou pas. Donc non, ne prenons pas d’échappatoires, ne prenons pas de fausses pistes. Restons sur le sujet. |
113:14 MZ "Qu'est-ce que VOUS voulez faire ?... Marine Le Pen, Mélenchon… qu’est-ce que VOUS voulez obtenir ?..." | Culpabilité par association | Je vous rassure, je ne suis inscrit à aucun parti, je ne connais pas personnellement les gens que vous citez, je n’ai jamais échangé quelque proposition que ce soit avec eux. Je ne suis pas un politicien, donc je ne dis jamais “je veux” ou “il faut”, et je m’en garde bien. Je ne veux rien, je ne propose rien. J’observe les faits et les évènements, et je fais une analyse à la fois humaine et monétaire de ce qui se passe, des souffrances et des inégalités que certains mécanismes provoquent et entretiennent, des déséquilibres visibles qui s’accumulent et deviennent incontrôlables, tant au niveau humain qu’au niveau planétaire. Ces analyses ne concernent que moi et personne d’autre. Donc je vous demanderais s’il vous plaît de reformuler votre question en vous adressant uniquement à moi, ici et maintenant. |
116:00 MZ “Ça veut dire qu’une sortie du système de l’euro ça passe forcément par une institution qui va contrôler le franc français nouveau qui va être une institution publique cette-fois.” | Réduction à l’absurde Faux dilemme Monolemme Fausse supposition | Pour changer de système monétaire, il existe bien d’autres possibilités que de reprendre un schéma qui a été abandonné au siècle dernier. Parler de “sortie de l’euro” et de “franc français“ serait presque une démonstration par l’absurde que bien d’autres options existent. Créer un Euro-franc, faire de l’Euro une monnaie commune, établir un système de double monnaie, relancer l’économie et créer la monnaie par QE pour le peuple, faire du stimulus fiscal, mettre en place une monnaie locale nationale, des monnaies cryptées, des systèmes de comptes mutuels équilibrés, des monnaies fiscales, un Revenu de Base Monétaire, une Double Monnaie, une Monnaie Pleine, etc, etc. Des choix multiples sont possibles y compris des combinaisons de deux ou plusieurs de ces choix. |
116:40 EC “Lutte contre l’inflation… augmentation du chômage” |
| Un objectif de 2% d’inflation est-il un objectif de lutte contre l'inflation ? Non, c’est un objectif de 2% d’inflation. Pourquoi ? Pour atteindre un compromis entre la dévaluation de l’épargne que peuvent supporter les épargnants et le niveau d’intérêt que peuvent supporter les débiteurs. En période de crise, ce jeu à somme nulle peut durer indéfiniment. L'inflation n’est un problème que si elle ne s’appliquent qu’à certains prix et pas aux autres, par exemple aux prix des biens et pas au prix du travail. Quand tous les prix augmentent, l'inflation n’est pas un problème, les prix relatifs ne changent pas et la rémunération de l’épargne reste au niveau du delta inflation des prix/taux d’intérêt. Les deux courbes (inflation et chômage) peuvent alors connaître des périodes de corrélation positive. |
117:50 MZ "Aujourd'hui, on est d'accord qu'il y a pas d'inflation ?..." | Piège | Comment il n’y a pas d’inflation ? Il va falloir aller expliquer cela aux jeunes qui vivent à cinq dans un trois pièces parce qu’ils n’ont plus les moyens de se loger autrement qu’une co-location tellement les loyers ont augmenté. Il va falloir aller expliquer cela aux trentenaires qui peuvent à peine survivre avec deux salaires, aux gens qui pouvaient devenir propriétaires en 2010 avec 120.000 euros, qui pouvaient acheter un deux pièces à Paris, et qui sept ans plus tard peuvent à peine acheter un studio. |
118:13 MZ “La BCE… elle a récemment introduit aussi la mission de relancer l’économie… Les gouvernements nationaux le font pas... | Fausse opposition entre QE et kénésianisme. | Attention, quand la BCE, comme vous dites, “fait de la relance économique”, ce n’est pas exact. La BCE rachète aux banques commerciales leurs contrats de crédit impayés. Ce n’est pas de la relance, c’est de l’annulation de dette déguisée. Si les gouvernements nationaux pouvaient créer de la monnaie à taux nul pour la donner directement au public et donc relancer instantanément la demande et permettre aux agents de réaliser à nouveaux des transactions qu’ils ne peuvent pas réaliser actuellement faute de monnnaie (c’est-à-dire faute de chiffres sur les comptes!), cela aurait un effet de relance garanti et instantané, comme toutes les fois où cela a été fait en Australie par exemple en 2008, ou aux États-Unis, ou encore en Chine et en Corée du sud en 2009 et 2010 (https://en.wikipedia.org/wiki/National_fiscal_policy_response_to_the_Great_Recession). Hélas, les pays européens se sont amputés de ce pouvoir régalien crucial, celui qui permet d’exercer tous les autres : la création monétaire. Et donc, dans les conditions actuelles, les gouvernements européens savent très bien que s’ils voulaient, comme vous dites, “relancer l’économie”, ils seraient obligés de reprendre des crédits auprès des banques - c’est-à-dire se faire créer de la monnaie-dette nouvelle assortie d’un intérêt qui étranglerait de plus belle leurs populations sous le poids des impôts. Ceci permet peut-être de comprendre pourquoi ils ne le font pas, à quoi sert vraiment la monnaie, et pourquoi l’euro est un piège... |
119:15 MZ “Le scénario de la France qui sort de l’Union Européenne, qui récupère le Franc…” | Monolemme | Bien d’autres options sont disponibles. (voir 116:00 ci-dessus) |
120:00 MZ “Elle [la France] doit faire comme la Chine, elle doit mettre un contrôle des capitaux.” | Appel au ridicule Épouvantail
| Oui pas seulement comme la Chine loin de là, ne soyons pas trop réducteurs. Les principes et les techniques de contrôle des flux financiers internationaux, tout comme de contrôle des changes, sont étudiés dans toutes les grandes instances monétaires internationales, au FMI, à la Banque Mondiale, il y a de très nombreux facteurs à prendre en compte, techniques, empiriques, idéologiques, politiques, économiques, c’est un domaine très complexe qui demande beaucoup de circonspection. Je ne crois pas que ni vous ni moi soyons suffisamment au fait de tout cela pour ridiculiser ni encenser ce genre de mesures. De nombreux analystes les étudient, depuis des années, et ont publié à ce sujet. |
120:13 MZ “Tout à fait. Exactement.” | Appel au ridicule - échec -> Approbation | Merci, nous avançons : La France n’est pas la Chine. |
120:15 MZ “Immédiatement il y a aussi les fonds spéculatifs qui vont spéculer sur une dévaluation phénoménale puisque c’est le but.” | Épouvantail Appel au ridicule Appel à la peur | La monnaie est émise sous forme de dette, c’est-à-dore sous forme de dette des banques envers le secteur non-bancaire. Ce que nous appelons “monnaie” est en réalité une dette des banques envers nous les ANB, dette que nous utilisons pour enregistrer nos transactions respectives. Rappelons à ce sujet que les comptes des clients des banques figurent tous au passif des banques. Le fait que ce passif soit interprété comme un actif par les ANB entraîne l’illusion que cette dette aurait de la “valeur”, ce qui entraîne le fait que certains agents trouvent astucieux de vendre et d’acheter ces soldes comptables. L’Initiative Monnaie Pleine, afin de résoudre cette cascade de problèmes et d’impostures, propose justement : 1. de confier la totalité de la création monétaire à la Banque Centrale 2. que les avoirs des clients des banques commerciales soient enregistrés hors des bilans de celles-ci. |
120:30 MZ “Il faut renoncer au marché des capitaux à ce moment-là.” | Appel au ridicule Épouvantail Pente savonneuse | Voir 120:15 ci-dessus |
120:53 MZ “Georges Soros” | Appel à la peur | Effectivement, tout cela fait peur, semble ridicule, on peut se demander même si une sortie de l’euro ne pourrait pas dérégler le fonctionnement du climat, ou déclencher une éruption volcanique en Auvergne, ou peut-être même une invasion de loups garous en Russie. Quitte à faire peur au gens, autant prendre des exemples vraiment effrayants et encore plus stupéfiants, allons dans fantastique, pourquoi pas ? Bien. Restons sérieux. Une sortie de l’euro, je le rappelle, n’est que l’une des nombreuses possibilités de réforme ou de changement possibles pour un pays souverain.
