La monnaie de monnaie-pleine ne sera pas du tout de la dette. Elle est, selon Luca Pacioli, l'inventeur de la comptabilité en partie double, comme un trésor trouvé. elle entre dans la caisse à l'actif et dans les fonds propres au passif. Le trésor peut être distribué ou non, comme le rend possible monnaie-pleine à l'art. 99a, al. 3
La distinction entre stock et flux est un axiome de la comptabilité économique.
1. La distinction entre stock et flux est aussi un axiome de la comptabilité matières.
Sur une photographie aérienne, je compte un nombre de véhicules stationnés. Ce comptage est une mesure de stock. Par un dispositif de vidéosurveillance, je compte les entrées et les sorties d'un parc de stationnement. Ce comptage est une mesure de flux. La mesure d’un stock est un instantané. Mais ce constat ne définit pas ce qu’est un stock. La mesure d’un flux porte sur une durée. Mais ce constat ne définit pas davantage ce qu’est un flux. Les encaisses et les revenus n’en sont pas moins des réalités différentes. Les revenus sont des flux, les encaisses sont des stocks, etc., etc.
2. L’assimilation des circuits économiques à des dispositifs hydrauliques est souvent utilisée.
Les réservoirs d’eau sont des stocks, les courants d’eau sont des flux. Les réservoirs et les courants économiques sont de marchandises, de créances et de monnaies. Des schémas de ce genre peuvent toutefois servir à masquer une réalité primordiale. L’un des stocks de créances est comme un château d’eau que sa fonction justifie d’appeler « le capital ».
3. Le premier outil d’une comptabilité économique est une nomenclature de comptes.
L’usage est désormais de dire d’une telle nomenclature qu’elle constitue un « plan comptable ». Des intitulés de classes de comptes et de comptes y figurent. Ces classes et comptes sont pour certains de flux et pour les autres de stock.
4. Le deuxième outil d’une comptabilité économique est la partie double.
Les comptes qu’une banque fournit à ses clients font partie de ceux qui montrent le plus évidemment la nécessité d’un « crédit » et d’un « débit », mentionnés de plus en plus fréquemment dans la colonne « montant » par un nombre positif pour un crédit, négatif pour un débit. Faire en sorte qu’un montant débiteur ou créditeur puisse être enregistré sur n’importe quel compte est l’un des dispositifs d’une comptabilité économique en partie double. Un autre dispositif consiste à balancer tout crédit par un débit de même montant et tout débit par un crédit de même montant, au sein de la même comptabilité. L’égalité entre la somme des débits et la somme des crédits atteste de l’exactitude arithmétique du balancement effectué puis, dans le cadre de procédures dûment standardisées, de sa justesse économique (principe de cette justesse au point en 6 ci-dessous).
Considérons le compte C1 de la banque B dans les livres, tenus en partie double, de l'entité E ; le compte C2 de l’entité E dans les livres, eux aussi tenus en partie double, de la banque B. Le sens des écritures en C1 et en C2 est inversé. Cette inversion existe entre tout fournisseur et tout client, comme plus généralement entre créancier et débiteur.
5. L’enregistrement en partie double inverse le signe algébrique d’un solde selon qu’il est de flux ou de stock.
Un solde est le résultat d’une addition algébrique. Par exemple, (+3) + (+2) + (-1) =3 + 2 - 1 fait un solde positif de 4 ; et (-3) + (-2) + (+1) =- 3 -2 + 1 fait un solde négatif de 4. Un solde positif est créditeur quand il est de flux, débiteur quand il est de stock. Inversement, un solde négatif est débiteur quand il est de flux, créditeur quand il est de stock. On se familiarise d’autant mieux avec cette règle qu’on a déjà bien en tête le schéma général d'une part du compte de résultat, d’autre part du bilan (sur ces schémas, voir la suite de ce chapitre).
6. Le balancement d’un crédit par un débit de même montant est économiquement pertinent.
Entité par entité, tout échange marchand ou transfert d’un terme d’échange marchand a un effet sur un stock de monnaie, de créance ou de marchandise. L’enregistrement concomitant, dans les comptes d’une entité, d’un flux créditeur ou débiteur et d’une augmentation ou diminution de stock rend la partie double économiquement pertinente.
Selon que le mouvement considéré est un flux sortant — débit — ou entrant — crédit —, un stock est réduit — crédit — ou augmenté — débit. En pratique, il suffit de se souvenir que par convention d’usage des mots « débit » et « crédit » :
● un flux sortant débiteur a pour contrepartie un crédit en stock ;
● un flux entrant créditeur a pour contrepartie un débit en stock.
● un flux entrant créditeur a pour contrepartie un débit en stock.
7. Par exemple, du travail est fourni en échange de sa rémunération par chèque ou virement.
La comptabilité en partie double de l’employeur enregistre cette rémunération par un débit et un crédit : le débit est d’un compte de flux — salaires payés — ; le crédit est d’un compte de stock — banque. La comptabilité en partie double de l’employé enregistre cette même rémunération par un crédit et un débit. Le crédit est d’un compte de flux — revenus —, le débit est d’un compte de stock — banque.
8. La généralisation de l’usage de la comptabilité économique en partie double constitue un gigantesque ouvrage de génie civil.
De manière bien compréhensible, le commerce et l’industrie ont été le creuset de l’élaboration de cet ouvrage. Ce dernier n’en est pas moins constitué par l’usage mitoyen des différentes sortes de comptabilité économique en partie double. Remarquons que les colporteurs de dénis de réalité économique se dispensent volontiers d’admirer l’ouvrage de génie civil, et de progrès, que constitue la généralisation de l’usage de la comptabilité en partie double. Cela les aide à se raconter que l’usage systématique de l’adjectif « comptable » dans son sens péjoratif est honnête.