Je suis banquier, j'étais derrière les rideaux, j'ai vu comme ça se créait.
Il balance au bilan actif/passif une création pure qui ne vient de nulle part.
Extraits :
Le vrai secret bancaire, en fait, ce que Madame vient d'expliquer n'est pas tout à fait exact. Mais je comprends comme elle explique, parce que ça figure même aussi sur le site de la Banque Nationale Suisse.
La banque en fait, c'est pas du tout un intermédiaire. C'est ce qu'il faut bien comprendre : le secret bancaire actuel, c'est que les banques créent du néant. C'est les crédits qui créent les dépôts, ce n'est pas le contraire.
On veut nous faire croire que les banques gagnent leur vie par les différentiels d'intérêt entre ce que les gens vont épargner et que la banque va prêter. Pas du tout ! Les banques créent du néant des masses colossales de milliers de milliards de dollars, d'euros, de yens, etc. et elles les créent du néant. Il y a effectivement des règles prudentielles qui ne sont pas des lois, ce sont les règles de Bâle qui sont faites par la Banque des Règlements Internationaux, mais comme je vous l'ai dit plus de dix pays n'ont aucune limite légale à la création monétaire. Les règles prudentielles c'est eux-mêmes qui se les donnent. C'est les banquiers eux-mêmes à Bâle, à la Banque des Règlements Internationaux, ils se créent des règlements, des ratios bancaires, mais c'est le banquier qui crée ses propres limites quand il le veut bien.
- Non, le banquier ne crée pas seul ses propres limites.
- En fait, dans la réalité économique excusez-moi, mais l'histoire de Fillon, de Sarkozy, de Merkozy...
- Ça on est d'accord, ça on a compris, mais ce n'est pas la raison pour laquelle les gens aiment ou n'aimeraient pas leur banque.
- Est-ce que finalement ce n'est pas justement parce qu'on est déjà en train de ne pas être d'accord que les suisses moyens qui n'y connaissent rien ont peur ?
- Exactement, ils commencent à comprendre ce que je vous dis. C'est gros ! Madame ne le croit pas, elle est sincère, mais moi je vous assure, je suis banquier, j'étais derrière les rideaux, j'ai vu comme ça se créait. On crée des masses monétaires très facilement. J'étais étonné de la facilité à laquelle on donnait des crédits à l'époque. Avec un dossier de deux-trois pages, on crée des millions, maintenant c'est des trillions. C'est dément ! Moi-même j'ai eu de la peine à le comprendre, mais ce que je vous dis est vrai : on crée du néant des masses colossales et c'est pas du tout un intermédiaire comme on veut le faire croire.
- Au niveau du bilan, vous ne pouvez pas dire aujourd'hui que par rapport au crédit que vous offrez vous avez des exigences en terme de fonds propres et de liquidité, qui vous empêchent de créer, de fournir des crédits.
- Ça devient trop technique pour nous.
- Non, le bilan c'est très simple. Je vous explique. Trois mots. Je vous explique le bilan, c'est important. Lorsqu'un entrepreneur va chez le banquier demander de l'argent, l'argent que le banquier prête ne vient pas du tout d'un compte d'épargne. Il balance au bilan actif/passif une création pure qui ne vient de nulle part. Ça s'appelle ex nihilo en technique bancaire. Ça ne vient de nulle part, ça ne vient pas des réserves du banquier, ça ne vient pas de la Banque Nationale Suisse ou de la Banque Centrale, ça ne vient pas de comptes d'épargne. C'est créé du néant à l'actif et au passif du bilan. Ça il faut bien se le dire, c'est la vérité. Et il n'y a pas de limite, si ce n'est des règles prudentielles qu'ils se font eux-mêmes."