Et avant de parler des conséquences hypothétiques, il faudrait commencer par étudier si c’est possible, comment c’est possible, et quelles sont réellement toutes les options existantes. Le but n’est pas de sortir de l’euro ou de rester dans l’euro. Le but est de sortir d’un système monétaire où la monnaie est devenue, pour ceux qui en contrôlent la création et l’émission, un avantage destructeur et un outil de pouvoir, de conquête et d’extorsion organisée. Demandez aux grecs ce qu’ils en pensent. C’est de cela que nous devons parler, et c’est à cela que nous devons trouver des alternatives. |
121:08 : EC “Est-ce que ça te paraît normal que la monnaie se vende comme une marchandise ?”
121:40 : MZ “Ça veut dire qu’il faut vraiment retirer la dette française du marché des capitaux et aller jusqu’au bout.” |
Fausse hypothèse Pente glissante | Voir 120:15 ci-dessus
La dette est une illusion. L’idée de dette publique c’est un oxymore. (excellente réponse de EC à 121:55) Qu’y a-t-il à rendre quand celui qui affirme qu’il vous a “prêté” quelque chose n’avait rien et n’aura jamais rien de moins qu’avant ? “Faire un crédit”, c’est augmenter le solde du compte de quelqu’un avec un doigt sur un clavier. Dire “Vous me devez tant” à quelqu’un, alors que vous venez seulement d’augmenter son solde avec un doigt sur un clavier est au mieux un dol et au pire une escroquerie. C’est-à-dire au mieux une manœuvre d'un cocontractant dans le but de tromper son partenaire et provoquer chez lui une erreur. Le dol est, avec l'erreur et la violence, l'un des trois vices du consentement. Il est sanctionné par la nullité du contrat. Et au pire le fait, soit par l'usage d'un faux nom ou d'une fausse qualité, soit par l'abus d'une qualité vraie, soit par l'emploi de manœuvres frauduleuses, de tromper une personne physique ou morale et de la déterminer ainsi, à son préjudice ou au préjudice d'un tiers, à remettre des fonds, des valeurs ou un bien quelconque, à fournir un service ou à consentir un acte opérant obligation ou décharge. La question n’est pas de payer ou pas des intérêts sur un substitut monétaire créé à coût nul, sans épargne, sans impôt et sans travail. La question est de comprendre que le système actuel repose sur une imposture.
La question est de comprendre qu’un système monétaire, c’est seulement un ensemble de règles, un protocole comptable, qui fait partie des communs et que chaque citoyen peut très bien gérer cet ensemble lui-même, en parfaite liberté et en parfaite égalité avec tous les autres humains qui le souhaitent, à coût nul lui aussi. La question est de comprendre que la monnaie-dette centralisée, payante et prédatrice, est un cas très particulier de protocole comptable, et qu’il est urgent d’en créer d’autres. |
122:43, 123:20, 123:29 MZ “Voilà… Oui… Oui… Voilà... c’est vrai… c’est ça…” | Il faut savoir laisser le moulinet se dérouler pour fatiguer le poisson. |
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123:12 | Qui est l’objet de ce regard ? |
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123:19 MZ “Voilà.” | Ferrage imminent |
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123:31 MZ “Alors le gouvernement aura besoin de capitaux, de dette, il va l’emprunter auprès de qui alors ?” | Monolemme : un seul choix possible. TINA. | “On va pas l’emprunter, on va le créer.” EC TB Mais exclut également toutes les autres options (voir 116:00 ci-dessus) |
123:38 MZ “On va le créer. Qui va le détenir, alors ?” | Dito |
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123:43 MZ | Qui est là ? |
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123:45 EC “Je vais essayer de te le décrire.” | Erreur systématique : “J’emprunte” au lieu de “Je prends des crédits” | Définir les deux notions : Prêt ≠ Crédit ATTENTION ! UN CRÉDIT N'EST PAS UN PRÊT. Quand je te prête mon vélo, je n'ai plus de vélo. Quelque chose a changé de place : toi, tu as un vélo en plus, et moi, j'ai un vélo en moins. Quand une banque fait un crédit, la monnaie du crédit ne vient ni de l'État, ni des fonds propres de la banque, ni de la banque centrale, ni des comptes des épargnants, ni de nulle part. Aucun compte n'a été débité pour approvisionner le compte du client qui prend le crédit. Rien n'a changé de place. La banque n'a rien de moins qu'avant. Si le crédit n'est pas payé par le client, la banque ne perd rien, la banque a seulement un manque à gagner sur le travail futur de son client. D'où la question-clé : "Que doit-on rendre quand celui qui donne n'a rien de moins qu'avant ?" |
125:38 EC “Je t’en suggère un autre, et tu me dis ce que tu en penses.” | Erreur de positionnement | Ce débat n’est pas une recherche de consensus, mais un piège. La stratégie optimale est donc de démystifier, décrypter, expliquer sans cesse. L’enjeu n’est pas de se “mettre d’accord”, l’enjeu est de convaincre le public qu’un des deux discours cherche à réduire, mentir et manipuler. L’autre discours doit donc s’appuyer sur la synthèse, la Vérité et la Justesse. |
126:03 MZ “Je la crée à partir de rien…” | PIège | Bien sûr que non, pas à partir de rien. À partir du travail futur, sur la garantie de la production future des gens qui vont travailler pour produire de la richesse, selon exactement le même principe que les banques. |
126:07 MZ “Ça dévalue la monnaie, c’est inflationniste.” | Réflexe pavlovien | “C’est inflationniste !” C’est un peu comme les chiens qui salivent quand ils entendent le bruit de la sonnette. Tout le monde crie : “C’est inflationniste, c’est l’hyper-inflation, les brouettes, les brouettes !” Soyons sérieux : L’hyper-inflation de type Weimar se produit exclusivement quand un pays est endetté dans une autre monnaie que la sienne et que sa situation l’oblige à créer de la monnaie nationale pour acheter la monnaie étrangère qui lui permettra de payer ses échéances. Cela crée une spirale infernale parce que créer de la monnaie nationale fait baisser la monnaie nationale par rapport à la monnaie étrangère, ce qui augmente la dette relative, il faut donc créer plus de monnaie nationale pour acheter la même quantité de monnaie étrangère, ce qui fait baisser la monnaie nationale, ce qui augmente encore plus la dette relative dans la monnaie étrangère et ainsi de suite !
Nous ne sommes pas du tout dans cette configuration en zone euro.
Par ailleurs, l’inflation, qui n’a rien à voir avec ces phénomènes de change, commence à arriver, nous disent les économistes, quand les capacités de production de la zone monétaire concernée approchent de 90% et que le pays approche du plein emploi.
En ce moment, en Europe, nous sommes à 30-70% de capacités de production selon les secteurs, et nous avons 10 millions de chômeurs. On est très loin de l’inflation. Le problème des banques centrales en ce moment, c’est qu’elles N’ARRIVENT PAS à faire d’inflation, et pourtant elles injectent 80 milliards d’euros par mois dans le système. Alors on peut en créer de la monnaie avant d’avoir de l'inflation, on a de la marge.
Et encore, cela ne tient pas compte du sursaut de prospérité que nous aurions en économisant le coût des intérêts illégitimes prélevés sur la création monétaire, qui représente 30 à 70% des prix de tout ce que nous achetons. Et encore, cela ne tient pas compte non plus de la quantité colossale de biens et de services nouveaux qui seraient imaginés et commercialisés par 10 millions de personnes qui reviennent au travail et qui équilibreraient largement la quantité nouvelle de monnaie. Donc non, l’inflation n’est vraiment pas le problème en ce moment.
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126:14 MZ “Oui, parce que sinon tout le monde l’aurait fait.” | Raisonnement incohérent : La deuxième prémisse n’est pas transitive et ne peut pas être substituée à une implication. Prémisses non vérifiées Voir Paralogisme :
| Si la création monétaire n’était pas inflationniste, alors la création monétaire serait universellement utilisée. Or la création monétaire n’est pas universellement utilisée. Donc la création monétaire est inflationniste. Si A => non B alors A => C Or A => non C
donc A => B
En logique formelle, on décrit l’incohérence ainsi : La relation A => non C n'est pas transitive et ne peut être substituée à une implication.
En outre, ni l’une ni l’autre des prémisses ne sont démontrées comme vraies.
Par ailleurs : La Réserve Fédérale américaine fait de la création monétaire, la BCE fait de la création monétaire, la BoJ fait de la création monétaire. Sans déclencher d’inflation. Toutes les banques commerciales font de la création monétaire. L’inflation ne dépend pas de la création monétaire mais d’une multiplicité d’autres facteurs. (voir 126:07 ci-dessus) |
126:30 EC “déjà l’État paye des profs, des juges, des policiers... “ MZ “... Avec les recettes fiscales” |
| Oui. Et d’où vient la monnaie des recettes fiscales ? Des versements des citoyens. Et d’où vient la monnaie des versements des citoyens ? 1. de leurs salaires 2. des dépenses de l’État.
1. D’où vient la monnaie des salaires des citoyens ? De leurs employeurs. D’où vient la monnaie des employeurs ? De leurs ventes. D’où vient la monnaie des ventes des employeurs ? de la monnaie des citoyens. D’où vient la monnaie des salaires des citoyens ? de leurs employeurs...
2. D’où vient la monnaie de l’État ? Des recettes fiscales. D’où vient la monnaie des recettes fiscales ? des versements des citoyens. D’où vient la monnaie des versements des citoyens ? de leurs salaires, ou des dépenses de l’État.
Maintenant, D’OÙ vient toute cette monnaie au départ ?
D’une banque, qui l’a créée lors d’un crédit ou d’un achat pour elle-même. |
127:28 MZ “Oui, parce qu’on est endetté c’est sûr. Ici le canton de Genève aussi.” | Manipulation | La création monétaire nous est présentée comme une “dette”, non seulement que l’on devrait rendre, mais en plus, que l’on devrait multiplier. Comme la multiplication des pains par Jésus-Christ. La création monétaire ne coûte rien, ne nécessite pas de dépôts, pas d’épargne, pas de fonds propres, pas de monnaie de Banque Centrale, et la banque, qui crée ces chiffres à coût nul avec un doigt sur un clavier, voudrait non seulement nous faire croire que recevoir quelque chose qui ne coûte rien constitue une “dette”, mais encore que cette “dette” devrait nous contraindre à suivre les mêmes règles morales que celles que nous acceptons pour un emprunt véritable où quelque chose a vraiment changé de mains. Et en plus, la banque voudrait que nous fassions un miracle, et que nous rendions la chose en plus grande quantité que ce qui a été émis, alors que c’est elle, et elle seule, qui possède ce privilège exorbitant de l’émettre.
En fait, quand une banque achète un contrat de crédit à un client qui vient de le signer, aucun compte n’est débité nulle part, à aucun moment. C’est une création pure, une écriture comptable qui augmente l’actif de la banque, c’est à-dire son patrimoine, et qui augmente son passif, c’est-à-dire sa dette envers les gens à qui elle a acheté le contrat.
Ce que nous utilisons pour tenir nos comptes, c’est une dette de la banque envers nous : un bon d’achat bancaire constitué de quelques chiffres fabriqués à coût nul et sans impôt. Qu’y a-t-il à rendre quand celui qui vous dit qu’il “prête” n’a rien de moins qu’avant, quand ce qu’il vous a “prêté” n’existait pas et ne lui a rien coûté, et quand lui peut faire tout cela et pas vous ?
Pour un Peuple qui pourrait émettre lui-même sa monnaie à coût nul, sans dette associée, et donc sans endetter ni les ménages, ni les entreprises, ni les services publics, ni les collectivités, pour le bien commun de tous les citoyens, alors oui effectivement, la “dette” est bien une fiction.
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127:39 EC “J’institue une puissance publique à qui je donne le pouvoir de…” | Contradiction | “Je, souverain, institue une puissance, à qui je donne mon pouvoir.”
Ça rappelle quasiment mot pour mot : “La souveraineté nationale appartient au peuple… qui l'exerce par ses représentants”
Le Souverain EXERCE le pouvoir, c’est précisément pour cela qu’il est le souverain. Si le Souverain donne son pouvoir à quelqu’un d’autre, il n’est plus le Souverain. Depuis le temps qu’Étienne Chouard nous le répète, c’est étonnant que cela ne soit pas encore intégré.
A possède P => A peut utiliser P A donne P à X => A ne peut plus utiliser P, et X peut utiliser P. |
127:55 MZ “Sans limite, il crée autant qu’il a besoin...” | Pente glissante | Non, bien sûr, il ne crée pas “autant de monnaie qu’il a besoin, sans limite. Il y a évidemment des statistiques à effectuer, des contrôles, des mesures. C’est d’ailleurs le mandat des Banques Centrales de calculer la quantité de monnaie qu’il est possible de créer pour atteindre, sans le dépasser, un certain objectif d’inflation. En ce moment, les Banques centrales ne peuvent pas remplir leur mandat parce qu’elles n’ont pas la main sur la création monétaire des banques commerciales qui créent toute la monnaie-dette que nous utilisons dans l’économie réelle. Par contre, si un État reprend la main sur la Souveraineté monétaire et donne mandat à sa Banque Centrale pour calculer la monnaie qu’il est possible de créer sans entraîner d’inflation, la Banque centrale possède toutes les statistiques de l’activité économique, bancaire et financière nécessaires pour calculer cette quantité, et l’adapter aux conditions courantes d’emploi et d’activité. Tous les outils sont là. |
128:00 MZ “C’est potentiellement illimité, on est d’accord. Je peux créer autant que je veux, d’accord.” | Manipulation | Non, nous ne sommes pas d’accord, pas d’accord du tout. L’État ne peut pas créer autant qu’il veut, ce n’est pas potentiellement, ni effectivement, illimité. Il y a des objectifs à atteindre, et des limites à ne pas dépasser. Ce sont des décisions politiques et économiques qui nécessitent de tenir compte des projets à réaliser, de l’intérêt commun, de la situation environnementale… En dernier ressort, la décision de l’affectation de la nouvelle monnaie doit reposer entre les mains des citoyens, tout comme le droit de vote, car dans une démocratie, voter sur un projet de société sans avoir les moyens de le financer n’a pas de sens. Dans un pays qui se dit démocratique, le pouvoir, pour chaque citoyenne et citoyen, de financer ce que l’on souhaite et de refuser de financer ce que l’on ne souhaite pas, est un minimum vital.
La création et la distribution de la monnaie nouvelle, ne l’oublions pas, est le pouvoir régalien central, qui permet non seulement de financer les deux autres pouvoirs régaliens, la sécurité et la justice, mais encore qui permet de décider de ce qui va être financé ou pas dans le pays, donc de ce qui va exister ou pas dans notre futur commun et dans le futur de nos enfants et de nos petits-enfants. C’est un pouvoir tellement puissant qu’il est impossible de le donner à certains citoyens et pas à d’autres. Faire cela, c’est garantir que des conflits et des dissymétries vont émerger. Il est donc crucial, dans une démocratie, que ce soit le Peuple, directement, par la décision individuelle de chaque citoyenne et citoyen, qui dispose en premier ressort du pouvoir de la création monétaire. |
128:12 EC “Ça rend l’État employeur en dernier ressort.” | Naïveté | EC redécouvre la théorie monétaire parfaitement vérifiée par l’expérience de Georg Friedrich Knapp, “the State Theory of Money”, parue en 1905 : l’État crée la monnaie, la fait percoler par ses dépenses, et la rend obligatoire par ses impôts. Ce que faisaient tous les États depuis la naissance des États, jusqu’à ce que les banquiers convainquent les politiciens de leur sous-traiter ce petit commerce. |
128:30 MZ “Et donc y’aurait plus besoin de prélever des impôts du coup.” | Stratégie du miroir aux alouettes Appel au ridicule | C’est le contraire : le système ne peut pas fonctionner sans impôt, puisque c’est précisément la coercition fiscale qui force la population à accepter d’être payée dans la monnaie de l’État, à l’exclusion de toute autre forme de rémunération possible. |
128:34 MZ “On n’a qu’à tout créer en monnaie alors [y compris les impôts].” | Appel au ridicule | Non, ce n’est pas possible car le système ne peut pas fonctionner sans impôt. C’est précisément la coercition fiscale qui force la population à accepter d’être payée dans la monnaie de l’État, à l’exclusion de toute autre forme possible de monnaie. Tout le système repose sur le fait que la population est obligée de vendre directement ou indirectement son travail à l’État (aujourd’hui aux banques) pour obtenir de la monnaie. Si la population ne peut pas refuser de vendre son travail à l’État (ou aujourd’hui aux banques) pour obtenir de la monnaie, c’est parce que l’État détient le monopole de la violence physique qui lui permet de menacer de prison les gens qui ne payeraient pas l’impôt. Par conséquent les peuples soumis sont contraints d’utiliser cette monnaie, parce qu’ils en ont besoin pour payer leurs impôts, et qu’ils ne veulent pas aller en prison. C’est pour cela que l’impôt existe, parce qu’il rend la vie impossible à ceux qui n’auraient pas de monnaie. C’est l’impôt qui rend la monnaie obligatoire. |
128:36 EC “J’ai besoin des impôts pour détruire la monnaie.” | Dogme | L’impôt n’est pas nécessaire pour détruire la monnaie, mais pour en forcer la circulation. Et pour, plus tard, installer l’illusion que l’impôt peut servir à payer des “services publics”. Pourquoi un Souverain qui peut produire de la monnaie à volonté aurait-il besoin d’en “détruire” ? Ne serait-il pas plus simple d’en dépenser moins, ou juste assez ? Ne pas confondre destruction et circulation. Le coeur ne détruit pas le sang. |
130:15 MZ “C’est plus de la dette, c’est de l’investissement.” | - Mensonge par omission
- Préparation du sophisme suivant sur l’épargne des citoyens qui pourrait financer l’État… Voir ci-dessous 130:21 | - Omission de l’opération initiale imposée par la création/émission, au cours de laquelle aucun actif n’a été transmis : aucun compte d'actif n’a diminué dans aucune comptabilité. Cette opération n’est donc pas un prêt, ni une dette. - Glissement fallacieux d’une dette à un investissement. Prêter un actif peut avoir différents objectifs, mais l’opération reste un prêt, il y a toujours transmission d’un actif. La création initiale, elle, n’est pas un prêt. |
130:21 MZ “Y’a aussi une autre possibilité, c’est que la “dette”, ce soit détenu par les citoyens… Je prête à mon gouvernement… une partie de leur épargne serait obligatoirement attribuée à ça…”
MZ “une partie de leur épargne serait obligatoirement attribuée à ça…”
EC “Ça me paraît tout à fait normal.” | - Piège pour évacuer la question de la création monétaire du Souverain.
- Paralogisme : 1 Les citoyens ont de la monnaie et ils peuvent la prêter à l’État => 2 Les États n’ont pas besoin de créer de monnaie. Absence de lien de causalité
- Appel à la peur | - Omission de la création initiale, effectuée sans qu'aucun actif n’ait été mobilisé ni aucun paiement effectué. - Implication invalide Pour que les citoyens aient de la monnaie il faut que cette monnaie (monnaie légale ou substitut monétaire sous forme de promesse de monnaie légale par une banque) ait déjà été créée/émise au départ. Par un État souverain (monnaie légale) ou par une banque commerciale (substitut monétaire sous forme de promesse de monnaie légale).
Il n’est pas nécessaire que les citoyens soient “obligés” à investir leur épargne dans les projets de l’État. Au contraire, dans une démocratie digne de ce nom, il est essentiel que les citoyens puissent investir librement dans les projets qu’ils considèrent en leur âme et conscience comme utiles et qu’ils puissent refuser d’investir dans les projets qu’ils considèrent comme nuisibles.
La création monétaire est d’abord effectuée par l'État sous contrôle citoyes (ou par les citoyens eux-mêmes), ensuite la circulation monétaire vient aux mains des agents, qui décident alors eux-mêmes de la direction qu’ils souhaitent lui donner. La circulation qui s’effectue en aval dépend des aiguillages d’orientation d’un flux dont on a oublié la source initiale. Bavarder à propos de l’effet circulatoire, c’est ignorer la source. |
131:00 MZ “Le but c’est que cette dette, elle soit pas ballotée sur le marché des capitaux… à la merci des spéculateurs internationaux qui peuvent vouloir mettre à terre une dette…
proposition complètement révolutionnaire… complètement modifier la comptabilité nationale…
imaginer une dette contractée auprès de tous les épargnants d’un pays.” | Préparation du sophisme suivant, basé sur la démonstration par l’absurde que ce problème serait résolu par l’interdiction de la spéculation. Voir ci-dessous.
Appel à la peur
Rappel du dogme absolutiste : la dette est un prêt consenti par des épargnants. | Un contrat signé entre une banque et un de ses clients par lequel 1. le client s’engage à travailler pour la banque afin de lui produire des unités comptables imaginaires en plus grand nombre que les unités qu’il a reçues, et où 2. la banque s’engage à payer en monnaie légale un certain nombre d’unités comptables qu’elle ne possède pas au moment de la signature et que statistiquement elle ne pourra jamais posséder pour l’ensemble de ses clients, est doublement un contrat léonin. D’une part, la banque ne pourra pas tenir sa promesse pour l’ensemble des contrats identiques qu’elle a signés, d’autre part les clients ne pourront tenir leur promesse que si d’autres clients, en apportant de nouvelles unités comptables dans le circuit, se présentent à perpétuité pour signer des contrats identiques qui permettront aux clients précédents d'honorer leur engagement. Un contrat de ce type décrit donc une situation future qui ne pourra statistiquement pas être réalisée pour tous les contrats de ce type.
Par ailleurs, un tel contrat ne respecte pas le principe de description de la réalité comptable par l’inventaire des actifs. En effet, ce contrat rompt la cohérence externe entre bilans: le bénéfice de l’un est la perte des autres. Si un bilan augmente, un autre bilan doit diminuer de la même valeur, et réciproquement. Autrement dit, la somme des bilans ne peut ni augmenter ni diminuer lors d’un transfert d’actif entre 2 bilans. C’est l’application du principe de prudence, qui impose qu’un même actif ne peut pas figurer dans plusieurs bilans en mème temps. Il s’ensuit qu’un contrat avec un effet futur ne peut pas être comptabilisé au bilan comme un actif du créancier. Un contrat avec un effet futur peut seulement, et doit, figurer comme un engagement hors bilan dans les annexes du rapport financier du créancier, pour le montant total prévu.
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131:32 EC “Y’a une bonne partie de la dette qu’il est hors de question de payer…” 131:45 MZ “Ça veut dire que eux ils ont prêté cet argent pis on va leur dire on fait défaut dessus… Ils vont venir saisir des… il faut faire la guerre alors… vous nous avez prêté de l’argent mais on vous envoie balader.” 132:12 EC “ Ça fait des millénaires qu’on remet la dette à plat, qu’on dit aux créanciers on arrête.” 132:28 MZ “C’est des périodes de guerre, de grandes guerres souvent, quand y’a des dettes qui sont effacées.” |
| Tout tourne autour de la confusion entre crédit et prêt, entre dette et création de monnaie. EC emploie à tort le mot “dette” pour une création ex nihilo dont le montant n’est pas, et ne sera jamais payé par un actif monétaire en provenance de la banque. ll n’y a pas de transfert d’actif lors de la création de la promesse de la banque. La banque ne donne pas de monnaie à son client, elle lui donne une promesse de monnaie. En réalité, les banques ne créent pas de monnaie, mais des reconnaissances de dette. C’est cela la “monnaie-dette” : des impayés, des non-paiements.
La monnaie légale n'étant pas créée par les banques commerciales, mais par la seule Banque Centrale, la dette de la banque envers le client n’est pas, et ne pourra pas être payée par de la monnaie, sauf à déclencher une faillite de la banque, ce qui rendrait le paiement de ces dettes définitivement impossible pour l’ensemble de ses clients. Le client, de son point de vue, n’a reçu qu’une dette, un avoir, en provenance d’une entreprise commerciale. Une dette, c’est par définition une absence de paiement. Le concept de “remboursement”, concernant un impayé, n’a évidemment aucun sens.
Tous les conflits et contradictions (sémantique, économique, philosophique) proviennent donc de cette ambiguïté. Un organisme privilégié, à la demande de ses clients, émet à coût nul des reconnaissances de dette et les récepteurs de ces contrats utilisent ces non-paiements pour acquérir des biens réels. Au fond, la relation banquier-client ressemble à une association frauduleuse de fabrication de pouvoir d’achat, partagée entre un faux monnayeur et un receleur complice. NB : Le fait que la banque, émetteur initial de sa dette, demande à son co-contractant une rémunération supplémentaire sous forme de commission sur les bons d’achat qu’elle imprime, force ce dernier à prélever sur d’autres agents encore plus de ressources indues que celles que la banque lui a permis d’absorber en premier lieu.
NB2 : Le fait que la banque, émetteur initial de sa dette, revende ses contrats à d'autres agents, qui eux, les achètent avec de la dette bancaire émise en amont, qu’ils ont obtenue par leur travail et sur laquelle ils ont payé tous les impôts et charges obligatoires, ne change rien au fait que l’émetteur initial a créé sa propre dette ex nihilo, de novo, sans travail et sans impôts. Que doit-on rendre quand celui qui donne n’a rien de moins qu’avant ? Que doit-on rendre quand on a reçu une absence de paiement ? Que doit-on rendre quand celui qui réclame a reçu lui aussi une absence de paiement ? |
132:44 MZ “C’est un très bon moyen, il faut se surendetter puis après il faut étrangler les créanciers, c’est super.” |
| L’explication de ce paradoxe : ce sont les banques qui sont endettées envers les non-banques. En effet, les banques acquièrent des titres, des biens et des services sans les payer, en inscrivant seulement une dette supplémentaire envers le vendeur au passif de leur bilan. Ce sont les banques qui sont surendettées envers le secteur non-bancaire, et non l’inverse. Par exemple, quand un client verse de la monnaie fiduciaire au guichet d’une banque, la banque inscrit une dette supplémentaire dans sa propre comptabilité, au passif de son bilan, au compte de ce client. La banque DOIT ce montant de monnaie fiduciaire au client. Il s’agit bien là d’un transfert d’actif de la part du client vers l’actif de la banque. Le montant de monnaie fiduciaire que le client vient de verser à la banque n’appartient plus au client. Il y a eu transfert de propriété d’un actif, qui est passé de l’actif du client à l’actif de la banque. Et création, par la banque, d’un passif nouveau, qui représente le montant de monnaie fiduciaire que la banque doit rendre au client. D’un point de vue à la fois juridique et contractuel, le client a PRÊTÉ ce montant de monnaie fiduciaire à la banque, laquelle banque a désormais une DETTE envers ce client. Cette dette sera-t-elle remboursée par la banque ? La banque pourra-t-elle rembourser tous les clients qui lui ont ainsi prêté de la monnaie fiduciaire ? Si elle ne le peut pas, ce qui est vérifiable statistiquement et mathématiquement pour la quasi-totalité des clients, la banque va-t-elle être obligée “d’envoyer balader” les clients, de les transformer de force en actionnaires, de les “étrangler” par un bail-in, de les “voler” en limitant ou en interdisant les retraits de monnaie fiduciaire ?
Explication : 1. Une dette constate par définition l’absence d’un paiement. 2. Un paiement est par définition une diminution de l’actif. 3. Une dette constatant l’absence d’une charge, il est logiquement impossible de l’utiliser pour solder un achat. 4. Tout achat ayant été effectué sans qu’un paiement ait été réalisé, constitue un revenu non payé, c’est-à-dire un revenu en nature. 5. Les achats de titres, de biens, de services effectués au quotidien par les banques sont compensés dans leur bilan par des inscriptions supplémentaires de réserves fournisseurs c’est-à-dire des impayés comptables. Ces achats non payés constituent donc des revenus nets. >>>>>>>>>>>>>>>>>>>> Ces revenus nets ne sont pas déclarés par les banques aux services fiscaux. ------------------------------------- |
133:02 MZ “Un gouvernement qui se surendette, qui est indiscipliné, qui sait pas gérer ses finances et qui dit à la fin je vais faire défaut je veux qu’on m’efface ma dette, c’est un très mauvais exemple parce que moi au niveau individuel je peux aussi faire ça.” |
| Oui, vous pouvez d’autant plus le faire lorsque, à l’occasion de la création initiale du crédit, aucun transfert de monnaie légale, aucun paiement d’aucune sorte n’a été effectué, lorsqu’aucun compte n’a été débité pour approvisionner le compte qui reçoit le crédit, aucun compte de la banque, aucun compte d’épargnant, aucun compte de fonds propres, aucun compte de résultat, aucun compte de la Banque Centrale. Ce n’est pas l’État qui est endetté envers la banque, c’est la banque (qui n’a rien donné d’autre qu’une dette nouvelle de sa part envers l’État - dette qui promet de la monnaie nouvelle mais qui ne la donne pas et ne la donnera jamais) qui est endettée envers l’État. L’exemple que donne la banque qui endette frauduleusement un client, État, particulier, entreprise, association ou collectivité en lui faisant croire qu’une dette de banque serait un actif négociable est l’exemple au mieux d’un dol, au pire d’une escroquerie. C’est-à-dire au mieux une manœuvre dans le but de tromper son partenaire pour provoquer chez lui une erreur, et au pire le fait de tromper quelqu’un afin d’obtenir à son préjudice une remise de fonds, un service… voir définitions et liens dans ce document à 121:40 |
133:37 EC “Un État digne de ce nom n’emprunte pas.”
133:40 MZ “Voilà. Ils auraient dû dépenser ce qu’ils avaient, les revenus fiscaux qu’ils avaient.”
133:45 EC “Oui, bien sûr. C’est une crapulerie d’avoir voté des budgets en déséquilibre.” | Point de vue de la création monétaire souveraine de monnaie permanente sans dette non payante à coût nul.
Point de vue de la monnaie endogène, avec point aveugle sur la source de la monnaie. Piège sémantique et manipulatoire.
Plongeon grandiose dans le piège. |
Pas du tout, les États auraient dû dépenser leur propre monnaie, émise par eux-mêmes à coût nul, sans endetter qui que ce soit. Les revenus fiscaux n’ont rien à voir dans ce processus d’émission souveraine. Il faut distinguer la création monétaire et la circulation monétaire.
Le Souverain émet la monnaie, les citoyens utilisent la monnaie, et les citoyens décident démocratiquement ce qu’ils souhaitent faire avec leur monnaie, par exemple financer, ou pas, des projets communs. |
133:55 MZ “Il faut pas coter la dette sur les marchés internationaux quoi qu’il arrive, là dessus je crois qu’on est tout à fait d’accord.” | Interprétation de la pensée d’autrui. Manipulation Présupposition de déclaration d’accord. | Coter ou pas une dette sur les marchés est une chose. Accorder la qualité de “dette” à un contrat synallagmatique entre deux co-contractants où les deux co-contractants sont mutuellement endettés l’un envers l’autre est une chose différente. |
134:08 EC “La dette publique est un outil de domination.” MZ “Bien sûr.” |
| Et c’est encore plus vrai quand celui qui dit “endetter” l’autre n’a rien donné, n’a rien payé, et n’a rien de moins qu’avant. Pour soutenir un tel modèle économique, il est indispensable de disposer de moyens de coercition et de manipulation considérables (monopole de l’émission des unités de comptes, monopole des moyens de paiement, monopole direct ou indirect de la violence physique, contrôle des médias, de l'enseignement, arsenal juridique…). |
135:08 MZ “Pourquoi on revient pas à l’origine de ce surendettement ? Avant 2007, c’était pas un sujet. Maintenant ils ont opéré des sauvetages massifs de secteurs financiers privés, et c’est là que le problème s’est déclaré.” | Fausse piste Détournement | L’origine de la notion de dette est la “dette de vie” que les conquérants d’autrefois utilisaient comme moyen de chantage pour soumettre les populations terrorisées par la décimation (http://www.cnrtl.fr/definition/d%C3%A9cimation) Les survivants devenaient ainsi les esclaves dociles des conquérants. Ne pas tuer quelqu’un, en réalité, n’est pas un cadeau, ni un don, ni une transmission d’un quelconque privilège qui pourrait donner lieu à une compensation de la part de la victime épargnée. Ne pas tuer quelqu’un, c’est seulement l’absence d’un meurtre, ce qui n’est pas tout à fait la même notion qu’une “dette de vie”. De même, lorsqu’une banque crée un crédit à partir du contrat signé par un client qui s’engage à travailler pour elle, le crédit accordé n’est pas un paiement, mais une absence de paiement. La notion de dette n’est donc pas applicable. Qu’y a-t-il à rendre quand rien n’a été donné ?
Avant 2007, la situation des banques était déjà un état de faillite structurel. Cet état comptable ne tient pas à un supposé changement survenu par magie à un moment donné. Il tient au modèle économique tout à fait particulier de l’activité bancaire, qui consiste à tout acheter sans jamais rien payer. Dans un tel modèle, l’état de faillite est structurel dès le premier jour et augmente régulièrement tout au long de l’activité. |
135:37 EC “Y’avait déjà une dette publique avant 2008, non ?” MZ “En Suisse ? Elle est à 60%, c’est pas un problème. Quelqu’un dans le public : “Elle est à 16%.” Y’a pas de surendettement… pas de problème de dette, de relever les impôts à des niveaux étouffants...”
EC “Mais je répète, un État ne devrait pas être endetté.”
| Prolongation de l’illusion manipulatoire de la notion abusive et fallacieuse de “dette publique”.
| Le premier privilège régalien d’un État souverain est celui de “frapper monnaie”, c’est-à-dire de produire lui-même les unités monétaires qui vont lui permettre d’abord de payer les acteurs de ses deux autres privilèges régaliens, la sécurité et la justice, puis de financer tous les agents économiques qui produiront ce dont il a besoin pour se maintenir et s’alimenter. La notion de dette ne s’applique pas à un Souverain qui produit lui-même ses propres moyens de paiement, et ne doit donc rien à personne. D’un point de vue comptable, un État producteur de ses propres actifs monétaires inscrit simplement dans sa comptabilité, à l’actif, le montant de monnaie qu’il a créé pour lui-même, et au passif, les dépenses qu’il a effectuées avec ce montant. Le passif du Souverain devient l’actif des citoyens qui peuvent alors l’utiliser pour comptabiliser leurs transferts. Lorsque les citoyens payent l’impôt, la monnaie est simplement déduite de l’actif des citoyens, ce qui diminue symétriquement le passif du Souverain. |
137:10 MZ : “On a payé un certain prix.” Long discours sur les “ennuis” de la Suisse parce qu’elle ne fait pas partie de l’UE : perte du secret bancaire, statuts fiscaux des entreprises, la forteresse Europe… “On n’a pas le droit d’aller démarcher sur le sol européen aux 300 millions de consommateurs…”
| Changement de sujet Préparation à la “menace” que représenterait une sortie de l’UE pour la France… voir ci-dessous 138:55 |
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138:55 MZ “Je dis juste ça en passant parce que la France va aussi dépendre économiquement du reste de l’Europe, le jour où elle sort, y’a des avantages qu’elle pourra plus avoir…” | Exécution de la menace préparée à 137:10 Appel à la peur | Et il y a aussi un volume incalculable d’avantages qu’elle pourra retrouver, par exemple son indépendance financière, militaire, économique, son autonomie politique, industrielle, normative, législative. |
139:09 MZ “Il faut juste tenir compte de la complexité des choses. C’est pas juste “On va sortir youhou ! On va devenir un îlot de prospérité avec le Franc Français qui va être une monnaie forte solide, la France qui va se désendetter, éliminer tout son chômage…”
139:09 MZ “C’est pas si simple que ça, on est d’accord ?” | Appel à la peur Appel au ridicule
Appel à l’accord présupposé Préparation du piège du populisme et de l’autorité supposée nécessaire pour effectuer ce changement. |
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139:25 EC “Non, pas simple du tout. Le gars qui va être élu avec ce programme-là doit faire un référendum : “On va en chier pendant 1 an, 3 ans, 10 ans peut-être…”... De façon à avoir son peuple derrière lui… Un vrai populiste digne de ce nom. | Plongeon très réussi dans le piège préparé ci-dessus par MZ à 139:09 | On peut dire effectivement que la politique fonctionne par incantation, et qu’il suffit de prononcer quelques youhous magiques pour effectuer des changements catégoriques d’une telle ampleur. On peut aussi rester sérieux et comprendre que des changements d’une telle ampleur, face à un pouvoir financier aussi puissant, aussi omniprésent, qui n’hésitera pas, on l’a vu pour la Grèce et lors du Brexit, à menacer, à spolier et à dépouiller des populations entières, à mentir et à manipuler l’ensemble des moyens d’information disponibles, de tels changements ne se feront pas sans mobiliser de très hautes doses d’intelligence, de respect, de volonté et de ténacité. Tous les outils sont à notre disposition pour sortir de ce piège : les réformes institutionnelles, les modèles citoyens alternatifs, les évolutions humaines et sociales. Toutes les pistes sont bonnes à étudier et à mettre en oeuvre, à toutes les échelles possibles : institutionnelle, citoyenne, personnelle. Du côté des puissances qui pour l’instant tiennent la plupart des peuples du monde sous leur coupe, tous les coups sont permis. Nous ne réussirons pas à rendre obsolète un tel système d’asservissement sans recourir nous aussi à tous les moyens dont nous disposons. |
140:30 MZ “Je suis contente que tu viennes sur le populisme… Quel est le principal ennemi du populisme ?” Long discours sur le populisme/lobbyisme… Programme populiste avant l’élection, ultra-libéral Les “lobbies” changent leur programme après l’élection. | Verrouillage du piège précédent à 139:09 et 139:25 | Le lobbying est effectivement un problème. Il est rendu particulièrement aigu par le fait que les possibilités de financement des lobbies, notamment des lobbies bancaires et des lobbies des grands groupes industriels disposent du financement virtuellement infini que procure l’accès direct au robinet de la création monétaire. Pour une banque, il est possible d’émettre des crédits à taux quasi nuls, et sur des durées potentiellement infinies par le jeu de la cavalerie comptable. En conséquence, les lobbyistes de ces secteurs disposent de sommes colossales créées à coût nul. Cette possibilité constitue une dissymétrie fondamentale et inadmissible entre deux catégories d’humains activistes : ceux qui reçoivent de la monnaie nouvelle gratuitement, monnaie qui ne vient pas d’un travail préalable et qui n’a pas été et ne sera jamais soumise aux charges et impôts habituels, et ceux qui doivent trouver auprès d’un public motivé ou gagner par leur travail de l’argent déjà existant en ayant payé toutes les charges et impôts nécessaires. |
143:29 EC “C’est pas du populisme du tout, ça, c’est du crapulisme comme d’habitude.” | Argument ad hominem | Le populisme, c’est une politique qui s’adresse exclusivement au “peuple” en tant que masse indifférenciée qui ne comprendrait que des discours simplifiés. Le crapulisme, c’est l’action de commettre des actes crapuleux, bas, malhonnêtes, et d’en faire une idéologie. Aucun de ces deux concepts ne représente une politique stable et cohérente, qui pourrait constituer une approche rationnelle du problème central de ce débat, à savoir le système de création monétaire actuel ; ses conséquences sur nos vies, la société au sens large, la politique, le droit, la démocratie, l’environnement ; tous les déséquilibres qu’il cause à toutes les échelles de nos communautés humaines du personnel à l’international, et les solutions et alternatives que nous pourrions présenter pour le rendre obsolète et inoffensif.
Pour résoudre tous les aspects pervers, nuisibles ou dangereux du système monétaire actuel, de simples réformes ou réglementations ne suffiront pas. Et ni les simplifications abusives, ni les insultes ne nous aideront.
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143:40 MZ “Au départ, on se déguise en populiste, ensuite y’a les lobbies qui viennent et qui disent “Si tu veux passer, il faudra d’abord signer les promesses et t’engager à ça”. Et quand il arrive, voilà, le programme il a été filtré.” | Description assez exacte d’un processus courant. Ne traite pas le sujet en cours : la dissymétrie de pouvoir que donne la monnaie sans travail. Ne traite pas la cause qui permet cet effet | Voir ci-dessus 140:30 |
144:56 EC “Dans une Constitution, le lobbyisme serait sûrement criminalisé, comme n’importe quel crime. On les pourchasserait, il y en aurait moins. Là ils sont institutionnalisés. C’est de notre faute, c’est parce que nous démissionnons du processus constituant.” | Confusion entre la cause et la conséquence. | La meilleure méthode pour réformer un système corrompu est-elle de condamner les corrompus qui en profitent ? Suffirait-il d’enfermer les imposteurs pour éradiquer l’imposture ? Non bien entendu. La meilleure méthode pour réformer un système corrompu est : 1. d’identifier les causes qui permettent à la corruption de s’établir en son sein 2. d’agir sur ces causes
Les comportements dépendent des circonstances. L’humain s’adapte. Quelles sont les circonstances : un centre privilégié crée quasiment à volonté des moyens d’obtenir du pouvoir d’achat supplémentaire, sans travailler, sans rien produire auparavant, ce qui permet à quiconque se rapproche du centre de vivre richement et de pouvoir financer à coût nul tous les projets qu’il juge bons ou profitables. Si l’on souhaite supprimer ces comportements, quelle est la solution optimale ? - Mettre en prison les humains qui profitent des règles de ce jeu particulier ? - Changer les règles de ce jeu ? - Inventer un nouveau jeu ?
La cause qui permet à l’effet du lobbyisme de s’établir est le mécanisme de la création monétaire par les banques qui permet une émission gratuite de pouvoir d’achat nouveau, qui permet aux lobbies les plus proches des pouvoirs monétaires et financiers de disposer d’une source de revenu ne provenant d’aucun travail ni d’aucune production préalable, ni de l’épargne de qui que ce soit. Ce système déséquilibré entraîne une distorsion de concurrence décisive entre les activistes qui peuvent y accéder et ceux qui ne le peuvent pas. L’accès à la monnaie donne un avantage décisif aux uns et le refuse aux autres.
Raison de plus pour inventer un nouveau système économique commun que personne ne puisse manipuler dans le but d’avantager certains aux détriment des autres et qui permette d’enregistrer de manière réciproque et équilibrée les flux économiques respectifs des agents qui le souhaitent.
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146:50 EC “La richesse virtuelle étant ce que représente la monnaie. La monnaie étant tout ce que les gens ont fait sans avoir de contrepartie. Je laboure un terrain pour quelqu’un et je n’ai pas de contrepartie en échange, hé bien on me donne de la monnaie qui est le signe que j’ai fait quelque chose” MZ “C’est un droit, la monnaie c’est quand même un droit.” EC “C’est un droit sur les richesses produites par la société.” (Frédéric Soddy) | Confusion | Un système monétaire est un système d’enregistrement des flux économiques, de ce qui est donné et de ce qui est reçu par les membres de la communauté qui utilise ce système. Un déséquilibre en importation indique qu’une personne a cumulé plus en importation qu’en exportation, i.e. que cette personne a reçu plus que ce qu’elle a donné. Un déséquilibre en exportation indique qu’une personne a cumulé plus en exportation qu’en importation, i.e. que cette personne a donné plus que ce qu’elle a reçu. Cette mesure est personnelle, numérique, et en ce sens, ne peut pas être transférée à un tiers. La notion "d'échange d'unités de compte" ou de "valeur économique d'un cumul d'écritures" n'a pas plus de sens dans un système de mesure des flux économiques que la notion "d'échange de centimètres" ou de "valeur d'une longueur" n'en aurait dans un système de mesure des dimensions physiques. Un système monétaire est donc un registre de contrats synallagmatiques entre agents, chaque contrat décrivant un transfert réel entre les deux agents partenaires à ce transfert (chose, valeur, sens). Chaque contrat est le témoin pour les tiers d’une exportation pour un agent et d’une importation pour l’autre. Ce contrat est opposable aux tiers en ce sens qu’il garde la trace du déséquilibre individuel de ces agents, déséquilibre dont la communauté des usagers pourra tenir compte lors de ses transferts futurs avec ces agents. La notion de droit (droit sur les richesses produites par la communauté, droit de tirage) reste soumise aux règles principielles de la liberté et de l’égalité entre humains.
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148:20 MZ “Ça converge toujours vers la gouvernance finalement, vers l’intégrité au niveau de la démocratie… Le lobbyisme est un sujet que nous les médias on doit beaucoup plus mettre en lumière…” [Nous devons] expliquer la montée en puissance de toutes ces droites… Que ma profession fasse vraiment son travail de décryptage…
| Fausse piste Détournement | La question de la gouvernance n’a rien à voir avec le système comptable qui permet de mesurer et d’enregistrer les flux économiques. La politique n’a rien à voir avec la métrologie. Afin d’éviter toute confusion, il est donc urgent de les dissocier définitivement. |
150:20 MZ “Si on arrive à ce que le citoyen participe vraiment à la prise de décision, on peut arriver aussi à des travers de cette prise de pouvoir du peuple qui est que, moi citoyenne suisse, je dois étudier des brochures… de fiscalistes professionnels, c’est complexe, est-ce que c’est à la portée de tous ?... Est-ce que je n’ai pas besoin d’être représentée, mais par quelqu’un en qui j’aie confiance...” => représentation => besoin d’intégrité. | Hors-sujet | La démocratie repose sur le fait que chacun exerce un pouvoir de décision identique. Confier à autrui le pouvoir de décider revient à abandonner la prise de décision, donc à abandonner la démocratie. |
152:00 EC “On sait bien que la plupart des gens n’ont pas envie de voter les lois, n’ont pas envie de faire de la politique… besoin de représentants… garder la main, participation obligatoire et impérative… tirage au sort, mais aussi élection à condition qu’elle ne soit pas parmi des candidats. Faux suffrage universel… désigner des maîtres… qu’on peut aider [à se faire élire], sans contrôle… Cette procédure produit le capitalisme, produit la domination des plus riches. Ils n’avaient pas ce droit d’écrire les lois. Ils ont mis en place toutes les règles du droit du capitalisme. Avant d’être de l’économie, c’est du droit. Personnes morales… s’acheter les unes les autres… concentrer le capital...”
| Contradiction avec le discours de l’émancipation par la prise de conscience du pouvoir citoyen. | Si les citoyens décident de ne pas s’intéresser au résultat de leur action, ils décident de ce fait de refuser d’avoir un poids dans les décisions qui sont prises. Les lois permettent effectivement de verrouiller efficacement des systèmes de domination sociale, mais l'efficacité des lois pour empêcher les comportements criminels reste hypothétique. Pour vérifier ou infirmer cette hypothèse, il pourrait être intéressant de la tester expérimentalement sur des groupes criminels existants au moyen des lois existantes, par exemple au sein de réseaux mafieux en affichant les textes de loi interdisant le trafic d’êtres humains ou la prostitution d’enfants dans les établissements clandestins qui les pratiquent, ou encore en opposant à des forces de l’ordre un peu trop zélées les articles du Code de Procédure Pénale qui interdisent les fouilles à corps sur des citoyens présumés innocents n’ayant commis aucune infraction. Les résultats de telles études permettraient de vérifier si l’approche législative est valide et donc s’il convient de s’y intéresser plus avant. |
154:28 MZ “C’est toujours le droit qui a créé les richesses, bien sûr.” | Inversion Confusion sémantique | “Les richesses”, c’est ce qui est produit par les individus du fait même de leur existence. Cette production permanente existe quel que soit le système juridique. Le “droit” au sens juridique et législatif, c’est ce qui détermine ce qui est légal ou non, ce que le citoyen a le “droit” de faire ou de ne pas faire. En ce sens, le droit est par définition l’expression des limites imposées par ceux qui écrivent le droit à ceux qui le subissent. Le “droit” ne crée donc pas les richesses, mais organise leur distribution. |
154:58 EC “C’est le faux suffrage universel qui permet aux riches d’acheter le pouvoir politique.” | Inversion causale | Le pouvoir politique appartient non pas aux riches mais à ceux qui peuvent créer pour eux-mêmes et pour leurs acolytes les moyens d’acquérir les biens et les services d’autrui sans travail et sans production. Ce pouvoir de création de pouvoir d’achat permet d’acquérir directement ou par personnes interposées tous les pouvoirs, politique, médiatique, industriel, financier, législatif, exécutif.
L’établissement du suffrage universel est simplement une opération de verrouillage de ce mécanisme préexistant afin de créer un effet de cliquet destiné à empêcher totalement sa remise en cause future. |
155:02 EC “En achetant les journaux, et en finançant les campagnes électorales, les riches mettent au pouvoir leurs serviteurs, leurs débiteurs… donc il faut qu’on s’entraîne à écrire nous-mêmes la Constitution.” | Paralogisme Raisonnement incohérent
A => B, donc C | Les créateurs de pouvoir d'achat sans cause peuvent acquérir tous les pouvoirs, donc nous devons écrire un texte pour interdire cette relation de causalité. Ce raisonnement semble établir une relation entre l’écriture d’un nouveau texte constitutionnel et l’éradication d’une cause préexistante. Si la cause n’est pas traitée dans ce texte, ou plus simplement, si la cause n’est pas affectée par le texte alors même que celui-ci prévoirait son abolition, les effets de cette cause ne cesseront pas.
L’efficacité d’un texte pour éradiquer une cause préexistante reste à prouver.
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